samedi 4 août 2018

Père Onésime Lacouture - 3-22 - Le discours après la Cène partie IV



VINGT-ET-UNIÈME INSTRUCTION
LE DISCOURS DE JÉSUS APRÈS LA CÈNE.
(QUATRIÈME PARTIE)

PLAN

«JE VOUS AI DIT CES CHOSES AFIN QUE VOUS TROUVIEZ LA PAIX EN MOI. VOUS AUREZ À SOUFFRIR DES AFFLICTIONS DANS LE MONDE; MAIS AYEZ CONFIANCE, J’AI VAINCU LE MONDE».

«MON PÈRE, L’HEURE EST VENUE, GLORIFIEZ VOTRE FILS AFIN QUE VOTRE FILS VOUS GLORIFIE, COMME VOUS LUI AVEZ DONNÉ PUISSANCE SUR TOUS LES HOMMES, AFIN QU’IL DONNE LA VIE ÉTERNELLE À TOUS CEUX QUE VOUS LUI AVEZ DONNÉS».

«OR, LA VIE ÉTERNELLE EST QU’ILS VOUS CONNAISSENT, VOUS LE SEUL VRAI DIEU, ET J.-C. QUE VOUS AVEZ ENVOYÉ».

«JE VOUS AI GLORIFIÉ SUR LA TERRE; J’AI ACHEVÉ L’ŒUVRE QUE VOUS M’AVIEZ CHARGÉ DE FAIRE… J’AI FAIT CONNAÎTRE VOTRE NOM AUX HOMMES QUE VOUS M’AVEZ DONNÉS DU MONDE…».

«ET VOUS, MON PÈRE, GLORIFIEZ-MOI MAINTENANT EN VOUS-MÊME DE CETTE GLOIRE QUE J’AI EN VOUS AVANT QUE LE MONDE FÛT».

«JE NE PRIE PAS POUR LE MONDE, MAIS POUR CEUX QUE VOUS M’AVEZ DONNÉS, PARCE QU’ILS SONT À VOUS».

«ILS NE SONT PAS DU MONDE COMME JE NE SUIS PAS MOI-MÊME DU MONDE. SANCTIFIEZ-LES DANS LA VÉRITÉ. VOTRE PAROLE EST VÉRITÉ».

« AFIN QU’ILS SOIENT TOUS UNE SEULE CHOSE, COMME VOUS, MON PÈRE, VOUS ÊTES EN MOI ET MOI EN VOUS, ET QU’ILS SOIENT DE MÊME UNE SEULE CHOSE EN NOUS, AFIN QUE LE MONDE CROIE QUE VOUS M’AVEZ ENVOYÉ ».

« ET QUE LE MONDE CONNAISSE QUE VOUS M’AVEZ ENVOYÉ ET QUE VOUS LES AVEZ AIMÉS COMME VOUS M’AVEZ AIMÉ ».

« MON PÈRE, JE VEUX QUE LÀ OÙ JE SUIS, CEUX QUE VOUS M’AVEZ DONNÉS, SOIENT AUSSI AVEC MOI, AFIN QU’ILS CONTEMPLENT MA GLOIRE QUE VOUS M’AVEZ DONNÉE PARCE QUE VOUS M’AVEZ AIMÉ AVANT LA CRÉATION DU MONDE ».

« AFIN QUE L’AMOUR DONT VOUS M’AVEZ AIMÉ SOIT EN EUX, ET QUE JE SOIS MOI-MÊME EN EUX ».

« JE VOUS AI DIT CES CHOSES AFIN QUE VOUS TROUVIEZ LA PAIX EN MOI. VOUS AUREZ À SOUFFRIR DES AFFLICTIONS DANS LE MONDE; MAIS AYEZ CONFIANCE, J’AI VAINCU LE MONDE ».

Tous les catholiques par conséquent, qui veulent garder la paix intérieure avec Dieu malgré tous les bouleversements que le monde et les démons leur feront subir dans leur vie, doivent méditer ce dernier discours de Jésus et s’en remplir le cœur afin de prendre les sentiments qu’il nous enseigne là pour le suivre dans le chemin de la croix.

Ceux qui ne prennent pas ces principes surnaturels que Jésus donne ici sont bouleversés et scandalisés de la conduite de la Providence à leur égard, Dieu attaque nos deux amours naturels par ses événements si les prêtres ne le font pas par leur prédication. Tant pis pour ceux qui n’ont jamais étudié les voies de Dieu dans les Evangiles et dans les meilleurs auteurs spirituels. Dieu fait tout le contraire de leur petit bon sens qui est la seule lumière qu’ils suivent. Alors ils sont scandalisés et aigris et murmurent contre ce que Dieu fait pour les sauver. Comment seront-ils sauvés en regardant comme un mal ce que Dieu fait par amour pour eux?

En tout cas, Jésus a donné dans ce discours tout ce qu’il faut comprendre pour avoir la paix à travers les persécutions du monde et des démons. Heureux ceux qui le méditeront et prieront pour avoir la lumière du Saint-Esprit pour le comprendre et le vivre.

