Quelquefois
une âme présomptueuse s’imagine posséder la défiance de soi-même et la
confiance en Dieu, et cependant elle se trompe. Ce qui vous le prouvera, ce
sont les dispositions qui se manifesteront en elle après une chute.
Si
après avoir fait quelque chute vous vous laissez aller à la tristesse, à l’inquiétude
et à je ne sais quel découragement qui vous porterait à croire que vous n’êtes
plus capable de progrès ni même d’aucun bien, c’est un signe évident que vous
aviez plus de confiance en vous-même qu’en Dieu. Et plus votre tristesse et
votre découragement seront portés loin, plus vous aviez confiance en vous et
moins en Dieu. Et plus votre tristesse et votre découragement seront portés
loin, plus vous aviez confiance en vous et moins en Dieu. Au contraire, celui
qui se défie beaucoup de lui-même et qui met toute sa confiance en Dieu, ne s’étonne
pas de ses chutes; il ne s’abandonne point à une tristesse ni à des plaintes
exagérées : car il sait qu’il ne doit attribuer cette chute qu’à sa propre
faiblesse et à son peu de confiance en Dieu. De là, il devient plus défiant de
lui-même et plus humblement confiant en Dieu; le péché et les passions
désordonnées qui ont occasionné sa chute deviennent avant tout l’objet de sa
haine; il éprouve une douleur profonde, mais calme et paisible, d’avoir offensé
Dieu; et c’est dans ces dispositions qu’avec un courage plus ferme et une
résolution plus généreuse, il continue l’œuvre de son salut et poursuit ses
ennemis jusqu’à la mort.
Je
voudrais voir ces considérations méditées par certaines personnes, qui dont de
la spiritualité, et qui du moment où elles sont tombées dans quelque défaut ne
peuvent plus et ne veulent plus vivre en paix. Elles vont bien vite trouver
leur directeur, avec un désir impatient de se délivrer de l’inquiétude qui naît
de leur amour-propre; au lieu d’aller surtout lui demander d’effacer la tache
de leur péché et de puiser, dans le sacrement de Pénitence la force nécessaire
pour n’y plus retomber.
Scupoli - Le combat spirituel, Chapitre IV
Scupoli - Le combat spirituel, Chapitre IV