QUINZIÈME INSTRUCTION
JÉSUS AU DÉSERT.
«Jésus,
rempli du St-Esprit, sortit du Jourdain et il fut poussé par l’Esprit dans le
désert. Il y resta quarante jours et il
fut tenté par le diable. Il ne mangea
rien pendant tout ce temps-là.» L. 4
Plan
Remarque: (Pénitence concrète.
(L’isolement. (L’ennui. Pénitence de Jésus: (Le jeûne. (La prière.
(Plaisirs sensibles. (Les
tentations: (Ambition. (Vaine
gloire.
REMARQUE
Jésus ne fait pas de l’intellectualisme; il ne se contente pas de discourir sur
les vertus «en soi», comme tant de nos savants professeurs-philosophes, le
prêchent. Jésus va pratiquer ce qu’il
prêchera plus tard; quand il dira au monde qu’il faut faire pénitence. Les fidèles n’auront qu’à examiner ce qu’il a
fait lui-même pour savoir ce qu’il faut faire.
Ce
n’est pas Jésus qui distinguerait entre la pénitence intérieure et la pénitence
extérieure pour faire éviter les deux!
On voit un prédicateur qui prêche que l’essence de la pénitence est dans
la pénitence intérieure et il insiste tellement que les gens concluent que la pénitence
extérieure est inutile. Cette
distinction est vraie, mais n’existe que dans les idées au point de vue
formel. Ceux qui font cette division
sont des philosophes, qui parlent «in se» mais ne sont pas théologiens pour un
sou! S’ils l’étaient, ils parleraient de
la pénitence dans le coeur et là elle comprend les deux sortes. Quand le coeur est brisé de douleur d’avoir
offensé Dieu il expie non seulement par les larmes, mais par des actes concrets
de mortification; il venge Dieu en se faisant souffrir d’une façon ou d’une
autre pour expier les jouissances illicites qu’il a prises. L’Eglise nous transmet par l’inspiration du
St-Esprit, le crucifix où Jésus est attaché à la croix pour montrer que tout
chrétien doit aussi être attaché à la croix tous les jours. Cela ne veut pas dire seulement la pénitence
intérieure, mais les deux ensemble.
Qu’on nous laisse donc la paix avec cette distinction. Elle est savante, mais pas du tout pratique
et très dangereuse dans les mains des philosophes, qui en font ressortir une
aux dépens de l’autre de façon que les fidèles les mettent de côté toutes les
deux. Jésus parlera avec conviction et
sincérité quand il recommandera la pénitence, parce qu’elle entre dans sa vie;
quand il la prêche, il prêche ce qu’il vit, il prêche donc du coeur et ses
paroles vont au coeur. Les fidèles ont
un instinct spécial pour découvrir celui qui parle de la tête seulement et qui
ne pratique pas ce qu’il prêche, et celui que parle du coeur et qui pratique ce
qu’il recommande aux autres. Or combien
d’acteurs chez les prêtres? Combien
prêchent une religion et vivent selon leur philosophie de païen que se réduit à
la loi naturelle! Dès que les fidèles
s’ennuient en écoutant un prédicateur c’est qu’il parle en philosophe et qu’il
fait simplement des expositions de dogme abstraites et «in se»; ce n’est pas là
le champ d’opération du St-Esprit; comme il se tient à l’écart, les gens ne
goûtent rien à cette philosophie… et ils s’ennuient. Au lieu de blâmer leur insouciance en fait de
religion, que ce prédicateur dise son «mea culpa»! C’est lui qui ne donne plus la parole du
Maître et les brebis ne l’entendent pas et ne le suivent pas. La plupart de ces prédicateurs philosophes
sentent le besoin de raccourcir Leurs sermons.
Mais ce n’est pas là le remède; ce n’est pas la longueur qui fatigue,
c’est la qualité. Une pincée de brin de
scie est aussi indigeste pour moi qu’une pleine poche! Un prédicateur qui ne parle que cinq minutes
de ce qu’il ne vit pas m’embête pour cinq minutes et on les compte par milliers
dans le clergé! les deux clergés! St Grignon de M. dit qu’à peine en trouve-t-on un sur mille et
il ajoute que ce serait vrai de dire un sur dix mille! Quelle perfide ivraie dans l’Eglise que cette
philosophie diabolique parce qu’on veut la faire passer pour de la théologie,
quand elle est du pur paganisme cent pour cent!
Voilà le plus grand mal dans l’Eglise!
Comment
gagner ces prêtres philosophes à méditer dans le but de reproduire la pénitence
de Jésus? En tout cas nous allons
montrer autant que possible cette pénitence dans le concret… et que chacun le
fasse en vue de pratiquer lui-même comme il voit Jésus le faire.
PÉNITENCE
DE JÉSUS
Nous
allons nous arrêter seulement aux principaux éléments qui constituent cette
pénitence et que nous trouvons pénible.
