TREIZIÈME
INSTRUCTION
LA
VIE CACHÉE.
«Cependant
l’Enfant croissait et se fortifiait, étant rempli de sagesse et la grâce de
Dieu était en Lui.» L. 2-40
«Il
s’en alla ensuite avec eux et vint à Nazareth et il leur était soumis.» L. 2-51
«N’est-ce
pas le fils du charpentier?» Mt. 13-55
Plan
Son importance. Vie de soumission. (Obscur.
Vie de travail: (Consciencieux.
(Calme. Vie de prière (Il
s’améliore toujours. Vie de progrès: (Il
se sanctifie de plus en plus. (Il
rayonne le divin davantage.
SON
IMPORTANCE.
Voici une instruction
importante pour les excités et les affairés de tous les rangs de la société,
qui se trémoussent dans cinquante affaires de toutes sortes, vont toujours à
l’épouvante, chacun essayant de dépasser les autres en vitesse, ou en richesse,
ou en plaisir. Quel énervement chez les
jeunes! Comme ils ont de la peine à
s’appliquer à l’étude, à leur travail ou aux choses de la religion. La passion de la vanité emporte les foules
comme des pailles au vent qui tourbillonnent dans le même cercle sans avancer
nulle part. C’est évident que ces gens
cherchent leur bonheur dans les échantillons.
Comme ils n’ont pas été créés pour nous rendre heureux, ceux qui les
recherchent sont justement comme des chiens qui courent la ville étant toujours
affamés précisément parce qu’ils n’ont que des déchets pour se nourrir. Puisque tant de gens sont toujours à la
course des jouissances, c’est donc qu’ils ne sont contentés dans aucune. Si nous voulons bien comprendre les leçons de
Jésus, rappelons-nous que nous naissons tous avec deux amours: celui des
créatures et de nous-mêmes. Or il faut
absolument vider le coeur de ces deux amours du créé pour que l’Incréé vienne
prendre leur place dans notre coeur.
Tout ce que Jésus fait ou dit est pour détruire ces deux amours en
nous. Dans sa vie cachée il nous montre
l’absolu mépris qu’il fait de ces deux amours: il les condamne donc tous les
deux par sa conduite. Jésus qui veut
nous donner l’amour de Dieu pour remplacer les deux autres, va nous montrer en
acte comment mépriser ces deux amours.
Il va donc mener une vie toute contraire de tous qui ont ces deux
amours. S’ils ne comprennent pas son
plan, ils ne comprendront pas plus sa vie et il restera étranger pour eux, ils
le fuiront toute leur vie. En tout cas
Jésus va mener une vie aussi loin que possible de l’amour des créatures et de
l’amour de soi. Il touche à peine aux
créatures et à son humanité, mais il se jette de tout le poids de son âme vers
les choses invisibles de son Père. C’est
en Dieu qu’est tout son coeur et tout son amour et pour ce monde il n’a que
souverain mépris puisqu’il en prend le moins possible. Cette vie mérite donc d’être étudiée dans le
détail d’autant plus que nous devons essayer de toutes nos forces d’agir comme
lui contre nos deux amours et pour celui de Dieu. Quelle méditation pénible pour des gens tout
aux choses du monde et pleins d’eux-mêmes!
Se voir en face de son modèle et de son Dieu qui méprise tout ce qu’on
affectionne et qui affectionne tout ce qu’on méprise; c’est un coup terrible
pour l’amour humain et l’on est prêt de s’en détourner avec horreur. Aux yeux des païens c’est la vie la plus
insignifiante au monde, au milieu de la pauvreté extrême, exerçant un métier
juste pour gagner assez pour ne pas mourir de faim; il mène une vie retirée du
monde, ne fréquentant pas les lieux d’amusements ni les places publiques ni les
soirées bruyantes; enfin une vie à l’antipode de celles des gens du monde.
Tout
de même c’est votre Dieu à tous! Il vient
nous enseigner le chemin du ciel, il doit le connaître! Moins on le comprend et plus il me semble on
devrait l’étudier. Car c’est donc que
nous sommes très loin de son bonheur si nous sommes très loin de sa vie. Inutile de le persuader de prendre notre vie,
c’est à nous à prendre la sienne avec ses idées et ses amours. Accorder votre vie avec celle de Jésus, c’est
l’unique moyen d’arriver au ciel pour ceux qui le connaissent. Voyons le condamner nos deux amours naturels
par le mépris qu’il en fait. Qu’il
méprise les échantillons, cela est évident par son extrême pauvreté volontaire,
il ne veut rien prendre pour montrer qu’il n’a aucune affection pour ces
échantillons. Il abhorre les plaisirs de
la terre, mettant tout son bonheur uniquement en Dieu comme il veut que nous
fassions. Ce point est trop clair pour
qu’on insiste plus. Voyons aussi comme
il méprise la personnalité morale humaine: il agit en tout contrairement à l’amour-propre
par sa soumission absolue à son Père dans son travail pénible et insignifiant
et donc des plus humbles; tout est contraire à l’orgueil et à la fierté
humaine. C’est donc qu’il les
condamne. J’insiste sur ce renoncement à
soi-même parce que les prêtres ne le donnent guère aux fidèles de nos
jours. Le démon a dirigé leur attention
vers le péché et ils usent tout leur zèle là; il ne leur reste plus rien pour
attaquer la personnalité morale du moi avec ses intérêts païens.
