dimanche 13 septembre 2020

Notre Dame Médiatrice – Message de Heede

 



« Avant de rapporter les paroles authentiques que la vision aurait données pas plus tard que l’an dernier (en 1946 donc) nous aimerions à expliquer ces notes : Médiatrice de toutes grâces, » qui furent employés dans le message. Actuellement la Grâce nous vient de la Très Sainte Trinité, directement par le Christ Jésus. Il est au sens très strict du mot, notre seul médiateur. Marie, Elle, n’est Médiatrice que d’une manière secondaire, en ce sens que Notre-Seigneur fait de son intercession à Elle la condition de l’arrivée en nous de la Grâce, qui vient de la Très Sainte Trinité, par LUI. Tout ça paraît bien compliqué, mais ne veut dire que ceci : Toute grâce nous vient de Dieu, par l’intercession de la Sainte Vierge. Dernièrement, l’Eglise a fixé le 31 mai pour l’honorer sous le titre nouveau de « Médiatrice de toutes Grâces ». On trouvera une belle explication de cette doctrine, à ce même mot, dans les « Gloires de Marie », par Saint Alphonse de Liguori.


Le pouvoir de Notre Dame

« La résiliation du fait que Dieu fait dépendre de l’intercession de la Bienheureuse Vierge, la réception de toutes les grâces aboutit à une réalisation plus profonde de son pouvoir et de notre grande dépendance à son égard… nous dépendons d’Elle comme le nouveau-né de sa mère. Sans elle, pas de vie possible. Et cela donne un nouveau sens au pouvoir qu’Elle eut de conférer ses faveurs au Rosaire et au Scapulaire qu’on peut appeler, en un certain sens, Ses Sacrements à Elle. (Voir : Marie et la promesse du Scapulaire, sous le titre : Le Sacrement de Marie.)

« Souvenons-nous toujours que la puissance de Marie vient de Dieu. Son pouvoir n’est si grand que parce qu’il vient de Dieu. L’exemple classique est celui du réflecteur qui projette presqu’autant de lumière que la lumière qui l’éclaire. Sans elle le réflecteur s’obscurcit.

De même la Sainte Vierge. Sans Dieu elle ne serait rien du tout, car Elle n’est qu’une pure créature. Mais Dieu l’a exaltée au-dessus de tous les Anges et tous les Saints.

Ceci établi, nous saisirons mieux le sens des messages de Lourdes, de Fatima… et de Heede. Voici maintenant les paroles authentiques des Apparitions.

Message de Heede

« Je préparerai la paix, là où je trouverai le plus de confiance… et là où on enseignera au peuple que je peux tout (par mes prières(.

Quand tout le monde croira en mon pouvoir, il y aura la paix. Je suis le signe du Dieu vivant. J’imprime mon signe sur le front de mes enfants. L’étoile persécutera mon signe, mais mon signe vaincra l’étoile .

« Je suis la puissante Médiatrice de la Grâce. De même que le monde ne peut trouver grâce auprès du Père que par le sacrifice du Fils, ainsi vos prières ne seront accueillies auprès du Fils que par mon intercession. Si le Christ est inconnu, c’est parce que je suis moi-même inconnue. Le Père vers la coupe de sa colère sur les nations parce qu’elles ont rejeté son Fils. Le monde a été consacré à mon Cœur Immaculé, mais cette consécration n’a abouti qu’à une redoutable responsabilité. Je demande que le monde vive cette consécration. Ayez une confiance sans borne en mon Cœur Immaculé; croyez que je suis toute-influente sur le Fils! Changez vos cœurs pécheurs avec mon Cœur Immaculé! C’est moi-même, alors, qui attirerai la puissance de Dieu; et l’amour du Père renouvellera en vous, la perfection du Christ. Répondez à ma demande, que le Christ puisse régner comme le Roi de la Paix. Le monde boira jusqu’à la lie la coupe de la colère de Dieu, à Jésus des innombrables péchés qui offensent son Cœur, l’étoile des régions infernales déchaînera ses fureurs plus violemment que jamais et fera d’épouvantables destructions, parce qu’il sait que son temps est court, et qu’il voit que plusieurs se rallient déjà près de mon signe. Sur ceux-ci, il n’a aucun pouvoir, malgré qu’il tuera les corps de plusieurs. Mais, grâce à ces sacrifices supportés pour moi, mon pouvoir de conduire à la victoire, les débris de l’armée, augmentera. Quelques-uns, déjà, ont permis d’imprimer mon signe sur eux. Leur nombre ira en augmentant. Mais je tiens à vous dire, mes enfants, de ne pas oublier que la véritable (épreuve) croix de ces jours de sang est une grâce et d’offrir au Père des mercis répétés pour cette croix. Priez, faites des sacrifices pour les pécheurs. Offrez-vous au Père, par moi, avec vos travaux et mettez-vous à ma disposition, sans réserve. Dites le rosaire! Ne priez pas tant, pour l’extérieur. Des choses plus importantes sont en jeu aujourd’hui. N’attendez ni miracles, ni prodiges! Comme puissante Médiatrice, je serai active en secret. Pour vous, je vous donnerai la paix du cœur, si vous répondez à ma demande. Alors, le Christ régnera sur les nations, comme le Roi de la Paix. Mettez votre sollicitude à faire connaître au monde ce mien désir.

La Médiatrice

« Je suis la puissante Médiatrice de la grâce. C’est la volonté du Père que le monde connaisse cette situation de sa servante. Le monde doit croire que je suis l’épouse éternelle du Saint-Esprit, la fidèle Médiatrice de toutes grâces. Mon signe apparaît déjà. Dieu le veut ainsi. Seuls mes enfants reconnaissent ce signe, car il se révèle dans le secret et à cause de cela, ils rendent gloire à l’Éternel. Je ne peux pas encore manifester ma puissance au monde entier, je dois encore me tenir à l’écart avec mes enfants. En secret, j’opérerai des merveilles dans les âmes, jusqu’au moment où le nombre voulu des victimes soit atteint. Ça dépend de vous. Il n’en tient qu’à vous de raccourcir les jours de ténèbres. Votre sang et vos sacrifices détruiront l’image de la Bête. Alors, je pourrai me manifester moi-même au monde, à la gloire du Tout-Puissant. Prenez mon signe afin que le Dieu Trine soit bientôt adoré et honoré. Priez toujours, dites le Rosaire ! Faites toutes vos instances au Père, par mon Cœur Immaculé! Si elles vont à son honneur, Il vous les accordera. Dans vos prières, ne LUI demandez pas des faveurs temporelles, mais implorez des grâces pour des âmes en particulier, pour votre communauté, pour les nations, pour que tout le monde en arrive à aimer et honorer le Divin Cœur! Gardez les samedis, qui m’ont été dédiés comme je l’avais demandé! Les apôtres et les prêtres doivent se consacrer à moi tout spécialement, de manière que les grands sacrifices que l’INSCRUTABLE demande surtout d’eux, puissent, placés dans mes mains augmenter en sainteté et en mérites. Comme offrandes, apportez-moi beaucoup de sacrifices. Ne vous recherchez pas vous-mêmes! Il est exigé que cette époque-ci que l’Honneur soit rendu à l’Éternel et que Réparation lui soit faite. Que si vous vous appliquez sans réserve, je prendrai soin de tout les reste. Je déposerai sur mes enfants des croix pesantes et larges comme la mer, parce que je les aime dans mon Fils sacrifié. Je vous en supplie, soyez prêts à porter la croix, afin que la paix puisse être bientôt parachevée. J’insiste vivement pour que le monde réponde promptement à mes désirs, parce qu’aujourd’hui et toujours un tel accomplissement de ma volonté est nécessaire au plus grand honneur et à la plus grande gloire de Dieu. Le père lance une terrible malédiction sur tous ceux qui refusent d’obéir à sa volonté.


