SEIZIÈME
INSTRUCTION
LA
DIVINITÉ DE JÉSUS.
«Le
grand-prêtre lui dit: Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es le
Christ, le Fils de Dieu? Jésus lui
répondit: Tu l’as dit: mais je vous le déclare dès ce jour, vous verrez le Fils
de l’homme siéger à la droite du Tout-Puissant et venir sur les nuées du ciel.»
Mt. 26-53.
Plan
Remarque: (Pénitence concrète. (Jésus
s’affirme le Fils de Dieu. Nécessité de
s’en convaincre: (Il nous donne une doctrine divine. (Il nous offre le ciel. (Enumération des prophéties. (Prophéties: …… (Prouvent l’intervention
divine. (Prouvent la mission divine de
Jésus. Preuves: (Leurs caractères. (Miracles de Jésus: (Confirment les
prophéties.
(Prouvent
sa divinité.
REMARQUE Avant d’aller plus loin dans la vie de Jésus,
il est bon de nous arrêter à sa divinité, non pas comme on le fait dans une
classe de théologie, mais comme on doit procéder dans une méditation du
coeur. Il ne s’agit pas d’analyser les
preuves de sa divinité, mais de repasser les principales pour en nourrir le
coeur afin d’en tirer profit pour notre vie spirituelle.
Il
est évident que la conviction pratique de la divinité de Jésus fait défaut dans
les deux clergés et par suite chez les fidèles.
Il faut être à moitié convaincu pour mener une vie incolore, inodore et
insipide comme tant de chrétiens le font dans tous les rangs de la
société. Que ce soit par ignorance ou
par légèreté d’esprit le fait est là qu’un très grand nombre de catholiques
sont saturés de principes purement naturels et conduits par une mentalité
païenne. Ils vivent parfaitement à
l’aise avec les mondains, avec les protestants, avec les agnostiques, ce qu’ils
ne pourraient pas faire s’ils avaient une mentalité vraiment chrétienne. Comment peuvent-ils être convaincus de sa
divinité et le servir si mal?
Je
sais bien qu’en théorie on admet la divinité de Jésus, mais c’est dans la
pratique qu’on le nie par des actions contraires à Jésus; c’est donc qu’elle
n’est pas entrée suffisamment dans la volonté ou dans le coeur, parce que de là
elle passerait sûrement dans la vie pratique et concrète. Quand on aime une chose, cela se manifeste de
toutes sortes de façons dans la vie ordinaire de chaque jour. Ceux, par exemple, qui aiment le sport, le
montrent des centaines de fois par jour, dans leurs pensées, dans leurs paroles
et dans leurs actions; il en serait ainsi, si on était convaincu de la divinité
de Jésus, on serait content d’y croire et de l’aimer comme notre Dieu. C’est pour obtenir ce bon résultat que nous
allons repasser les preuves de sa divinité, non pas encore une fois selon
l’érudition d’une classe de théologie, mais simplement pour goûter cette fois
dans le coeur ce que Dieu a fait pour nous faire croire à sa divinité en Jésus
d’une façon concrète afin que cette foi passe dans toute notre vie pratique de
chaque jour. Nécessité de s’en
convaincre
Nous
n’avons pas besoin de la foi en la divinité de Jésus pour vivre en païen à la
dérive du courant naturel de nos passions et de nos tendances humaines. Mais dès qu’on veut vivre selon les exigences
de la foi et suivre Jésus, c’est toute une révolte de la nature. Seule une foi solide en la divinité de Jésus
peut courber toutes ces résistances innées.
Jésus le dit que c’est par notre foi que nous vaincrons le monde. Par conséquent aussi seuls ceux qui veulent
vivre comme Jésus sentiront le besoin de s’affermir dans cette conviction qu’il
est vraiment Dieu et qu’il faut à tout prix faire ce qu’il demande de nous
quelque pénible que ce soit pour la nature.
Jésus s’affirme le Fils de Dieu et de la façon la plus catégorique et le
ciel a ratifié ses affirmations par des preuves irréfutables comme nous allons
voir dans les prophéties et dans les miracles, ce qu’il ne pouvait pas faire si
Jésus mentait. Repassons quelques-unes
de ces affirmations. Jo. 5-22: «Comme le Père ressuscite les morts et
leur rend la vie à qui il lui plaît, ainsi fait le Fils.» «Le Père ne juge
personne, mais il a donné tout pouvoir de juger au Fils, afin que tous honorent
le Fils comme ils honorent le Père.» Dieu seul peut donner la vie et juger les
hommes et Jésus réclame ces deux choses pour lui; c’est donc dire qu’il est
vraiment Dieu comme son Père. J. 935: A l’aveugle-né qu’il vient de guérir il
demande: «Croyezvous au Fils de Dieu?» L’aveugle lui répond: «Qui est-il,
Seigneur, afin que je crois en lui?» Jésus lui dit: «C’est moi qui te parle.»