Il nous avertit encore que nous aurons des afflictions dans le monde et donc que le monde sera contre nous si nous sommes avec J.-C. et que le monde nous traitera comme il a traité J.-C.

Mais que notre confiance soit en Jésus. Si nous vivons comme lui et avec lui, il nous donnera la victoire sur tous nos ennemis comme lui-même les a vaincus. Mais cette victoire n’est pas selon le monde, mais selon les voies de Dieu qui exigent souvent la ruine totale de notre vie humaine pour nous donner une nouvelle vie toute divine d’abord dans la foi et ensuite dans la gloire du ciel. Attendons-nous donc à être bafoués, foulés aux pieds par le monde: comme le grain il faut être moulu pour devenir un seul païen avec J.-C. ou comme le raisin qui est écrasé pour faire du vin qui donne la vie! Puisque Jésus dit qu’il doit être tué et enterré comme le grain de blé pour donner une récolte, ainsi nous pouvons nous attendre à subir la même faveur! «Quand vous serez calomniés, persécutés, qu’on vous maudira à cause de moi, réjouissez-vous, car une grande récompense vous est réservée dans le ciel». Le ciel! Le ciel, voilà l’explication de tout au monde! C’est parce que nous sommes destinés au ciel que Jésus permet tout ce qui nous fait souffrir en ce monde! Le ciel vaut la peine de souffrir tous les tourments pour le gagner!

Si nous vivons la vie surnaturelle de Jésus, nous aurons la grâce et la lumière pour tout endurer en union avec Jésus et avec la même force morale, qui nous viendra par sa grâce, qu’il nous donne en proportion que nous voulons vivre sa vie divine. Mais pour obtenir ce résultat, il faut tuer nos deux amours naturels quand même les prêtres n’en parlent pas ou trop peu! Etudions les bons auteurs pour compenser ce manque de doctrine dans les sermons ordinaires des prêtres philosophes.

« MON PÈRE, L’HEURE EST VENUE, GLORIFIEZ VOTRE FILS AFIN QUE VOTRE FILS VOUS GLORIFIE, COMME VOUS LUI AVEZ DONNÉ PUISSANCE SUR TOUS LES HOMMES, AFIN QU’IL DONNE LA VIE ÉTERNELLE À TOUS CEUX QUE VOUS LUI AVEZ DONNÉS ».

L’heure est venue d’offrir son grand sacrifice à Dieu sur la croix par lequel il va racheter le monde et prouver sa divinité. Par toutes les interventions divines que Dieu va accomplir dans les mystères de la résurrection, ascension et descente du Saint-Esprit, avec toutes ses apparitions après sa mort certaine, Dieu le Père va sûrement donner une très grande gloire à J.-C. Il faut être Dieu pour se relever des humiliations et de la mort ignominieuse sur la croix et monter au ciel visiblement. Le Père l’a donc bien glorifié même sur terre.

« Afin qu’il donne la vie éternelle à ceux que vous lui avez donnés ». Le Père n’a donc pas donné tous les hommes à Jésus! Les théologiens peuvent affirmer que le salut est offert à tous les hommes sans exception, mais c’est dit bien clairement ici que Jésus donne la vie éternelle seulement à ceux que le Père lui a donnés. Toute l’Eglise catholique depuis les Apôtres parlent des élus. Un élu est choisi parmi d’autres très bons qui ne sont pas élus, voilà tout. Où serait la gloire de Dieu de nous choisir de préférence aux démons? Pour qu’il ait de la gloire et nous du mérite, il faut donc qu’il choisisse ceux qu’il veut… et qu il en laisse d’autres de côté.

Comme nos philosophes n’admettent que le ciel et l’enfer, il est évident qu’il est dur d’affirmer que Dieu en choisit quelques-uns pour le ciel… et que les autres iraient en enfer simplement parce qu’ils n’ont pas été choisis pour le ciel. Rien que cette difficulté devrait leur ouvrir les yeux sur la nécessité des limbes ouvertes aux bons païens adultes comme aux enfants. Quand Dieu choisit, disons, Paul, pour le ciel, et qu’il ne choisit pas Pierre, il ne fait aucune injustice à Pierre, puisque s’il suit sa raison, que Dieu lui a donnée, il ira à son bonheur naturel aux limbes et bénira là Dieu éternellement, comme les heureux de la terre doivent le faire. Alors on peut dire que Paul est élu et Pierre ne l’est pas, mais pas damné pour cela. Comme cette question est une question libre dans l’Eglise, j’ai le droit de dire ce que j’en pense… jusqu’à ce que l’Eglise se prononce pour ou contre et alors je veux suivre l’Eglise.

