DIX-HUITIÈME
INSTRUCTION
LES
PARABOLES DU ROYAUME.
(1ère
partie) «Ce même jour, Jésus, étant sorti de la maison, s’assit sur le bord de
la mer et une grande foule de peuple s’assembla autour de luis en sorte qu’il
monta sur une barque où il s’assit et toute la foule se tenait sur le rivage.»
Mt. 13.
Plan
Remarque: Importance des paraboles. Le
pourquoi des paraboles. (ler cas: sur
les chemins battus. (2e cas: sur un
terrain pierreux. lère parabole: Le
semeur de bon grain: Dispositions subjectives: (3e cas: parmi les épines. (4e cas: en bonne terre.
REMARQUE
Comme nous sommes appelés à nous identifier avec l’esprit de Jésus afin de
vivre comme lui autant que possible, il est bon d’essayer de saisir cet esprit
dans des séries de doctrines où il est plus manifeste que dans des actions ou
des paroles isolées. Ainsi nous avons
des groupes de paraboles où Jésus s’efforce de faire connaître les tendances de
sa doctrine ou de son royaume, comme il dit; c’est là qu’il montre sa mentalité
ou ses voies. En d’autres termes il
manifeste les lois de la grâce et ses exigences pour fructifier dans les
coeurs. On voit tout de suite
l’importance de comprendre ces manières d’agir de la grâce ou de Dieu dans les
âmes.
Trop
peu de prêtres font attention aux lois de la vie surnaturelle pour s’y
conformer et enseigner aux fidèles à le faire.
Aussi les progrès dans la sainteté sont bien lents. Les cultivateurs qui ne suivent pas les lois
de l’agriculture sont de bien pauvres cultivateurs. Il en est ainsi pour les prêtres et les
fidèles qui ne s’occupent pas des lois de la grâce pour produire la sainteté;
ce sont de bien tristes chrétiens! Le
St-Esprit a groupé une série de paraboles dans St. Mt.
pour notre enseignement: servons-nous en avec reconnaissance! le pourquoi des paraboles. Prenons la question en général. Ce n’est pas vrai que Jésus a parlé en
paraboles parce que ses auditeurs étaient simples et ignorants, comme tant de
commentateurs disent. Mais Jésus comme
Créateur et de l’homme et du surnaturel, suivait l’ordre que lui-même a établi
dans ces deux mondes. Rien n’entre dans
l’intelligence humaine sans passer par les sens et l’imagination. Jésus suit cet ordre normal de l’activité
humaine qui existe pour les grands savants comme pour les ignorants. Que de professeurs et de prédicateurs
seraient autrement intéressants s’ils avaient le bon sens de suivre cet ordre
physique de la compréhension humaine.
Dès qu’ils voient leurs auditeurs insouciants ou en train de dormir, ils
devraient savoir que c’est parce qu’ils ne donnent rien ni aux sens ni à
l’imagination… et donc l’esprit ne saisit rien…!
La
deuxième raison est que Dieu a créé le monde naturel pour illustrer le monde
surnaturel, comme le dit St-Paul aux Rom.
l. Alors Jésus se sert du monde
naturel pour faire comprendre le monde surnaturel… et les grands savants ont
besoin de ce moyen comme les plus ignorants.
Que de fois j’ai vu des prêtres froncer les sourcils quand j’énonçais un
principe abstrait, puis dès que je donnais un exemple dans la nature, donner des
signes d’approbation. Comme les prédicateurs
et surtout les catéchistes gagneraient l’attention de leurs auditeurs s’ils
avaient le bon sens de suivre l’ordre physique de la nature humaine pour
comprendre et se servir des échantillons pour illustrer le monde surnaturel! Après toute vérité ou principe abstrait qu’on
donne un exemple dans la nature ou une parabole et tout de suite les gens
écoutent avec plaisir parce qu’ils saisissent tout de suite. Ce serait encore mieux de commencer par la
parabole ou par l’échantillon pour remonter au monde surnaturel. En plus Jésus avait une raison spéciale de
parler en paraboles. Ses ennemis
venaient pour l’entendre afin de le surprendre en erreur de doctrine pour le
faire arrêter. Or voilà que Jésus
parlait de choses banales et ordinaires Comme d’agriculture, de pêche,
etc. Jésus voulait les punir de leur
aveuglement volontaire comme Isaïe l’avait déjà prédit: «C’est pourquoi je leur
parle en paraboles pour qu’en voyant ils ne voient point et qu’en entendant ils
n’entendent ni ne comprennent point. Et
la prophétie d’Isaïe s’accomplit en eux: Vous écouterez de vos oreilles et vous
n’entendrez point, vous regarderez de vos yeux et vous ne verrez pas. Car le coeur de ce peuple s’est appesanti,
leurs oreilles se sont endurcies et ils ont fermé les yeux, de peur que leurs
yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, que leur coeur ne comprenne,
qu’ils ne se convertissent et que je les guérisse.»