Dans le texte cité en tête de cette instruction, Jésus affirme le plus
catégoriquement possible qu’il est Fils de Dieu et cela sur l’adjuration
officielle du grand prêtre Caïphe et devant les docteurs de la Loi. Ce n’est pas seulement une espèce
d’impression que Jésus a d’être Dieu, mais il l’affirme avec une force
extraordinaire et surtout le prouve par sa façon d’agir. Il a ressuscité des morts en son nom et par
sa parole; bien plus il se ressuscitera lui-même comme il l’a promis. Jésus ne prétend pas qu’on va le croire sur
parole, mais toujours il en appelle aux prophéties ou aux miracles qu’il opère
pour confirmer son affirmation d’être Dieu.
Il
nous donne une doctrine divine. Sa
doctrine dépasse les tendances naturelles et les lumières de la raison seule;
elle veut nous faire vivre une vie toute divine comme dans le ciel; elle
enseigne le mépris des créatures, le renoncement à son jugement et à sa
volonté; elle loue ce que les hommes détestent et fait mépriser ce que les
hommes aiment; elle n’est donc pas humaine, mais bien au-dessus de la nature
humaine. Elle exige l’amour du prochain,
même des ennemis et veut qu’on leur fasse du bien. Jamais cela ne serait entré dans la tête d’un
homme laissé à lui-même. Elle met
l’amour de Dieu au-dessus de tout au monde.
Cette doctrine bien pratiquée met la paix et la charité dans le monde,
comme on l’a vu dans les premiers siècles de l’Eglise. Les païens disaient des chrétiens: «voyez
comme ils s’aiment!» Tout était en commun pour eux; tous cherchaient à faire le
plus de bien possible au prochain. Les
pauvres étaient alors les amis des riches.
Cette doctrine si parfaite qui apportait la vie du ciel sur la terre est
évidemment de Dieu seul: c’est Jésus qui nous l’a apportée et elle est divine
comme lui. C’est quand on se décide de
la suivre et de la vivre que l’on voit combien elle dépasse la nature humaine
et combien il faut la grâce de Dieu pour pratiquer cette doctrine
sérieusement. Jamais aucun homme n’a pu
trouver une doctrine si contraire à la façon de penser et d’agir des hommes, et
cependant faisant le bonheur des hommes quand ils la pratiquent, tout en leur
donnant l’idée et l’espérance solide d’une bienheureuse éternité. Elle dépasse donc les hommes comme Jésus les
dépasse: elle est divine comme Jésus est divin.
Ceux qui n’acceptent de pratiquer justement ce qui dépasse la raison,
rejettent aussi dans Jésus tout ce qui dépasse l’humain donc ils renient la
divinité de Jésus. L’Ecriture est la
parole de Jésus, il faut donc porter le même jugement sur elle que sur
lui. Que ceux qui ne veulent pas
pratiquer l’amour des ennemis, le mépris concret des choses du monde, le
renoncement à soi, en un mot, la folie de la croix, craignent pour leur salut,
car ils rejettent Jésus dans la même mesure.
Il
nous offre le ciel. Pour la très grande
masse des chrétiens ce mot n’a plus sa force réelle. Comme les prêtres ne parlent jamais des
limbes en expliquant le ciel, et qu’ils l’opposent toujours à l’enfer, nos gens
appliquent au ciel la notion qu’ils ont des limbes; c’est un endroit juste
au-dessus de l’enfer; pour eux dès qu’on ne brûle pas on est dans la vision
béatifique. Ce n’est pas vrai! Le ciel n’est pas simplement l’absence de
souffrance et la jouissance des bonnes choses créées comme sur la terre. On voit que c’est la même erreur que pour la
grâce sanctifiante, comme si elle n’était que l’absence du péché mortel. C’est une participation réelle à la vie
divine. Eh bien! le ciel est cette même participation réelle à
la vie trinitaire dans la gloire du ciel.
Si nous pensions tous plus à ce que signifie réellement le mot ciel, il
nous aiderait à admettre la divinité de Jésus.
Seul un Dieu peut nous faire participer à l’activité de Dieu, au bonheur
de la Sainte-Trinité. C’est ce bonheur
que Jésus vient nous mériter et nous offrir.