vie
de soumission Après que Jésus eut dit qu’il devait être tout aux choses de son
Père, l’Evangéliste ajoute: il descendit avec eux à Nazareth et il leur était
soumis comme si toutes les choses de Dieu se résumaient dans la soumission à
Dieu. Dieu y tient énormément pour deux
bonnes raisons: la première est parce qu’il est le Maître souverain de toutes
les créatures et deuxièmement parce que le péché de nos premiers parents a été
une désobéissance. Alors Jésus en tant
que créature doit obéir et pour réparer le péché d’Adam il doit obéir
parfaitement pour redonner à son Père la gloire qu’Adam lui a refusée. Pour ces raisons Jésus va obéir à son Père
aussi parfaitement qu’il est possible de le faire en ce monde.
Avant
de naître il fait dire par son prophète: «Voici que je viens pour faire votre
volonté, ô mon Dieu». Dans sa rencontre
avec la Samaritaine il dit à ses Apôtres surpris de le voir refuser de manger:
«J’ai une nourriture à manger que vous ne connaissez pas… ma nourriture est de
faire la volonté de mon Père qui m’a envoyé et d’accomplir son oeuvre.»
Ailleurs il dit qu’il ne fait jamais sa volonté, mais toujours celle de son
Père. Enfin il se fait obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix. Obéir
résume donc bien toute sa vie mortelle.
Or c’est la volonté de son Père qu’il obéisse à Marie et à Joseph
pendant trente ans environ. Ce n’est pas
en maugréant, ni par contrainte, mais avec le plus grand respect, avec joie
pour faire plaisir à son Père, et donc par amour.
Jésus
dans cette vie d’obéissance réfute en acte toutes les objections que les
chrétiens ont contre l’obéissance à leurs supérieurs. A ceux qui les trouvent ignorants, il leur
montre qu’il faut obéir quand même. Il
est dit que ses parents ne comprirent pas ce que Jésus leur dit et tout de
suite l’Evangéliste ajoute qu’il leur était soumis! Dieu ne dit pas d’obéir aux supérieurs pour
leur science, mais uniquement parce qu’ils tiennent la place de Dieu. Si on trouve que les supérieurs manquent de
vertu, à Nazareth, c’est le plus parfait qui obéit aux deux autres infiniment
inférieurs à lui en sainteté. Là
l’obéissance est en raison inverse de la sainteté. C’est Joseph le moins parfait des trois qui
commande aux deux autres. Si on trouve
qu’ils demandent des choses insignifiantes, elles ne peuvent pas l’être plus
que ce que Joseph demandait à Jésus dans leur petit atelier. St-Ignace avait bien médité sur l’obéissance
de Jésus à Marie et à Joseph quand il dit que ce n’est pas parce que le
supérieur est bon et sage qu’il faut lui obéir, mais uniquement parce qu’il
tient la place de Dieu.
Quel
dommage que tous les supérieurs et tous les directeurs spirituels et tous ceux
qui sont chargés de la formation de la jeunesse n’aient pas compris le seul
motif de l’obéissance: Dieu! Ils
cesseraient de nous rabâcher si souvent que nous devons obéir à nos supérieurs
qui sont si bons et si sages. Ce n’est
pas vrai qu’on doit obéir pour leurs vertus de toutes sortes, mais uniquement
parce que Dieu le veut! Toutes les
impatiences, les murmures et les colères des inférieurs dans l’obéissance
viennent justement de ce que on les a formés à obéir pour les qualités des
supérieurs; alors dès qu’ils constatent des défauts chez les supérieurs ils ne
veulent plus leur obéir ou ils le font en maugréant. Si on leur avait mis les points sur les i en
les formant, ils n’auraient pas ces prétextes pour maugréer contre
l’obéissance. Les supérieurs majeurs ont
aussi leur responsabilité, ils introduisent leur nouveau supérieur en insistant
qu’ils ont choisi un homme de bon sens et un homme très instruit, un vrai savant,
un as de première valeur! C’est du pur
paganisme! Pour casser les inférieurs,
Dieu va être obligé de faire faire à son savant des bêtises comme des
injustices et des cruautés… et alors comment les inférieurs vont-ils prendre
ces choses quand on leur a dit que ce serait tout le contraire? Ils sont scandalisés et aigris et concluent
que c’est ce supérieur qui n’est pas à sa place et qu’on les a trompés en le
vantant ainsi. Quand on installe un
supérieur quelconque, on devrait simplement dire: Voici l’homme que Dieu a
choisi pour se faire représenter au milieu de vous; vous obéissez à Dieu en lui
obéissant. Cela suffit. Pas un mot pour vanter ses qualités
naturelles, qui n’entrent pas du tout en ligne de compte dans
l’obéissance. Tous ceux donc qui se
plaignent dans l’obéissance ou qui ne veulent pas obéir montrent qu’ils
s’arrêtent à quelque chose d’humain dans les supérieurs. Quand on ne voit que Dieu, comme tout
chrétien doit faire, on obéit joyeusement.