La seule solution pour une foule de cas incompréhensibles est d’ouvrir les limbes pour tous les hommes qui ne sont pas élus pour le ciel ou que le Père n’a pas donné à Jésus et qui vivent selon la raison. S’ils n’ont jamais eu la foi et que ce ne soit pas de leur faute, ces gens enfilent tout droit au bonheur naturel des limbes. C’est évidemment l’immense majorité des humains qui irait là. Alors les théologiens n’auraient pas à tordre l’expression de Jésus pour lui faire dire tout le contraire de ce qu’il dit, à savoir que le nombre des élus est petit, non pas par rapport aux damnés, mais par rapport aux damnés et aux païens dans les limbes.

Alors pas besoin de fermer les yeux sur notre texte ici: «Afin qu’il donne la vie éternelle à ceux que le Père lui a donnés! Il ne les lui donne pas tous alors! Or, comme personne ne le sait, tous doivent travailler, comme dit Saint Pierre, pour rendre notre vocation certaine, par nos bonnes œuvres.

Quand Jésus envoie ses Apôtres, il leur dit: « Allez, enseignez toutes les nations, ceux qui croiront seront sauvés et ceux qui ne croiront pas seront condamnés…». On conclut qu’il n’y a donc que l’enfer et le ciel. C’est vrai pour ceux à qui l’on prêche. Pour eux, il n’y a que cette alternative. Mais pour ceux à qui on ne prêche pas, c’est évident qu’ils ne vont ni en enfer ni au ciel normalement parlant, à moins que leurs péchés contre leur conscience ne les jettent en enfer. Si ces gens suivent leur raison, ils iront aux limbes.

Saint Paul dit que les Juifs seront jugés selon la loi de Moïse, que les chrétiens le seront selon la loi de J.-C. et les païens selon leur conscience. Or la conscience naturelle ne peut pas par elle-même se faire une idée du ciel ni par conséquent le désirer. Le bon païen n’ira donc pas là à moins d’intervention particulière de Dieu, qu’on ne peut pas donner comme règle générale.

Les prêtres qui n’admettent que l’enfer ou le ciel évidemment trouvent dur d’envoyer nos bons païens en enfer et comme il n’y a pas de milieu pour eux, ces théologiens font intervenir Dieu pour les envoyer au ciel. Mais il n’y a rien dans l’Ecriture pour appuyer ces interventions miraculeuses pour chaque bon païen. On peut bien le souhaiter, mais c’est tout.

La conclusion est que nous, qui avons la foi, devrions être extrêmement reconnaissants envers Dieu et tout faire au monde pour vivre selon notre vocation surnaturelle, afin de nous en rendre dignes et mériter la persévérance finale, pas en stricte justice, puisque personne ne peut la mériter de cette façon, mais par la miséricorde divine. Travaillons de toutes nos forces pour nous sanctifier. Quel gros risque pour tous ceux qui sont assez satisfaits avec la petite vertu qu’ils ont, qu’ils n’en désirent plus! Si Dieu peut refuser la grâce finale à ceux qui font tout pour l’avoir, quelle folie que de rester en route!

Remarquons que Jésus dit qu’il faut être à lui pour arriver à la vie éternelle. Pour cela, il ne suffit pas de donner son nom à l’Eglise catholique, mais il faut vivre la vie de Jésus. Que chacun examine bien si sa vie ressemble à celle de Jésus; si sa mentalité est la même que celle de Jésus, enfin s’il ne vit que pour Jésus Les paroles suivantes confirment cette idée.

« OR, LA VIE ÉTERNELLE EST QU’ILS VOUS CONNAISSENT, VOUS LE SEUL VRAI DIEU, ET J.-C. QUE VOUS AVEZ ENVOYÉ ».

Connaître, dans le sens biblique, veut dire aussi: accepter, adhérer à Jésus et donc être tout à lui et le suivre parfaitement. La vision béatifique consiste donc dans la connaissance du Père et du Fils… et dans la même proportion l’amour suivra. Or nous aurons une vision du ciel en proportion que nous vivrons de foi sur terre. En proportion que nous connaissons Jésus et par lui le Père selon la foi, nous les verrons dans la gloire. Car la foi est le commencement de la vision béatifique en germe. Les deux sont la même lumière divine au fond, l’une est obscure et l’autre brillante. Par conséquent, nous devons tout faire pour augmenter notre connaissance de Jésus, par les Ecritures, la méditation, la prière et la fuite du monde et le renoncement à soi. Plus nous détruirons nos deux amours naturels et plus le Saint-Esprit nous fera connaître J.-C. d’une façon amoureuse, ce qui est nécessaire pour la vie éternelle.

Puisque la vision béatifique et la foi sont la même lumière divine, vivons uniquement de foi et non pas de bon sens humain. La raison n’est pas divine du tout, mais toute naturelle. Que les chrétiens cessent donc de toujours parler de bon sens humain! Au lieu de dire: cela a du bon sens, ou n’a pas de bon sens, qu’ils jugent de tout selon la foi en disant: Dieu le veut, Dieu ne le veut pas! La foi l’enseigne, cela suffit! Par exemple: il faut aimer son ennemi, évidemment cela n’a pas de bon sens, mais peu importe, la foi le veut, faisons-le! La foi seule nous révèle J.-C. et comme c’est lui que nous devons connaître pour avoir la vie éternelle, étudions-le selon la foi, pas selon le bon sens humain. C’est le grand mal des philosophes de prendre de la religion ce qui cadre avec la raison humaine: ils en font une religion païenne, voilà tout.