L’isolement. L’Evangile dit qu’aussitôt que l’Esprit vint
en Jésus, il le poussa au désert, dans la solitude, loin du monde, de ses
bruits et de ses plaisirs. L’amour divin
veut nous montrer qu’il exige la destruction de notre amour naturel pour les
créatures. Cet amour est encore le plus
facile à détruire des deux amours naturels que nous avons. L’autre est l’amour de soi, autrement
difficile à extirper de notre coeur. Il
est évident que Jésus n’avait pas besoin de cet isolement pour se détacher des
créatures, mais il voulait nous donner l’exemple afin que nous marchions sur
ses traces. Ceux qui veulent suivre
l’Esprit Saint sont donc tenus par leur vocation surnaturelle de fuir le plus
possible les plaisirs des créatures.
Comme dit St. Thomas on
s’approche d’autant plus de Dieu qu’on s’éloigne plus des créatures. L’affection aux créatures est opposée à l’affection
de Dieu. On voit dans la vie des Saints,
comme ici pour Jésus quand Dieu veut les sanctifier, il les retire du milieu du
monde, il les isole d’une façon ou d’une autre pour que leur coeur soit tout
pour lui selon son premier commandement.
Les Saints avaient la hantise des déserts pour être loin des bruits de
la terre et mieux goûter Dieu dans la solitude.
Dieu dit par le prophète Osée à l’âme: «Je te conduirai dans la solitude
et là je parlerai à ton coeur.» C’est que l’amour de Dieu est exclusif, il veut
être seul à posséder nos coeurs. Quand
il choisit Abraham, Dieu lui dit: «Quitte ton pays.» Isaac aimait à aller
méditer dans la campagne après le souper.
Jacob vécut vingt ans en exil.
Ezéchiel se promenait solitaire sur les bords du fleuve Chobar quand le
St. Esprit en fit son prophète. Daniel se promenait sur les bords du Tigre
quand il eut sa fameuse vision, concernant la venue du Messie. Judith passait ses journées seule dans sa
chambre haute à prier et Dieu la choisit pour sauver son peuple. On sait que les solitudes d’Egypte et de la
Palestine se remplirent d’ermites qui voulaient goûter Dieu dans leur coeur.
C’est
donc le mépris concret que Jésus prêchera et que les apôtres suivront dans
leurs prédications; «N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde; si
quelqu’un aime le monde, la charité du Père n’est pas en lui.» Voilà l’esprit
du christianisme. On peut juger
maintenant quel esprit pousse les prêtres à se lancer dans les amusements et à
en organiser pour les fidèles et qui ont le front de dire que c’est pour les
améliorer devant Dieu! Quel
aveuglement! Quelle ignorance de
l’esprit de Jésus. Il est évident que
ces prêtres n’ont pas médité la vie de Jésus pour en vivre. Ils l’ont parcourue en philosophes seulement
pour savoir les grandes lignes afin d’en parler, mais pas pour en vivre. Que les fidèles apprennent donc à rester
chez-eux, à éviter les foules, les soirées, les réunions tapageuses pour
s’amuser. On va dire que c’est
plat. Oui, pour ceux dont le coeur est
dans les créatures! Une raison de plus
de s’isoler pour détruire cet amour des créatures. Ceux des villes pourraient aller souvent
visiter Jésus au tabernacle; ils ne seront pas dérangés par les autres; les
églises sont ordinairement vides! Ceux
qui demeurent trop loin peuvent se retirer dans leur chambre pour converser
avec Dieu et y prier. Judith le faisait
habituellement avant la venue de J.C., des chrétiens devraient être capables de
le faire aussi souvent que leurs loisirs le leur permettent. En tout cas qu’ils commencent par en prendre
l’esprit puis ensuite dans le concret ils feront ce qu’ils pourront avec la grâce
de Dieu. Que tous les fidèles sachent
aussi que l’esprit du monde qui les fait rechercher le plus possible les
plaisirs et les foules vient de Satan qui veut les amuser sur les échantillons
pour qu’ils oublient la réalité: Dieu.
Tous ceux qui encouragent les plaisirs avec les échantillons éloignent
d’autant les fidèles de J.C. Le fait que
c’est difficile d’intéresser les gens aux choses de Dieu ne diminue pas son
absolue nécessité de le prêcher et de le pratiquer. Ces chrétiens qui se passionnent pour les
sports montrent qu’ils ne comprennent pas le plan divin et qu’ils oublient leur
destinée surnaturelle. Ils ne
connaissent pas la base du Christianisme qui est de renoncer au créé pour
n’aimer que l’Incréé. On suit Jésus
qu’en autant qu’on se renonce et donc qu’on renonce aux plaisirs qu’on
aime. La preuve que cette affection est
contraire aux choses de Dieu, qu’on me trouve un prêtre, un religieux ou un
fidèle qui vient d’assister à une partie de balle et qui passe à l’église ou à
la chapelle pour une heure d’adoration devant le S.S., ou qui prend un livre
spirituel, ou qui va voir les pauvres, ou les malades, ou qui va prendre la
discipline ou s’imposer quelque mortification!