Que
ceux qui ne parlent que de miséricorde divine réfléchissent sur la justice
divine qui cesse de donner sa lumière à ceux qui la rejettent souvent. Ce qu’il a fait pour les Juifs il peut le
faire et il le fait pour les chrétiens qui s’endurcissent comme les Juifs. Ceux qui abusent des grâces peuvent
s’attendre à perdre peu à peu la foi avec toutes ses conséquences lamentables
pour l’âme dans l’éternité. Parlons donc
de justice divine autant que de miséricorde.
Jésus
venait d’avoir une longue discussion avec les Pharisiens dans une maison de
Capharnaüm. Fatigué il se dirigea vers
le lac pour avoir un peu de calme au grand air.
C’était vers la fin du jour, mais la foule toujours avide de l’entendre,
le suivit au bord de la mer, et en si grand nombre que pour éviter leur
bousculade Jésus fit signe au maître d’une barque d’approcher et il y
monta. L’éloignant un peu, il s’assit et
commença à leur parler en paraboles.
Capharnaüm
est situé dans une belle vallée à pente douce jusqu’au lac de sorte que c’était
l’endroit favori pour les pêcheurs qui venaient y atterrir, décharger leurs
poissons et étendre leurs filets pour les faire sécher et les réparer. Jésus s’éloigna du rivage pour être mieux vu
de la foule et ensuite pour signifier que le royaume dont il allait parler
n’est pas de ce monde.
De
la barque Jésus voyait devant lui la foule des Juifs groupés sur le rivage et
en arrière d’eux, s’échelonnant en pente douce, des champs cultivés, sillonnés
par des sentiers, tachetés d’arbustes, de touffes d’aubépine, de chemins battus
et de tas de pierres. Le soleil baissait
derrière les collines des environs.
Les
auditeurs avaient devant eux un des plus beaux spectacles et panoramas qu’on
puisse voir au monde. Ce lac en forme
d’harpe comme son nom l’indique a une vingtaine de milles de long et une
dizaine de large. Entouré de véritables
montagnes d’un côté, de hautes collines de l’autre, couvertes de verdure. De Capharnaüm on le voit dans toute sa
longueur; il est d’une beauté extraordinaire.
Que de fois en faisant ma retraite sur la montagne avoisinante, qu’on
appelle la montagne des Béatitudes, je suis descendu là pour goûter ce
spectacle unique au monde, surtout à cause des souvenirs bibliques. Mon âme en était ravie jusqu’au plus profond
de mon être. Quelle sublime vision! surtout quand il semble qu’on voit Jésus
autour de soi, c’était le coin qu’il aimait. Capharnaüm était sa ville! Il m’a fallu partir un jour, mais j’y ai
laissé mon coeur! Quelle incomparable
faveur du ciel que de m’avoir donné la grâce de faire ma retraite annuelle dans
ces parages en 1938! Il me faudra
l’éternité pour remercier Dieu comme je le veux! le semeur de bon grain.
«Celui
qui sème est sorti pour semer, et pendant qu’il semait, quelques grains
tombèrent le long du chemin et les oiseaux du ciel vinrent et les mangèrent…»
Jésus lui-même l’explique: «Ecoutez donc vous autres la parabole de celui qui
sème. Quiconque écoute la parabole du
royaume et ne la comprend pas, l’esprit malin vient et enlève ce qui a été semé
le long du chemin…» Pourquoi comparer la parole de Dieu à la semence jetée en
terre? C’est pour faire comprendre que
la parole de Dieu nourrit l’âme comme le blé nourrit le corps. Dieu a donné ces qualités au blé en le créant
précisément pour faire connaître ces qualités de la parole de Dieu ou ses
effets dans l’âme, selon cette parole de St-Paul que ce monde a été créé pour
faire connaître l’autre, celui de la grâce.
Comme la terre doit être préparée pour recevoir le blé et qu’elle doit
le garder un certain temps pour qu’il soit réchauffé par le soleil et arrosé
par la pluie, ainsi, la parole de Dieu doit être semée dans des âmes préparées
pour la recevoir et là on doit la garder dans son coeur et la réchauffer par
son amour et prier pour que Dieu l’arrose de sa grâce; ce n’est qu’ainsi
qu’elle nourrira l’âme divinement. Dans cette
parabole il s’agit des dispositions subjectives de l’âme pour que la parole de
Dieu fructifie dans l’âme. On appelle ce
travail: l’ascèse, qui consiste à purifier l’âme de ses attaches et de ses
mauvaises habitudes exactement comme un cultivateur laboure la terre, la herse
et la tourne dans tous les sens précisément pour arracher les mauvaises herbes,
pour assouplir le terrain afin que le soleil et la pluie puissent arriver
jusqu’au grain semé et le faire croître.