Et ce sont les Ecritures qui nous révèlent ce que nous devons connaître de J.-C. pour commencer notre vie éternelle tout de suite dans la foi. Ceux donc qui veulent travailler pour améliorer leur vision béatifique doivent étudier de plus en plus les Ecritures. Jésus dit que nous vivons par toute parole sortie de la bouche de Dieu. Eh bien! C’est là qu’on trouve les paroles de Dieu. Allons donc là puiser la vie éternelle… et la mort de nos deux amours naturels qui constituent notre voie païenne en ce monde. C’était le cas des premiers chrétiens qui méditaient constamment les Evangiles et qui les vivaient; ils étaient tout aux choses de Dieu. Mais la prédication de nos prêtres philosophes laisse les fidèles tout aux choses du monde sans aucun scrupule, puisqu’eux-mêmes donnent l’exemple aux fidèles. Leurs conversations sont tout aux choses de la terre. Ils n’ont donc pas encore commencé leur vie divine toute dans les choses de la foi; ils ne sont donc pas sur le chemin de la vision béatifique qui est toute aux choses de Dieu. Vouloir la vie éternelle et vouloir J.-C., le connaître, c’est la même chose. Soyons donc tout aux choses de Jésus pas seulement pour en parler, mais pour en vivre dans toutes nos actions.

« JE VOUS AI GLORIFIÉ SUR LA TERRE; J’AI ACHEVÉ L’ŒUVRE QUE VOUS M’AVIEZ CHARGÉ DE FAIRE… J’AI FAIT CONNAÎTRE VOTRE NOM AUX HOMMES QUE VOUS M’AVEZ DONNÉS DU MONDE… ».

Jésus attribue toutes ses pensées, ses paroles et ses actions à son Père. Il s’efface devant lui en toute occasion. Il parle de lui souvent; il dit qu’il est venu en son nom, que c’est lui qui l’a envoyé, qu’il doit retourner à lui avec les hommes qu’il aura sauvés.

Dans sa prière qu’il nous a enseignée lui-même, les trois premières demandes sont pour la gloire de son Père. «Notre Père, qui êtes aux cieux, que votre nom soit sanctifié, que votre règne arrive, que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel». S’il veut faire du bien dans le monde, c’est toujours pour la gloire de son Père.

Tout catholique devrait attribuer à Dieu le Père tout ce qui se fait au monde, excepté le péché. Mais que de chrétiens attribuent simplement aux hommes tout ce qui arrive dans le monde. S’ils reçoivent une faveur, c’est dû à un tel, s’ils reçoivent une croix, c’est la faute d’un autre. Comme ils ont de la peine à voir Dieu opérant tout par ses créatures pour le salut des âmes et la gloire de Dieu! Ceux-là ne glorifient pas le Père! Ils n’imitent donc pas Jésus!

Glorifier Dieu, c’est donc le mettre en avant de toute notre activité et le but de toute notre vie. Combien parmi nous pourront dire à l’heure de la mort: je vous ai glorifié sur la terre, je vous ai fait connaître autant que j’ai pu, j’ai travaillé uniquement pour vous et pour votre gloire! Comme ils seront rares ceux-là si on en juge d’après leur manière de vivre. Ils sont tout aux choses de la terre et à leur propre gloire. Ils tournent justement pour eux-mêmes les trois premières demandes de Notre Père. Chacun dit: «Que mon nom soit en bénédiction! Que mon règne arrive! Que ma volonté soit faite partout!». Ils sont leur propre Dieu, ils cherchent leur propre gloire. Comme ces gens sont à plaindre à l’heure de la mort! Ils ne pourront pas imiter Jésus pas plus qu’ils ne l’ont imité dans ses œuvres. Voyons-y pendant qu’il en est encore temps!

Voici un point où très peu de chrétiens voient Dieu: c’est dans les contrariétés surtout qui viennent des personnes. Comme elles sont libres, on leur attribue facilement la responsabilité de leurs actions. C’est vrai, mais quand même c’est Dieu qui s’en sert comme d’instrument aveugle; il a bien des moyens pour influencer leur liberté pour obtenir ce qu’il veut d’elles. Saint Pierre donne l’exemple de Jésus qui a souffert une foule d’outrages sans se plaindre et pour faire la volonté de son Père. «Est-ce que je ne dois pas boire le calice que mon Père me présente?». Puis Saint Pierre dit que c’est notre vocation d’endurer des outrages et des insultes et toutes sortes de contrariétés et que nous devons les accepter comme Jésus sans murmurer! Ce n’est pas une question de luxe en perfection, c’est une obligation pour tous de se taire dans les épreuves, comme c’est une obligation pour tous de souffrir avec Jésus pour régner avec lui au ciel! Voilà comment glorifier Jésus et son Père céleste… Or, très peu le font!