C’est surtout dans cette vertu qu’on se renonce soi-même, qu’on met de
côté son jugement et sa volonté.
L’obéissance est orientée justement pour contrarier la personnalité
morale, composée du jugement et de la volonté… et que tout homme estime tant
par nature. Qu’on ne dise donc pas que
les supérieurs sont choisis pour sauvegarder ces deux éléments essentiels du
moi. C’est tout le contraire; dans la
pensée de Dieu, c’est dans l’obéissance qu’il tue notre païen moral, il faut
donc le dire aux inférieurs, qu’ils auront toujours à souffrir dans
l’obéissance, qui est orientée par Dieu pour massacrer le païen. Qu’on cesse de dire que les supérieurs sont
là pour sauvegarder le païen; ce n’est pas vrai! Ils sont choisis pour le contrarier! Il ne faut pas conclure que les supérieurs le
font exprès, ce n’est pas ce qu’on dit, mais ils sont les instruments aveugles
dans les mains de Dieu; ils ne savent donc pas ce qu’ils font! Il suffit que les inférieurs le sachent… en
partie au moins. C’est dommage que les
supérieurs ne connaissent pas cette doctrine du point de vue de Dieu. Parce qu’ils n’ont pas conscience de leurs
bêtises ou de leur injustice, ils donnent le côté païen de l’obéissance: que
les supérieurs seront bons et sages.
Cela n’est pas vrai selon le point de vue de Dieu, qui veut le massacre
du païen par le moyen aveugle des supérieurs.
Tout supérieur qui a une once de sagesse divine devrait savoir que les
inférieurs doivent se renoncer et ils ne feront pas cela quand ils trouvent
leur supérieur bon et sage, mais quand ils le trouvent méchant et bête… et
comme les inférieurs ont le païen dur, il faut que ces exercices soient
fréquents!
VIE
DE TRAVAIL.
Sa
soumission que nous venons de méditer contre toute son activité, mais pour
mieux nous en pénétrer le cœur, il est bon de descendre dans le détail de sa
vie. Dieu a condamné l’homme à gagner
son pain à la sueur de son front, il faut que Jésus obéisse à cette parole
parfaitement. Aussi il se soumet à un
travail ingrat et juste pour gagner son pain de chaque jour. Le psaume 67, 16 dit de lui: «Je suis pauvre
et dans la misère depuis ma jeunesse.» L’Ecriture est très sobre sur ces trente
ans de la vie cachée précisément pour mieux attirer notre attention sur ce
qu’elle en donne. Il était le fils du
charpentier Joseph, disait le monde.
C’est donc le métier qu’il a exercé avant sa vie publique. Examinons un peu ce travail avec quelques
caractères. Ce travail est des plus…
Obscur de plusieurs façons. Il est menuisier
dans un pays où il y a très peu d’objets de bois. Les maisons sont faites de pierre ou de
briques cuites au soleil, sans plancher, sans lits, sans table, sans chaises et
sans meubles; tout se fait à terre. Il y
a des jougs, des manches de haches et d’instruments de ce genre. Il y a des charrettes… Quel travail
insignifiant! Il recevait quelques
pauvres sous par jour. Puis ces objets
ne demandaient aucune intelligence, aucune habileté; on ne peut rien imaginer
de plus obscur. Il n’y avait absolument
rien là pour captiver le coeur et donc aucun motif naturel. Jésus montre comme il méprise toutes les
tendances de la nature et tout amour de soi.
Il ne peut y avoir aucune gloire pour celui qui exerce un si pauvre
métier, ni aucune consolation humaine; le champ était libre pour les motifs
surnaturels. Il n’y avait donc là rien
pour captiver l’intelligence ni le cœur de sorte que ces deux facultés
pouvaient s’occuper constamment des choses de Dieu. Un fait qui prouve bien qu’il est resté dans
l’obscurité pendant sa vie cachée se trouve dans la surprise des Juifs de le
voir faire des miracles; ils disaient: N’est-ce pas là le fils du
charpentier? voulant dire: qu’est-ce qui
peut sortir de bon de là? En choisissant
tout ce qui est le plus obscur au monde comme métier à cause des circonstances
dans lesquelles il était exercé alors, Jésus nous montre bien que l’emploi ou
la matière de notre travail ne comptent pas devant Dieu au point de vue de la
sainteté; c’est l’intention ou les motifs que Dieu regarde parce que ce sont
les motifs qui manifestent l’amour et c’est ce que Dieu regarde en ce que nous
faisons. Le monde juge selon ce qui est
visible, mais Dieu selon ce qui est invisible et qui sort du cœur. Nous ne devrions donc jamais mépriser des
gens parce qu’ils font un travail pauvre ou humiliant. Si leurs motifs sont surnaturels, ils sont
très grands devant Dieu.