Eh bien! ce travail préliminaire
est à peu près inconnu aux prêtres, même aux religieux. Quand est-ce qu’ils ont jamais donné le
véritable ascétisme au peuple? Quand
est-ce qu’ils ont étudié cette question sérieusement? La preuve est dans ce fait que la très grande
majorité des prêtres séculiers sont incapables de donner une retraite à des
religieuses ou même quelques instructions spirituelles. Et sont-ils nombreux les prêtres religieux
qui font un réel bien aux religieuses par leurs retraites? C’est un tout petit nombre; elles sont
obligées de subir les autres incapables de les faire avancer dans le chemin de
la vertu. Et quand est-ce qu’on voit des
prêtres étudier l’ascétisme? ou en
parler entre eux? ou lire des livres sur
cette question? Informez-vous s’ils ont
lu St-Jean de la C., docteur de la vie spirituelle par excellence? il ne les intéresse pas… C’est la volonté de
Dieu que nous fassions pour la parole de Dieu ce que les cultivateurs font pour
récolter le blé. Jésus lui-même dit à
Satan qui le tentait au désert: l’homme ne vit pas seulement de pain, mais de
toute parole qui sort de la bouche de Dieu.
Toute la science pour récolter le blé doit donc être appliquée à
cultiver la parole de Dieu. Eh bien,
tout cultivateur intelligent commence par préparer le sol; donc les prêtres
aussi devraient commencer par préparer la mentalité de leurs auditeurs; ce sont
eux qui sont le terrain qui doit recevoir la parole divine. Or les prêtres n’ont pas l’esprit orienté de
ce côté là; c’est aussi insensé que si les cultivateurs semaient sans préparer
le sol.
Dans
cette parabole Jésus dit clairement que l’effet de la parole dépend surtout de
la préparation du terrain. Il est temps
que les prêtres prennent cette idée.
Combien pensent que dès qu’ils ont prêché, la parole de Dieu va faire
son chemin toute seule et que si elle ne produit rien ou peu, la faute est aux
auditeurs. Jésus dit ici tout le
contraire: la parole de Dieu produit en proportion qu’on prépare le terrain
avant de prêcher. Ils laissent dans la
mentalité du peuple toutes sortes d’attaches, de soucis, de distractions, et
dans le coeur toutes sortes d’affections pour les jeux et les plaisirs de
toutes sortes, permis sans doute, mais plaisirs quand même qui accaparent
l’amour des hommes. Puis ensuite on
vient prêcher à ce monde tout aux choses de la terre! C’est aussi fou que si des cultivateurs
semaient dans un terrain couvert de ronces, de chardons, de mauvaises herbes ou
non labouré; la parole est étouffée par ces mauvaises herbes. Tous les prêtres devraient donc connaître
parfaitement comment disposer subjectivement la mentalité des fidèles pour que
la parole divine produise des fruits dans leur coeur et dans leur vie. Eh bien!
suivons Jésus lui-même dans l’explication de sa parabole. 1er cas: Le grain semé sur les chemins
battus. Quels sont ces chemins battus? Comme il s’agit de la parole de Dieu, ces
chemins sont évidemment l’esprit des auditeurs, leur coeur, leur
mentalité. Comme les chemins battus sont
ceux où beaucoup de monde passent, ainsi, pour la parole c’est un esprit où
toutes sortes d’idées passent constamment, où une foule de pensées frivoles
viennent et reviennent et qui occupent l’esprit à toutes sortes de
vanités. Ces gens ordinairement ne
fréquentent pas les sermons, étant tout à leur vie païenne. Mais même quand ils y viennent leur esprit
est tellement pris par les échantillons que les vérités éternelles ne les
intéressent pas ou peu. Les démons ont
vite fait de leur enlever la parole de Dieu qu’ils entendent; c’est un démon de
dissipation qui les distrait; c’est un démon de curiosité qui attire leur
attention seulement sur du nouveau ou sur des idées originales simplement pour
en parler par snobisme; c’est un démon de critique qui écoute pour juger, pour
comparer avec d’autres prédicateurs, pour signaler les défauts, etc. Ces sortes d’auditeurs ne retireront jamais
du profit spirituel de la parole de Dieu qu’ils entendent.
Les
«cultivateurs spirituels» ou les prêtres et surtout les prédicateurs ont le
devoir de «casser» ces chemins battus, de les labourer, de les herser, afin
d’arracher toutes les mauvaises herbes qui y poussent. Ils doivent enseigner aux fidèles comment
empêcher les idées frivoles de circuler dans les esprits; donc comment se
mortifier, se détacher de toutes les habitudes païennes et de toutes les
attaches, même à des choses permises.
