DIXIÈME
INSTRUCTION
LES
MAGES.
«Où
est le Roi des Juifs qui est né? Car
nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l’adorer.» Mt.2.
Plan
Remarque. (Sa grandeur. Leur vocation: (Sa gratuité. (Leur fidélité à la suivre. (Parfaite.
Leur foi est:
(Eprouvée. (Récompensée.
(Laisse les prêtres indifférents.
Leur visite: (Trouble le peuple.
(Excite la colère d’Hérode.
(Généreuse. Leur offrande est:
(Symbolique. (Liturgique.
REMARQUE
Il est tellement difficile pour l’esprit humain d’accepter l’humanité de Jésus
que la divine Providence a multiplié les mystères de la sainte Enfance pour
nous convaincre qu’il est vraiment homme comme nous. Les avantages de cette conviction sont
immenses pour la vie spirituelle. C’est
dans l’humanité que se reflète la divinité de Jésus; nous devons toujours avoir
ce miroir de la divinité dans l’esprit pour progresser dans la divinité de
Jésus. Les saints ont toujours
affectionné l’enfance de Jésus parce qu’elle est pleine de leçons pratiques
pour la sainteté. Jésus n’a-t-il pas
dit: «A moins que vous ne deveniez de petits enfants, vous n’entrerez point
dans le royaume des cieux.» Les enfants ont plusieurs vertus appréciées dans le
ciel, moins l’orgueil et une foule de défauts qui éloignent les hommes de
Dieu. De nos jours Dieu a pris la peine
de nous remettre devant l’esprit l’estime qu’il fait des vertus de l’enfance en
faisant canoniser Ste Thérèse de l’Enfant Jésus qui a puisé les principes de sa
sainteté dans les mystères de l’enfance de Jésus. Les hommes ont toujours eu peur de Dieu: sa
majesté et sa puissance les faisaient trembler à son seul Nom. Eh bien, il se fait petit enfant précisément
pour que tous les hommes s’approchent plus de lui, si doux et si humble de cœur. C’est là qu’il commence à prêcher par
l’exemple sa doctrine divine qu’il enseignera de bouche plus tard. Ce n’est pas pour rien que le St. Esprit nous a laissé tant de détails sur
l’enfance de Jésus. Chaque mystère
contient de sublimes leçons de sainteté que nous devons recevoir avec la plus
vive reconnaissance et pratiquer le plus fidèlement possible avec sa grâce.
Jésus
venait de s’offrir à son Père pour le salut du monde quand il commence son
ministère en appelant à lui des païens d’une région lointaine.
L’arrivée à Jérusalem de ces étrangers
conduits par une étoile qui leur apparaît en Orient et les amène jusqu’à Jésus,
a tellement frappé les premiers chrétiens que la fête de l’Epiphanie a pris une
importance remarquable dans la liturgie chrétienne. Ce mystère étale en tableaux vivants la
théologie de la foi telle qu’elle agit dans les âmes. On peut dire la même chose de la grâce. Le St-Esprit nous décrit là sa façon de faire
pour faire passer les hommes des ténèbres du paganisme à la lumière de la
foi. Ce qu’il fait pour les Mages il le
fera pour nous tous en proportion que nous coopérons avec lui. C’est donc notre propre vie spirituelle que nous
étudions dans cet épisode merveilleux de l’Enfance de Jésus. Mais, en nous, la foi ne sera plus sensible
pour ainsi dire comme nous la voyons dans les Mages. Une raison de plus de bien comprendre sa
façon d’agir dans ce mystère. Leur
vocation à la foi. Elle est la même que
la nôtre. Nous ne l’apprécions pas
suffisamment parce que nous nous y arrêtons trop peu. Prenons l’occasion de cette méditation pour
nous faire une grande idée de notre vocation à la foi en examinant dans le
détail les caractères de la vocation des Mages.
Sa Grandeur: On juge de la grandeur d’une entreprise par la fin qu’elle
se propose, par les moyens qu’elle emploie et par ses résultats. Examinons la vocation des Mages en fonction
de ces trois idées. Or les Mages sont
appelés à venir adorer le Messie et ils sont les premiers païens à le
faire. Que peut-il y avoir de plus grand
que d’adorer le Roi des rois et le Sauveur du monde? C’est faire ce que nous sommes appelés à
faire éternellement au ciel. Rien de
plus beau ni de plus grand sur terre.