Jamais de la vie! Mais après
cette jouissance de païen, une autre jouissance suivra! On allume une cigarette, on prend un verre de
bière, on prend une collation, ou….
continue de satisfaire son païen!
L’ennui
mérite une mention spéciale. C’est la
première épreuve de l’exil ou de l’isolement.
Le coeur est encore aux choses du monde et sentir le vide de ce qu’on
aimait est très pénible pour les premières fois. On sent son âme se liquéfier et des flots de
larmes insoupçonnées surgissent du fond de l’être. Un abîme se creuse autour du pauvre exilé et
il lui semble qu’il va s’y engouffrer.
Et la tentation vient tout de suite de retourner au monde et à ses
plaisirs si on ne veut pas devenir fou complètement! Une voix crie dans l’intérieur: Fais donc
comme les autres! Ils sont aussi bons
que toi, sans ces excentricités! C’est
une lutte terrible entre l’affection des créatures qui se sent faiblir et celle
de Dieu qui va se fortifier. Il faut
tenir bon malgré tout; s’il faut pleurer, on pleure, les larmes sont le propre
de l’homme. Jésus n’a-t-il pas pleuré et
il a dit: Bienheureux ceux qui pleurent!
Cet ennui montre qu’on a au moins fait quelque chose pour s’éloigner des
créatures et dans quelques temps Dieu viendra combler ce vide et alors ce sera
le bonheur. Celui qui ne veut pas
supporter l’ennui montre qu’il ne veut pas se priver des créatures; il
n’avancera jamais beaucoup dans le chemin de la vertu. Il tient trop à l’affection des échantillons
pour que Dieu lui donne son amour. Qu’on
dise à une femme de retourner avec son mari qui vit avec une autre, elle va
exiger qu’il renvoie sa rivale, puis ensuite elle va laisser passer quelques
jours pour voir s’il est bien sérieux.
Eh bien, Dieu fait de même; il attend quelques jours pour voir si
vraiment nous avons renoncé pour tout de bon aux créatures et alors il vient dans
l’âme.
Le
jeûne de Jésus dura quarante jours. Il
n’a pas fait de miracles pour se soutenir; ce jeûne est possible
humainement. Moïse et Elie ont jeûné
aussi longtemps. De nos jours, plusieurs
qui ont fait la grève de la faim ont jeûné même plus longtemps sans mourir ou
avant de mourir. Par l’isolement il se
sépare des hommes et des biens extérieurs, par le jeûne, il se sépare de la
nourriture si agréable à l’homme et si nécessaire. Il isole ses passions naturelles de leur
aliment propre; il tarit la source de la concupiscence, non pas en lui, mais
pour nous servir d’exemple à nous. Il
souffre de la faim qui est une souffrance physique et donc plus dure à endurer
que la séparation du monde extérieur.
Jésus veut nous montrer comment non seulement expier les péchés mais
nous en préserver à l’avenir. On sait
que c’est la sensualité ou la concupiscence qui est la principale source des
péchés dans l’homme. Le jeûne tarit justement
cette source ou au moins l’affaiblit beaucoup.
Jésus dit que le démon d’impureté n’est chassé que par le jeûne et la
prière. On a un bon exemple de ce que
produisent le jeûne et la sensualité respectivement. Moïse jeûne quarante jours et il obtint les
tables de la loi de Dieu même sur le mont Sinaï. Pendant ce temps les Israélites, dans la
plaine, se mettent à festoyer, à danser et ils finissent par adorer le Veau
d’or. Ce jeûne attire Dieu et la
gourmandise attire le diable. Quand les
Apôtres et les Saints voulaient obtenir quelque lumière spéciale de Dieu, ils
jeûnaient au pain et à l’eau. Que
voit-on de nos jours? Quand les évêques
et les prêtres se réunissent pour établir quelque réforme, ils assistent à de
véritables banquets avec du bon vin, puis à travers un nuage de fumée de tabac
on cherche la lumière divine. Aussi
quels beaux fiascos pour la plupart de ces réunions d’où il ne sort à peu près
rien pour la réforme des moeurs. Le
St-Esprit n’est pas chez-lui dans ces congrès bourgeois. Ce qu’ils devraient faire serait de jeûner au
pain et à l’eau pendant au moins trois jours et là le St-Esprit viendrait leur
faire une visite! Il leur inspirerait
des lois très sages et des recommandations très pratiques pour la
sanctification des fidèles. De plus en
plus on jette le jeûne par dessus bord dans des pays entiers; des évêques
suppriment tout à fait le carême, dispensent du jeûne tout le monde. Pendant quelques années on avait suivi
StAlphonse de Liguori, qui recommandait de ne prendre que deux onces au
déjeuner. De nos jours on a fait sauter
les deux onces pour dire au peuple qu’il suffit de laisser un creux dans
l’estomac et on a jeûné! Peu de
chrétiens ont souci de ce creux maintenant.