Pour un petit groupe

« Ces révélations doivent être faites tout d’abord à la face du grand public. Cependant, la grande multitude ne les prendra pas au sérieux. Elles seront réservées à un petit groupe, à ceux-là seulement qui ont la connaissance des choses secrètes. J’opérerai des merveilles comme jamais auparavant dans les âmes de ce petit groupe qui commence à faire ma volonté. Mais, de ces merveilles, seuls mes enfants en auront connaissance. Je me réjouis de ce qu’un petit groupe est déjà formé. Je ne serai pas seule à plaider, il y en aura plusieurs à plaider avec moi. Je ferai en sorte que mon assistance dépendra de l’aide de mes enfants (prières et sacrifices). J’ai besoin de beaucoup de sacrifices. Il me faut beaucoup d’enfants prêts à coopérer avec moi.

« C’est ma volonté que mon message soit livré au public à la lettre. En l’annonçant, qu’on n’appuie pas sur les choses secondaires, mais ma volonté soit être annoncée comme étant la volonté du Père. Dès lors, il se fera un partage des esprits. Un petit groupe comprendra le message correctement et le mettra en exécution. La grande masse ne le prendre pas à cœur, mais le rejettera et s’en irritera. Mais, n’ayez pas peur. Je suis toujours avec vous. Dans chaque pays, il y a déjà un petit groupe qui comprend mon message. Ceux-ci recevront ma communication avec empressement, la pratiqueront et la transmettront à d’autres. Ils ont vraiment reconnu ma situation comme Mère admirable et Médiatrice de Grâces. Je me réjouis de leur reconnaissance, et je leur révélerai des merveilles secrètes. »

 

dimanche 24 mai 2020

Maxime Leblanc - Nouvelle réponse à Jean-Claude Dupuis (2)

Suite à mon article ici, j’ai reçu une réponse de M. Jean-Claude Dupuis et pour être honnête je suis plutôt déçu. Je m’attendais à une réponse beaucoup plus profonde venant d’un historien ayant plusieurs années d’expérience. Étrangement, j’ai l’impression de lire un article qui avait paru dans l’Ami de la religion, un journal gallican qui est devenu un organe du « catholicisme » libéral. Il y a aussi des raccourcis décoiffants. Certes, il faudrait laisser une chance, à notre historien qui a l’insulte facile, de se reprendre.

D’abord M. Dupuis nous invite par honnêteté intellectuelle de publier sa réponse, ce qui sera fait. A-t-il été honnête intellectuellement de son côté? A-t-il employé cette médecine avec sa réponse? Médecin guérit-toi, toi-même. Il a relevé ici deux pages de citations qui semblent problématiques de toutes les œuvres de Mgr Gaume qui compte plus ou moins 80 livres. 

Ensuite, je laisse ma réponse au bas des commentaires de M. Dupuis.


RÉPONSE DE JEAN-CLAUDE DUPUIS :

Voici ma réponse en pièce jointe. Je vous invite à la publier sur votre blog par honnêteté intellectuelle. Vous avez le droit de ne pas être d'accord avec moi, mais je vous saurais gré de ne pas m'insulter en disant que je n'ai pas lu les auteurs dont je parle. 

Mgr Gaume écrivait dans son ouvrage Du catholicisme dans l’éducation (édition 1884) :

Au risque d’être taxé de novateur [oui, Mgr Gaume était un « novateur » par rapport à la tradition pédagogique de l’Église], exprimons encore une autre pensée, que nous nous empressons de mettre sous le patronage de deux noms célèbres [Eckstein et Ballanche : deux gnostiques]. Toute l’activité du monde savant se concentre aujourd’hui sur l’Orient (…) Initier la jeunesse à la connaissance des langues de l’antique Orient [allusion au sanskrit pour ceux qui savent lire entre les lignes] telle est la tâche sacrée [le « sacré » touche à la religion] que les circonstances lui imposent (…) Écoutons là-dessus un homme dont la voix n’est que l’écho de l’Allemagne savante [la « science » allemande du XIXe siècle était obnubilée par l’Inde, ce qui a conduit au nazisme] : « L’étude de la poésie, de la philosophie, de la tradition religieuse de l’Orient, dit M. le baron d’Eckstein, fera comprendre d’une manière plus vaste la littérature classique. Cette étude répandra une lumière inattendue sur les écrits de Moïse et des prophètes. (…) Plus les livres religieux des Perses et des Indiens nous seront connus, plus s’affermiront les bases de notre foi, à la vérité desquelles ces écrits apportent de magnifiques témoignages. [Étudier la Bible à l’aide des Védas?] (…)

Voici maintenant un autre philosophe non moins profond, et dont les paroles sont encore plus explicites sur le sujet qui nous occupe : « Il est impossible, dit M. Ballanche, de se le dissimuler plus longtemps : les études littéraires doivent prendre une direction nouvelle, être assises sur d’autres fondements... La langue latine n’a plus rien à nous apprendre (…). Bannissons donc dès à présent le latin de la première éducation. [Mgr Gaume précise en note qu’il trouve cette affirmation trop absolue, mais qu’il est d’accord pour dire que le latin et le grec doivent occuper une place secondaire dans l’éducation, la première place revenant aux langues orientales.] Le temps est venu de commencer à introduire dans les premiers rudiments de l’éducation l’étude des langues orientales : de se former de nouvelles traditions littéraires. (…) Je le répète, le latin est épuisé, le grec le sera tout à l’heure... Les langues orientales contiennent des trésors que nous commençons à peine à soupçonner … » 
[Je pourrais appuyer mes autres affirmations sur Mgr Gaume par des citations, mais je vous invite plutôt à lire directement l’ouvrage, qui ne « sonne pas très catholique ». Bien des gens étaient mélangés au XIXe siècle, comme de nos jours d’ailleurs.] 