Les moyens employés par Dieu sont miraculeux et donc divins. Cette étoile étrange qui apparaît tout près
de la terre et qui les conduit jusqu’à Jésus n’est pas un phénomène naturel; il
fallait l’intervention spéciale de Dieu, de même que pour cette inspiration
intérieure qui les sollicite à aller adorer le Roi des Juifs et qui ne leur
laisse pas de paix tant qu’ils ne se mettent pas en route, vient sûrement de
Dieu. De plus il leur fallait des grâces
bien puissantes pour les déterminer à partir malgré les reproches de leurs
parents et les moqueries du peuple qui devait les trouver fous de suivre une
étoile. Peut-être avaient-ils lu la
prophétie de Balaam, Mm. l4-17: «Un
astre sort de Jacob, un sceptre s’élève d’Israël.» Quoique l’on ne trouve pas
de prophétie expresse pour les Mages, l’Eglise leur applique cette prophétie du
psaume 71: «Devant lui se prosterneront les habitants du désert… les rois de
Tharsis et des îles paieront le tribut, les rois de Saba et de Méroé offriront
des présents.» Le résultat a été qu’ils ont trouvé Jésus et qu’ils l’ont
reconnu pour le Messie et le Sauveur du monde.
Ils lui ont offert des présents symboliques des caractères qu’ils
reconnurent en lui comme nous le verrons plus loin. Eh bien, 19 siècles de christianisme et de
foi bien prouvée sont passés, qu’est-ce que les chrétiens pensent de leur
vocation à la foi? Quelle insouciance à
son sujet! Comme nous en profitons peu,
comme nous l’étudions peu, comme nous la pratiquons encore moins! Jésus est à nos portes dans nos églises et
dans les chapelles et combien se dérangent deux minutes pour aller saluer leur
Dieu du Tabernacle! Même les prêtres,
comme ils vont rarement adorer Jésus où il est aussi présent qu’aux Mages
quoique invisible aux sens. Cela montre
que nous apprécions bien peu notre vocation à la vision béatifique, puisque
notre foi sur terre est le germe de la lumière éternelle du ciel. Si notre foi n’agit pas, elle se meurt vite
et nous risquons notre salut éternel.
Réveillons-nous sur la grandeur de notre vocation à la foi ici-bas et à
la vision béatifique là-haut.
Sa
gratuité devrait susciter en nous de vifs sentiments de reconnaissance. Comme Dieu a choisi les Mages de préférence à
tant d’autres païens ainsi Dieu nous a choisis plutôt que des milliers d’autres
qui auraient apprécié peut-être plus que nous leur vocation à la foi. L’étoile brillait pour tous sans doute, mais
les Mages sont les seuls à comprendre sa signification. C’est un pur don de Dieu qu’ils reçoivent,
comme aussi notre foi.
Combien
d’hommes ont entendu la même prédication de l’Evangile et quelle différence
dans son acceptation. Comme l’étoile
venait uniquement de Dieu ainsi sa signification ne venait que de Dieu. Il en est de même pour nous; non seulement
les vérités prêchées viennent de Dieu, mais notre acceptation de ces vérités
vient aussi de la grâce de Dieu. Pas
plus que les Mages nous ne pouvons mériter ces manifestations divines dans
l’âme. Tout ce que nous pouvons faire
est de nous disposer à les recevoir, ce que nous devons faire avec soin. On peut juger de l’estime qu’un chrétien fait
de sa vocation surnaturelle par sa détermination à éviter tout péché mortel qui
la fait perdre ou la rend inutile. Comme
ils sont rares ceux-là! Combien perdent
la grâce sanctifiante pour un rien, pour rester couché un peu plus longtemps le
dimanche, pour une bouteille de liqueur enivrante, pour un plaisir charnel d’un
instant, pour quelques piastres volées au voisin, etc. Surtout ceux qui restent tant soit peu dans
l’état de péché mortel sans se soucier de recouvrer la grâce montrent bien
qu’ils n’ont aucune estime pour elle.
Que ces gens n’espèrent pas être sauvés tant qu’ils sont dans cet état
d’esprit par rapport à la grâce.
Leur
fidélité à la suivre montre leur sincérité à croire. Car ceux qui ne comprenaient rien à cette
étoile ont dû les blâmer et se moquer d’eux.