Que de prêtres et de religieux ne jeûnent plus aujourd’hui du tout sous
prétexte de ceci ou cela, prétextes de païens.
Ils ne sont sûrement pas poussés par l’Esprit-Saint!…
Il
y a beaucoup de maladies qui proviennent de trop manger. Le système n’est pas capable d’éliminer ces
excès de poisons qui se forment dans le sang.
Le jeûne non seulement expierait les péchés dans l’âme, mais aussi
dégorgerait les organes et le sang de ces toxismes qui causent toutes sortes de
maladies. L’exemple de Daniel et de ses
compagnons en captivité à Babylone le montre bien. Pour suivre leurs lois données par Moïse, ils
refusèrent de manger des viandes offertes aux idoles et ne mangèrent que des
légumes et burent de l’eau au lieu du vin.
Après quelques semaines de ce régime austère, ils étaient plus rougeauds
que les autres et en meilleure santé.
Dès qu’on jeûne on peut avoir mal à la tête. Des spécialistes en la matière disent que
c’est un signe que le système est chargé de poisons et qu’il faut jeûner encore
plus et plus souvent pour les éliminer.
Quand le corps est sous ces poisons on n’a pas mal à la tête. Est-ce que les animaux ne cessent pas de
manger dès qu’ils sentent le moindre malaise?
C’est une leçon pour nous. Au
lieu de prendre des purgatifs, cessons donc de surcharger le système organique. Au lieu d’avoir une peur bleue du jeûne nous
devrions nous en servir habituellement pour régulariser les fonctions
animales. Tout cela n’est que pour
montrer qu’en servant Dieu qui nous impose le jeûne nous gagnons des mérites
pour l’âme et de la santé pour le corps.
Les apôtres et tous les Saints ont pratiqué le jeûne habituellement,
c’est-à-dire qu’ils y recouraient très souvent pour obtenir des faveurs de
Dieu; imitons-les donc comme ils ont imité Jésus.
La
prière se rattache normalement au jeûne et à l’isolement. Après qu’on s’est éloigné des créatures et
qu’on a allégé le corps par le jeûne, l’âme se tourne plus facilement vers
Dieu; elle s’élève plus aisément vers le ciel pour chercher Dieu. Le jeûne et la séparation des plaisirs du
monde brisent les amarres qui empêchent l’âme de prendre le large vers l’infini
de Dieu. C’est l’homme qui tend les bras
vers Dieu après avoir tourné le dos aux créatures et à soi-même. C’est un acte d’amour de Dieu après le mépris
du créé. On voit pourquoi Jésus a
pratiqué les deux constamment et nous le recommande tous les deux. Ils ont une influence merveilleuse sur Dieu
parce qu’ils sont la pratique de son plan divin; détruire nos deux amours pour
prendre le sien. St. Jérôme dit que séparés ils ne valent pas
grand-chose. De nos jours, les évêques
et les prêtres en général, n’osent plus demander le jeûne, mais ils demandent
des prières; on fait des neuvaines, on dit des oraisons commandées à la messe
pour avoir la paix, tout le monde parle de la paix dans nos affreuses guerres
actuelles, mais où sont ceux qui font pénitence par le jeûne, ajouté aux
prières? Aussi on obtient rien. Des Notre Père… et des Je Vous Salue Marie…
récités après les messes ensemble pour passer ensuite le dimanche après-midi
aux vues ou sur les champs d’amusements ne valent pas grand-chose devant
Dieu. Actuellement les évêques et les
prêtres devraient faire une campagne pour boycotter les théâtres et tous les
lieux d’amusements et exiger des jeûnes au pain et à l’eau, non seulement des
fidèles, mais leur donner l’exemple en se mettant eux-mêmes au pain et à l’eau. Quand allons-nous voir le clergé à la tête du
jeûne? Quand allons-nous le voir lutter
contre les amusements comme on voit la plupart des chrétiens avec les prêtres
en tête pour se passionner pour les sports?