Ils doivent prêcher le mépris des créatures, des plaisirs de toutes
sortes pour ne prendre que ce qui est utile ou nécessaire. Qu’ils donnent la doctrine de St-Paul sur les
créatures-fumier et qu’ils prêchent contre les créatures-dessert! Les bons auteurs spirituels affirment que les
affections pour les créatures même permises empêchent le divin de fructifier
dans les âmes. St Jean de la C. dit qu’ils n’auront pas l’intelligence des
choses de Dieu. Les prêtres devraient
donc tous lutter pour empêcher ces affections chez les fidèles. Plusieurs font tout le contraire: ils les
encouragent par leurs paroles et par leurs exemples, sous prétexte de préserver
les fidèles du péché. Que penser de cet
argument? Il est digne des «païens» qui
le donnent! Quand est-ce que Jésus a dit
que les affections aux plaisirs empêcheraient les affections aux péchés? Où a-t-on jamais vu que le naturel pouvait
vaincre le péché? Jésus, lui, dit que
notre victoire sur le monde ne peut venir que de la foi!
S’est-il
préparé à vaincre le démon dans ses tentations au désert en allant aux cirques,
aux danses et aux amusements de son temps?
Il s’éloigna du monde, pria et jeûna.
Les prêtres qui poussent les fidèles aux plaisirs même permis font donc
tout le contraire de Jésus. Evidemment,
pendant que les gens jouent sur le champ, ils ne pèchent pas, mais après? Est-ce que les sports américains sont plus
purs que les autres? Il faut être
ignorant pour le dire. Je n’attaque pas
ces jeux utiles et nécessaires à la santé que l’on prend pour se délasser. Mais j’attaque cette passion folle pour le
jeu que tant de prêtres et de fidèles ont pour les joutes annoncées à grandes
manchettes dans les journaux et à la radio.
Tous
ces prêtres pris par le sport ou par quelqu’attache comme fumer, boire souvent
son petit coup, avoir des amitiés particulières pour quelque personne,
fréquenter les vues et les soirées, sont absolument incapables de préparer la
mentalité des fidèles à recevoir avec fruit la parole de Dieu. Eux-mêmes sont des chemins battus; ils
n’iront jamais parler contre ce qu’ils font eux-mêmes. 2e cas: Sur un terrain pierreux. La semence n’a pas même germé dans le premier
cas; ici, elle germe, mais elle ne lève pas.
«Le grain qui a été semé au milieu des pierres est celui qui écoute la
parole de Dieu et qui la reçoit aussitôt avec joie; mais il n’a point en soi de
racines et il n’est que pour un temps; lorsqu’il survient des traverses et des
persécutions à cause de la parole, il est aussitôt scandalisé.» Le peu de terre
sur les pierres signifie le peu de surnaturel dans le fidèle. Car la parole de Dieu ne se développe que
dans un terrain de même nature qu’elle, dans le surnaturel. Dans le premier cas, c’était le démon qui
enlevait la semence, ici, c’est le fidèle lui-même, qui n’a pas ce qu’il faut
en lui pour un développement surnaturel de la parole divine. Or, comme c’est dans le plan de Dieu
d’éprouver ses amis, il leur envoie des contrariétés et des persécutions. Ces gens païens dans le coeur avec une mince
couche de surnaturel ne sont pas capables de subir ces traverses et ils
abandonnent le divin pour sauver leur jugement païen et leur volonté
païenne. Ces contrariétés, quand on se
donne à Dieu, sont très nombreuses, par exemple, les moqueries des autres, les
reproches même des meilleurs amis, la soustraction des consolations
spirituelles dans le bien, l’ennui quand on quitte les plaisirs et la perte des
amis, etc. Ils deviennent nos pires
ennemis, nous accusent d’excentricités, de vouloir se singulariser, de passer
pour fous, enfin c’est l’épreuve de l’amour-propre et le renoncement à soi-même
qu’il faudrait pratiquer… et comme c’est difficile dans les débuts
surtout. C’est donc notre propre
faiblesse surnaturelle qui en est responsable.
3e cas: Parmi les épines. La
parole de Dieu germe, lève, mais n’arrive pas à maturité. Jésus l’explique ainsi: «La semence qui est
tombée parmi les épines est celui qui entend la parole, mais les sollicitudes
de ce siècle et l’illusion des richesses étouffent la parole et la rendent
infructueuse.» Dans le premier cas la perte de la semence est due aux démons,
dans le deuxième, à l’homme lui-même, dans ce troisième cas, c’est le
monde. Les démons, les hommes eux-mêmes
ou leur amour-propre et enfin le monde, voilà les trois ennemis du divin en
nous. Voilà les trois ennemis que les
prêtres devraient combattre systématiquement pour que la doctrine de Jésus
puisse entrer jusqu’au coeur des fidèles et de là passer dans leur vie. Ils devraient pour cela connaître les ruses
de chacun, leurs trucs pour perdre les âmes et connaître les remèdes pour les
éviter. C’est donc toute l’étendue de
l’ascétisme et de la mystique qu’ils devraient cultiver à fond afin d’être
capables de préparer la mentalité de leurs auditeurs pour recevoir la parole de
Dieu avec fruit. C’est un devoir pour
eux de prêcher contre les affections aux créatures, contre les attaches pour
les choses permises comme pour les défendues; les deux accaparent le coeur pour
l’empêcher d’être tout à Dieu comme l’exige le premier commandement. Les sollicitudes de ce siècle et l’illusion
des richesses ne sont pas nécessairement des péchés dans les actes isolés, mais
quand même ils finissent par étouffer la foi et l’amour de Dieu dans les coeurs
et le divin étouffé on perd l’âme. Le
mortel peut donc s’étendre sur toute la vie sans apparaître dans un acte
individuel. Y a-t-il un prêtre sur
vingtcinq qui comprend cela? Tous
pensent qu’il faut un acte mortel «en soi» comme de tuer ou de commettre un
adultère. Il y a du mortel dans ce
genre, mais il y a aussi du mortel dans l’ensemble de la vie qui ne paraît pas
dans aucun acte ni extérieur ni intérieur dans la volonté. Protestez tant que vous voudrez, c’est un
fait et c’est la vérité: C’est exactement ce que Jésus veut dire par cette
parabole. Prenons une épine toute seule,
est-ce qu’elle étouffe la semence? Pas
du tout. Est-ce que c’est la deuxième épine? la troisième?