Nos prêtres philosophes avec leur religion de raison surtout qui consiste à éviter le péché ne parlent pas de ces sujets importants pour nous faire reproduire la vie de Jésus. Tout ce qui concerne notre divinisation ne les intéresse pas ou ils le regardent comme du luxe en perfection pour quelques fervents. Ils n’étudient pas l’ascétisme en général, ni la mystique. Leurs professeurs philosophes ne leur ont jamais donné le goût des choses divines et ils ne l’acquièrent pas dans la vie païenne du monde où ils sont jetés par la force des choses. Comme ils n’ont pas ce qu’il faut pour s’en préserver ils suivent le courant du monde si païen en général.

« ET VOUS, MON PÈRE, GLORIFIEZ-MOI MAINTENANT EN VOUS-MÊME DE CETTE GLOIRE QUE J’AI EN VOUS AVANT QUE LE MONDE FÛT ».

C’est donc bien la gloire divine et éternelle que Jésus demande pour lui et donc pour son humanité. Il nous la donnera donc aussi à nous qui sommes ses membres mystiques. On voit là la nécessité de mener une vie divine pour participer à la gloire toute divine de Jésus. Tout revient donc toujours à reproduire le plus possible la vie concrète et pratique de Jésus telle que racontée dans les Evangiles. Ce n’est pas une admiration de tête qui produira ce résultat, mais la pratique réelle de la vie.

« JE NE PRIE PAS POUR LE MONDE, MAIS POUR CEUX QUE VOUS M’AVEZ DONNÉS, PARCE QU’ILS SONT À VOUS ».

Quelle parole terrible pour le monde! Jésus ne prie pas pour lui! Il ne sera donc pas sauvé! Quel est ce monde? C’est évidemment le monde qui ne veut pas de Jésus, ni de sa doctrine Ce n’est pas non plus seulement le monde des pécheurs, c’est aussi le bon monde mais païen, le monde de ceux qui sont satisfaits d’une vie toute naturelle, avec leur bonheur dans les créatures. C’est le monde qui persécute les disciples de Jésus. Or il n’y a pas que les pécheurs qui persécutent Jésus et ses disciples. Quand Saint Pierre refuse de se laisser laver les pieds, Jésus lui dit: «Si je ne te lave les pieds, tu n’auras point de part avec moi!». Pierre ne péchait pas, mais il suivait son bon sens au lieu de la volonté de Jésus. Quand Pierre prend à part Jésus et qu’il veut le dissuader d’aller mourir, Jésus l’appelle Satan. Pierre ne péchait point encore et pourtant il n’était pas de Jésus, mais du monde. Quand Jésus dit: «Je ne suis pas du monde», il ne veut pas dire qu’il n’est pas pécheur seulement, mais qu’il n’est pas du monde naturel, païen, du monde qui est tout aux choses de la terre. Il veut dire qu’il est divin et tout aux choses de Dieu.

Je sais bien qu’on dit que Jésus a souffert pour tous les hommes, que Dieu appelle tous les hommes au salut. Mais ici Jésus demande de donner la vie éternelle de fait. Eh bien! Là, tout le monde, qu’ils soient des millions ou non, qui ont mis leur bonheur dans les créatures, qui ont gardé leurs deux amours naturels, sont exclus du ciel de fait, dans la même proportion. Vous ne pouvez pas servir Dieu et le monde, vous aimerez l’un et haïrez l’autre. Eh bien! Voilà le monde pour lequel Jésus ne prie pas à ce moment où il demande la gloire éternelle pour les siens seulement. Puisqu’il ne la demande pas pour ceux qui trouvent leur bonheur dans les choses de la terre… ils ne l’auront pas! Il faut donc appartenir à Jésus, il faut donc vivre sa vie, sa doctrine, pour être inclus dans sa prière sacerdotale et finale extérieurement.

Evidemment pour les prêtres philosophes qui suppriment les limbes pour les bons païens adultes, c’est bien terrible de mettre en enfer tous ceux qui vivent pour le monde quand ils ne pèchent pas gravement dans les cas isolés. Mais quand on admet ces bons païens aux limbes, il n’y a plus de difficulté à comprendre que Jésus les exclut de sa prière ici que de comprendre qu’il ne les appelle pas au ciel. Les saints sont des élus, donc des choisis parmi d’autres bons qui auraient pu avoir été choisis et qui ne le sont pas. Qui dirait que Paul choisi parmi les démons est un élu? Est-ce qu un garçon dirait qu il a choisi sa femme parmi un troupeau de vaches? Il faut qu’il 1’ait préférée à d’autres bonnes et belles filles pour qu’il ait le bonheur d’avoir choisi celle-là.

Toute la mentalité des prêtres sur cette question vient de ce qu’ils ont supprimé les limbes pour les bons païens adultes. Alors ils sont obligés de forcer les textes pour en sauver le plus possible de l’enfer.