Rien ne les arrête: ils laissent tout pour suivre leur inspiration
divine. Ils ne se contentent pas de
savoir ce qu’ils doivent faire, ils le font de fait. Ils donnent la leçon à ces chrétiens qui
connaissent leur religion, mais qui ne la pratiquent pas ou mal.
Comme
ils sont convaincus de la divinité de leur inspiration, ils ne sont pas
influencés par le respect humain. Ceux
qui le sont, comme tant de chrétiens, montrent bien qu’ils estiment plus les
jugements des hommes que ceux de Dieu.
Comme ce respect humain est fort en général! Cela montre que la plupart des chrétiens sont
faibles dans la foi. Celui qui n’ose pas
se compromettre devant l’opinion publique pour l’amour de sa religion peut
sérieusement douter de son salut. Il n’a
pas encore choisi carrément Jésus de préférence au monde auquel il veut plaire
aux dépens de ses devoirs envers J.C.
Comme ils sont nombreux! Un
serviteur tient les yeux sur son maître: tant qu’un chrétien surveille le monde
de peur de lui déplaire, il montre bien qu’il regarde le monde comme son maître
et donc il n’appartient pas à Jésus.
Quand Jésus est devenu notre roi et maître, nous ne faisons plus de cas
de notre ancien maître, le monde, n’espérant rien de lui, nous ne travaillons
plus pour lui du tout. A quel groupe
appartenez-vous? Leur foi…
La
foi est la porte d’entrée dans le monde surnaturel: ce n’est pas la raison, qui
est une lumière purement naturelle. Pour
que ma lampe électrique sur ma table éclaire, il faut la connecter avec une
source d’électricité. Eh bien, pour être
éclairé divinement, il faut mettre mes facultés en connection avec une source
de lumière divine, ce qui est celle de Dieu, manifestée aux hommes par la foi. Tout homme qui veut connaître le monde de
Dieu doit se servir de la lumière de Dieu, qui est la foi. Un chrétien doit donc prendre dans la
révélation et dans l’enseignement de l’Eglise ce qu’il doit croire pour être
sauvé. Or combien voudraient se servir
surtout de leur bon sens humain pour servir Dieu. Tant qu’on suit son bon sens, on nage dans le
naturel et pas du tout dans le monde de Dieu.
Etudions donc la foi des Mages qui sont de parfaits modèles de gens de
foi. Leur foi est parfaite
DANS
TOUS SES ÉLÉMENTS ESSENTIELS.
La
foi comme la grâce prévient, dirige, soutient, éprouve et couronne. On trouve tout cela dans la foi des Mages, en
suivant le récit de l’Evangile. C’est
l’étoile qui les prévient: elle est apparue quand ils ne s’y attendaient pas du
tout et ils n’on rien fait pour la mériter.
Elle est donc l’œuvre unique de Dieu.
Il
en est de même pour nous: tout ce que nous faisons selon la foi est un pur don
de Dieu. Notre part n’est que d’accepter
librement l’offre de Dieu et là encore il y a de la grâce de Dieu! C’est de nature à nous rendre bien humbles
dans le monde surnaturel. Nous n’avons
rien là que nous n’avons reçu de Dieu et par suite toute la gloire du bien en
nous appartient à Dieu seul. Un chrétien
ne devrait donc jamais s’enorgueillir du bien qu’il a ou qu’il fait, ni être
jaloux du bien que les autres ont ou font.
Sont-ils nombreux ces chrétiens?
L’étoile les dirige comme par la main: Ils n’ont qu’à la suivre pour
être sûrs d’arriver au Roi des Juifs.
C’est ce que Dieu fait pour nous par la foi. Si nous la suivions fidèlement, elle nous
conduirait sûrement au ciel. Mais comme
il y en a peu qui se laissent conduire par cette lumière divine! Combien consultent surtout leur petit bon
sens humain et celui des autres? Tous
ceux qui sont flottants dans la pratique de la religion, qui sont inconstants,
qui font comme leur entourage, sont des païens de mentalité. Ceux qui vont communier seulement dans les
grands concours, qui vont à l’église quand beaucoup de gens y vont, qui sont
bons chez eux et méchants à l’étranger, qui auscultent l’opinion publique pour
faire des actes de religion, ces gens ne suivent pas la foi ou si peu qu’ils
risquent leur salut. Un chrétien doit
toujours se demander: Qu’est-ce que Dieu veut pour moi dans ce cas-ci? dans ce doute, qu’est-ce qui ferait plaisir à
Jésus? en commençant une entreprise, est-elle
pour la gloire de Dieu? est-elle selon
sa volonté? Enfin quand on se laisse
diriger par la foi on a toujours un œil sur Dieu pour voir ce qu’il veut. Ainsi on est tout aux choses de Dieu parce
que la foi ne nous conduit que là.