Voici donc ma réponse :

Dans un précédent courriel, j’ai posé des questions claires qui méritaient des réponses claires. J’ai obtenu des citations de deux auteurs que Mgr Gaume prenait pour référence, qui ne prouvent rien aux accusations qui sont portées contre lui.

Étrangement, j’ai trouvé de grandes similitudes entre l’article de M. Dupuis et la critique du livre Du catholicisme dans l’éducation parue dans l’Ami de la religion. Je rappelle que ce journal est un organe libéral. Est-ce la source où M. Dupuis a puisé? Révélateur? Par honnêteté intellectuelle, une des bases primordiales d’un historien est de citer ses sources. Avec la méthode de critique sur des citations nous pourrions rendre plusieurs personnages le contraire total de ce qu’ils sont. Par exemple, un auteur anticommuniste pourrait « devenir » un communiste par les simples citations qu’il met pour exprimer une idée ce qui n’équivaut guère à le cautionner. Honnêteté intellectuelle?

Je mets les pages de la critique parue dans le journal ainsi que la réponse de Mgr Gaume.














Maintenant, je répondrais aux commentaires laissés par M. Dupuis : 

« la « science » allemande du XIXe siècle était obnubilée par l’Inde, ce qui a conduit au nazisme »

Il y a tout un raccourci ici, c’est un commentaire complètement inutile qui n’a aucun lien avec Mgr Gaume.

« Mgr Gaume précise en note qu’il trouve cette affirmation trop absolue, mais qu’il est d’accord pour dire que le latin et le grec doivent occuper une place secondaire dans l’éducation, la première place revenant aux langues orientales. »

Voici la note de bas de pages du livre Du catholicisme dans l’éducation au complet de Mgr Gaume :

« Ce précepte de M. Ballanche nous paraît trop absolu : le latin est la langue de l’Église catholique; il doit tenir dans l’éducation des jeunes chrétiens une place proportionnée à l’importance des vérités qu’il est chargé de transmettre. »

Ai-je besoin d’en dire plus? Honnêteté intellectuelle?

L’autre note de bas de page qui ne doit pas être mêlée avec celle ci-dessus :

« M. Ballanche veut dire, sans doute, que le grec ne devra plus occuper qu’un rang très-secondaire dans la première éducation, et nous sommes tout-à-fait de son avis. »

J’aimerais bien savoir où Mgr Gaume a-t-il dit que la première place revenait aux langues orientales. Honnêteté intellectuelle?

N’oublions surtout pas que Mgr Gaume a publié une trentaine de livres d’auteurs chrétiens latins et grecs aux éditions Gaume et frères.

Je continue ?

Voici un Bref de Grégoire XVI donné à Mgr Gaume en 1842. Souvenons-nous que Mgr Gaume a écrit Du Catholicisme dans l’éducation en 1835.

BREF À MONSEIGNEUR GAUME
GREGOIRE XVI, PAPE
A NOTRE CHER FILS J. GAUME, PRÊTRE, CHANOINE DE L’EGLISE CATHÉDRALE DE NEVERS

Cher Fils, salut et bénédiction apostolique.

C'est pour Nous un bonheur et une coutume de décerner des éloges, des récompenses honorables et des témoignages de Notre bienveillance Pontificale, surtout aux ecclésiastiques qui, distingués par le talent et la vertu, professent un attachement inébranlable pour cette Chaire de Pierre, et mettent toute leur gloire à bien mériter de la Religion catholique. C'est pourquoi, sachant d'une manière certaine qu'étant orné des plus belles qualités de l'esprit et du cœur, et recommandable par une piété, une intégrité de vie et une gravité de mœurs connues de tous, vous n'omettez ni soin, ni travail, ni effort pour procurer le bien de la religion catholique à laquelle les ouvrages que vous avez publiés n'ont pas rendu un médiocre service, et que vous professez pour Nous et pour ce siège Apostolique un dévouement et une vénération singulière : pour toutes ces causes, Nous avons jugé convenable de vous donner une preuve de Notre bienveillance à votre égard. Voulant donc vous honorer d'un honneur particulier, après vous avoir absous, à cette fin seulement, et vous déclarant absous de toute excommunication, suspense, interdit et autres censures ecclésiastiques, sentences et peines portées, de quelque manière et pour quelque cause que ce soit, si par hasard vous en aviez encouru quelqu'une, en vertu de Notre Autorité Apostolique, Nous vous créons et nommons, par les présentes Lettres, chevalier de l'Ordre de la Milice Dorée, dernièrement restauré par nous et environné d'un nouvel éclat ; Nous vous associons à cet ordre, et vous mettons au rang et au nombre des Chevaliers qui le composent. En conséquence, Nous vous accordons et octroyons de porter la croix de l'Ordre, d'user et de jouir de tous et de chacun des privilèges, prérogatives, faveurs, dont usent et jouissent les autres Chevaliers du même ordre, ou dont ils peuvent et pourront user et jouir, sauf les facultés supprimées par le Concile de Trente, approuvé par l'autorité de ce Siège Apostolique : nonobstant les constitutions et décrets apostoliques et autres dispositions contraires, quelles qu'elles soient. Or, Nous voulons que vous portiez l'insigne de l’Ordre, c'est-à-dire la Croix d'or octangulaire, ayant au milieu, sur un champ émaillé d'argent, l'image du Souverain Pontife saint Sylvestre, suspendue à la poitrine avec un ruban rouge et noir, liséré de rouge, sur la partie gauche de l'habit, suivant l'usage ordinaire des Chevaliers, et d'après la forme prescrite par Nos Lettres Apostoliques, en date du 31 octobre de l'an 1841, concernant le même ordre ; autrement vous perdriez les privilèges de cet indult. Et afin que vous connaissiez de plus en plus Notre bienveillance à votre égard, Nous avons ordonné que la Croix elle-même vous fût remise de Notre part.

Donné à Rome, à Saint-Pierre, sous l'anneau du Pêcheur, le 29 mars de l'an 1842, et de notre Pontificat le douzième.

A. Gard. LAMBRUSCHINI.

« Bien des gens étaient mélangés au XIXe siècle, comme de nos jours d’ailleurs. »

Si des gens étaient « mélangés » comme vous dites, et vous incluez Mgr Gaume, dois-je comprendre que les Papes qui lui ont attribué des Brefs étaient mélangés aussi? C’est déjà une grande grâce de recevoir un seul bref, imaginez en recevoir 6 comme Mgr Gaume, celui que vous dites écrire une œuvre qui  « ne sonne pas très catholique ». Où est la condamnation de ce livre? 