Consciencieux. En tant qu’homme
il travaille pour Dieu uniquement et par conséquent il travaille
consciencieusement, faisant de son mieux selon les circonstances et les coutumes
du pays, s’adaptant aux exigences des personnes pour lesquelles il travaille,
essayant de plaire à ses clients souvent grincheux et malcommodes.
On
peut connaître ses sentiments par la doctrine que son grand disciple donne au
monde. St-Paul écrit aux Colossiens, 3:
«Serviteurs obéissez à vos maîtres selon la chair non pas à l’oeil comme pour
plaire aux hommes, mais avec simplicité de cœur, dans la charité du Seigneur.»
Crainte filiale évidemment et pleine d’amour pour Dieu. On peut être sûr que Jésus pratiquait cette
doctrine surnaturelle à la perfection.
Tout chrétien devrait travailler ainsi en esprit de foi pour l’amour de
Dieu. Si tous étaient consciencieux, la
question du chômage serait vite réglée.
Beaucoup de riches n’exploitent pas leurs terres ou ne font pas de
nouvelles constructions à cause de la difficulté de trouver des ouvriers
honnêtes. Les ouvriers consciencieux ont
toujours de l’ouvrage; c’est à qui les engagerait parce qu’on est sûr qu’ils
vont donner un bon rendement et que leur travail ne coûtera pas trop cher. En général, si on engage un homme, il faut en
avoir un autre pour le surveiller et moins ils travaillent et plus ils
demandent cher. J’ai vu de mes yeux 1500
ouvriers, recevant 40 sous de l’heure pour travailler à la rue Papineau, à côté
du noviciat du Sault-au-Récollet et passant des deux ou trois heures assis. C’est un vol en règle! Or la plupart étaient des catholiques. C’est une honte d’être aussi malhonnêtes
quand même ils travaillent pour la ville ou pour le gouvernement. Si le journalier a droit à son salaire, le
patron a droit à son travail et l’ouvrier doit le lui donner.
Si
nos campagnards avaient plus d’esprit de foi, ils aimeraient à rester sur leurs
terres où ils peuvent vivre une bonne vie chrétienne, ayant assez pour vivre et
bien servir le bon Dieu. Mais quand
l’amour des plaisirs les prend, ils viennent en ville pour faire plus d’argent,
pas pour mieux servir Dieu, mais pour jouir plus de ses échantillons. Ils finissent par encombrer les villes et
alors c’est le problème du chômage qui se présente pour un grand nombre. Des gens qui veulent travailler en esprit de
foi trouvent de quoi vivre convenablement sur une terre ordinaire, mais s’ils
veulent mener une grande vie pour jouir le plus possible, alors, c’est
impossible. Combien de cultivateurs ont
fait banqueroute sur leur terre, parce qu’ils venaient souvent en ville en
pleines autos pour aller au théâtre et aux sports et s’habillaient comme des
millionnaires. Ces gens n’ont jamais
médité sur le travail de Jésus pendant trente ans.
Mais
tous ces gens marchent selon la philosophie de la religion que les prêtres leur
donnent. Ils n’ont dans la tête que le
souci d’éviter le péché; or ces extravagances ne sont pas des péchés «en soi»,
alors les gens les font sans scrupules.
Tandis que si on donnait la vraie théologie des créatures-fumier de St
Paul, les fidèles seraient satisfaits de moins et ils serviraient Dieu beaucoup
mieux.
TRAVAIL
CALME.
Ce
paragraphe n’est pas pour les paresseux qui prennent déjà les choses trop
aisément. Mais il s’agit de cette
sérénité d’âme que Jésus gardait dans l’intérieur de son âme malgré les
contrariétés ordinaires de toutes sortes quand on travaille pour les
autres. Son dur travail ne le
décourageait pas ni ne l’aigrissait comme il arrive souvent pour ceux qui ne
voient pas Dieu dans leur travail. Jésus
ne s’énerve de rien parce qu’il fait tout pour Dieu et les contrariétés sont
dans l’ordre naturel. Ceux qui
s’excitent marchent ordinairement par des motifs humains; là tout change comme
le vent; ce qui bouleverse les humeurs vient de la sensibilité et donc de
l’animal. Quand le cœur est dans ces
choses de la terre il ressent tous les contrecoups de ce qui contrarie la
sensibilité. Mais celui qui vit dans les
régions de la foi n’est pas affecté par les vicissitudes des choses créées, il
domine toutes les causes d’énervement, d’impatience et de colère. La foi laisse les nerfs bien tranquilles!