Personne ne peut mettre le doigt sur une seule qui fait ce mal. Cependant Jésus dit que les épines tuent le
divin. Messieurs les moralistes, comment
allez-vous expliquer ce fait donné par Jésus avec vos principes «in se»? Vous dites que les imperfections ne se
collectionnent pas pour faire un péché véniel, ni que les péchés véniels ne
s’ajoutent pour faire un péché mortel.
Pourtant vous avez Jésus contre vous dans le concret et dans la pratique
de la vie. «Les sollicitudes» ne se
présentent pas toutes à la fois. Eh
bien, prenons-les dans le concret l’une après l’autre et où se trouve le péché
mortel? Je vais à une joute quelconque,
puis j’en parle souvent avec des amis, je vais aux vues, je vais faire un tour
d’auto, je vais en pique-nique, je vais à une danse, je vais à une soirée, je
passe des heures à écouter mon radio, je lis un magazine, puis un autre, je
suis la courbe de la bourse, je vais à un banquet, etc… Où est le péché mortel
dans ces choses? D’après Jésus, c’est
quand mon esprit est tellement absorbé par ces vanités, que le coeur est épris
pour elles et cesse d’être à Dieu. A
quel moment exactement. Personne ne le
sait. Ce n’est pas nécessaire que je
dise un jour à Dieu: Je ne veux plus de vous: Il suffit que je sois tout au
monde par mon amour pour que ce soit mortel et que je me damne!
Quelle
ignorance dans le clergé sur cet amour des créatures qui constitue un péché
mortel… dans l’ensemble de la vie… et qui damne aussi sûrement que l’adultère
ou le meurtre. C’est cela que Jésus
enseigne ici! Des chrétiens peuvent, et
beaucoup le font, se damner en ne faisant que des actions individuelles
permises! Qui peut mettre le doigt sur
une seule action du mauvais riche qui fut mortelle? Personne ne le peut. Jésus dit qu’il festoyait tous les jours… à
quel festin serait le péché mortel? Il
s’habillait de fin lin… à quel habit neuf était attaché son péché mortel? Personne ne peut le dire… et c’est dans ces
choses qu’il s’est damné! Et quand Jésus
le fait parler après sa mort, Abraham ne lui reproche pas d’adultère ou de
meurtre, mais simplement: «Tu avais tout ce que tu voulais sur terre… et
maintenant tu n’as plus rien:» Abraham dit qu’il s’est damné parce qu’il avait
tout ce qu’il voulait sur terre! Or
combien de chrétiens ont aussi tout ce qu’ils veulent sur terre et donc qui
seront damnés pour avoir mis leur coeur dans les biens de ce monde et de ne pas
avoir gardé leur coeur pour Dieu. C’est
un péché mortel que de donner son amour aux choses de ce monde, il n’est jamais
dit à une chose de ce monde. Rien de ce
que le riche faisait n’était défendu dans un cas individuel, donc le péché
était dans l’ensemble de la vie.
«N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde, si quelqu’un aime le
monde, l’amour du Père n’est Pas en lui.» Or tout ce qui est dans le monde est
concupiscence de la chair, des yeux et orgueil de la vie, ce qui ne vient point
du Père, mais du monde! Donc il n’y a
pas que les choses défendues qui accaparent le coeur et qui damnent, mais tout
ce qui est dans le monde peut captiver tellement le coeur qu’il n’en reste pas
assez pour Dieu.