Remarquons que Jésus prie pour ceux qui croiront à la parole des disciples. Or, croire pour Jésus, c’est accepter sa doctrine pour en vivre, pour y mettre son bonheur et donc pour être tout à lui. Ceux qui ne feront pas cela, seront exclus de la prière présente de Jésus. En tout cas si jamais l’Eglise se prononce sur ce point, j’accepte d’avance sa décision!

« ILS NE SONT PAS DU MONDE COMME JE NE SUIS PAS MOI-MÊME DU MONDE. SANCTIFIEZ-LES DANS LA VÉRITÉ. VOTRE PAROLE EST VÉRITÉ ».

C’est bien clair que Dieu sanctifie ceux qui ne sont pas du monde, qui n’en ont pas l’esprit, qui n’y cherchent pas leur bonheur et donc qui n’ont pas mis leur amour-là. Ce qui prouve qu’une fois purifiés de nos péchés, il reste encore à nous purifier de l’amour du monde et de l’amour-propre. N’oublions pas que l’absence de péché ne constitue pas la sainteté. Elle est dans la transformation de notre bonne activité naturelle en activité surnaturelle. Ce n’est pas tout de tuer le vieil homme, il faut développer le nouvel homme dans la grâce du Christ.

Comme nos prêtres philosophes vivent de fait dans l’ordre naturel, pour eux l’idéal du chrétien c’est éviter les péchés. Du moment qu’on a la grâce sanctifiante tout finit là. Mais ce n’est pas vrai: la grâce sanctifiante n’est pas la sainteté. Quand même elle est une participation à la nature divine. Est-ce qu’il suffit qu’un homme ait la nature humaine pour être sage, savant? Combien d’idiots l’ont et ne sont pas sages ni savants.

C’est évident qu’il faut la grâce sanctifiante pour devenir saint. Mais la sainteté est dans la perfection des vertus morales infuses et surtout les trois vertus théologales. Il faut qu’un catholique soit éminent en Foi, en Espérance et en Charité. C’est là dans la mentalité qu’est le travail de la sainteté, ce n’est pas dans la grâce sanctifiante. La sainteté est donc dans la perfection surnaturelle de l’activité libre de nos deux facultés spirituelles.

Jésus l’enseigne clairement ici quand il demande à son Père de sanctifier ses amis dans la vérité. Votre parole est la vérité C’est donc en proportion qu’on croit à sa parole, qu’on espère en les biens qu’elle nous révèle et qu’on l’aime assez pour en vivre dans toute la pratique concrète de ses actions, qu’on est saint. Eh bien! Tout ce monde de notre activité libre surnaturelle est fermé pour nos prêtres en général. Elle ne constitue pas le fond de leur vie, ni de leur prédication ni de leur amour. La preuve est qu’ils ne l’étudient pas. Les auteurs ascétiques et mystiques ne sont pas en honneur dans le clergé ni régulier, ni séculier, ils n’en parlent jamais en général parce qu’ils les ignorent et qu’ils ne les intéressent pas. De plus, la parole de Dieu est dans l’Ecriture sainte… que si peu de prêtres étudient. Ils ne cherchent donc pas la sainteté. Eh bien! C’est pour ces paresseux, ces ignorants volontaires et qui sont heureux dans les échantillons de Dieu que Jésus ne prie pas dans cette prière où il demande le ciel uniquement pour ceux qui lui appartiennent par la similitude de la vie et de l’amour. Tous ces gens-là seront aussi loin de Dieu dans l’autre monde qu’ils le sont actuellement dans la foi et l’amour surnaturel de Dieu. Ces prêtres acceptent bien de tête l’évangile, ils savent que là est la vie divine. Cette tactique ne donne pas plus la vie surnaturelle que la pensée du pain engraisse le corps. Il faut le manger et le digérer pour en vivre. Eh bien, il faut manger la parole divine et la digérer dans la pratique de la vie pour qu’elle donne de la vie surnaturelle. Ce n’est donc pas la science de la parole de Dieu qui sanctifie, mais la manger et la digérer dans la mentalité.

Pour l’amour du bon Dieu que tous les prêtres reviennent donc à la lecture assidue des évangiles et qu’ils exhortent les fidèles à les lire de plus en plus. Les derniers Papes le demandent, accordent des indulgences à tous ceux qui lisent la Bible. Comment se fait-il que les prêtres soient encore si fermés à cette idée? Les démons font tout pour empêcher cette lecture qui ferait un bien immense à tout le monde. Que chaque famille s’achète tout de suite une Bible et une très belle et qu’on lui donne la plus belle place dans la maison comme on ferait pour l’Eucharistie: c’est la même nourriture de l’âme, quoique d’une façon différente. •1185 Quand Jésus dit qu’il se sanctifie pour nous, est-ce que cela veut simplement dire qu’il reçoit la grâce sanctifiante? Pas du tout: il l’a depuis sa conception. Mais, c’est comme l’évangile dit qu’il croissait en grâce et en sagesse devant Dieu et devant les hommes dans ses facultés spirituelles. La grâce sanctifiante augmentait à cause de l’augmentation de sainteté dans son activité libre et mentale.