C’est
sûrement un truc du démon de nous jeter dans tant d’affaires que nous n’ayons
pas le temps de cultiver l’union avec Dieu dans notre travail. Nous sommes si pris par tant de ces choses à
la fois que l’esprit est tout absorbé par elles et il ne trouve plus de temps
pour s’occuper de Dieu. Les exercices
spirituels sont éliminés de la vie graduellement qui se paganise de plus en
plus avec des résultats désastreux pour l’âme.
Même quand ils vont à l’église on les remarque à leur air agité, ils
surveillent les fidèles, mais ne prient pas ou mal et ne savent pas s’unir à
Dieu dans un véritable recueillement.
Beaucoup de prêtres et de religieux sont exposés à se surcharger de
travaux et de courses qui ne sont pas toujours pour la plus grande gloire de
Dieu ni entreprises pour des motifs surnaturels. Ils suffisent pour faire éliminer le
surnaturel de la vie; ce sont les épines qui étouffent la parole de Dieu dans
leur coeur. Ils cultivent leur amour
naturel pour les créatures au lieu de s’en défaire. L’amour de Dieu reste en dehors du coeur dans
la même mesure. Ce sont nos deux amours
naturels qui nous énervent; nous avons peur de perdre quelque chose de créé ou
de nos intérêts, protégés par notre amour-propre. Toutes les croix viennent de ces deux
côtés. Quand on souffre c’est Dieu qui
veut nous enlever ces deux amours afin de mettre le sien à la place. Dès que quelque chose nous aigrit, pensons
que Dieu attaque en nous nos deux amours, pires ennemis de l’amour de
Dieu. Si nous voulons aimer Dieu nous
cesserons de regarder les contrariétés ou la souffrance comme un mal, mais
comme un grand bien même en sentant la douleur dans le corps ou dans l’âme. Le calme vient de cette connaissance et de
l’amour de Dieu. Demandons à Jésus de
nous donner la grâce de pratiquer cet esprit de foi, afin de rester calmes dans
les travaux et dans les traverses de la vie.
Qu’on se surveille dans les corvées à l’approche des fêtes ou à
l’occasion de la visite d’un grand personnage ou dans des travaux de
construction, quand tout va mal. La
fatigue aidant, on est porté à s’énerver.
Au fond on a peur d’avoir un fiasco et des reproches; c’est de l’amour
propre; c’est lui justement que Dieu vient détruire en envoyant ces échecs ou
ces humiliations.
VIE
DE PRIÈRE.
En
St. Luc, 18-1, Jésus dit qu’il faut
toujours prier et ne jamais cesser de prier.
Il est certain qu’il l’a pratiqué avant de le prêcher. Pour prier ainsi il faut avoir le cœur sur
une idée et y tenir ferme. Comme il dit
qu’il est tout aux choses de son
Père,
on peut conclure que tout son être était tourné de ce côté, qu’il les voulait
de toutes les forces de son être et que cette détermination actionnait tous les
désirs de son cœur. C’est la fin
dernière bien comprise et parfaitement voulue qui peut diriger toute l’activité
d’une personne vers un but bien déterminé.
Jésus voyait la vanité des biens de ce monde et l’absolue perfection et
nécessité des biens célestes; alors il les demandait constamment; c’était le
cri de sa nature, le cri de son amour et le cri de tout son être dans tous les
instants de sa vie. Nous pouvons nous
faire une idée de cette tendance intime de l’âme vers les choses divines par
celles des mondains pour les choses terrestres; ils y pensent jour et nuit, ils
les recherchent constamment, ils en parlent à tout venant; tous leurs sens,
toutes leurs passions, toute leur attention sont dirigées vers les plaisirs des
échantillons. Combien plus peut-on faire
tout cela pour les choses de Dieu quand on les comprend. Si Dieu nous défend de nous affectionner aux
créatures, et cependant les hommes les veulent comme des fous, combien
pouvons-nous nous affectionner aux choses divines lorsque Dieu nous commande de
ne vivre que pour elles. «N’aimez pas le
monde ni ce qui est dans le monde; si quelqu’un aime le monde la charité du
Père n’est pas en lui.» Pour nous affectionner aux choses créées nous avons
Dieu contre nous; pour nous affectionner aux choses incréées nous avons Dieu
pour nous; c’est donc plus facile de nous donner tout à Dieu qu’au monde, du
moment que nous comptons sur la grâce de Dieu.