St-Paul dit que ce sont ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu qui
sont les enfants de Dieu (Rom. 8-14) Or
il faut être enfant de Dieu pour être sauvé!
Suivons donc notre étoile spirituelle, la foi!
L’étoile
les soutient, en se tenant toujours devant eux.
S’ils étaient tentés de rebrousser chemin, l’étoile continuait sa route
de sorte qu’ils étaient encouragés à la suivre jusqu’au bout. Sans doute l’inspiration intérieure était
toujours là aussi pour les éclairer dans l’âme sur la naissance du Roi des
Juifs. Et nous avons non pas une étoile,
mais le Soleil de justice en personne pour nous diriger et nous soutenir dans
le chemin de la vertu nous avons ses propres paroles et ses exemples avec sa
grâce et comme nous lambinons en route!
Comme beaucoup même n’avancent plus et reculent souvent! Jésus ne nous manque pas, c’est nous qui
manquons à Jésus; nous ne coopérons pas avec lui. C’est que le cœur est trop pris par les
choses sensibles du monde, on n’a pas le temps ni la volonté de s’occuper des
choses du monde de la foi trop au-dessus de la vie des sens qu’on estime
tant. Quel dommage que nous ne sachions
pas mieux que tout ce que nous faisons en dehors de la foi est perdu pour
l’éternité… Leur foi est éprouvée. Après
les avoir guidés longtemps, voici que l’étoile disparaît quand ils arrivent à
Jérusalem. Voici quelques raisons qu’on
peut donner de ce fait.
1) Dieu ne multiplie pas les miracles
inutilement. Il avait déjà révélé aux
Juifs le lieu de la naissance du Messie par le prophète Michée: «Et toi,
Bethléem Ephrata, quoique tu sois petite entre les milliers de Juda, c’est de
toi que sortira Celui qui doit être Dominateur en Israël et dont l’origine est
dès les temps anciens, dès les jours de l’éternité.»
2) Pour donner aux Mages la chance de se
servir de leur propre activité et les honorer ainsi dans leur raison, et pour
voir s’ils continueraient leurs recherches sans l’étoile.
3) Pour attirer l’attention des Juifs sur
la naissance du Messie, qui leur était rappelée d’une façon si étrange.
4) Pour montrer aux païens que le salut
doit venir des Juifs. Le fait que pas un
des prêtres juifs ne se dérange pour aller avec eux voir le Roi des Juifs, a dû
être un rude coup pour leur foi. Voilà
que des gens qui avaient été choisis spécialement par Dieu pour surveiller la
venue du Messie, ne se donnent pas la peine d’aller avec eux, c’est donc qu’ils
se sont fait jouer par leur étoile!
C’est une illusion! Ils se sont
emballés pour rien!
Nous
aurons tous cette même épreuve dans la vie spirituelle. Un fervent sera scandalisé de voir
l’insouciance de ceux qu’il croyait des modèles ou qui devraient être des
conducteurs en religion. Comme des
prêtres, des religieux. Lui est tout feu
et flamme et il ne rencontre qu’insouciance et tiédeur chez ceux qui devraient
donner l’exemple de la ferveur au service de Dieu. Que les bonnes âmes ne se découragent pas
quand elles perdent un bon directeur: ce que Dieu leur a donné par lui, il est
capable de le leur donner par un autre.
Celles qui s’attristent montrent qu’elles sont encore pleines d’humain…
et que leur fameux directeur n’était pas si bon s’il les a laissé s’attacher à
lui de la sorte. Si elles avaient vu
Dieu seulement en lui comme il aurait dû le leur enseigner, elles
remarqueraient à peine qu’il est parti!