Quelle honte pour un prêtre ou un religieux de n’aborder les laïques
qu’en parlant de sport et continuant d’en parler. Ils fortifient l’amour des créatures qu’ils
devraient essayer de détruire dans le coeur des fidèles… Le premier fondement
de la prière est notre destinée à la vision béatifique qui nous dépasse
infiniment. Or cette vision est toute
une vie d’amour de Dieu, puisque Dieu est amour. C’est pourquoi il exige un immense amour en
nous pour nous faire participer à son amour infini. Eh bien!
nous montrons notre amour par le désir plus ou moins intense que nous
avons d’être unis à lui. Il se donnera à
nous dans la proportion que nous l’avons aimé et donc que nous avons voulu être
avec lui, ce qui se fait pour nous par la prière. Elle doit être en proportion de notre amour
de Dieu. Ceux donc qui ne prient pas ou
peu, montrent leur indifférence pour Dieu… et ils n’iront pas au ciel. Chacun donc peut se faire une idée de son
amour pour Dieu par son degré de prière; elle est le thermomètre de son ardeur
ou de sa ferveur pour Dieu. Il ne faut
pas compter comme prières celles où l’on ne demande que des choses terrestres;
elle ne valent pas la peine d’être appelées prières. Ce sont des demandes de garder les
échantillons ou d’en obtenir plus pour contenter l’animal ordinairement et donc
pour favoriser nos deux amours naturels que nous devrions détruire en
nous. Dieu n’aime pas à coopérer à ces
prières. La vague de neuvaines de toutes
sortes pour obtenir des faveurs temporelles comme on voit aux Etats-Unis de nos
jours est une vraie farce païenne! C’est
encore encourager nos deux amours naturels et c’est donc du vrai paganisme… et
un rackette pour faire de l’argent à bon marché!
Le
deuxième fondement est le péché. Il y a
un abîme entre l’homme même pur et Dieu.
Quand l’homme est en péché, il y a deux abîmes. Il faut donc prier d’abord pour sortir du
péché, pour se le faire pardonner et après cela il reste encore l’autre abîme à
franchir, celui de s’élever jusqu’à Dieu.
Jésus
jeûne donc au désert pour expier nos péchés; et dans la même mesure il prie
pour en obtenir cette grâce. Et nous qui
sommes les vrais pécheurs combien plus devrions-nous prier jour et nuit pour
être pardonnés; nous ne le Serons pas sans beaucoup prier. Mais parce que nous sommes pécheurs Dieu
n’écoutera pas nos prières à moins que fassions pénitence par le jeûne et par
toutes sortes d’autres pénitences comme lui a enduré dans le désert en plus de
son jeûne. Ce n’est pas pour rien que
Jésus nous dit que sans lui nous ne pouvons rien, et avec lui il dit que tout
est possible. C’est donc nous inviter
clairement à prier. Dans la prière
l’homme avoue en acte son incapacité absolue et il honore Dieu en ne comptant
que sur son secours qu’il veut obtenir par la prière.
Sans
l’amour de Dieu et des biens célestes il est difficile de prier, mais elle
devient facile à mesure que l’amour de Dieu augmente et donc que l’amour des
créatures et de soi diminuent. C’est
donc parfaitement inutile d’essayer de prier sans se mortifier ni se renoncer. On a un bon exemple de la prière continuelle
chez les mondains. Comme ils désirent
les biens de ce monde! Comme toute leur
âme est habituellement tendue vers les jouissances de ce monde; aussi ils
prennent les moyens pour se les procurer.
Eh bien, voilà justement ce que les chrétiens devraient faire pour Dieu
et les biens célestes. Ils prieront dans
la mesure où ils se passionneront pour Dieu et les biens célestes. Quand verrons-nous cela? Quand les prêtres vont-ils exiger cette
mentalité et en donner l’exemple par leur vie?
Le seul moyen pratique pour y arriver est de commencer à «semer» un
plaisir… puis un autre… puis un autre.
Graduellement
le coeur va passer des semailles à la récolté des biens célestes avec tous les
avantages pratiques de cet heureux changement de mentalité! On n’y arrivera pas par la seule prière. Il faut les deux réunis. Qu’on se le dise et que les prêtres le
prêchent après l’avoir pratiqué. C’est
l’ordre que Jésus suit dans les béatitudes; ce n’est qu’après qu’on s’est
détaché des biens extérieurs par l’esprit de pauvreté, des intérêts personnels
par la douceur et qu’on a pleuré ses péchés, que Jésus donne la quatrième
béatitude: Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice ou de la
sainteté. Cette doctrine doit donc être
prise sérieusement. Dieu seconde nos
efforts quand on les fait selon son plan à lui.
On voit l’importance de commencer par lutter contre les deux amours
naturels en nous tous. Que tous les
prêtres et les fidèles travaillent ensemble dans ce sens… et non pas pour les
sauver comme on fait ordinairement et essayer d’y ajouter l’amour de Dieu. C’est impossible dit Jésus. C’est inutile d’essayer de le faire mentir!