Mgr Gaume allait porter lui-même à la Congrégation de l’Index ses ouvrages traitant de la question des classiques. À ce que je sache, aucun de ses livres ne s’est retrouvé à l’Index, mais il a plutôt reçu des Brefs d’approbation, une décoration et ensuite nommé protonotaire apostolique.

Était-il si mélangé que le prétend M. Dupuis? Honnêteté intellectuelle?

Il y aurait bien d’autres choses à rajouter, mais je vais m’arrêter ici. À une prochaine fois peut-être.

Maxime Leblanc



samedi 16 mai 2020

Maxime Leblanc - Réponse à Jean-Claude Dupuis sur la question des Classiques


Voici un article de M. Jean-Claude Dupuis auquel j’ai annoté (en rouge) quelque questionnement. Suite à un court échange avec M. Dupuis pour avoir des réponses à mes questions j’ai eu pour seule réponse un renvoi vers un article de l’abbé Athanase Sauget auquel La Voix des Francs numéro 25 avait déjà répondu. (Voir à la fin de l’article)


Suite à l’envoi de la réponse de La Voix des Francs j’ai reçu comme réponse : « Non, je n’ai pas eu le temps. […de lire l’article] »

Je m’interroge sur le sérieux du billet de M. Dupuis dépeignant Mgr Gaume comme un ésotériste, « apparemment » antilibéral, « traditionnaliste » condamné par Grégoire XVI ainsi que « des tendances gnostiques des modes médiévales contemporaines. »

Il n’a certainement rien compris de la question des classiques de Mgr Gaume mais il peut se rassurer, il n’est pas le premier.

Beaucoup l’ont condamné sans même avoir pris le temps de le lire et pourtant Pie IX l’a défendu à maintes reprises et aussi indirectement en défendant, en autre, Mgr d’Avanzo et le Cardinal Gousset pour ne nommer qu’eux.

« Mon éloge d’Antigone et de la culture classique en général a pu scandaliser les « gaumistes », en supposant qu’il s’en trouve encore.

Mgr Jean-Joseph Gaume (1802-1879) était un brillant polémiste contre-révolutionnaire français. Dans Le vers rongeur des sociétés modernes ou le paganisme dans l’éducation (1851), il soutenait que la Révolution française était le fruit des études littéraires gréco-latines. Les élites européennes s’étaient détournées de Dieu parce que les collèges classiques leur avaient inculqué le culte des héros de l’Antiquité païenne plutôt que celui des saints du Moyen Âge. Mgr Gaume suggérait de remplacer l’enseignement du latin classique de Cicéron par celui du bas-latin de saint Augustin. Une authentique civilisation chrétienne, disait-il, devait s’imprégner de la Bible et de la Patrologie plutôt que d’Homère et de Virgile. (Où Mgr Gaume a-t-il dit qu’il voudrait remplacer les auteurs classiques par celui du bas?!-latin de saint Augustin?)

La question des classiques païens a soulevé la controverse, en France et au Québec. L’abbé Alexis Pelletier (1837-1910) a propagé le gaumisme chez nous. Le clivage opposait généralement les catholiques ultramontains (gaumistes) aux catholiques libéraux (anti-gaumistes). Mais ce n’était pas toujours clair. Les jésuites, très ultramontains, défendaient néanmoins les études anciennes, qui formaient la base de leur ratio studiorum.

Le Saint-Siège n’a pas vraiment tranché le débat, car c’était une question pédagogique plutôt que théologique. Dans Inter multiplices (1853), Pie IX a dit que l’on pouvait étudier le latin « tant dans les ouvrages si remplis de sagesse des saints Pères de l’Église que chez les auteurs païens les plus célèbres, purifiés de toute souillure ». Le Souverain Pontife ne condamnait pas le gaumisme, mais il confirmait que la pédagogie humaniste n’avait pas fait fausse route en enseignant la littérature païenne. Il recommandait seulement de censurer les passages immoraux de certaines œuvres, ad usum Delphini. (Avez-vous seulement lu Mgr Gaume pour bien comprendre? Avez-vous bien discerné ce qu’il disait sur la question des classiques?)

L’Église catholique a toujours récupéré ce qu’il y avait de bon dans la culture non chrétienne. « Tout ce qui est vrai est mien, disait saint Augustin, car tout ce qui est vrai est chrétien. » Saint Thomas d’Aquin a complété, et non pas rejeté, la philosophie d’Aristote.

Certains protestants ont parfois eu tendance à condamner en bloc la culture profane sous prétexte que la Bible pouvait répondre à toutes les questions. Leur mentalité ressemble à celle du calife Omar, qui fit brûler la bibliothèque d’Alexandrie (643) en disant : « Le Coran suffit ! »

Le gaumisme se rattachait au christianisme romantique du XIXe siècle, qui dénonçait la prétendue « dérive rationaliste » de l’Église du Concile de Trente (1542-1563) au nom d’une religiosité sentimentale qui se réclamait d’un Moyen Âge imaginaire. En réalité, l’Église médiévale n’a jamais condamné la littérature gréco-latine. Les moines recopiaient fidèlement les œuvres païennes de l’Antiquité.

Mgr Gaume était apparemment antilibéral. Mais son rejet total de la culture antique visait à promouvoir une sorte de christianisme ésotérique. (Citation?) Il adhérait au « traditionalisme philosophique » de l’abbé Félicité de Lamennais (1782-1854), le père du catholicisme libéral français. (Preuve?) Dans son ouvrage Du catholicisme dans l’éducation (1835), Mgr Gaume fait l’éloge de Platon, mais il ne consacre qu’une demi-phrase à saint Thomas d’Aquin. Il va même jusqu’à soutenir que l’on devrait étudier le sanskrit plutôt que le grec et le latin. (Citation?) Cela dit tout.

Léon XIII écrivait dans Aeterni patris (1879) : « Il est dans l’ordre de la divine Providence que, pour rappeler les peuples à la foi et au salut, on recherche aussi le concours de la science humaine : procédé sage et louable, dont les pères de l’Église les plus illustres ont fait un usage fréquent, ainsi que l’attestent les monuments de l’Antiquité ».

J’admire le Moyen Âge, mais je me méfie des tendances gnostiques des modes médiévales contemporaines. »





jeudi 9 avril 2020

Les changements liturgiques du Pape Pie XII : Un catholique peut-il rejeter les lois promulguées par un Pape légitime ?


Les modernistes, dans leur tentative de détruire la liturgie catholique, introduisirent progressivement et astucieusement la "Nouvelle Messe", aussi appelée Novus Ordo, les nouveaux sacrements et les changements liturgiques qui découlaient de Vatican II. En conséquence, les catholiques sont devenus réticents à changer la liturgie. Malheureusement, certains traditionalistes sont allés plus loin, rejetant même les changements légitimes introduits par le Pape Pie XII, qu'ils considèrent comme un Pape légitime.