Des milliers d’années avant sa venue, il commence par donner cette
espérance au monde: Pas un homme n’aurait jamais pu faire cela. L’idée est vague d’abord, mais se précise
graduellement afin de préparer les hommes à accepter une vérité qui les dépasse
absolument. Ps. 35-9: «A l’ombre de tes ailes, les fils de
l’homme cherchent un refuge, ils s’enivreront de la graisse de ta maison et tu
les abreuveras au torrent de tes délices.
Car auprès de toi est la source de la vie, et dans ta lumière nous
voyons la lumière.» Il nous faut la lumière divine de la foi sur terre et de la
gloire au ciel pour voir Dieu qui est la Lumière.
Is. 5: «Je vis le Seigneur assis sur un trône
haut et élevé… des Séraphins se tenaient devant lui… et ils disaient: Saint,
saint, saint est Yahveh des armées, toute la terre est pleine de sa gloire.»
Is. 33-15: «Celui qui marche dans la
justice et qui parle avec droiture… habitera dans les lieux élevés… son pain
lui sera donné et ses eaux ne tariront jamais.
Tes yeux contempleront le Roi dans sa beauté.» Le Nouveau Testament est
autrement explicite. Jean 6-40: «La
volonté de mon Père qui m’a envoyé est que quiconque voit le Fils et croit en
lui, ait la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour.» Jean. 14: «Il y a beaucoup de demeures dans la
maison de mon Père et je vais vous préparer une place.» Jean 17: «Or, la vie
éternelle est qu’ils vous connaissent, vous le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ
que vous avez envoyé… je veux que là où je suis, ceux que vous m’avez donnés
soient aussi avec moi afin qu’ils contemplent ma gloire que vous m’avez donnée
avant la création du monde.» 1 Cor. 2-9:
«L’oeil de l’homme n’a jamais vu, l’oreille n’a point entendu et le coeur de
l’homme n’a jamais compris ce que Dieu réserve à ceux qui l’aiment.» 1
Cor. 13-12: «Nous voyons maintenant à
travers un miroir en énigme, mais alors, nous verrons face à face. Maintenant je vois imparfaitement; mais
alors, je connaîtrai aussi bien que je suis connu moi-même.» 1 Jean. 3-2: «Mes bien-aimés, nous sommes dès
maintenant les enfants de Dieu, mais ce que nous serons un jour ne paraît pas
encore. Nous savons que lorsqu’il se
montrera, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il
est.» Jésus nous affirme donc que nous sommes destinés à la vision béatifique
et il enseigne clairement que personne ne peut arriver là que par lui. «Personne ne vient au Père que par moi.» Il
n’y a qu’un Dieu pour nous conduire au bonheur de Dieu. Nous devons donc nous pénétrer profondément
que Jésus affirme qu’il est Dieu, qu’il nous donne une doctrine divine et qu’il
nous offre le ciel que personne autre ne peut donner. Si nous acceptons un point, il faut les
accepter tous! et dans leur intégrité
totale. On ne partage pas Dieu, on ne
peut pas lui dire qu’on l’accepte sur un point et qu’on ne le veut pas sur
d’autres points: c’est détruire Dieu même.
preuves.
Nous
avons vu les affirmations de Jésus, le divin de sa doctrine et le terme divin
qu’il nous offre, voyons maintenant sur quoi s’appuie pour nous ce divin. Nous avons la plus forte preuve que Dieu
pouvait nous donner tout en nous laissant libres d’y acquiescer. Quand on examine en détails ces preuves, un
esprit sérieux ne peut pas s’empêcher de voir là la main de Dieu pour nous
convaincre de la divinité de Jésus.
Les
prophéties Saint Pierre, qui avec deux autres Apôtres, a vu Jésus transfiguré
sur le Thabor et parlant avec Moïse et Elie, a entendu la voix du Père disant
du haut du ciel: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis mes
complaisances»; cependant il dit que la preuve des prophéties est encore plus
forte. 2 Pierre 1-19: «Et nous
entendîmes nous-mêmes cette voix qui venait du ciel, lorsque nous étions avec
lui sur la montagne sainte. Nous avons
encore une preuve plus frappante dans les oracles des prophètes, sur lesquels
vous faites bien d’arrêter vos yeux, comme sur une lampe qui luit dans un lieu
obscur jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se
lève dans vos coeurs.»
Jésus
lui-même dit aux Juifs de ne pas le croire sur parole mais sur ce qui est écrit
de lui. (Jean 5-46): «J’ai un témoignage
plus grand que celui de Jean, car les oeuvres que mon Père m’a donné de faire
rendent témoignage de moi, que le Père m’a envoyé. Scrutez les Ecritures, puisque vous croyez y
trouver la vie éternelle; ce sont elles qui rendent témoignage de moi.»
