Dans LE DEVOIR du 3 avril -76 nous avons lu
un texte inquiétant, signé par deux Jésuites et un Dominicain, membres d’un
Comité de recherche sur la Franc-Maçonnerie au Québec. Ils font état d’un
document du cardinal(?) Seper, préfet de la S. Cong. pour la Doctrine de
la Foi, adressé aux conférences épiscopales de toute l’Eglise catholique (18
juillet 1974). Il s’agit du canon 2335 du Code canonique qui « interdit
aux Catholiques sous peine d’excommunication de faire partie de la F.M. ou d’autres
associations du même genre, qui forment des complots contre l’Eglise ou les
pouvoirs civils légitimes. » Le Card.(?) Seper écrit que « le
dit canon concerne seulement les catholiques qui font partie d’associations qui
agissent contre l’Eglise.
Les Pères SJ et OP distinguent deux branches
de F.M. : La Maçonnerie régulière d’inspiration anglaise et la M.
irrégulière d’inspiration latine; ils prétendent que les Loges irrégulières ou latines
sont méchantes et condamnées par le card(?). Seper; tandis que les Loges
régulières ou anglaises ne sont pas anti-catholiques, donc pas condamnées. Ils
insinuent que nos catholiques pourraient entrer dans ces dernières, qui sont « des
associations fraternelles interconfessionnelles ». Voilà une directive
ambiguë qui va réjouir les laïcisateurs et qui va ouvrir la porte dangereuse à
nos catholiques naïfs, prêts à fraterniser avec les hérétiques, les
agnostiques, les athées, etc. C’est le succès assuré à la LOGE MONTCALM, que M.
Prouteau, envoyé par le Grand Orient de France, est venu fonder à Montréal l’an
dernier (cf. La Presse, 6 fév. 1975).
Dans LE DEVOIR du 7 avril, M.J.P. de LAGRAVE
répond, par une étude historique solide et pertinente sur la F.M. au Québec; il
n’admet pas le libéralisme imprudent des RR.PP. –Nous allons ajouter quelques réflexions
pour mettre en garde nos bonnes gens contre un œcuménisme qui conduit à l’indifférentisme
(toutes les religions sont bonnes également) et qui favorise l’idéal maçonnique
d’une seule RELIGION UNIVERSELLE, dominée évidemment par la Franc-Maçonnerie.
En 1910, il y avait à Montréal la trop
fameuse Loge L’EMANCIPATION. Elle a été discréditée par sa tentative d’organiser
un guet-apens pour déshonorer les prêtres étrangers qui devaient venir au
Congrès Eucharistique international, en les dirigeant vers des lupanars où ils
auraient été photographiés. Ce complot diabolique fut dévoilé par un M.
Lemieux, qui publia les noms des conjurés de la dite Loge, dont plusieurs
citoyens éminents, des hypocrites connus comme de bons catholiques. Le complot
étant éventé, la Loge humiliée rentra dans l’ombre. –Et voici qu’on va la
ressusciter après 65 ans, en cherchant à redorer son blason avec le nom de
Montcalm! Nos patriotes devraient protester contre ce salissage d’un héros
national.
La Grande Loge de France ayant manqué son
coup à Montréal en 1910, voici que revient à l’attaque le Grand Orient athée et
persécuteur, loup sous une peau de brebis.
À ce propos, L’HOMME NOUVEAU de Paris (2 mars
1975) rappelle que le grand savant Alexis Carrel avait prédit, dans une lettre
à sa mère que l’Eglise catholique au Canada subirait une crise grave provoquée
par la Franc-Maçonnerie (c’est elle qui avait obligé Carrel à s’expatrier en
Amérique, parce qu’il avait approuvé les miracles de Lourdes). Nous y voilà! C’est
la crise… Le terrain a déjà été miné par le Mouvement laïc de Langue française
(MLF) alors patronné par la Grande Loge de France. Ce MLF a bataillé il y a une
vingtaine d’années pour acclimater chez nous l’école neutre et le Ministère de
l’Instruction publique comme en France. Cette bataille étant maintenant gagnée,
le MLF s’est effacé, et c’est la Loge maçonnique Montcalm qui, ouvertement, à
la faveur de l’œcuménisme, vient prendre le gouvernail de la laïcisation
anti-chrétienne.
Depuis le Concile Vatican II, des œcuménistes
aveugles demandent l’abolition de la censure canonique rappelée ci-dessus :
ce serait la porte ouverte à la SYNAGOGUE DE SATAN comme l’appelait Léon XIII,
sans distinction de Loges d’obédience anglaise ou française. Dans les Loges, il
y a des honnêtes gens qui y sont entrés comme dans une société de bienfaisance;
mais l’esprit et la haute direction de la F.M. sont toujours anti-chrétiens.
Partout la F.M. travaille à démolir l’Eglise et la religion catholique; on en a
eu la preuve dans l’histoire des pays catholiques, depuis la Révolution
française.