Ils soutiennent à tort que certains de ces changements, y compris la Semaine Sainte Réformée, ont été les premiers pas vers le Novus Ordo, grâce à l'implication de Monseigneur Annibale Bugnini, ainsi que quelques retouches faites par d'autres modernistes. Ces âmes fortement têtues ne rejettent pas complètement les changements ; elles se rassemblent et choisissent ce qu'elles vont accepter et ce qu'elles vont rejeter. Par exemple, ils observent la réforme du jeûne eucharistique du Pape et la permission de dire des Messes du soir : qui leur a donné l'autorité pour déterminer ce qu'il faut suivre concernant les rites liturgiques, les décrets, les rubriques ?

Le Pape Pie XII a promulgué plusieurs changements liturgiques, dont les suivants :

1) Pendant de nombreux siècles, l'Église catholique a exigé que les gens jeûnent à partir de minuit sans manger ni boire quoi que ce soit, y compris de l'eau, avant de recevoir la communion. En 1950, le Pape Pie XII a modifié les lois sur le jeûne pour les boissons non alcoolisées et pour les repas et les boissons alcoolisées. Vous pouvez boire de l'eau et prendre des médicaments à tout moment avant de recevoir la Sainte Eucharistie. Le résultat de ces mouvements est que les catholiques peuvent recevoir Notre Seigneur plus fréquemment dans la Sainte Communion. Les prêtres américains qui récitent souvent plusieurs Messes ou Messes du soir le dimanche ont apprécié ces changements.

2) Sa Sainteté a permis la célébration de la Messe l'après-midi et le soir - un changement très notable par rapport à l'observance précédente.

3) En 1955, il simplifia les rubriques du bréviaire romain et du missel en changeant la classe de certaines fêtes et en supprimant quelques octaves et veilles. Il a mis en œuvre les réformes bréviaires que le Pape Saint Pie X a faites pour le bréviaire monastique.

4) En 1955, le Pape Pie XII approuva la Nouvelle Semaine Sainte, au cours de laquelle certaines des cérémonies qui avaient été modifiées au fil des ans furent restaurées. Il a également facilité la participation des travailleurs aux cérémonies du Jeudi saint, du Vendredi saint et de la Veillée pascale en les ramenant à leur heure originale et appropriée. Dans les temps apostoliques, l'Église catholique célébrait la liturgie du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et de la Veillée pascale « aux mêmes heures du jour où ces mystères sacrés se sont produits. Ainsi, l'institution de l'Eucharistie a eu lieu le soir du Jeudi Saint, la Passion et la Crucifixion ont eu lieu dans les heures qui ont suivi midi le Vendredi Saint et la Veillée pascale a eu lieu dans la nuit du Samedi Saint, se terminant le matin du jour pascal avec le Jubilé de la Résurrection de Notre Seigneur.

« Au cours de Moyen Âge...[l'Église], pour diverses raisons pertinentes, a commencé à faire, dans les premières heures, les représentations liturgiques de l'époque, puis, vers la fin de cette période, tous ces services liturgiques ont été transférés au matin. Cela n'a pas été sans nuire à la signification liturgique et à la confusion entre les récits évangéliques et les cérémonies liturgiques qui s'y rattachent ». (Décret de la Sacrée Congrégation des Rites, pp. 1-2, 16 novembre 1955)

Les services liturgiques solennels du Jeudi Saint, du Vendredi Saint et de la Veillée pascale ont eu lieu le matin dans des églises presque vides parce que peu de gens pouvaient y assister. Les écoliers ont dû supplanter les hommes lors de la cérémonie de lavement des pieds le Jeudi Saint parce qu'ils devaient travailler. Grâce à la restauration de la Semaine Sainte par le Pape Pie XII, l'Église est maintenant pleine et les fidèles viennent en grand nombre pour assister aux cérémonies et recevoir la Sainte Communion.

En 1951, le Pape Pie XII restaure la Veillée pascale pour la nuit, en son temps :

« Pendant des siècles, l'Église a vu l'incongruité de la célébration de la Veillée pascale - un service dont les textes [par exemple alléluia] et les symbolismes [par exemple Lumen Christi] se penchent manifestement vers les heures du soir - aux premières heures du Samedi Saint matin, quand le Christ ne s'était certainement pas encore levé. » (John Miller, C.S.C., "The History and Spirit of Holy Week", The American Ecclesiastical Review, p. 235.)

Le Pape Pie XII réduit le nombre de leçons récitées de douze à quatre, revenant à la pratique de saint Grégoire le Grand. Le Pape a ordonné que le jeûne du Carême se termine à minuit le Samedi Saint au lieu du soir pour compléter les 40 jours de jeûne, et non les 39 jours de jeûne. Cette loi disciplinaire assure que le Samedi Saint conserve son caractère de tristesse par la mort de Notre Rédempteur couché dans le Saint Sépulcre.

5) En 1954, le Pape Pie XII révisa l'Office divin en omettant plusieurs prières, comme le Notre Père, l'Ave Maria et le Credo avant les heures, les prières des Laudes et des Vêpres à quelques exceptions près, le long Credo athanasien, à l'exception du jour de la Très Sainte Trinité, etc. Selon la Sacrée Congrégation des Rites, l'objectif proposé de ces modifications était « de réduire la grande complexité des rubriques à une forme plus simple ».

Saint Pie X avait déjà introduit certains de ces changements dans le bréviaire monastique. Sous l'influence des bénédictins, le Pape Pie XII les étendit à tout le clergé. En simplifiant les rubriques et en diminuant le nombre de prières, le bréviaire est devenu plus facile pour les prêtres d'accomplir fidèlement et pieusement leur obligation de réciter chaque jour l'office divin. Le clergé a accueilli avec joie ces sages changements.

Le Pape Pie XII approuva et promulgua officiellement ces changements. Bugnini n'avait pas le pouvoir de promulguer quoi que ce soit. Faire référence à la Nouvelle Semaine Sainte comme à la liturgie de Bugnini n'est pas très ingénieux et même intellectuellement malhonnête. Quel que soit son rôle, cela n'enlève rien au fait que plusieurs cardinaux et liturgistes orthodoxes ont été impliqués dans la préparation de ces changements.

La Sacrée Congrégation des Rites a été créée pour diriger la liturgie de l'Église latine. Par Église latine, on entend la partie de l'Église catholique, de loin la plus grande, qui utilise le latin dans ses cérémonies. Le Pape Pie XII a établi une commission « pour examiner la question de la restauration de l'Ordo de la Semaine Sainte et proposer une solution. Ayant obtenu la réponse, Sa Sainteté décréta, comme l'exigeait la gravité de la question, que la question dans son ensemble soit soumise à un examen spécial par les Cardinaux de la Sacrée Congrégation des Rites ».