Enumération
des prophéties. Avant d’aller plus loin,
repassons quelques-unes de ces prophéties, pas pour en faire une discussion
comme en classe, mais encore une fois, simplement pour nous nourrir le coeur et
exciter notre foi pratique. Au début,
elles sont vagues, mais se précisent avec le temps. Ces prophéties sont sûrement authentiques
puisque les livres saints ont été traduits en grec vers 300 ans avant
JésusChrist et donc avant leur accomplissement.
Personne du temps ou après Jésus a pu les intercaler dans le texte
primitif. Ce point est important pour
nous donner une grande confiance dans ces prophéties. Genèse 2-15: «Je mettrai une inimitié entre
toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité, celle-ci te meurtrira à la
tête et tu la meurtriras au talon.» Dès la chute de l’homme Dieu annonce une
guerre à mort entre la race d’Adam et celle de Satan. Genèse 22-16: «Je l’ai juré par moi-même, dit
Yahweh, parce que tu as fait cela et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton
unique, je te bénirai, je multiplierai ta postérité comme les étoiles du ciel
et comme le sable de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis:
«En ta postérité seront bénies toutes les nations de la terre.» Or Jésus est un
descendant d’Abraham. Genèse 26-14: à
Isaac: «Je tiendrai le serment que j’ai fait à Abraham ton père. Je multiplierai ta postérité comme les
étoiles du ciel et je donnerai à ta postérité toutes ces contrées, et en ta
postérité seront bénies les nations de la terre.» Dieu indique que le Messie
descendra d’Isaac. Il dit la même chose
à Jacob, 26-13. Genèse 49-8: «Toi, Juda,
tes frères te loueront; ta main sera sur le cou de tes ennemis, les fils de ton
père se prosterneront devant toi. Le
sceptre ne s’éloignera pas de Juda, ni le bâton de commandement d’entre ses
pieds, jusqu’à ce que vienne Schiloh (le Pacificateur); c’est à lui que les
peuples obéiront.
Nous
avons là la première indication du temps de la venue du Messie. Les grands-prêtres diront à Pilate: «Nous
n’avons pas d’autre roi que César!» Le sceptre était donc passé en des mains
étrangères et les Juifs savaient que le temps du Messie était venu. Voici maintenant un élément extraordinaire
qui est introduit dans les prophéties: la passion et la mort ignominieuse du
Messie. Jamais des hommes auraient
traité leur héros de cette façon pour le glorifier. Les hommes en sont scandalisés et ils
regardent tout cela comme folie. Cela ne
peut venir que de Dieu. David Ps. 21: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous
abandonné? Qu’il s’abandonne à Yahweh,
qu’il le sauve, qu’il le délivre puisqu’il l’aime! (C’est justement ce que diront les Juifs au
pied de la croix de Jésus). Autour de
moi sont de nombreux taureaux… il ouvrent contre moi leur gueule… tu me couches
dans la poussière de la mort, car des chiens m’environnent, une troupe de
scélérats rôdent autour de moi; ils ont percé mes mains et mes Pieds, je
pourrais compter tous mes os. Ils se
partagent mes vêtements, ils tirent ma tunique au sort.» C’est une des plus
belles prophéties et des plus probantes parce qu’elle est remplie de détails
insignifiants mais typiques qui ne peuvent se dire d’aucun autre que de
Jésus. Isaïe, 53, décrit la passion de
Jésus surtout au point de vue de ses humiliations et des souffrances
intérieures qui ne peuvent pas venir des hommes pour glorifier leur héros
qu’ils auraient inventées. «Il était
méprisé et abandonné des hommes, homme de douleurs et familier avec la
souffrance, comme un objet devant lequel on se voile la face, en butte aux
mépris, nous n’en faisions aucun cas… Vraiment, c’était nos maladies qu’il
portait et nos douleurs dont il était chargé; et nous, nous le regardions comme
un puni, frappé de Dieu et humilié. Mais
lui, a été transpercé à cause de nos péchés, broyé à cause de nos iniquités; le
châtiment qui nous a donné la paix a été sur lui et c’est par ses meurtrissures
que nous sommes guéris. On le maltraite…
et il se soumet et n’ouvre pas la bouche, semblable à un agneau qu l’on mène à
la tuerie et à la brebis muette devant ceux qui la tondent… on lui a donné son
sépulcre avec les méchants et dans sa mort il est avec le riche, alors qu’il
n’a pas commis d’injustice et qu’il n’y a pas de fraude dans sa bouche.»
Michée, 5-3, annonce qu’il naîtra à Bethléem.