Le bonheur est d’autant plus grand que les choses divines sont au-dessus des choses humaines. Quand on les
comprend on peut donc se porter vers elles avec incomparablement plus de
contentement que vers les autres. On
sait que c’est l’animal en nous qui recherche des satisfactions sensibles dans
les choses matérielles; c’est pourquoi lorsque le corps est fatigué par un dur
labeur, il n’a pas la force de rechercher ces plaisirs de sorte qu’il laisse
l’âme plus libre de s’occuper des choses divines. Ainsi il est dit que lorsque les Israélites
étaient opprimés par les Pharaons, ils avaient le nom de Dieu sur les lèvres la
plupart du temps; mais dans le désert quand Dieu leur donnait tout sans travail
de leur part, ils murmuraient constamment contre Dieu. Ces travaux pénibles sont donc bons pour
développer l’esprit de prière.
N’oublions pas que pour désirer les choses divines, il faut semer celles
de la terre; ce n’est que lorsque le cultivateur a fait ses semailles qu’il vit
pour sa récolte. Celui donc qui garde et
qui jouit de son «grain» ne pense pas à sa récolte. Voilà pourquoi tant de chrétiens n’ont pas
l’esprit de prière; ils sont satisfaits des échantillons, comment peuvent-ils
vouloir les choses divines qui en sont la récolte? La seule bonne façon donc de développer
l’esprit de prière c’est de faire des sacrifices. Comme Jésus avait sacrifié absolument toutes
les choses de ce monde, on voit combien son esprit devait être tout aux choses
de Dieu. Voilà donc notre modèle de
prière. Mais que pouvait bien demander Jésus
à l’année? Il venait pour racheter le
monde et satisfaire son Père; voilà le thème ordinaire de ses prières. C’est ce que l’on trouve dans l’Ancien
Testament. Ce que le St-Esprit a inspiré
aux prophètes et aux saints de l’Ancien Testament sont les cris d’espérance et
d’amour pour le Messie, afin d’avoir le salut éternel au ciel. Quand le Verbe a pris sur lui cette humanité
déchue il a épousé aussi ses désirs de salut et de gloire de Dieu. Les prières des prophètes et des saints ne
sont que l’écho des prières de sa propre humanité.
Les
psaumes sont un cri général et profond du cœur humain pour appeler la
miséricorde divine sur les hommes, c’est un aveu de la misère humaine sans
Dieu, ce sont des arguments pour attirer la pitié de Dieu sur l’humanité, avec
des promesses de glorifier Dieu une fois qu’elle sera pardonnée et sanctifiée. Le miserere mei deus secundum misericordiam
tuam, Ayez pitié de moi, ô Dieu, selon votre miséricorde, est le résumé de
cette prière de l’Ancien Testament… Voilà donc aussi pour nous le thème
ordinaire de ce que nous devrions demander par nos prières. Cette idée est la clef pour s’affectionner à
l’esprit de L’A. T. et montre en même temps l’utilité extrême non seulement
pour les prêtres dans leur bréviaire, mais pour les fidèles dans la lecture des
psaumes de s’en inspirer pour mieux prier comme les prophètes. Tant que nous ne serons pas au ciel, nous
sommes dans le même cas que les Juifs de l’A.T., nous avons besoin d’être
rachetés personnellement, c’est-à-dire, chacun a besoin que Dieu lui applique
les mérites de Jésus. Nous l’obtiendrons
par les mêmes sortes de prières que les Justes de l’A.T. faisaient pour la
venue du Messie. Ce sont les mêmes
conditions pour sa venue mystique par sa grâce que pour sa venue réelle dans le
monde. Les laïques devraient donc être
initiés aux psaumes et aux prophètes par les prêtres. Quelle belle chance d’avoir des leçons
d’Ecriture sainte soit le dimanche après-midi ou quelque soir dans la
semaine! Voilà un champ d’apostolat
ouvert à tout prêtre. Ce serait mieux
que de suivre des parties à la radio ou en personne! Que les fidèles apprennent par cœur les
psaumes les mieux adaptés à leur état d’âme ou à leurs besoins individuels.
Mais
il ne faut pas toujours rester dans le désir d’être pardonné, il faut aussi et
plus souvent encore supplier Dieu de nous faire participer à son activité
trinitaire en passant par la vie de Jésus.
Qu’on lui demande de vivre uniquement de foi, d’espérance et de charité
avec toutes les conditions voulues pour cela selon les exigences de ce monde
divin et avec tous les sacrifices du païen que cette vie divine exige en chacun
de nous. Rappelons-nous que nous ne
pouvons pas avancer dans le divin sans perdre l’humain; donc chaque pas vers
Dieu exige le sacrifice de quelque plaisir humain; Voilà ce qu’il faut demander
à Dieu constamment. Nous voulons sortir
du péché pour pouvoir entrer en partage avec l’activité trinitaire en Jésus.