Comme les prêtres sont ignorants sur cette question fondamentale de la sainteté! Quand est-ce qu ils expliquent la psychologie de la sainteté? Quand est-ce qu’ils indiquent où elle se trouve? Ils la mettent tous dans la grâce sanctifiante. Ce n’est pas vrai que la sainteté soit là. Elle n’est qu’une condition essentielle à la sainteté, elle n’est pas plus la sainteté que le solage est la maison. La sainteté, c’est l’adhésion de nos facultés spirituelles aux perfections divines… et ce n’est pas là la grâce sanctifiante. Si la grâce sanctifiante était la sainteté, pourquoi Saint Pierre après Jésus dirait aux chrétiens qui doivent être en état de grâce: «Soyez saints parce que Dieu est saint!». Elle dépend donc de notre liberté et de notre volonté en bonne partie.

Que les prêtres cessent donc de tant parler de la grâce sanctifiante et qu’ils parlent donc des moyens de se sanctifier quand on a la grâce sanctifiante! Or, les principaux moyens, nous l’avons dit bien des fois… mais nos philosophes ne l’ont probablement pas encore saisi! sont la lutte acharnée contre les motifs naturels pour les remplacer tous par des motifs absolument surnaturels. Voilà ce que les prêtres devraient expliquer aux fidèles… et qu’ils n’expliquent jamais parce qu’ils ne connaissent pas la question des motifs dans l’ordre surnaturel. Les fidèles n’en ont jamais entendu parler.

Tout ce qu’ils ont entendu dire c’est qu’il y a une bonne intention et une mauvaise intention… et tout finit là. Eh bien! Cette division est incomplète et donc bonne à rien. C’est absolument faux qu’il n’y ait que ces deux sortes d’intentions. La bonne intention se divise en deux: une intention bonne mais naturelle et donc bonne à rien pour le ciel. Donc il y a deux intentions à rejeter complètement pour un catholique: une mauvaise intention ou peccamineuse, une bonne intention naturelle qui n’est pas péché mais bonne à rien pour le ciel. Enfin il y a une bonne intention surnaturelle… et c’est la seule qui compte pour le mérite éternel. Donc c’est la seule que des catholiques doivent avoir dans toutes leurs actions en autant qu’ils le peuvent avec la grâce de Dieu. Quand est-ce qu’on va entendre un prêtre expliquer cette distinction en chaire?… et surtout insister sur l’absolue nécessité de toujours et partout avoir un motif surnaturel dans leurs actions? Voilà ce que le Saint-Esprit attend de tout son clergé de haut en bas, des séculiers comme des religieux et de tous les fidèles au monde! Quand les prêtres vont-ils commencer à voir clair dans cette question fondamentale?

« AFIN QU’ILS SOIENT TOUS UNE SEULE CHOSE, COMME VOUS, MON PÈRE, VOUS ÊTES EN MOI ET MOI EN VOUS, ET QU’ILS SOIENT DE MÊME UNE SEULE CHOSE EN NOUS, AFIN QUE LE MONDE CROIE QUE VOUS M’AVEZ ENVOYÉ ».

Voici le but de tout ce que Dieu a fait pour l’homme sur la la terre: l’union parfaite avec la Trinité par Jésus-Christ. En proportion que nous serons une seule chose avec Jésus, nous le serons avec la Trinité comme lui-même fait une seule chose avec elle.

Au ciel, est-ce que nous serons unis seulement au Père par la grâce sanctifiante. Ce serait absurde de le croire! Nous participerons aussi à l’activité du Verbe qui est la sagesse de Dieu et à l’amour du Saint-Esprit. Or, si en ce monde nos sommes unis avec le Père par une participation créée à sa vie divine qui est la grâce sanctifiante, il nous faut aussi commencer dans la foi notre participation à la sagesse du Verbe et à l’amour du Saint-Esprit, ce que nous pouvons faire par nos facultés spirituelles. Donc diviniser notre mentalité est aussi important que d’avoir sa grâce sanctifiante. Que les prêtres parlent donc de cette partie de notre divinisation!

Donc en proportion qu’un catholique a vécu les trois participations aux trois activités de la Trinité, il jouira de leur bonheur au ciel. Mais tout cela doit se faire en union avec J.-C. Nous devons pouvoir dire un jour comme Saint Paul: «Ce n’est plus moi qui vis, c’est J.-C. qui vit en moi». Or comment vivre la vie de Jésus si nous l’ignorons? Il faut donc la méditer et l’étudier constamment. C’est par l’Ecriture que nous apprendrons à vivre la vie de Jésus. Vite que chacun lise sa Bible tous les jours! Qu’on sauve du temps sur les niaiseries de la vie du monde. Puis Jésus répète la même idée: c’est donc qu’il y tient beaucoup!