«Et toi, Bethléem, Ephrate, quoique petite entre les milliers de Juda,
de toi sortira pour moi celui qui doit être Dominateur en Israël
et ses origines dateront des temps anciens, de jours de l’éternité.» C’est donc
l’Eternel qui naîtra à Bethléem. Quand
les Mages demandent aux prêtres où doit naître le Messie, ils savent bien que
c’est à Bethléem. Leur seule raison
d’être était d’annoncer le Messie; ils auraient dû prévenir les Mages à
Bethléem!
Isaïe,
9, annonce où le Messie commencera son ministère:
«Comme
le premier temps a couvert d’opprobre le pays de Zabulon et le pays de
Nephtali, le dernier temps remplira de gloire le chemin de la mer, le pays
d’au-delà du Jourdain et le district des nations. Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu
une grande lumière et sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort, la
lumière a resplendi.» Isaïe, 9-5: «Car un enfant nous est né, un fils nous a
été donné; l’empire a été posé sur ses épaules et on lui a donné pour nom:
Conseiller, Admirable, Dieu fort, Père éternel, Prince de la paix, pour étendre
l’empire et pour donner la paix sans fin au trône de David et à sa royauté,
pour l’établir et l’affermir dans le droit et la justice maintenant et
toujours.
Isaïe,
55: «Prenez courage, ne craignez point: Voici votre Dieu, la vengeance vient,
une revanche divine; il vient Luimême et il vous sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des aveugles,
alors s’ouvriront les oreilles des sourds; le boiteux bondira comme le cerf et
la langue du muet éclatera de joie.» Quand J.
Baptiste envoie ses disciples demander à Jésus qui il est, Jésus retient
les envoyés, puis fait tous ses miracles devant eux et les renvoie en leur
citant ces paroles d’Isaïe. Dan. 2-44, en expliquant le songe à Nabuchodonosor
au sujet de la statue de différents métaux, dit: «Dans le temps de ces rois, le
Dieu du ciel, suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la
domination ne sera point abandonnée à un autre peuple; il brisera et anéantira
tous ces royaumes-là et lui-même subsistera à jamais.» Puis Daniel indique le
temps exact de la venue du Messie.
Dan. 8-22: L’Ange dit à Daniel:
Soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur la ville sainte
pour enfermer la prévarication, pour sceller les péchés et pour expier
l’iniquité et pour amener la justice éternelle, pour sceller vision et
prophètes et pour oindre le Saint des saints.
Sache donc et comprends: depuis la sortie d’un édit ordonnant de rebâtir
Jérusalem jusqu’à un oint, un chef, il y a sept semaines et soixante-deux
semaines; elle sera rebâtie, places et enceintes, dans la détresse des
temps. Et après soixante-deux semaines
un Oint sera retranché et personne pour lui.
Et le peuple d’un chef qui viendra détruire la ville et le sanctuaire et
sa fin sera dans l’inondation et jusqu’à la fin il y aura guerre, ce qui est
décrété touchant la dévastation. Il
conclura une alliance ferme avec un grand nombre pendant une semaine et au
milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l’oblation et sur l’aile
des abominations viendra un dévastateur et cela jusqu’à la destruction et ce
qui a été décrété se répandant sur le dévasté»…
Ces
semaines sont des semaines d’années, donc 490 ans après l’édit d’Artaxerxès
Longuemain I, dans la 20e année de son règne.
Esd. 2-8. Aggée, 2-7, annonce que Jésus viendra dans le
temple bâti pour Zorobabel: «J’ébranlerai toutes les nations et les trésors de
toutes les nations viendront et je remplirai de gloire cette maison… grande
sera la gloire de cette maison, la dernière plus que la première et en ce lieu
je mettrai la paix.» On désigne souvent le Messie par: la Paix. Malachie, 3: «Voici que j’envoie mon messager
et il préparera le chemin devant moi (J.
Baptiste), soudain viendra dans son temple le Seigneur que vous
cherchez, l’ange de l’alliance que vous désirez. Voici il vient, dit Yahveh des armées. Et qui soutiendra le jour de sa venue et qui
restera debout quand il apparaîtra? Car
il sera comme le feu du fondeur, comme la potasse des foulons… il pacifiera les
fils de Lévi et les épurera comme l’or et l’argent.» Deut. 28-15.
Moïse prophétise les châtiments du peuple juif s’il ne reste pas fidèle
à Dieu. Cela ne concerne pas Jésus
directement, mais montre que celui qu’ils ont rejeté était bien le Messie, fils
de Dieu.