Les
tentations de Jésus Un amour qui n’est pas éprouvé n’est pas prouvé! C’est dans l’épreuve qu’on voit de quel bois
on se chauffe et si l’âme est bien trempée dans la vertu. Alors Dieu permet au démon et au monde de
nous pousser aux deux amours naturels que nous venons ou que nous voulons
abandonner. Jésus n’avait pas besoin
évidemment de cette épreuve, mais c’est notre propre vie qu’il vit en lui-même
alors il faut qu’il se soumette à tout ce qui arrive aux hommes. Il nous montre qu’il faut se préparer aux
tentations des démons par la mortification et par la prière. C’est le conseil qu’il donne aux apôtres au
jardin de Gethsémani: «Veillez et priez afin de ne pas tomber en
tentation». Ils n’ont fait ni l’un ni
l’autre, aussi ils sont tombés dans la tentation. Ils ont tous fui Jésus pour sauver leur
peau. Eh bien, ceux qui tombent dans le
péché le font parce qu’ils ne sont pas mortifiés et n’ont pas prié. Maintenant voyons les différentes sortes de
tentations.
Plaisirs
sensibles. Après avoir jeûné quarante
jours, Jésus avait faim; alors le démon le tente au sujet de la nourriture, non
pas avec l’idée de lui faire commettre un péché de gourmandise, mais de pécher
dans la façon de se la procurer. Le
démon cherche à découvrir si cet homme ne serait pas le Messie promis, alors il
lui demande de faire un miracle pour se procurer du pain quand ce n’était pas
du tout nécessaire. Il n’avait qu’à
sortir du désert pour en trouver.
Demander un miracle à Dieu simplement pour le plaisir d’en faire est
insulter Dieu et vouloir s’amuser à ses dépens.
Jésus répond au démon que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de
toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Jésus nous montre que le pain naturel n’est qu’un échantillon du pain
réel qui est Dieu et sa parole divine qui nourrit l’âme comme le pain nourrit
le corps.
C’est
donc par la communion où nous recevons le vrai pain de vie et dans la
prédication que nous trouverons les moyens de résister au démon. Jésus dira ailleurs que notre victoire sur le
monde vient de notre foi. Il faut donc
monter dans le monde de la foi pour trouver les moyens de vaincre les
tentations. Jésus sert au démon trois
textes pour ses trois tentations. C’est
donc dans l’Ecriture sainte que nous trouverons les idées qui nous aideront à
vaincre le démon. N’oublions pas que ce qui
arrive à Jésus nous arrivera de la même façon quoique non visible pour nous. Ainsi par exemple, le démon et le bon Dieu,
pour des motifs tout différents, nous priveront d’une satisfaction légitime ou
naturelle assez longtemps, puis quand nous aurons faim, le démon arrivera avec
cette satisfaction pour que nous nous contentions, mais de façon à ce qu’il y
ait quelque péché à le faire dans ces circonstances.
Tout
Chrétien devrait se préparer à résister à quelque passion après qu’il aura été
privé de cette jouissance longtemps. Par
exemple, un célibataire sera fortement tenté et quand il aura lutté
courageusement, un jour le bon Dieu, pour lui donner une chance de lui montrer
qu’il aime Dieu plus que n’importe quoi au monde, et le démon pour le faire
tomber, lui présenteront une personne idéale pour lui et dans une occasion propice
pour se contenter; s’il a jeûné, s’il s’est mortifié et s’il a prié, Dieu lui
donnera la grâce de résister au mal. Il
dira au démon quelque chose comme ceci: «L’homme ne vit pas de ces plaisirs
sensuels, mais de toute parole sortie de la bouche de Dieu. Dieu nous enseigne à «semer» les plaisirs de
la terre pour récolter ceux du ciel.
J’aime tant ce plaisir que je veux en jouir éternellement! Or comme ce n’est que lorsque je m’en serai
privé que Dieu me donnera quelque chose d!
incomparablement meilleur, je le refuse absolument! Un mari doit se rappeler qu’il n’est pas au
monde pour jouir du mariage, mais pour faire la volonté de Dieu. Il doit faire assez de pénitence et se
fortifier assez par la prière et la réception des sacrements que lorsque Dieu
lui demandera le sacrifice de ces plaisirs il puisse le faire. Dieu le privera de sa femme pour cinquante
raisons puis quand il a jeûné longtemps, le démon, avec la permission de Dieu,
lui présentera un cas idéal pour se contenter.
C’est à ce moment que son éternité se décide. Il faut qu’il dise à Satan: je ne suis pas au
monde pour satisfaire mes passions, mais pour faire la volonté de Dieu; je
refuse absolument de commettre ce péché.
Je ne veux pas me damner pour un échantillon quand Dieu veut me donner
une éternité de jouissances célestes.
Que tous donc se préparent à passer ces examens sur leur préférence de
Dieu sur n’importe quel plaisir quelque passionnant qu’il puisse être. La seule façon pratique est de pratiquer ce
que Jésus pratique au désert: lutter contre nos deux amours naturels par la
mortification continuelle en toutes choses.