Dans tous les pays, on a vu la F.M. alliée à
la finance juive, favoriser les partis révolutionnaires et communistes, ainsi
que les lois anti-chrétiennes : école neutre, laïcisation du clergé,
expulsion des communautés religieuses, spoliation (vol) des bien de l’Eglise en
France, lois du divorce, avortement, contraceptifs, cinéma corrupteur, liberté
de la pornographie, amour libre, modes scandaleuses, nudisme, érotisme, etc. En
somme, influence des démons de l’impureté et de la subversion, qui avaient
inspiré au franc-maçon Voltaire cette maxime odieuse : « Ecrason l’infâme! »
(L’Eglise catholique). C’est ça la FRATERNITÉ maçonnique!
Depuis 50 ans, nous avons eu l’exemple des
pays catholiques ibériques. Par un acte courageux, les chefs Franco et Salazar
ont délivré leur patrie de la F.M. et ils ont relevé l’économie ruinée par les
sectes maçonniques. La F.M. internationale s’en est vengée en organisant le
blocus économique de la péninsule ibérique. Hélas, en sept. 1974, les ennemis
de l’Eglise ont repris le pouvoir à Lisbonne, et le pauvre peuple portugais est
actuellement victime d’une persécution terrible de la part des communistes
(appuyés par Moscou) et des francs-maçons, qui travaillent à marxiser et
paganiser le pays. Ils veulent détruire l’œuvre de Salazar et effacer la
mémoire des gloires du Portugal : le grand poète Camoens, le découvreur Vasco
de Gama, le cardinal Cerejeira, le patron du pays saint Antoine de Padoue
(natif de Lisbonne). Les Portugais prient Notre-Dame de Fatima de sauver leur
patrie du communisme et de la maçonnerie. (cf. l’Ordre français, fév. 1975, p.38)
Au Portugal, comme en Espagne, en France et
en Italie, il s’agit de Maçonnerie irrégulière ou latine. Si la Maçonnerie
régulière ou anglaise (rite écossais) est moins virulente, les principes
fondamentaux de toutes les Maçonneries restent anti-catholiques. Dans l’enc.
ETSI MULTA (1873), Pie IX déclare : « Ce n’est pas le seul corps
maçonnique d’Europe que nous visons (dans nos condamnations), mais aussi les
sectes d’Amérique et de n’importe quelle partie du monde. » Et dans
HUMANUM GENUS (1884), Léon XIII dit : « Dans le plan insensé et
criminel de la F.M., on reconnaît la haine implacable dont Satan est animé à l’égard
du Christ et sa passion de vengeance. »
Dans son livre La Charte inconnue de la F.M.
chrétienne (ed. Mame 1965), A. MELLOR avance une fausseté historique : que
les papes ont condamnés la F.M. uniquement à cause de ses menées subversives et
révolutionnaires, sur le plan politique; il cache peu honnêtement les motifs
fondamentaux des condamnations pontificales, motifs répétés dans les treize encycliques
anti-maçonniques de huit pontifes, depuis Clément XII (1738).
En 1829, Pie VIII appelle les F.M. « les
ennemis déclarés de Dieu, qui font tout ce qu’ils peuvent pour détruire l’Eglise ».
En 1884, Léon XIII dit : « L’objet et le principe fondamental de la
secte reposent sur ce qui est vicieux et criminel. »
Depuis Clément XII jusqu’à Jean XXIII(?),
on compte pas moins de 200 documents des S. Pontifes condamnant la F.M. En
1960, au Synode Romain(?), Jean XXIII(?) déclare : « Les
fidèles doivent savoir que les peines stipulées par le Code canonique contre la
Secte maçonnique sont toujours en vigueur. » La récente directive du cardinal(?)
Seper ne doit pas faire oublier la tradition pontificale qui, depuis 250 ans,
recommande aux catholiques de fuir la secte maçonnique, qu’elle soit régulière
ou irrégulière.
On objecte que plusieurs évêques ont déjà
fraternisé avec des francs-maçons. Dans les relations sociales, il faut bien
que nos évêques rencontrent parfois des F.M. plus ou moins camouflés; alors ils
doivent les accueillir poliment et même charitablement (dans l’espoir de les
convertir). Mais fraterniser? Non. Un évêque peut bien faire une imprudence et
se laisser tromper par les mains tendues des maçons ou des communistes :
attitude condamnée par les directives pontificales. Il y a toujours eu dans le
clergé et l’épiscopat, des renégats et des transfuges plus ou moins naïfs, qui
ont sacrifié les intérêts de l’Eglise; nous ne devons pas les approuver. Nous
avons confiance que les Evêques de notre pays sauront défendre la Sainte Eglise
catholique contre ses ennemis les plus dangereux : les communistes et les
francs-maçons.
(Voir les ouvrages très forts, sur la Franc-Maçonnerie,
par le comte LEON DE PONCINS, qui vient de mourir en France à 79 ans :
charge irréfutable contre la F.M.).
GEORGES PANNETON, prêtre
Trois-Rivières
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