Elle
confirme les autres prophéties. «Si tu
n’obéis pas à la voix de Yahveh, ton Dieu (qu’il manifestait par les prophètes)
voici toutes les malédictions qui viendront sur toi. Yahveh fera partir contre toi de loin, des
extrémités de la terre, une nation à la marche rapide comme le vol de l’aigle
(les Romains) nation dont tu n’entendras pas le langage, nation à l’aspect
farouche qui n’aura d’égard ni pour le vieillard ni pour l’enfant. Elle dévorera le fruit de tes troupeaux et le
fruit de ton sol jusqu’à ce que tu sois détruit. Elle t’assiégera dans toutes tes portes
jusqu’à ce que tombent dans tout le pays tes murailles hautes et fortes, dans
lesquelles tu auras mis ta confiance, tu mangeras le fruit de tes entrailles,
la chair de tes filles et de tes fils, tant sera grande l’angoisse et la
détresse où te réduira ton ennemi». Tout
cela s’est passé et vérifié dans la prise de Jérusalem par les Romains en
70. «Yahveh te dispersera parmi tous les
peuples, d’une extrémité de la terre à l’autre, et là tu serviras d’autres
dieux que n’ont pas connus ni toi ni tes pères, de bois et de pierres. Parmi les nations mêmes tu ne seras pas
tranquille et il n’y aura pas un lieu de repos pour la plante de tes pieds; là
Yahveh te donnera un coeur tremblant, des yeux éteints et une âme
languissante. Ta vie sera comme en
suspens devant toi, tu trembleras la nuit et le jour et tu ne croiras pas à ta
vie. Le matin tu diras: Que ne suis-je
au soir? et le soir tu diras: Que ne
suis-je au matin? à cause de la crainte
qui agitera ton coeur et des choses que tes yeux verront…» Cette prophétie
s’est toujours réalisée pour les Juifs, mais comme elle est encore plus vraie
durant ces guerres mondiales où les Juifs sont si persécutés et massacrés par
milliers et par millions! C’est évident
que pareil châtiment leur vient d’avoir rejeté leur Dieu; jamais le ciel les
aurait puni des siècles de temps et si durement pour la mort d’un seul
homme. C’est parce qu’ils ont rejeté
leur Dieu qu’ils sont punis aussi de cet aveuglement qui les empêche après 19
siècles de croire à la divinité de Jésus.
C’est parce que cette preuve des prophéties est la plus forte que Dieu
pouvait nous donner qu’il punit si sévèrement les Juifs de n’y pas avoir
cru. N’imitons pas la dureté des Juifs
si nous ne voulons pas participer à leurs affreux châtiments! La force des prophéties se trouve dans leur
ensemble. C’est comme si une trentaine
d’artistes faisaient le portrait d’un homme qu’on n’a pas vu, que la plupart ne
connaissent pas et qui vivent dans différents siècles. Comment pourraient-ils faire ainsi le
portrait parfait, disons d’un Napoléon?
Ou encore, si on prend un seul trait de ce portrait, il pourrait bien
s’appliquer à plusieurs hommes; ce n’est que dans l’ensemble qu’ils peuvent
faire le portrait d’un homme en particulier.
De même pour les prophéties, on peut dire que Jésus n’est pas le seul à
naître à Bethléem, pas le seul à être crucifié, etc. Mais c’est quand on les prend toutes ensemble
qu’elles ne peuvent plus s’appliquer à autre qu’à Jésus.
Plusieurs
sont assez vagues et même insignifiantes, c’est vrai et c’est ce qui fait leur
force. Des hommes n’auraient jamais
donné de pareils détails pour un héros qu’ils auraient voulu imaginer, par
exemple, ce qui arriva à sa mort: être abreuvé de vinaigre, crucifié entre deux
larrons, aucun os brisé quand ceux des deux autres le sont, sa tunique tirée au
sort, etc. Aucun Juif n’a jamais vu
d’importance dans tous ces détails qui n’ont de force qu’une fois accomplis en
Jésus. Dans les révélations tout homme
peut s’illusionner, mais dans les prophéties il n’y a pas d’illusion
possible. Dieu seul pouvait coordonner
toutes ces prophéties sur un seul homme, Jésus.