Est-ce
qu’un mari cesse d’aimer sa femme seulement par un adultère? Il peut arriver à développer un amour pour
une femme dans cinquante petits riens tous parfaitement permis isolément, mais
enfin qui finissent par captiver le coeur et un beau jour il s’aperçoit qu’il
est amouraché de cette dernière et qu’il n’a plus d’amour pour sa femme. Pourrait-il dire luimême à quel acte, il
s’est détourné de sa femme? très
souvent, pas du tout. Pourquoi n’en
serait-il pas de même pour notre coeur qui finit par se laisser captiver par
cinquante actions indifférentes et permises et qui ne laissent plus de place
pour les choses de Dieu. C’est la façon
ordinaire de tous ceux qui se perdent.
C’est selon la doctrine des deux Etendards de Saint Ignace et de tous
les Saints qui ont écrit sur ce sujet.
C’est incompréhensible que les prêtres soient si aveugles sur cette
question! Ils sont pris par leur
diabolique philosophie de la théologie qui ne voit que le péché en acte à
détruire. Toute la science de l’amour de
Dieu leur semble inconnue. La preuve est
dans ce fait qu’ils laissent bêtement les fidèles se lancer dans tous les
sports, dans toutes les attaches, dans la vie du riche de l’Evangile, non
seulement sans scrupule, mais même en les encourageant! Quand les prêtres entendent les fidèles parler
toujours des choses du monde, qu’ils ne font rien pour s’instruire de celles de
Dieu, qu’ils ne trouvent plus le temps de lire la Bible, la vie des Saints, de
faire des visites à l’église, de faire des retraites, de visiter les malades,
de secourir les pauvres, enfin de s’occuper des choses de leur âme, ils
devraient savoir que leur coeur est dans les échantillons et pas en Dieu. Tant qu’ils les laisseront avec ces «chemins
battus, ce terrain pierreux, ces épines» ils ne les feront pas avancer vers
Dieu. Voici une demi vérité qui fait un
tort immense dans le monde: les prêtres disent au peuple qu’il faut savoir
qu’un acte est mortel pour qu’il le soit.
Il y a autant de faux là que de vrai!
Ils nous parlent toujours de la connaissance qu’il faut pour qu’un acte
soit mortel; il n’y a pas qu’une connaissance, il y en a deux qu’il faut. D’abord il faut que je sache au moins d’une
façon confuse que je fais mal; celle-là est absolument nécessaire pour qu’il y
ait péché. L’autre connaissance est de
savoir quand commence exactement le péché mortel dans le concret, quand on
passe la limite entre le péché véniel et le péché mortel. Or dans le concret et pour la matière du
péché, personne ne connaît cette limite, comme on l’a déjà montré dans la
première série. Quand on vole des sous,
à quel sou commence la matière grave, quand on fait des familiarités, à
laquelle commence la matière grave?
Quand on retarde de payer une dette, à quel jour fait-on un tort
grave? etc. Tout de même il est certain qu’on peut pécher
mortellement en faisant ces choses sans savoir à quelle limite il a
commencé. La preuve, quel chrétien sait
exactement s’il est en état de grâce ou en péché mortel? Qui peut en être sûr? Donc dans le concret la genèse du péché
mortel n’est pas facile à connaître.
C’est ainsi que des chrétiens peuvent bien ne commettre aucun péché
mortel dans un acte isolé et cependant tomber dans le péché mortel dans une
série d’actions permises individuellement comme pour l’amour du monde. Qui peut mesurer les «chemins battus, le
terrain pierreux et les épines» dans la mentalité d’un chrétien? Pourtant d’après Jésus ce sont des causes de
damnation! Quand les prêtres vont-ils
ouvrir les yeux à ces causes subjectives de damnation et de péché sans nombre
chez beaucoup d’autres même s’ils ne sont pas perdus? Il faut donc attaquer l’ensemble des actes
même permis individuellement, mais qui conduisent sûrement au péché et à la
damnation sans que les gens sachent exactement quand ils entrent dans le péché
mortel! Les distinctions entre péché
mortel et péché véniel sont claires en théologie mais ce n’est pas vrai
qu’elles le sont dans le concret! On
peut passer la limite de la matière grave sans le savoir et donc être en état
de péché mortel sans le savoir, mais pas sans savoir qu’on a fait mal. Que de laïques instruits et même de prêtres
se confessent très souvent en disant: en autant que j’en suis coupable. Ils ne savent pas s’ils ont dépassé la limite
du péché mortel.
Quand
les prêtres vont-ils commencer à prêcher contre ces causes permises de
péché? Jésus les énonce bien clairement
sous les figures de cette parabole; comment se fait-il que les prêtres n’aiment
pas mieux exploiter cette doctrine si efficace pour faire éviter le péché et
donc pour sauver les âmes? Que le St-Esprit
nous éclaire! 4e cas: dans la bonne
terre le grain germe, lève et mûrit. «Le
grain semé dans la bonne terre est celui qui écoute la parole, la comprend et
qui porte du fruit et rend cent, soixante ou trente pour un.» Cette bonne terre
est celle qui est débarrassée des mauvaises herbes, mauvaises causes des trois
premiers cas ou terrains: l’esprit de dissipation, l’amour propre et le monde;
en d’autres termes, ce sont ces chrétiens formés à un ascétisme intelligent et
fort qui enlèvent les obstacles à l’action divine de la grâce. Comme ils sont rares de nos jours avec un
clergé surtout philosophe plutôt que théologien! Un jour après un sermon sur la mode, sur le
mépris du monde, une vieille dame vient me trouver pour me remercier de cette
doctrine «qu’on n’entend pas souvent de nos jours,» dit-elle. Elle me raconta un fait de sa vie qui montre
quelle sorte de curé elle avait eu.