Tous
ceux qui vivent près des églises ou chapelles devraient prendre l’habitude
d’aller faire une heure d’adoration devant le T.S. Sacrement pour apprendre à mieux se détacher
des échantillons, pour montrer aussi qu’ils préfèrent Jésus à tout au
monde. Nous passerons l’éternité avec
lui, il faut bien s’exercer dans la foi avant, car nous l’aurons dans la gloire
qu’en proportion qu’il a fait notre bonheur dans la foi. S’il nous ennuie dans la foi, si nous le
fuyons là, nous serons immédiatement loin de lui dans l’autre monde. Même si nous sommes au ciel, il sera voilé
pour nous comme il l’a été dans la foi.
Il se compare au soleil, or même quand le soleil est au-dessus de
l’horizon. Il en sera ainsi dans l’autre
monde, même au ciel. C’est la foi à
l’heure de la mort avec la charité divine qui sera notre œil pour voir Dieu. Or cet œil est plus ou moins clair selon
notre degré de foi et de charité. Hâtons-nous
donc de le développer le plus possible par la pratique de l’amour de Jésus à
travers la foi en l’Eucharistie.
VIE
DE PROGRÈS.
«Et
Jésus croissait en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les
hommes.» Son humanité quoique unie à l’infinie perfection de Dieu n’était pas
infinie «en soi». En tant qu’homme Jésus
pouvait et devait progresser en sainteté, car son humanité pouvait mériter;
alors à mesure qu’il peinait dans cette vie dure pour lui, il acquérait de
nouveaux mérites comme il en a acquis durant sa passion. Comme il faisait absolument avec la dernière
perfection ses actes, ses mérites augmentaient constamment. C’était sa croissance en grâce. Mais à mesure qu’il augmentait en divin dans
son humanité, il augmentait aussi en goût de divin; il jouissait de plus en
plus de la divinité à mesure qu’il grandissait; c’était sa croissance en
sagesse.
Il
s’améliorait toujours selon sa parabole qu’il donnera plus tard au sujet des
talents. Il est donc certain qu’il a
développé tous les dons que la divinité lui a donnés, chacun selon sa
nature. Il les faisait valoir selon les
exigences de sa fin dernière au ciel, mais non dans la direction des créatures,
puisqu’il veut que nous nous en éloignions le plus possible. C’est pour cela que les gens du monde et ceux
qui en ont son esprit n’ont pas été frappés par ce progrès de Jésus qui s’est
fait en sens inverse du leur. Il n’a pas
progressé dans l’acquisition des richesses ni des honneurs ni les satisfactions
selon les idées du monde, l’Evangile dit: Il croissait en sagesse et en grâce,
deux choses invisibles aux sens. Il se
préparait de mieux en mieux pour l’œuvre que Dieu lui avait donnée de faire.
Tout
chrétien devrait avoir à cœur de s’améliorer de plus en plus dans tous les
talents que Dieu lui a donnés, mais selon sa fin dernière et donc pour le salut
de son âme et pour la gloire de Dieu.
C’est donc par l’orientation de son travail ou de ses devoirs qu’un
chrétien doit progresser toujours. Il
doit faire toujours mieux en proportion qu’il connaît mieux Dieu et les
exigences de sa fin dernière. Donnons
des exemples parce que cette doctrine est très pratique. Commençons par les jeunes. Les élèves des écoles, des couvents, des
collèges et des Universités devraient étudier consciencieusement et de mieux en
mieux à mesure qu’ils se développent et qu’ils avancent en âge. Chacun devrait dire: Je ne sais pas ce que
Dieu me destine, mais je vais me préparer le mieux possible pour tout ce qui
peut venir de Dieu et mieux remplir le devoir qu’il m’imposera un jour. Tous devraient étudier uniquement pour Dieu,
alors faire le mieux possible. Quand un
élève donne un devoir mal fait, le professeur devrait lui dire que ce devoir
pourrait faire pour un homme, mais que c’est une insulte que d’offrir un devoir
aussi mal fait à Dieu. De même pour les
leçons qu’ils doivent apprendre: C’est pour Dieu qu’ils doivent apprendre leurs
leçons et donc s’y mettre sérieusement.
Mais que voit-on? Du paganisme du
côté des maîtres qui n’enseignent pas aux élèves à travailler pour Dieu et des
élèves qui font le moins possible sans aucun égard pour les exigences de leur
foi. Ils ne travaillent pas du tout pour
Dieu ou très rarement. On le voit à leur
paresse habituelle, à leurs excuses de toutes sortes pour ne pas étudier, à
leurs murmures continuels contre les tâches assignées. Ils sont passifs et subissent l’enseignement
des maîtres. On ne voit presque pas
d’entrain, ni de joie dans le travail.
