vendredi 29 juin 2018

Abbé Eric Jacqmin - La « thèse Cassiacum » au risque… du conclavisme sauvage

– Cassiacum ou Cassiciacum ?
Pour commencer cette thèse peut avoir deux noms : « Cassiacum »ou « Cassiciacum » .  Car elle doit son nom a un village en Italie où St Augustin s’est retiré avec des amis pour réfléchir sur la théologie après sa conversion. On trouve dans les encyclopédies que son nom ancien est « Cassiacum » quoique le nom de « Cassiaciacum » circule parmi certains auteurs. Mais je prends le nom le plus simple des deux car « les choses ne doivent pas être compliquées si ce n’est pas nécessaire » (St Thomas).
Mappa con l'indicazione dei luoghi più importanti di Cassiacum
Cassacchum (-i, n.) (alia nomina: Cassiacum) (ItalianeCassaccoForoiuliensiceCjassà)
Résultat de recherche d'images pour "conclave conciliabule"
– C’est la troisième solution possible pour la restauration de la papauté : mais il faut deux miracles pour la réaliser!
Cette thèse rejoint la troisième solution mentionnée: l’antipape n’est pas pape formellement, mais il l’est materiellement et dès qu’il se convertit, il reçoit de Dieu la papauté. Cette thèse souffre donc des mêmes inconvénients que je vient d’énumérer dans l’article sur les solutions pour la papauté.
Mais elle est très dangereuse et tombe dans le puit qu’elle veut absolument éviter : le conclavisme sauvage !

7 hérésies dans une encyclique de François.

En réalité, si François se convertit, il sera tout simplement « un fier fidèle de l’Eglise catholique », mais il ne sera ni prêtre, ni évêque, ni docteur en théologie ni en droit canon, car tout est « Novus ordo » chez lui et donc douteux, donc à considérer comme invalide,  et il ne sera probablement surtout pas accepté comme pape par tous les bons et vrais évêques. Il doit faire des études de prêtrise, doit être ordonné prêtre, obtenir un doctorat en théologie en être sacré évêque et surtout: être accepté comme pape par l’Eglise.