Rien au monde ne peut mieux prouver l’intervention divine. Servons-nous donc de cette preuve, la plus
belle et la plus forte que Dieu pouvait nous donner tout en nous laissant
libres pour que nous ayons du mérite à l’accepter. Pas un seul fondateur de religion n’a eu
ainsi sa vie toute écrite jusque dans les moindres détails des siècles avant
son apparition. Dieu seul pouvait le
faire… et il dit qu’il l’a fait pour son Fils Dieu comme lui: «Voici mon Fils
bien-aimé, en qui j’ai toutes mes complaisances, écoutez-le»! Il le faut sous peine de damnation… et pour
avoir la vie éternelle avec lui au ciel… Elles prouvent donc l’intervention
divine. C’est ce que l’on vient de
montrer. Elles prouvent la mission
divine de Jésus. Ces deux vérités sont
comme les corollaires de la preuve des prophéties. Puisque Dieu est intervenu spécialement pour
préparer ainsi la venue du Messie, c’est donc qu’il approuve son oeuvre et sa
mission dans le monde. Il le prépare
précisément pour cet oeuvre. Ce divin
dans la préparation est le gage du divin dans sa mission surtout quand Jésus
dit constamment qu’il est venu accomplir l’oeuvre que son Père lui a confiée et
qu’il montre bien que cette oeuvre est divine puisque c’est expier l’offense
faite à Dieu et racheter le monde pour que les hommes puissent aller au ciel
contempler Dieu dans la vision béatifique.
Les
miracles de Jésus. Aux Juifs qui
l’accusent d’avoir blasphémé parce qu’il s’est dit le Fils de Dieu, Jésus
répond: «Si je ne fais pas les oeuvres de mon Père, ne me croyez pas, mais si
je les fais, lors même que vous ne voudriez pas me croire, croyez à mes oeuvres
afin que vous sachiez et reconnaissiez que le Père est en moi et que je suis
dans le Père. Jo. 10-37.
Voyons d’abord leurs caractères divins et qui montrent leur
origine. des hommes ne procéderaient
jamais de cette façon.
Leurs
caractères. ils sont simples, nombreux,
prédits, charitables et symboliques de la doctrine de Jésus. Simples.
Comme Jésus les fait pour attirer l’attention des hommes sur l’invisible
divin de la foi, il met le moins possible de sensible. Comme les hommes et les démons sont pour les
choses sensibles, ils aiment ce qui frappe l’esprit et le clinquant, comme on
peut voir par les miracles des évangiles apocryphes. Jamais Jésus a fait des miracles pour épater
les gens; il les fait toujours pour éveiller l’attention sur le monde invisible
de Dieu. Nombreux. Les évangélistes en signalent une quarantaine,
mais d’après les dernières paroles de S.
Jean il est certain que Jésus en a fait beaucoup d’autres. Les évangélistes disent: il guérit tous ceux
qui se présentaient, mais ils ne donnent pas de détails. Il en faisait à la journée. Ils s’intercalent dans sa vie comme la trame
dans un tissu. Comme il guérissait tous
ceux qui se présentaient, les foules accouraient à lui, car on sait comme le
peuple court vite après les faiseurs de miracles! Prédits comme dans le texte d’usage déjà cité
plus haut. c. 35: «Il vient Lui-même et il vous
sauvera. Alors s’ouvriront les yeux des
aveugles, alors s’ouvriront les oreilles des sourds, les boiteux bondiront
comme le cerf et la langue du muet éclatera de joie.» Charitables. Jésus opère ses miracles pour soulager les
misères du prochain et par compassion pour lui.
Jamais il ne les fait pour des motifs intéressés comme les hommes
feraient. Il veut leur donner la foi ou
l’augmenter et leur prouver qu’il est Dieu et qu’il y a un monde divin auquel
il vient les appeler. Symboliques des
guérisons des maladies spirituelles qu’il veut guérir dans les âmes. Marc, 5-32: On présente à Jésus un sourd et
muet. Jésus le tirant de la foule, met
ses doigts dans les oreilles et de la salive sur la langue et levant les yeux
au ciel, il soupire et dit: Epheta, ouvrez-vous! et il fut guéri. Jésus n’a pas fait ces gestes pour rien; il
voulait nous enseigner les leçons que les Pères de l’Eglise n’ont pas manqué de
nous signaler. Il le tire à l’écart pour
montrer que les pécheurs doivent se retirer de leur façon ordinaire de vivre,
changer de moeurs et fuir les occasions de péché. Il met ses doigts dans les oreilles du sourd
pour indiquer que c’est par les dons du S.
Esprit qu’il guérit l’aveuglement de l’âme. L’Action du St-Esprit est indiquée par le
doigt: le doigt de Dieu est là. Il
regarde le ciel pour indiquer que tous les dons viennent de là et que les
pécheurs doivent prier, puis il soupire pour signifier la contrition que les
pécheurs doivent avoir. Les trois morts
ressuscités par Jésus représentent les trois sortes de péchés mortels qui tuent
l’âme. La fille du chef de la synagogue
que Jésus ressuscite dans la maison signifie les péchés intérieurs, comme les
pensées, les désirs et les consentements.