J’avais autour de dix-huit ans quand je commençai à vouloir bien
paraître. Un dimanche j’étais assise
dans un banc en face de la chaire et j’avais une belle petite aigrette sur mon
chapeau. En faisant ses annonces, le
curé aperçoit bien mon aigrette. Il
s’arrête, fixe mon chapeau et commence une attaque en règle contre l’esprit du
monde qui envahissait l’église… des jeunes filles qui avaient l’audace de
mettre des aigrettes sur leur chapeau!
Quelle vanité! Une aigrette! Une aigrette!
criait-il. Où allons-nous, mes
frères? J’étais tellement renversée que
j’enlève mon chapeau sous ses yeux et je déchire mon aigrette et je vous assure
que je n’ai pas recommencé ma vanité!
Voilà un curé catholique: Un curé qui avait bien l’esprit de Jésus et
qui avait absorbé la doctrine des trois mauvais terrains de cette parabole…
Le
naturalisme ou l’esprit païen qui cherche son bonheur dans les échantillons
doit être «cassé», comme la croûte d’une terre inculte. C’est le sable créé par Dieu mais bon à rien
pour tenir notre maison debout contre les tentations. C’est toute la doctrine du sermon sur la
montagne. Enfin, pour l’amour du bon
Dieu, que les prêtres travaillent donc sur la mentalité des gens: là est le
champ qu’ils ont à cultiver. C’est là
que se cachent tous les ennemis du divin dans l’âme. Dans les quatre cas donnés par Jésus dans
cette parabole, la récolte dépend uniquement des dispositions subjectives des
auditeurs. C’est donc là que les prêtres
doivent travailler. Qu’ils nous laissent
donc la paix avec leurs «in se» stériles, païens et insipides! Ils dégoûtent tout le monde avec leurs
exposés philosophiques de la religion seulement au point de vue spéculatif et
abstrait. Tous les démons les poussent à
prêcher leurs «in se» parce qu’ils peuvent le faire sans entrer du tout dans la
mentalité des gens, sans rien changer là.
C’est comme on peut faire le tour d’une exposition simplement pour voir
et sortir de là avec absolument la même mentalité. C’est ce qui est arrivé dans le clergé; ils
ont fait un étalage de vérités simplement pour en parler, pour montrer leur
science, mais pas du tout dans l’intention d’en faire vivre le peuple. Aussi cela ne «mord» pas, comme on dit. Et dire que ce sont des philosophes aveugles
en religion qui sont les pires ennemis des prédicateurs selon la méthode de
Jésus, qui travaillent sur la mentalité pour la faire passer du monde païen ou
naturel au monde surnaturel afin de donner la vie de Jésus dans le concret et
la faire pratiquer par les fidèles. Tous
les démons de l’enfer excitent le clergé contre ces prédicateurs qui mettent
tour à tour leur truc pour simplement amuser les fidèles sans les nourrir de
divin. Les prêtres qui blâment le peuple
de sa légèreté d’esprit et de son insouciance pour la parole de Dieu sont
injustes, ignorants et aveuglés. Jésus a
généralement blâmé les prêtres quand le peuple est païen. «Vous êtes le sel de la terre! «Vous êtes la lumière du monde!» Alors si le
peuple est pourri c’est que le sel n’est bon à rien! Si le peuple est dans les ténèbres c’est que
la lumière est éteinte! Comme ici, si la
parole ne croît pas, c’est à cause des mauvaises dispositions des fidèles, mais
la vraie cause est dans les prêtres qui n’ont pas cultivé la mentalité de ces
gens, qui n’ont pas connu la science de l’agriculture. Si ces prêtres avaient étudié l’ascétisme et
la mystique comme ils le devaient, ils sauraient comment préparer les esprits à
recevoir avec fruit la parole de Dieu.