C’est encore Dieu qui va les conduire par un autre instrument aveugle
dans ses mains. Une bonne leçon pour
nous est celle-ci: quand la foi parle clairement, suivons-la fidèlement; puis
quand elle se cache et n’indique rien, alors suivons notre raison et Dieu est
satisfait et nous bénit. Que de gens
s’énervent quand ils ne savent pas que faire devant Dieu. C’est si simple! Dieu ne vous dit rien? Eh bien, cela veut dire: fais ce que tu
voudras et j’en serai content; Défions-nous de ceux qui viennent après coup
nous dire que nous aurions dû faire telle chose ou telle chose. qu’on leur réponde: J’ai fait ce que je
croyais bon, je ne regrette rien, peu importe le fiasco qui s’en est
suivi! Dieu soit béni dans ce
fiasco! Je n’ai aucun remords de
conscience! Quand le soleil est
au-dessus de l’horizon, on suit sa lumière; quand il se couche on allume son
fanal! Eh bien, quand la foi se couche,
on allume son petit fanal: la raison!
Récompensée,
parce qu’ils persévèrent dans leur recherche du Messie, Dieu les récompense par
l’apparition de l’étoile au sortir de Jérusalem et cette fois elle les conduit
jusqu’à la maison où se trouve la sainte Famille. Quel bonheur de le trouver enfin! Leur étoile venait donc bien de Dieu et les
conduisit à Dieu! Leur persévérance est
récompensée en voyant le Roi des Juifs.
Leur
foi reçoit encore un dur coup quand ils trouvent en Jésus tant de
pauvreté! Le Roi du ciel et de la terre
dans une maison si abjecte! Jamais ils n’avaient
vu un tel dénuement!… Quel dommage que tous nos chrétiens ne connaissent pas
mieux toutes ces leçons pratiques de la foi que nous donnent les Mages! Nous devrions tous avoir les yeux sur Dieu
comme les Mages les avaient sur leur étoile, pas pour rester stationnaires,
mais pour avancer constamment vers Jésus.
Quand allons-nous apprendre comment vivre de foi? Ce n’est pas vivre de bon sens humain, mais
de lumière divine telle que manifestée dans l’Ecriture, c’est organiser notre
vie selon l’enseignement de Jésus et non pas selon celui des hommes. Ceux qui vivent de foi ont de ces expressions
dans la bouche: Dieu le veut. Cela fait
plaisir à Dieu. Dieu ne veut pas. Les païens disent: ça n’a pas de bon
sens. C’est ridicule. Je n’aime pas cela. Ils sont le centre de tout, tandis que pour
un catholique qui vit de foi, c’est Dieu seul qui est le centre de tout pour
lui. Ne prenons pas cinquante ans pour
comprendre que pour vivre de foi il faut se mettre au-dessus de la raison et
des sens. Dieu les contredit exprès pour
que nous les mettions de côté afin de suivre sa lumière divine. C’est quand ce n’est pas naturel ou humain
que c’est divin!… leur visite Laisse les prêtres indifférents. Ils ont été choisis par Dieu uniquement pour
préparer et pour surveiller la venue du Messie: C’est leur seule raison
d’être. D’après les prophètes les temps
semblent accomplis pour sa venue; ils devraient être sur le qui-vive pour
saisir le moindre signe du Messie. Quand
des étrangers respectables se présentent à Jérusalem, conduits là par une
étoile miraculeuse, ce devait suffire pour les intéresser; on croirait qu’ils
seraient accourus avec les Mages pour aller voir et adorer leur Roi attendu
depuis des siècles par tout le peuple juif.
Mais pas du tout; ils ne se dérangent pas; cette nouvelle du Messie ne
les intéresse pas! La fascination des
choses terrestres a obscurci l’intelligence des choses célestes; leur cœur est
tout à la terre de sorte qu’ils ne comprennent rien aux choses divines; ils ne
les estiment pas du tout. Jésus
enseignera qu’on ne peut pas aimer le monde et Dieu; c’est l’un ou l’autre, pas
les deux à la fois. Comme ils aiment le
monde, ils n’aiment pas le Messie et ils le persécuteront toute sa vie et le
tueront un jour. Nous aussi nous avons
été choisis par Dieu pour être tout aux choses de Dieu afin de donner au peuple
de notre surabondance de vie surnaturelle.
Eh bien, combien remplissent leur mission divine même convenablement? combien s’ingénient par l’étude des choses
saintes et par la prière de se remplir si bien le cœur du divin qu’ils puissent
ensuite intéresser le monde par leur prédication? Les prêtres écourtent leurs sermons sous
prétexte que le peuple n’aime pas les longs sermons. Pourtant Jésus dit que les brebis entendent
volontiers la voix du Maître. Quand le
peuple n’écoute pas un prêtre c’est souvent parce qu’il ne transmet pas la voix
de Jésus parfaitement, qu’il ne donne pas la doctrine de Jésus et il ne parle
pas du cœur, de ce qu’il vit, de ce qu’il aime.