Le deuxième mort est le Fils de la veuve de Naïm qu’on portait déjà en
terre: ce sont les péchés mortels extérieurs qui passent dans les actes. Enfin Lazare qui était déjà dans le sépulcre
représente les pécheurs d’habitude qui restent dans la corruption comme dans un
tombeau. Mt. 92.
Lorsque Jésus guérit le paralytique, il lui dit: «Mon fils, ayez
confiance, vos péchés sont remis. Aux
Juifs étonnés, il dit: Lequel est le plus facile de dire: Vos péchés vous sont
remis ou de dire, levez-vous et marchez?
Car afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir sur la
terre de remettre les péchés.
Levez-vous, dit-il au paralytique, emportez votre lit et allez-vous-en
dans votre maison.» Celui-ci se leva et s’en alla dans sa maison… Le miracle de
Cana prépare les esprits à accepter le changement du vin au sang de Jésus dans
l’Eucharistie. Toutes les sortes de
malades autour de la piscine probatique signifient toutes sortes de
pécheurs. La multiplication des pains
signifie l’Eucharistie. Le travail de
l’Eglise et ses péripéties sont indiqués dans la pêche miraculeuse, la tempête
apaisée et Jésus marchant sur les flots.
Les actes montrent aussi que les Apôtres ont fait plusieurs miracles
comme leur Maître et toujours dans l’Eglise il y a eu des Saints qui en ont
fait. Les ennemis de Jésus attaquent ses
miracles comme ses prophéties. Parce que
la belle-mère de Pierre aurait pu être guérie par la surprise de voir Jésus,
ils voudraient les expliquer tous par de l’autosuggestion!… pour les morts
ressuscités??? pour l’aveugle-né? Inutile de s’attarder à de pareils
raisonnements. Est-ce qu’on va nier
l’existence des étoiles visibles, parce que plusieurs ne le sont pas? que les lois de la nature ne valent rien parce
que nous en ignorons un bon nombre?
Confirment les Prophéties qui le déclaraient divin avant sa venue; les
miracles le montrent possédant une puissance divine et qu’il est bien le maître
de la nature, comme de la vie et de la mort.
C’est une fameuse confirmation des prophéties. Prouvent sa divinité Jo. 10-23.
Un jour d’hiver Jésus se promenait dans le temple sous le portique de
Salomon. Les Juifs l’entourèrent et lui
dirent: «Jusqu’à quand tiendrez-vous notre esprit en suspens? Si vous êtes le Christ, dites-le nous
franchement.» Jésus leur répondit: «Je vous l’ai dit et vous ne me croyez pas;
les oeuvres que je fais au nom de mon Père rendent témoignage.» Jésus donne
donc ses miracles comme preuve de sa divinité.
Ils devraient l’être aussi pour nous!
Les pharisiens sont si convaincus que ses miracles prouvent sa divinité
qu’ils décident de le tuer pour empêcher le peuple de le suivre. Après la résurrection de Lazare ils disent:
«Que ferons-nous? Cet homme opère
beaucoup de miracles; si nous le laissons faire, tous croiront en lui et les
Romains viendront détruire notre ville et notre nation.» Sa divinité apparaît
encore plus quand il fait des miracles en son propre nom, comme lorsqu’il dit
au centurion: «J’irai et je guérirai votre fils.» Mt. 8-5.
Quand il communique ce pouvoir aux Apôtres en son nom: «Seigneur les démons
mêmes nous sont soumis en votre nom». Il
leur répondit: «Je contemplais Satan tombant du ciel comme la foudre. Voilà que je vous ai donné le pouvoir de
fouler aux pieds les serpents et les scorpions et toute la puissance de
l’ennemi et elle ne pourra vous nuire en rien.» L. 10-17.
Quand il opère des miracles comme preuve de sa divinité, comme dans le
cas du paralytique déjà cité. En Jo. 5-21: «Car comme le Père ressuscite les morts
et leur rend la vie ainsi le Fils donne la vie à qui il lui plaît.» Jésus est
le seul au monde qui ait fait des miracles en son propre nom. C’est donc qu’il est le Maître de la
nature. Eh bien! que ces quelques considérations nous
fortifient dans notre foi en la divinité de Jésus; qu’elle soit solide, ferme
et constante. Qu’elle nous fasse
accepter sans aucun choix toute la doctrine de Jésus quelque pénible et
contraire à la nature qu’elle puisse être.
Qu’on soit logique. S’il est
Dieu, soyons absolument tout à lui et exactement comme il le veut
lui-même. Tout aux choses de Dieu! doit être notre mot d’ordre à l’avenir!…
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