mardi 27 janvier 2015

Le signe de la croix



On lit dans la Semaine religieuse de Grenoble : L’étrange récit que nous reproduisons est authentique, car, avant de le publier, nous avons voulu en connaître et en posséder toutes les preuves. Le P. Jandel lui-même l’a raconté à plusieurs témoins, dont les dépositions sont entre nos mains.

Cette intervention personnelle de Satan au milieu des loges maçonniques n’est pas, du reste, un fait isolé. Bien souvent déjà les feuilles religieuses et les ouvrages chrétiens l’avaient constatée. À Lyon, en particulier, cette action diabolique s’est fréquemment fait sentir, et la ville, pourtant si chrétienne, aimée et bénie par la Vierge de Fourvière, est encore aujourd’hui le théâtre d’apparitions infernales, de scènes effrayantes où se commettent les plus horribles sacrilèges, où les saintes hosties consacrées sont l’objet d’épouvantables profanations!

Le P. Jandel, dominicain, prêchant à Lyon, fut pressé par un mouvement intérieur d’enseigner aux fidèles la vertu du signe de la croix; il ne résista point à cette inspiration et prêcha.

Au sortir de la cathédrale, il fut rejoint par un homme qui lui dit :

-          Monsieur, croyez-vous à ce que vous venez d’enseigner?

-          Si je n’y croyais pas, je ne l’enseignerais pas, répondit-il; je n’enseigne que ce que je crois. La vertu du signe de la croix est reconnue par l’Eglise, je tiens pour certaine la vertu du signe de la croix.

-          Vraiment… reprend son interlocuteur étonné… Vous y croyez! Eh bien! Moi, je suis franc-maçon et je n’y crois pas; mais, parce que je suis profondément surpris de ce que vous nous avez enseigné, je viens vous proposer de mettre à l’épreuve le signe de la croix… Tous les soirs nous nous réunissons dans telle rue, à tel numéro; le démon vient lui-même présider la séance. Venez ce soir avec moi. Nous nous tiendrons à la porte de la salle; vous ferez le signe de la croix sur l’assemblée, et je verrai bien si ce que vous nous avez dit est vrai.

-          Je croix à la vertu du signe de la croix, ajouta le P. Jandel; mais je ne puis pas sans y avoir mûrement pensé, mettre à l’épreuve ma foi. Donnez-moi trois jours pour réfléchir.

-          Quand vous voudrez éprouver votre foi, je suis à vos ordres!... reprend encore le franc-maçon; et il donne son adresse au Dominicain.

Le P. Jandel se rendit aussitôt auprès de Mgr de Bonald et lui demande s’il devait accepter ce défi, au nom de la croix.

L’archevêque réunit quelques théologiens et discuta longtemps avec eux le pour et le contre de cette démarche. Enfin, tous finirent par être d’avis que le P. Jandel devait accepter.

-          Allez, mon fils, lui dit alors Mgr de Bonald, en le bénissant, et que Dieu soit avec vous.

Quarante-huit heures restaient au P. Jandel, il les passa à prier, à se mortifier, à se recommander aux prières de ses amis, et, vers le soir du jour qui avait été désigné, il alla frapper à la porte du franc-maçon.

Le franc-maçon l’attendait. Rien ne pouvait révéler le religieux; il était vêtu d’un habit laïque, seulement il avait caché une grande croix sous cet habit.

Ils partent et arrivent bientôt dans une grande salle, meublée avec beaucoup de luxe et si brillamment éclairée que les yeux en étaient éblouis.

Ils s’arrêtent à la porte… Peu à peu, la salle se remplit, et tous les sièges allaient être occupés lorsque le démon apparait sous la forme humaine.

L’introducteur du Révérend Père lui dit :

-          Le voilà!

Et aussitôt, tirant de sa poitrine le crucifix qui y est caché, le R.P. Jandel l’élève de ses deux mains, en formant sur l’assistance le signe de la croix.

Un coup de foudre n’aurait pas eu un résultat plus inattendu, plus subit, plus éclatant!...

Les bougies s’éteignent, les sièges tombent renversés les uns sur les autres, tous les assistants s’enfuient…

Le franc-maçon entraîne le P. Jandel et, quand ils sont bien loin, sans pouvoir se rendre compte de la manière dont ils ont échappé aux ténèbres et à la confusion, l’adepte de Satan se précipite aux genoux du prêtre.

-          Je crois, lui dit-il, je crois! Priez pour moi! Convertissez-moi! Entendez-moi!...

Le P. Jandel n’a pas nommé ce franc-maçon, qui a mené jusqu’à la fin de a vie la conduite la plus édifiante.

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