Que les prêtres donc prennent du temps sur les frivolités qui ont rempli
leur vie, comme de fuser des heures de temps avec des amis, ou de jouer aux
cartes des veillées entières et des nuits entières! ou à suivre les sports, à lire des magazines
et des revues pour «tuer» le temps, etc.
etc. Qu’ils rognent dans toutes
ces vanités pour se réserver du temps pour l’étude de leurs devoirs de
prêtres. Quand allons-nous voir des
prêtres tout aux choses de Dieu? tout
occupés à améliorer le peuple de toutes les façons possibles? à chercher dans l’Ecriture sainte l’esprit de
Jésus pour le donner au peuple? Quelle
magnifique science pour la conduite des âmes on découvre par exemple, dans les
paraboles. Dans une seule nous avons
tout un programme de tracé pour faire un bien immense dans les âmes, et qui est
à peu près complètement ignoré par les prêtres en général. Que de trésors de science pour corriger leurs
défauts, leurs idées fausses, inexactes et inefficaces, dans l’étude de la
doctrine et de la vie de Jésus! Mais il
faut commencer par se détacher soimême des échantillons. Tant qu’on a des attaches on ne comprend rien
à cette science cachée dans l’Ecriture.
Voilà l’obstacle: commencer par soi-même…!
Dès
qu’on garde une attache on n’aura pas l’intelligence des choses de Dieu, dit
St-Jean de la Cr. Les dons du St-Esprit
nécessaires pour pénétrer dans les voies de Dieu n’agissent pas ou trop peu
dans ceux qui cultivent des attaches, comme les fumeurs, qui se choquent si on
les attaque, mais cela ne m’empêchera pas de le signaler. Jamais on verra un fumeur ou un priseur
prêcher la transformation de la mentalité païenne en mentalité chrétienne! Jamais on verra un «sport› faire de même, ni
un coureur d’automobile, ni un joueur de cartes, ni un amateur de golf, ni un
«amant› de chiens… Qu’une femme découvre que son mari a une amie particulière,
quand bien même elle serait sûre qu’il ne pêche pas, elle est furieuse, elle le
boude et le dispute. Elle va lui faire
sentir de cinquante manières par la soustraction de son amour qu’elle est
blessée par cet amour rival du sien. Le
St-Esprit agit de même pour tout chrétien qui entretient une amitié
particulière pour n’importe quelle créature même quand il n’y a aucun
péché. L’amour est offensé par un amour
contraire. Et pour Dieu celui qui n’est
avec lui est contre lui! C’est rien que
cette philosophie maudite de la religion qui permet ces attaches aux créatures,
qui permet de s’en remplir le coeur du moment qu’elles ne sont pas
défendues. Le paganisme des
prêtres philosophes permet tout cela.
Mais jamais le vrai amour de Dieu ou la vraie théologie. Elle enseigne avec St-Paul que toutes les
créatures sont du fumier comparées à l’amour de Jésus. Pour les prêtres philosophes et donc païens,
qui se donnent comme théologiens mais qui ne le sont pas du tout, toutes les
créatures permises sont des desserts dont on peut prendre le plus possible du
moment qu’on ne pêche pas. Tous ces
prêtres, religieux comme les autres, qui ont ces dispositions, sont donc
condamnés par Jésus dans cette parabole.
Ce sont des cultivateurs paresseux qui ne cultivent pas leurs champs,
comme ils devraient le faire pour que le divin fructifie abondamment. Il n’y a pas un fou au monde qui blâmerait la
terre de ne rien produire si son maître ne l’avait pas cultivée du tout. Tous diraient qu’il est seul
responsable. Eh bien, que de fous dans le
clergé qui blâment les fidèles du peu de fruit qu’ils font en religion! La faute est aux prêtres!
La
très grande faute est aux prêtres! Ils
sont de mauvais cultivateurs trop ignorants pour savoir où faire porter leur
travail, trop insouciants pour chercher la cause de leur insuccès, et surtout
trop orgueilleux pour prendre une bonne leçon quand on la leur donne pour
l’amour de Jésus-Christ et le bien des âmes.
Au diable leur petite réputation de savants d’une science vide et
insipide! Allons-nous sacrifier encore
des milliers d’âmes rachetées par le sang de Jésus pour ne pas blesser ces
Messieurs que rien au monde ne peut remuer de leur apathie pour les choses de
Dieu?…
Au
lieu de se froisser comme des milliers d’orgueilleux païens vont faire, qu’ils
se réveillent donc de leur torpeur avec laquelle ils endorment le monde, de leur
camouflage de religion qui ne sert de rien et qui trompe les fidèles. Celui qui a une once de foi et d’amour de
Dieu applaudira des deux mains à ce que je dis ici au nom de Dieu. Ce m’est parfaitement égal ce qu’on pensera
de mon audace; je n’ai rien à perdre en ce monde et je n’ai peur de rien que de
Dieu. La colère et les persécutions des
philosophes, bras droits des démons, me laissent absolument calme. Il est temps de dire ces choses et je les dis
à tout l’univers. Que ceux à qui le
chapeau fait le prennent et qu’ils s’amendent au plus vite, car ils auront un
compte terrible à rendre à Dieu, s’ils ne sortent pas de leur stratosphère où
ils vivent dans les abstractions loin du pauvre peuple qui se meurt de faim des
choses de Dieu. Que chacun dise une
prière pour moi qui ose vous réveiller à vos devoirs essentiels que vous êtes
en train d’oublier…!
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