Le
peuple suivait les saints des heures de temps parce qu’ils prêchaient du cœur
et de ce qui faisait leur propre vie.
C’est donc inutile de blâmer le peuple de ne pas aimer les sermons, ce
sont les sermons qui ne sont pas de substance divine. Le St-Esprit ne passe pas par la philosophie
de tête même quand c’est un sujet de religion.
Il veut le cœur et si le prédicateur parle selon ce qu’il vit il est
intéressant pour n’importe qui. Que les
prêtres soient toute la semaine aux choses de Dieu et pas du tout à celles du
monde et les fidèles les écouteront bien le dimanche dans leurs sermons. Pour cela il faut prêcher ce qu’on vit!…
Trouble le peuple. «Toute Jérusalem est
troublée» et pour une nouvelle qu’elle attend depuis sa fondation! Les livres sacrés qu’ils gardent comme la
prunelle de leurs yeux annoncent que la venue du Messie est proche et voici que
des hommes sérieux disent qu’il est né et qu’une étoile miraculeuse les a
conduits jusqu’à Jérusalem pour venir l’adorer… et tout le peuple est bouleversé
en entendant dire qu’il est né! Ils sont
furieux et tout de suite ils menacent de le tuer, s’ils le trouvent. C’est curieux comme le peuple est volage et
se laisse mener à toutes sortes d’excès, évidemment les prêtres avaient leur
part dans ce trouble du peuple. Il y en aura
toujours pour l’exciter dans différentes factions. On voit au cours de l’histoire de l’Eglise
comme le peuple est facilement influencé.
Dans les Actes on voit un jour le peuple qui veut adorer Paul et Barnabé
et le lendemain ils les ruent de coups et laissent Paul pour mort. Cela recommence dans les autres villes où il
va prêcher. Il en est ainsi pour un
prédicateur qui prêche Jésus-Christ comme une vie à vivre tout de suite. Les autres prêtres se diviseront avec le
peuple pour ou contre et surtout contre.
Personne ne sait bien pourquoi on attaque ce prédicateur, mais le voisin
a dit telle chose, un autre en dit plus et finalement toutes les calomnies sont
inventées contre lui. Les démons ont
sûrement leur part dans ces tempêtes soulevées contre les vrais disciples de
Jésus. Les pharisiens et les prêtres
Juifs parlaient parfois de la venue du Roi des Juifs ou du Messie, mais comme
ils n’avaient pas l’intention de le donner au monde comme une vie à vivre dans
le concret et qu’ils le prenaient au point de vue naturel et temporel, les
démons ne les ont jamais persécutés; au contraire ils les secondaient dans leur
mentalité purement païenne au sujet de Jésus à venir. Mais dès que les Mages en parlent comme déjà
arrivé et qu’ils vont l’adorer tout l’enfer est sur pied pour le
combattre. Voilà pourquoi tant de
prêtres ne sont jamais et ne seront jamais persécutés; ils ne font que parler
de Jésus et ils l’ont tellement naturalisé dans leur esprit qu’ils ne font aucun
tort aux démons et souvent si peu d’âmes, que les démons ne les dérangent
pas. C’est quand les hommes veulent
s’unir à Jésus qu’ils opèrent leur salut et donc échappent aux démons. Dans le concret c’est quand ils agissent pour
des motifs surnaturels que dans la même proportion ils échappent aux démons:
tout de suite on le voit par la guerre que les démons leur suscitent.
Exemple:
deux frères étaient ivrognes: l’un est obligé de cesser de boire parce qu’il
fait de la haute pression et que les médecins lui disent qu’il va en mourir
s’il boit. Ses amis le plaignent, le
regardent comme un martyr. Son frère
fait une retraite fermée et cesse de boire pour l’amour de Dieu. Ses amis lui font la guerre, le traitent de
fou et l’injurient tellement qu’il est obligé de les quitter pour tout de bon. Un fumeur abandonne de fumer parce que sa vue
en souffre; tout le monde l’approuve. Un
autre abandonne parce que cela nuit à la lumière divine de la foi: tout le
monde le traite de fou, etc. On voit
donc que les démons enragent seulement quand on va produire l’union avec Jésus
ou une plus grande union par notre prédication ou par nos motifs, qu’ils
soulèvent une tempête contre nous. On
peut voir par là combien rares sont les prédicateurs de Jésus et les bons chrétiens
qui avancent dans l’union avec Jésus.