L’ambition. Alors, selon l’ordre suivi par St. Luc, Satan transporta Jésus sur une haute
montagne et là lui montrant tous les royaumes du monde avec leurs richesses et
leurs gloires, il lui dit: «Je vous donnerai toute cette puissance et la gloire
de ces royaumes, car elles m’ont été livrées et je les donne à qui je
veux. Si donc vous voulez m’adorer,
toutes ces choses seront à vous.» Il y a du vrai et du faux dans ces
paroles. Jésus luimême dit que Satan est
le dieu de ce monde, le prince de ce monde, dans ce sens qu’il peut disposer du
monde naturel pour ses amis parce que Dieu le lui permet pour punir ceux qui
préfèrent le naturel au surnaturel.
Satan dit la même chose que Dieu qui donne toutes les nations en
héritage à Jésus. Il y avait de quoi
satisfaire Jésus! et de quoi le
tenter! Le diabolique se manifeste dans
le moyen: si tu veux m’adorer! Dans tout
projet il faut toujours examiner la fin et les moyens; car le démon essaie de
se glisser dans l’un ou dans l’autre. Il
attire l’attention sur ce qu’il y a de bon et ensuite il pousse aux résultats
de ce qu’il y a de mal. Encore ici Jésus
répond par un texte de Loi: «Vous adorerez le Seigneur, votre Dieu, et vous ne
servirez que lui seul.» Cela montre comment les chrétiens devraient connaître
l’Ecriture sur le bout des doigts afin de s’en servir constamment contre les
tentations des démons et du monde.
L’Ecriture contient une vie divine qui nous fortifie contre les
tendances naturelles du païen en nous.
On voit un changement de vie notable dans ceux qui se mettent à lire
assidûment les Ecritures, en esprit de foi.
Le
démon est le dieu du naturel: tous ceux donc qui cultivent une attache à
quelque créature adorent déjà dans une certaine mesure le démon. C’est ce qu’il a fait lui-même, il a préféré
la créature au créateur. Or une attache
c’est aimer une chose pour elle-même, c’est la considérer comme une idole. St Paul dit que le service de la créature est
de l’idolâtrie. Le truc des démons est
de pousser les hommes à s’attacher le plus possible aux créatures qu’elles
soient permises ou défendues. Le lien
est le même dans les deux cas: les permises captivent le coeur autant que les
défendues et donc éloignent de Dieu dans la même proportion. L’araignée est un vrai échantillon du
démon. Elle tend ses filets pour prendre
des insectes. Dès qu’un insecte se jette
là, l’araignée jette un fil puis un autre, puis emprisonne le pauvre
insecte. Ainsi le démon étale ses pièges
dans les échantillons de la terre; il pousse les hommes à s’attacher eux-mêmes
à une créature, puis plus intensément à la même jusqu’à ce que l’homme préfère
cette créature à Dieu même et alors c’est un pêche mortel et le démon a gagné
cette âme pour l’enfer. Ou bien il les
pousse à s’attacher à une créature innocente «en soi», puis à une autre et
encore à une autre et ainsi de suite jusqu’à ce que son coeur soit totalement
dans les créatures et c’est alors un péché mortel qui suit non pas cet acte
mais dans l’état. Cet homme n’a plus
d’amour pour Dieu et tout son coeur est aux créatures, ce qui constitue un état
de péché mortel.
L’ambition
fait périr un grand nombre de chrétiens.
Par exemple, une fille de campagne qui se passionne pour les belles
toilettes que ses parents ne peuvent pas lui procurer à cause de leur
pauvreté. Un jour elle s’en vient en
ville pour gagner de l’argent afin de s’acheter des toilettes. Le démon et le Bon Dieu, comme j’ai dit, pour
des motifs différents, vont la mettre en mesure d’en avoir. Ce n’est pas péché d’avoir de belles robes,
mais le mal va être dans la façon de se les procurer. En cherchant de l’ouvrage elle rencontre un
homme comme il y en a tant parmi les riches, qui va lui offrir de bons gages,
puis il va même les augmenter… à condition qu’elle consente à le
satisfaire. Il lui promet même de la
faire vivre sans travailler, avec de belles toilettes et de beaux appartements;
enfin vivre comme une grande dame ce qu’elle a tant rêvé… mais il lui faut
livrer son âme à Satan par le péché.
Elle aura des remords pendant quelques temps, mais à mesure qu’elle
s’engouffre dans le péché, ses liens se fortifient et la voilà perdue à tout
jamais! C’est ainsi que le vice
s’alimente dans les grandes villes par le moyen de ces ambitieuses qui
méprisaient leur vie simple de la campagne et voulaient faire la vie!… Que
d’hommes dans les affaires adorent Satan dans toutes sortes d’injustices et de
fraudes dans le commerce afin de s’enrichir.