Lorsque les Cardinaux se réunirent au Vatican en 1950, « ils examinèrent la question à fond et votèrent à l'unanimité pour que l'Ordo de la Semaine Sainte restauré soit approuvé et prescrit, sous réserve de l'approbation du Saint-Père. Sa Sainteté daigna approuver ce que les Cardinaux avaient décidé. Puis, par mandat spécial du Pape Pie XII lui-même, la Sacrée Congrégation des Rites a déclaré ce qui suit...[donnant des directives spécifiques, y compris :] Ceux qui suivent le rite romain sont obligés... de suivre l'Ordo de la Semaine Sainte Réformée, établi dans l'édition officielle du Vatican ». (Décret de la Sainte Congrégation des Rites, pages 1-2, 16 novembre 1955)

Selon le Pape Pie XII, les Réformes liturgiques qu'il a promulguées étaient « comme un signe des dispositions providentielles de Dieu sur le temps présent, comme un passage du Saint-Esprit dans son Église » (Actes du premier Congrès international de liturgie pastorale, Assise - Rome, 18-22 septembre 1956, p. 224). Le Christ a dit à saint Pierre et à tous ses successeurs : « Celui qui vous écoute, M'écoute. » (Luc 10, 16) Il s'agit de l'obéissance à l'Autorité suprême légitime de l'Église Catholique. Un vrai Pape a approuvé ces changements. Nous devons accepter ces changements comme légaux et dignes d'un suivi, à moins que nous puissions prouver que le Pape Pie XII n'était pas un vrai Pape.

Celui qui dit que le Pape Pie XII n'a pas approuvé la Semaine Sainte Restaurée, le dit sans fondement. Il est ridicule de dire que le Pape Pie XII n'avait aucune idée ce que la Sacrée Congrégation des Rites et le monde catholique tout entier faisaient à propos de la Semaine Sainte. N'est-ce pas le même argument que certains utilisent pour défendre les « Papes » post-conciliaires - que depuis la mort du Pape Pie XII, les "Vicaires du Christ" ne savent pas ce qui se passe dans l'Église Catholique ? L'argument selon lequel il était déjà âgé ou avait un autre handicap pour diriger l'Église est également complètement absurde à cause de la clarté de ses dernières encycliques, directives et discours de l'année même de sa mort.

Le Pape Pie VI stigmatisait comme « au moins erronée » l'hypothèse « que l'Église pouvait établir une discipline dangereuse, préjudiciable, propice à la superstition ou au matérialisme ». (Dz. 1578) Dans l'article 22, canon 7, le Concile de Trente a condamné quiconque dit que les cérémonies de l'Église sont un stimulus à l'impiété plutôt qu'à la piété.

Les changements introduits par le Pape Pie XII sont légaux, saints et propices à la sanctification et au salut des âmes. L'Église catholique a toujours enseigné qu'un Pape valide ne peut promulguer une cérémonie liturgique ou une loi qui est préjudiciable à la foi et à la piété et qui déplaît à Dieu. Dans de telles décisions, le Pape est protégé par l'infaillibilité.

Les théologiens enseignent que les lois disciplinaires universelles et les changements liturgiques sont des objets secondaires d'infaillibilité. Monseigneur Van Noort l'explique clairement : « L'axiome bien connu, Lex orandi est lex credendi (la loi de la prière est la loi de la foi), est une application spéciale de la doctrine de l'infaillibilité de l'Église en matière disciplinaire. Cet axiome dit en effet que la formule de la prière approuvée pour l'usage public de l'Église universelle ne peut contenir d'erreurs contre la foi et la morale. » (Église du Christ, p.116)

Les changements liturgiques du Pape Pie XII - l'institution de la fête de saint Joseph le travailleur, la restauration de la Semaine Sainte, les lois du jeûne eucharistique, etc. - ne conduisent point au péché. Si quelqu'un disait que ces changements sont hérétiques ou conduisent au péché, il accuserait l'autorité doctrinale infaillible de l'Église de pratiques sacrilèges et d'erreurs doctrinales qui corrompent la foi, compromettent ses doctrines et blessent les âmes. Une telle accusation nierait que le Christ protège Son Église et Sa sainte Liturgie du mal et de l'erreur.

Le Pape Pie XII interdit sans exception, dans un langage plus précis, aux prêtres d'utiliser l'ancienne liturgie et condamne également l'antiquarisme (archéologie), c'est-à-dire la pratique du retour aux observances liturgiques primitives pour non-conformité aux rubriques concurrentes et aux lois ecclésiastiques, ce qui, en une telle occasion, serait implicite dans la non-activité du Saint Esprit à diriger l'Église. Le plus vieux n'est pas toujours le meilleur, surtout quand il défie les ordres d'un vrai Pape.

La raison pour laquelle nous suivons les changements liturgiques du Pape Pie XII est l'autorité infaillible de l'Église pour enseigner. Les changements ont été autorisés par un Vicaire infaillible du Christ et ont été officiellement promulgués pour remplacer les anciens rites et lois existants. Puisque le Pape Pie XII était un vrai Pape, nous devons obéir à ses ordres concernant la sainte Liturgie. L'obéissance est la plus sûre, la plus cohérente et la règle de l'orthodoxie.

D'autre part, ceux qui acceptent Pie XII comme un vrai Pape tout en refusant d'accepter ses décrets liturgiques font preuve de rébellion et de désobéissance. En se rassemblant et en choisissant ce qu'ils veulent, ils se placent comme l'autorité suprême de l'Église catholique. Ils revendiquent le droit de juger le Pape, de filtrer ce qu'il enseigne et de décider ce à quoi ils vont obéir et ce qu'ils vont rejeter. Filtrer et choisir ce qui sera obéi et ce qui sera rejeté est une erreur. C'est un sceau de rébellion que de nier l'obéissance au vrai Vicaire du Christ ; la rébellion en matière d'obéissance à l'Autorité légitime est toujours un danger pour la foi.

Le gallicanisme était une hérésie contre la juridiction papale, qui avait tendance à limiter les pouvoirs du Pape. Elle a commencé au début du XVe siècle et s'est répandue dans toute l'Europe. Par conséquent, beaucoup d'européens ont perdu leur sens d'obéissance au Pape. En 1682, le clergé français formula les quatre articles qui sont devenus obligatoires pour toutes les écoles et pour tous les professeurs de théologie. Les quatre articles déclaraient que le jugement papal ne vaut rien sans le consentement de l'Église. Les Papes Alexandre VIII et Pie VI et le Concile du Vatican ont condamné le gallicanisme. Malheureusement, l'esprit du gallicanisme prévaut encore aujourd'hui.