Combien sont persécutés! Cela
devrait faire trembler un grand nombre et de prêtres et de fidèles… Excite la
colère d’Hérode. Ces bons Mages ont
parlé du Roi des Juifs et Hérode l’est déjà!
Il voit tout de suite un rival en cet enfant et il veut le tuer tout de
suite. Jésus dira plus tard que ce sont
les démons qui veulent le tuer par les Juifs, instruments des démons. Jo.
8-45: «Vous cherchez à me faire mourir… vous faites les œuvres de votre
père… Le père dont vous êtes issus est le diable.» Ce sont donc les démons qui
suscitent encore ces persécutions contre tout prêtre qui donne Jésus réellement
ou contre tout fidèle qui veut vivre saintement en Jésus. Par conséquent ceux qui ne sont pas
critiqués, soit prêtres soit fidèles, ne donnent donc pas Jésus au monde; ils
se contentent d’en parler ou font semblant de lui appartenir.
Comme
ils risquent leur salut avec ce camouflage de religion! Que les persécutés sachent que Dieu veille
sur eux et qu’il les protégera contre leurs ennemis jusqu’au jour où il voudra
les immoler pour la gloire de son Nom.
Ainsi il protège l’Enfant Jésus jusqu’au jour où Dieu veut son sacrifice
pour le salut du monde, Dieu leur donnera la grâce pour qu’ils acceptent
volontiers le sacrifice de leur vie pour coopérer à la rédemption du monde avec
Jésus. Leur offrande Est Généreuse.
Ils
donnent ce qu’ils ont de meilleur dans leur pays: de l’or, de l’encens et de la
myrrhe. C’est qu’ils croient à la
royauté de cet enfant qui vient de naître.
Il faut des dons précieux pour un roi et surtout pour le Roi du
ciel. Ils sont les premiers à croire en
la divinité de cet enfant et ils agissent en conséquence. Eh bien, quand allons-nous agir selon notre foi
que nous devrions avoir après 19 siècles de christianisme et de toutes sortes
de bonnes preuves? Habituons-nous à être
généreux envers Jésus. Donnons-lui des
actes parfaits, soyons consciencieux dans tout ce que nous faisons pour Dieu. Par exemple que nos prières soient ferventes
et dirigées sur les biens éternels et sur Dieu lui-même. Quand nous assistons à la messe, donnons-lui
une messe complète, parfaite! par
l’attention à ce mystère, par notre union avec Jésus qui s’offre à son Père,
une messe complète, pas écourtée par les deux bouts! Que l’on fasse son travail quel qu’il soit
consciencieusement puisque nous devons travailler pour Dieu. Qu’on ne gâche jamais son travail: un
chrétien doit toujours travailler en présence de Dieu et pour Dieu: donc le
faire parfaitement de toute façon. Cet
esprit de foi est très rare chez nos chrétiens.
Si on engage un homme il faut le surveiller pour qu’il fasse son
devoir. Cela ne devrait pas être
nécessaire pour un chrétien. Dieu est
toujours là qui le surveille et il n’accepte pas des présents gâchés.
Symbolique. Il est évident que le St-Esprit les a
inspirés dans leur offrande. Chaque
chose devait représenter une note caractéristique de Jésus. D’après les Pères de l’Eglise l’or représente
sa royauté, l’encens sa divinité et la myrrhe son humanité. On emploie de la myrrhe pour embaumer les
corps. On peut aussi trouver d’autres
applications comme par exemple, l’or représente nos bonnes œuvres, l’encens, la
prière, et la myrrhe, la mortification.
Liturgique. Les Mages nous
donnent de bonnes leçons de liturgie que nous devrions imiter. «Ils entrent», ils ne restent pas sur le
perron ou dans le portique de l’église.
«Ils se prosternent» pour adorer Jésus.
Les chrétiens devraient rester plus longtemps à genoux devant Dieu. «Ils lui offrent des présents.» C’est comme
l’offrande de notre messe. Que les
fidèles soient généreux aux quêtes qui servent pour toutes sortes de bonnes œuvres!
Aucun commentaire:
Publier un commentaire