Ils veulent les royaumes de Satan avec leur gloire et pour se les
procurer ils abandonnent Dieu pour se livrer à Satan. Dans la politique que de courbettes devant
les grands pour s’assurer du patronage.
Que de transactions louches et malhonnêtes pour devenir riches! Si tous ces chrétiens étaient familiers avec
la Bible, à ces projets grandioses pour s’enrichir injustement ils répéteraient
des textes comme ceux-ci: «Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à
perdre son âme»? Ou encore: «N’aimez pas
le monde ni ce qu’il y a dans le monde; si quelqu’un aime le monde la charité
du Père n’est pas en lui». Etc… «On ne
peut servir deux maîtres: Dieu et Mammon».
Ou on aimera l’un et on haïra l’autre»…Et ces textes portent leur grâce
avec eux la parole de Dieu est une «vie» pour l’âme qui s’en nourrit…
Vaine
gloire. Satan transporte Jésus sur le
pinacle du temple, en pleine ville et lui dit: «Si tu es le Fils de Dieu,
jettetoi en bas, car il est écrit: «Il a ordonné à ses anges de te prendre dans
leurs mains pour que ton pied ne heurte point contre la pierre. Ce texte du Pr. 90-11, n’autorise pas du tout cette
interprétation. Il est parlé de la
protection que Dieu exerce sur ceux qui se confient en lui, il ne dit pas de
tenter Dieu en faisant des miracles pour amuser le peuple. C’est une note caractéristique du démon de
vouloir du clinquant… de l’excentrique et du ridicule comme on peut voir par
les évangiles apocryphes qui sont remplis de récits de choses extraordinaires,
grotesques simplement pour épater les gens.
Jésus lui répond: «Tu ne tenteras point ton Dieu». Que de païens dans le clergé et parmi les
fidèles imitent Satan en tirant des textes pour favoriser leur vie
païenne. Tous les viveurs trouvent des
textes pour légitimer leur attache à quelque plaisir. Un vrai théologien prend toujours le sens
surnaturel du texte comme Jésus l’a fait.
On saisit là, la mentalité du démon.
S’il a essayé de pervertir les textes pour Jésus, on peut s’attendre à
ce qu’il ait autant de front pour se glisser chez les prêtres, professeurs et
prédicateurs, pour leur faire prendre le sens naturel et païen d’un texte. Toute la mentalité païenne qu’on trouve dans
les deux clergés est basée sur une foule de textes que les prêtres naturalisent
au lieu de les prendre dans leur sens surnaturel. On se plaint que les fidèles soient tout aux
choses du monde; mais est-ce que les prêtres ne sont pas responsables de cet
état de choses? On trouve des milliers
de prêtres pour approuver tout, excepté le seul péché. Les deux amours naturels sont donc protégés
par des milliers de prêtres, évidemment en s’appuyant sur des textes
interprétés à la façon de Satan. C’est
bien curieux que tant de prêtres n’aient pas compris que Satan suivra toujours
sa même tactique: de pousser les hommes à garder et à développer leur deux
amours naturels, c’est ce qu’il a fait pour Jésus et il le fera pour nous
tous. Ils devraient donc prêcher
systématiquement contre l’affection pour les créatures, même permises, et
contre l’affection de soimême: donc attaquer constamment la mentalité païenne
des chrétiens. C’est par là que les
démons vont les faire tomber dans le péché et de là en enfer… Mais Satan a déjà
tellement empoisonné l’esprit des prêtres qu’on ne peut plus donner justement
cette doctrine des créatures-fumier. Un
Jésuite ne peut plus prêcher les deux Etendards aux Etats-Unis et combien
oseraient le faire dans nos paroisses dites fashionables? De grandes dames dénonceraient vite ce
prédicateur comme troublant leur conscience… et les supérieurs les approuveraient
en donnant l’ordre à ce prédicateur de prêcher de façon à ne pas troubler les
consciences: ce qui veut dire de laisser tout faire excepté le péché. Tous ces gens qui ne veulent pas déranger les
fidèles dans leur vie païenne s’appuient sur des textes compris comme le
diable! A ceux qui seraient scandalisés
de m’entendre dire cela et qui peut ruiner la réputation du clergé, je réponds:
qu’il vaut mieux sauver la doctrine de Jésus-Christ que la réputation du clergé. C’est pour sauver leur propre réputation que
les prêtres juifs ont tué Jésus; je ne veux pas faire la même chose dans
l’Eglise. Quand les bons évêques
attaquaient les milliers d’évêques et de prêtres ariens, ils ne se souciaient
pas de perdre la réputation de ces hérétiques dont plusieurs étaient sûrement
encore bons. Si nos philosophes ne
veulent pas être attaqués qu’ils deviennent de vrais théologiens qui donnent le
sens surnaturel des textes et on les laissera tranquilles.
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