Ceux qui rejettent les changements liturgiques du Pape Pie XII sont incohérents. S'ils acceptent Pie XII comme Pape, ils doivent se réserver leur propre opinion sur sa liturgie, mettre de côté leurs goûts et leurs aversions liturgiques, et simplement lui obéir. La mentalité catholique est d'obéir aux supérieurs légaux dans tout sauf le péché.

L'esprit d'obéissance à l'autorité légitime a été exprimé par la mère de Lucie, une des enfants de Fatima. Quand on a demandé à la mère de Lucie pourquoi le nouveau pasteur n'autorisait pas la danse et l'ancien l'interdisait, elle a répondu : « Je ne sais pas pourquoi l'ancien et le nouveau pasteur l'ont fait. Si le nouveau curé ne veut pas des danses, mes enfants ne danseront pas. »

Nous conclurons par un discours du Pape Saint Pie X devant les prêtres de l'Union Apostolique :

« Quand on aime le Pape, on ne discute pas au sujet des mesures ou des ordres qu'il donne ; on ne recherche pas jusqu'où doit aller l'obéissance, et quelles sont les choses dans lesquelles on doit obéir. Quand on aime le Pape, on n'objecte pas qu'il n'a pas parlé assez clairement, comme s'il était obligé de répéter à l'oreille de chacun ses volontés clairement exprimé, tant de fois, non seulement de vive voix, mais encore par des lettres et d'autres documents publics ; on ne met pas en doute ses ordres, sous le prétexte, si facile pour celui qui ne veut pas obéir, que ce n'est pas le Pape qui commande, mais ceux qui l'entourent. On ne limite pas le champ où son autorité peut et doit s'exercer. On ne préfère pas à l'autorité du Pape celle d'autres personnes, si doctes soient elles, qui ne sont pas du même avis que le Pape : car, si elles ont la science, elles n'ont pas la sainteté, parce que celui qui est saint ne peut être en dissentiment avec le Pape. » (AAS 1912, p. 695)

Nous devons nous rappeler que tout cela s'applique à un Pape légitimement et validement élu, et non à un hérétique ou à un "Pape" invalidement élu - un faux Pape.
Biblio :


https://www.cmri.org/span-may-catholics-reject-piusxii-liturgicalchanges.html
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La position doctrinale de la CMRI sur la Semaine Sainte Restaurée

Les prêtres de la CMRI, conformément au décret publié en novembre 1955, observent la "Semaine Sainte Restaurée" qui fut ainsi ordonnée par le Pape Pie XII pour tous ceux qui suivent le rite romain. Ils agissent aussi en obéissance au décret infaillible du Concile Vatican I er de 1870, qui disait :

« En conséquence, Nous enseignons et déclarons que l'Église Romaine possède sur toutes les autres, par disposition du Seigneur, une primauté de pouvoir ordinaire, et que ce pouvoir de juridiction du Pontife Romain, vraiment épiscopal, est immédiat. Les pasteurs de tout rang et de tout rite et les fidèles, chacun séparément ou tous ensemble, sont tenus au devoir de subordination hiérarchique et de vraie obéissance, non seulement dans les questions qui concernent la foi et les mœurs, mais aussi dans celles qui touchent à la discipline et au gouvernement de l'Église répandue dans le monde entier. Ainsi, en gardant l'unité de communion et de profession de foi avec le Pontife Romain, l'Église est un seul troupeau sous un seul pasteur. Telle est la doctrine de la vérité catholique, dont personne ne peut s'écarter sans danger pour sa foi et son salut...» (Concile œcuménique de Vatican, Constitution dogmatique Pastor Æternus (sur l'Église du CHRIST), chap. III, IVe session, 18 juillet 1870, Denzinger n. 1830.)

Par le Révérend Père Dominic Radecki, CMRI


dimanche 26 janvier 2020

Chanoine Georges Panneton - Offensive maçonnique à Montréal VERSION 1


Dans LE DEVOIR du 3 avril -76 nous avons lu un texte inquiétant, signé par deux Jésuites et un Dominicain, membres d’un Comité de recherche sur la Franc-Maçonnerie au Québec. Ils font état d’un document du cardinal(?) Seper, préfet de la S. Cong. pour la Doctrine de la Foi, adressé aux conférences épiscopales de toute l’Eglise catholique (18 juillet 1974). Il s’agit du canon 2335 du Code canonique qui « interdit aux Catholiques sous peine d’excommunication de faire partie de la F.M. ou d’autres associations du même genre, qui forment des complots contre l’Eglise ou les pouvoirs civils légitimes. » Le Card.(?) Seper écrit que « le dit canon concerne seulement les catholiques qui font partie d’associations qui agissent contre l’Eglise.

Les Pères SJ et OP distinguent deux branches de F.M. : La Maçonnerie régulière d’inspiration anglaise et la M. irrégulière d’inspiration latine; ils prétendent que les Loges irrégulières ou latines sont méchantes et condamnées par le card(?). Seper; tandis que les Loges régulières ou anglaises ne sont pas anti-catholiques, donc pas condamnées. Ils insinuent que nos catholiques pourraient entrer dans ces dernières, qui sont « des associations fraternelles interconfessionnelles ». Voilà une directive ambiguë qui va réjouir les laïcisateurs et qui va ouvrir la porte dangereuse à nos catholiques naïfs, prêts à fraterniser avec les hérétiques, les agnostiques, les athées, etc. C’est le succès assuré à la LOGE MONTCALM, que M. Prouteau, envoyé par le Grand Orient de France, est venu fonder à Montréal l’an dernier (cf. La Presse, 6 fév. 1975).

Dans LE DEVOIR du 7 avril, M.J.P. de LAGRAVE répond, par une étude historique solide et pertinente sur la F.M. au Québec; il n’admet pas le libéralisme imprudent des RR.PP. –Nous allons ajouter quelques réflexions pour mettre en garde nos bonnes gens contre un œcuménisme qui conduit à l’indifférentisme (toutes les religions sont bonnes également) et qui favorise l’idéal maçonnique d’une seule RELIGION UNIVERSELLE, dominée évidemment par la Franc-Maçonnerie.

En 1910, il y avait à Montréal la trop fameuse Loge L’EMANCIPATION. Elle a été discréditée par sa tentative d’organiser un guet-apens pour déshonorer les prêtres étrangers qui devaient venir au Congrès Eucharistique international, en les dirigeant vers des lupanars où ils auraient été photographiés. Ce complot diabolique fut dévoilé par un M. Lemieux, qui publia les noms des conjurés de la dite Loge, dont plusieurs citoyens éminents, des hypocrites connus comme de bons catholiques. Le complot étant éventé, la Loge humiliée rentra dans l’ombre. –Et voici qu’on va la ressusciter après 65 ans, en cherchant à redorer son blason avec le nom de Montcalm! Nos patriotes devraient protester contre ce salissage d’un héros national.