Sacre d’un évêque traditionnel

Qu’un antipape converti devient pape automatiquement n’est pas forcément accepté par toute l’Eglise.
Je viens de le prouver au nr 3 de l ‘article mentionné.
En effet il y a des évêques catholiques qui n’acceptent pas cette thèse Cassiacum donc ils ne vont pas « automatiquement » accepter un laïc converti, comme pape sans aucune discussion.
François sera donc pratiquement proclamé pape par un petit groupe de personnes qui sont pour « la thèse » et rejeté par les autres qui ne sont pas pour « la thèse ».
Or, un petit groupe qui se choisit un pape qui n’est pas accepté par les autres,… est du conclavisme sauvage et ils feront donc un schisme,  encore un !
Le drame est que les adeptes de cette thèse ont une horreur pour le conclavisme sauvage et pour cause, mais qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils y courent à yeux ouverts si l’on pousse les conséquences de leur thèse jusqu’au bout : la discussion sur l’acceptation d’un antipape-laïc converti, comme pape.
Antipape Benoit XIII est installé par ses adeptes.
– Autre point faible : le terme « Thèse »
Elle a pour autre point faible que dans l’Eglise on ne parle jamais de « thèses » pour résoudre de graves problèmes et il faut respecter les traditions dans l’Eglise.
Une thèse est en effet « une tentative de solution provisoire dans une question scientifique compliquée », ici la science théologique. Donc c’est plutôt une affaire de théologiens que de l’Eglise enseignante au sens stricte, prêchant à ses fidèles,
Les Pères et Docteurs des l’Eglise, les Papes et les conciles ont résolu des questions, puisant dans le trésor et les sources de la Révélation.  Aucun Père ni Docteur de l’Eglise, ni les Papes ni les conciles n’ont jamais parlé de « thèse » pour résoudre des questions et le proposer au peuple chrétien. C’est plutôt l’affaire de savants qui se pensent des solutions provisoires en attendant la solution certaine d’une question.
Mais acceptons la possibilité de thèses dans la théologie, parmi les théologiens qui sont en effet des scientifiques.  Mais que cette thèse reste alors dans les livres théologiques, mais qu’elle ne se présente pas sur les places publiques catholiques comme la solution par excellence pour une des questions les plus graves dans l’histoire de l’Eglise.
Parmi pas mal de fidèles d’un institut « la Thèse » est considérée pratiquement comme un super-dogme à ce point que ceux qui la rejettent, sont évités par ces fidèles et même par certains de leurs prêtres comme des ‘vitandi », des personnes à éviter comme pour une hérésie. C’est dommage et c’est absolument exagéré. Dans l’histoire de l’Eglise on ne trouve nul part qu’une thèse n’ai jamais été proposée aux fidèles, cela restait toujours parmi les théologiens.
Il faudra au moins parler de « l’argument Cassiacum » mais pas d’une « thèse Cassiaciacum ». Cela « sent » mal. Mais ce n’est pas cela qui est grave. Il s’agit bien sûr du contenu.
En plus cet institut a même sacré un évêque POUR continuer la survie de la « thèse ». On l’appelle « l’évêque de la thèse ». Cela n’existe nul part dans l’histoire de l’Eglise qu’on sacre un évêque pour un thèse, pour un opinion. Vous voyez comme cela fait mal à des oreilles catholiques d’entendre cela.
Dès 1965 le Rev. Père Guérard
soutient sa thèse sedevacantiste
concernant les hérésies de Paul VI
– Valable pour Paul VI seulement
La thèse cassiacum était tout à fait raisonnable pour le cas de Paul VI:
– car il était élu pape par un conclave
– il a été accepté par toute l’Eglise
– il était même validement ordonné prêtre et évêque dans les anciens rites.
Dès qu’un pape a été accepté par toute l’Eglise pendant un certain temps, ce qui est certainement le cas de Paul VI pour plusieurs années, personne ne peut dire qu’il n’a jamais été pape et que donc … l’Eglise s’est trompée. L’Eglise entière ne peut jamais se tromper, de par cette promesse de Notre Seigneur Jésus Christ que « Les portes de l’enfer ne prévaudront pas ».
Paul VI a perdu sa papauté par l’hérésie. Mais la partie saine du clergé a le droit et le devoir de le corriger. Ce qui est arrivé, plusieurs évêques, prêtres, théologiens et fidèles ont protesté contre les hérésie de ce pape conciliaire. Supposez que Paul VI se serait converti. Alors en effet il aurait recouvert sa papauté. Car ce n’est que par la pertinacité dans l’hérésie qu’on devient hérétique.
Alors c’est tout à fait acceptable de dire que Paul VI après l’hérésie publique est devenu pape materialiter seulement et qu’il recouvrerait la papauté formaliter par sa conversion. Mais cette thèse s’évanouit par le temps – cela est même un aveu de son inventeur Mgr Guérard des Lauriers. (note du blogue : Nous avons des réticences à propos de ce paragraphe.)
– la thèse s’évanouie après Paul VI
Car les antipapes après Paul VI
– n’étaient plus élus par des cardinaux. Car entretemps de vrais cardinaux meurent et d’autres sont « crées » par des antipapes, donc invalidement. Le conclave suivant de 1978 été donc composé des vrais et de faux cardinaux. Ce qui rend le conclave et donc l’élection invalides.
– et les papes après Paul VI n’étaient plus acceptés comme pape par toute l’Eglise : les vrais fidèles rejettent des papes hérétiques.
– L’agir se fait uniquement par la forme et jamais par la matière  (ou par une être « materialiter »)
Alors l’explication qu’un évêque soutenant la thèse m’a donnée était:
– « des cardinaux faux sont cardinaux materialiter.
– Or des cardinaux materialiter peuvent choisir des papes materialiter »
Réponse : choisir est un « agir ». L’agir se fait toujours et uniquement par la forme et jamais par la matière selon Saint Thomas. La matière est purement « puissance passive », un pur réceptacle pour recevoir éventuellement des formes d’un autre agent, mais pas pour engendrer des formes (pour  choisir, pour élir etc..). Donc un cardinal materialiter n’est pas cardinal du tout (formaliter) et ne peut agir aucunement comme cardinal.
Car CE que c’EST la chose est déterminé par la forme uniquement et nullement par la matière (encore St Thomas – « Physique« ). La matière fait seulement qu’un forme soit matérielle et sensible et pas purement spirituelle (comme un ange p.e.) et c’est tout.
Je n’ai pas eu de réponse de la part de cet évêque…
Il y a un adage : « Se taire est consentir ».
Prions pour la solution que Dieu veut nous donner car il y a 7,5 milliards d’âmes qui ont été crées pour aller au ciel. Et aller au ciel se fait par l’Eglise.
Je ne prétends pas que la thèse puisse donner la vérité de l’avenir, mais pour la réaliser Dieu devrait faire deux miracles
– François se convertit
– François est accepté unanimement par tous les bons évêques et toute la vraie Eglise.
Et si le premier miracle se ferait sans le deuxième on assistera probablement à un x-ième schisme.
Que Dieu nous préserve.
Solution:
Prenons cette thèse savante moins au sérieux actuellement, étant évanouie après la mort officielle de Paul VI et faisons tout pour éviter des schismes dans l’avenir.
PS


Aucun commentaire:

Publier un commentaire