« Je suis en eux et vous en moi, afin qu’ils soient consommés dans l’unité ». Or, Jésus nous a dit un jour qu’il était tout aux choses de son Père. Combien de chrétiens le sont? Ceux qui sont tout aux choses du monde, ne peuvent donc pas faire une seule chose avec Jésus, ni donc avec la Trinité. Eh bien, chacun peut savoir si son cœur est aux mêmes choses que Jésus: de quoi parle-t-il ordinairement? A quoi pense-t-il habituellement? C’est l’amour qui suggère et les pensées et les paroles. Ceux qui pensent et parlent des choses de Dieu sont une seule chose avec Jésus… et ceux qui pensent et qui parlent des choses du monde ne sont pas une seule chose avec Jésus en ce monde. Comment le serontils dans l’autre? Que chacun commence tout de suite à accorder sa vie avec celle de Jésus… et encore une fois cela n’est pas seulement par la grâce sanctifiante, mais par la sainteté de la mentalité ou par les pensées, les paroles et les actions qui doivent être absolument surnaturelles par les motifs surnaturels. Pour cela que chacun pratique cette parole du premier psaume: «Heureux l’homme qui a son plaisir dans la loi de Yahveh et qui la médite jour et nuit! Il est comme un arbre planté près d’un cours d’eau, tout ce qu’il fait, réussit». Car Dieu est avec ceux-là qui mettent leur bonheur dans les Ecritures.

« ET QUE LE MONDE CONNAISSE QUE VOUS M’AVEZ ENVOYÉ ET QUE VOUS LES AVEZ AIMÉS COMME VOUS M’AVEZ AIMÉ ».

Cette conduite céleste des chrétiens est sûrement la meilleure preuve que leur Maître est saint et divin. Dieu seul peut transformer des hommes si méchants par nature, si enclins à tous les vices en des saints qui résistent aux tentations du monde et des démons. Saint Paul dit: «Notre conversation ou notre manière de vivre est dans le ciel». Ils vivent sur terre comme s’ils étaient déjà dans le ciel. C’est exactement ce que Jésus veut de nous tous. Ces premiers chrétiens étaient tout aux choses de Dieu comme Jésus l’avait été: alors ils le glorifiaient beaucoup. De nos jours, combien rares sont les catholiques qui font penser à Jésus par leur conduite parfaite! Or, tous devraient le faire! Personne ne pourra le faire en suivant nos philosophes tout aux choses de la terre comme les pharisiens autrefois.

« MON PÈRE, JE VEUX QUE LÀ OÙ JE SUIS, CEUX QUE VOUS M’AVEZ DONNÉS, SOIENT AUSSI AVEC MOI, AFIN QU’ILS CONTEMPLENT MA GLOIRE QUE VOUS M’AVEZ DONNÉE PARCE QUE VOUS M’AVEZ AIMÉ AVANT LA CRÉATION DU MONDE ».

Quelle force dans ce JE VEUX! Il ne demande plus, il parle en Dieu! Quel idéal pour nous! Si nous sommes unis à Jésus, nous contemplerons la gloire éternelle du Verbe qu’il avait avant la création du monde, et donc sa gloire infinie, éternelle. Ce bonheur éternel est un effet de l’amour de Dieu pour nous. Le degré de son amour est le degré des grâces qu’il nous fait. Ce devrait être assez pour nous enflammer de son amour en retour du sien.

Comme Jésus finit en disant:
« AFIN QUE L’AMOUR DONT VOUS M’AVEZ AIMÉ SOIT EN EUX, ET QUE JE SOIS MOI-MÊME EN EUX ».

Tout a commencé dans l’amour et tout finit dans l’amour! Remarquons qu’il s’agit de l’amour du Père qu’il a eu pour son Fils. Jésus le veut pour nous, Jésus veut que le Père nous aime comme il a aimé le Fils Incarné. C est donc un amour absolument divin que nous devons avoir pour J.-C., donc basé sur la foi, la lumière divine et sur la grâce, le secours divin. Or, cet amour divin dont le Père a aimé le Verbe est le Saint-Esprit ou l’amour substantiel divin. Donc Jésus veut que le Saint-Esprit habite en nous tous comme il habite en lui.

Jésus a commencé sa vie publique par la manifestation de la Sainte Trinité et il finit sa vie en nous conviant à l’union intime et céleste avec la Trinité, d’abord selon la foi et dans la grâce et ensuite selon la même mesure dans la gloire de la vision béatifique au sein de la Trinité au ciel.

Quelle destinée!… Et la masse des hommes comme du clergé et régulier et séculier ne voient pas cette sublime vocation d’une façon pratique. Ils le savent de tête, mais tout finit là pour le grand nombre! Quel malheur! Que tous ceux qui ont un peu de cœur et d’amour de Dieu commencent sérieusement une toute nouvelle vie uniquement dans les choses de Dieu et en union avec J.-C., afin d’aller avec lui dans l’éternité contempler le bonheur de la Trinité au milieu des anges et des élus… pour toute l’éternité! Que Dieu nous accorde cette grâce et que la Sainte Vierge, Médiatrice de toute grâce, nous aide à l’obtenir par sa puissante intercession!

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