La Grande Loge de France ayant manqué son coup à Montréal en 1910, voici que revient à l’attaque le Grand Orient athée et persécuteur, loup sous une peau de brebis.

À ce propos, L’HOMME NOUVEAU de Paris (2 mars 1975) rappelle que le grand savant Alexis Carrel avait prédit, dans une lettre à sa mère que l’Eglise catholique au Canada subirait une crise grave provoquée par la Franc-Maçonnerie (c’est elle qui avait obligé Carrel à s’expatrier en Amérique, parce qu’il avait approuvé les miracles de Lourdes). Nous y voilà! C’est la crise… Le terrain a déjà été miné par le Mouvement laïc de Langue française (MLF) alors patronné par la Grande Loge de France. Ce MLF a bataillé il y a une vingtaine d’années pour acclimater chez nous l’école neutre et le Ministère de l’Instruction publique comme en France. Cette bataille étant maintenant gagnée, le MLF s’est effacé, et c’est la Loge maçonnique Montcalm qui, ouvertement, à la faveur de l’œcuménisme, vient prendre le gouvernail de la laïcisation anti-chrétienne.

Depuis le Concile Vatican II, des œcuménistes aveugles demandent l’abolition de la censure canonique rappelée ci-dessus : ce serait la porte ouverte à la SYNAGOGUE DE SATAN comme l’appelait Léon XIII, sans distinction de Loges d’obédience anglaise ou française. Dans les Loges, il y a des honnêtes gens qui y sont entrés comme dans une société de bienfaisance; mais l’esprit et la haute direction de la F.M. sont toujours anti-chrétiens. Partout la F.M. travaille à démolir l’Eglise et la religion catholique; on en a eu la preuve dans l’histoire des pays catholiques, depuis la Révolution française.

Dans tous les pays, on a vu la F.M. alliée à la finance juive, favoriser les partis révolutionnaires et communistes, ainsi que les lois anti-chrétiennes : école neutre, laïcisation du clergé, expulsion des communautés religieuses, spoliation (vol) des bien de l’Eglise en France, lois du divorce, avortement, contraceptifs, cinéma corrupteur, liberté de la pornographie, amour libre, modes scandaleuses, nudisme, érotisme, etc. En somme, influence des démons de l’impureté et de la subversion, qui avaient inspiré au franc-maçon Voltaire cette maxime odieuse : « Ecrason l’infâme! » (L’Eglise catholique). C’est ça la FRATERNITÉ maçonnique!

Depuis 50 ans, nous avons eu l’exemple des pays catholiques ibériques. Par un acte courageux, les chefs Franco et Salazar ont délivré leur patrie de la F.M. et ils ont relevé l’économie ruinée par les sectes maçonniques. La F.M. internationale s’en est vengée en organisant le blocus économique de la péninsule ibérique. Hélas, en sept. 1974, les ennemis de l’Eglise ont repris le pouvoir à Lisbonne, et le pauvre peuple portugais est actuellement victime d’une persécution terrible de la part des communistes (appuyés par Moscou) et des francs-maçons, qui travaillent à marxiser et paganiser le pays. Ils veulent détruire l’œuvre de Salazar et effacer la mémoire des gloires du Portugal : le grand poète Camoens, le découvreur Vasco de Gama, le cardinal Cerejeira, le patron du pays saint Antoine de Padoue (natif de Lisbonne). Les Portugais prient Notre-Dame de Fatima de sauver leur patrie du communisme et de la maçonnerie. (cf. l’Ordre français, fév. 1975, p.38)

Au Portugal, comme en Espagne, en France et en Italie, il s’agit de Maçonnerie irrégulière ou latine. Si la Maçonnerie régulière ou anglaise (rite écossais) est moins virulente, les principes fondamentaux de toutes les Maçonneries restent anti-catholiques. Dans l’enc. ETSI MULTA (1873), Pie IX déclare : « Ce n’est pas le seul corps maçonnique d’Europe que nous visons (dans nos condamnations), mais aussi les sectes d’Amérique et de n’importe quelle partie du monde. » Et dans HUMANUM GENUS (1884), Léon XIII dit : « Dans le plan insensé et criminel de la F.M., on reconnaît la haine implacable dont Satan est animé à l’égard du Christ et sa passion de vengeance. »

Dans son livre La Charte inconnue de la F.M. chrétienne (ed. Mame 1965), A. MELLOR avance une fausseté historique : que les papes ont condamnés la F.M. uniquement à cause de ses menées subversives et révolutionnaires, sur le plan politique; il cache peu honnêtement les motifs fondamentaux des condamnations pontificales, motifs répétés dans les treize encycliques anti-maçonniques de huit pontifes, depuis Clément XII (1738).

En 1829, Pie VIII appelle les F.M. « les ennemis déclarés de Dieu, qui font tout ce qu’ils peuvent pour détruire l’Eglise ». En 1884, Léon XIII dit : « L’objet et le principe fondamental de la secte reposent sur ce qui est vicieux et criminel. »

Depuis Clément XII jusqu’à Jean XXIII(?), on compte pas moins de 200 documents des S. Pontifes condamnant la F.M. En 1960, au Synode Romain(?), Jean XXIII(?) déclare : « Les fidèles doivent savoir que les peines stipulées par le Code canonique contre la Secte maçonnique sont toujours en vigueur. » La récente directive du cardinal(?) Seper ne doit pas faire oublier la tradition pontificale qui, depuis 250 ans, recommande aux catholiques de fuir la secte maçonnique, qu’elle soit régulière ou irrégulière.

On objecte que plusieurs évêques ont déjà fraternisé avec des francs-maçons. Dans les relations sociales, il faut bien que nos évêques rencontrent parfois des F.M. plus ou moins camouflés; alors ils doivent les accueillir poliment et même charitablement (dans l’espoir de les convertir). Mais fraterniser? Non. Un évêque peut bien faire une imprudence et se laisser tromper par les mains tendues des maçons ou des communistes : attitude condamnée par les directives pontificales. Il y a toujours eu dans le clergé et l’épiscopat, des renégats et des transfuges plus ou moins naïfs, qui ont sacrifié les intérêts de l’Eglise; nous ne devons pas les approuver. Nous avons confiance que les Evêques de notre pays sauront défendre la Sainte Eglise catholique contre ses ennemis les plus dangereux : les communistes et les francs-maçons.

(Voir les ouvrages très forts, sur la Franc-Maçonnerie, par le comte LEON DE PONCINS, qui vient de mourir en France à 79 ans : charge irréfutable contre la F.M.).

GEORGES PANNETON, prêtre
Trois-Rivières