Leur coeur est ailleurs dans les plaisirs des sens. De même les journaliers, les cultivateurs,
les hommes d’affaires etc. Comme ils
sont rares ceux qui se développent dans leur ligne pour plaire à Dieu et pour
leur salut éternel! Combien marchent à
l’aveugle comme des moutons pour faire comme les autres. Comme ils pourraient améliorer le rendement
de leurs terres en s’instruisant plus sur les moyens de mieux cultiver. Ils devraient prendre leurs loisirs pour
étudier les choses de la religion, augmenter la pratique des bonnes oeuvres de
miséricorde corporelle et spirituelle, fréquenter les sacrements plus souvent,
prier plus, etc. Cette nécessité de
s’améliorer est urgente aussi pour les prêtres et les religieux. Combien n’étudient plus les choses de Dieu
une fois sortis du Séminaire ou du Scolasticat!
Aussi ils ennuient les fidèles avec des histoires plus ou moins profanes
et une doctrine qui sent le vide de leur tête et de leur cœur. Combien voient l’embêtement qu’il cause aux
fidèles dans leurs sermons et ils ne s’ingénient pas à les rendre plus solides
et plus intéressants. Il se sanctifie de
plus en plus.
«Il
croissait en grâce.» C’est se sanctifier que de recevoir continuellement du divin;
voilà ce que l’humanité de Jésus faisait; elle s’unissait tellement à la
divinité qu’elle en recevait de plus en plus.
Cela veut dire aussi qu’à mesure qu’il grandissait en âge, il
manifestait plus de vertu solide et virile.
Est-ce le cas des prêtres et des religieux? Sûrement non en général et la preuve est dans
ce fait que dans toutes les communautés et les séminaires en grande partie on
défend le contact entre les profès et les novices, afin de protéger les novices
contre l’influence délétère des profès!
Un vieux religieux pourrait refroidir la ferveur d’un frais-arrivé en
communauté! Quel triste état de
choses! Comme c’est une preuve que la
formation religieuse est tronquée et fausse!
On voit des jeunes prêtres faire leur méditation pendant quelque temps,
puis ensuite ils ne prient plus comme la plupart des anciens. C’est justement le contraire de ce que
faisait Jésus.
Combien
de religieux observent moins bien la règle en vieillissant? Ils s’en vont dans la direction opposée à
Jésus. Pour les fidèles ils devraient
croître en grâce en vivant plus de foi à mesure qu’ils avancent en âge, juger
les choses selon l’enseignement surnaturel de l’Evangile, être plus patients
dans les croix, s’affectionner davantage à la folie de la croix et au mépris
des plaisirs du monde, fréquenter moins les théâtres, les vues animées, les
sports, etc. et augmenter leurs
exercices spirituels de toutes sortes.
Qu’ils cessent de se disputer, de s’impatienter et de se mettre en
colère! Qu’ils bénissent Dieu de plus en
plus dans les épreuves et qu’ils pensent de plus en plus à leur récolte
céleste! Les pauvres devraient
rechercher d’autant plus les biens du ciel qu’ils n’ont pas ceux de la terre;
ils entreraient ainsi dans l’intention divine en les faisant pauvre. Mais comme ils sont rares ceux qui pratiquent
mieux la religion! Cela ne coûte rien
d’aller à la messe, d’y faire la sainte communion, de faire des chemins de
croix et de dire le chapelet en famille, etc.
Dieu dit qu’il nous donnera la même mesure que nous lui donnons. Si on est chiche pour lui, il le sera pour
nous. Cela ne coûte rien de fermer la
bouche au lieu de sacrer, de se plaindre de la Providence. Si les pauvres étaient plus reconnaissants de
ce que Dieu fait pour eux, il leur donnerait plus de biens. Il rayonne le divin davantage. «Il croissait en sagesse.» Cette vertu donne
le goût des choses divines. Où sont les
chrétiens qui montrent plus de goût pour les choses divines en
vieillissant? qui vont à la messe plus
souvent sur semaine, qui communient tous les jours ou aussi souvent que
possible, qui lisent la Bible, les livres spirituels? A quoi rêvent-ils dans leurs loisirs? C’est un bon moyen de savoir où se trouve
notre amour. Sont-ils nombreux ceux qui
ont hâte de mourir pour être plus vite avec Dieu?
Quand
on cause avec d’autres qui parlent de leur abondance du cœur et donc des
échantillons, nous devrions les aiguiller sur les choses de Dieu. Ils reviennent aux échantillons, nous
revenons aux choses de Dieu, et il faut être aussi effronté pour parler de Dieu
qu’ils le sont pour parler des rivaux du bon Dieu. Comme ils sont habiles et tenaces pour tenir
des conversations toutes profanes et nous ne le serions pas pour tenir des
conversations spirituelles? Le zèle est
le rayonnement du feu qui brûle dans le coeur et le zèle se manifeste par la
langue, par la prédication et par les conversations. Elle montre ce qui fait l’amour du coeur: si
on est pour les créatures ou pour le Créateur.
Comme tous les chrétiens dans tous les rangs de la société ont besoin de
cette méditation sur la vie cachée de Jésus!…
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