VINGT
ET UNIÈME INSTRUCTION
LES
PARABOLES DE LA JUSTICE.
«Alors
le roi dit à ses serviteurs: Liez-lui les mains et les pieds et jetez-le dans
les ténèbres extérieures; c’est là qu’il y aura des pleurs et des grincements
de dents.» Mt. 22-13
Plan
Remarque. 1e parabole: Les invités au
festin: Mt. 22 L. 24 - Attaches aux créatures. 2e parabole: Les dix vierges:
Mt. 25, 1-13 - Insouciance. 3e parabole: Les talents: Mt. 25, 14-30 - Paresse. 4e parabole: Le mauvais riche: L. 16, 19-31 - Egoïsme.
REMARQUE Plus on s’éloigne de Dieu et moins on aime à
penser à sa justice. Elle fait frémir la
nature coupable et consciente de la mériter en partie. Aussi les gens à mentalité plus ou moins
païenne aiment à trouver des raisons pour éliminer l’idée de la justice
divine. On compare Dieu aux hommes:
est-ce qu’un père jetterait son fils dans le feu pour le punir? Jamais de la vie: Alors le bon Dieu est trop
bon pour faire cela avec nous. On oublie
ce que Jésus a fait pour nous avoir dans son ciel et ce que ce bonheur divin
signifie pour nous. En tout cas, ce
n’est pas une question de bon sens humain, c’est un dogme clairement enseigné
par Jésus: que Dieu peut punir éternellement en enfer. Le bonheur céleste dans la participation à la
vie intime de la Trinité est aussi incompréhensible que le châtiment de l’enfer
éternel. Si on accepte l’un il faut
accepter l’autre. D’ailleurs est-ce que
Dieu ne nous donne pas autant d’exemples de sa justice dans la Bible que de sa
bonté? N’a-t-il pas mis sur la terre
autant d’échantillons de sa justice que de sa bonté? N’y a-t-il pas plus de misères dans la vie de
l’homme que de jours? plus d’épines que
de roses? Plus de misères dans le monde
que de bien-être? Eh bien, est-ce que
cela ne suffit pas pour nous convaincre que si Dieu est infiniment bon, il est
aussi infiniment juste, que s’il récompense les bons, il doit punir les
méchants, si le bonheur des bons nous dépasse, pourquoi le châtiment des
méchants ne nous dépasserait pas aussi?
Jésus n’a-t-il pas donné autant de paraboles de sa justice que de sa
miséricorde?
Je
répète que séparer la miséricorde de la justice est aussi hérétique que de
séparer la justice de la miséricorde comme les jansénistes ont fait. De nos jours une foule de prêtres dans tous
les pays sont tombés dans l’excès opposé au jansénisme et avec autant de mal
pour les fidèles du monde entier. Il
faut ramener le clergé à ces deux perfections divines, sans en exagérer une au
dépens de l’autre. Voici une parole d’or
de St. Fr. Xavier, écrivant au P. Barzé aux Indes: Il lui dit: Prêchez la
justice divine à ceux qui pèchent encore et la miséricorde à ceux qui ont fini
de pécher. Voilà la vraie sagesse au
sujet de ces deux attributs de Dieu, dont il se sert constamment selon le
cas. Les prêtres devraient menacer les
pécheurs des châtiments de Dieu comme de l’enfer et de la possibilité que Dieu
laisse sa justice agir selon ses droits et que des pécheurs soient damnés. Que les fidèles comme les prêtres méditent
sur ces quelques paraboles de la justice divine afin de prendre ce que la foi
nous enseigne et non pas ce que la raison humaine aimerait! Quelle folie que de vouloir rabaisser Dieu au
niveau de la raison humaine! Ces prêtres
qui rejettent la justice, non pas en théorie, mais de fait, dans le concret en
ne voulant jamais en parler, sont responsables en partie de la dépravation des
moeurs, ils parlent tellement de la seule bonté de Dieu que les pécheurs ne
craignent plus Dieu. Les pénitences insignifiantes
qu’on donne de nos jours confirment les gens dans l’idée que c’est une affaire
de rien que de se faire pardonner ses péchés.
C’est rien pour le bon Dieu mais c’est extrêmement difficile pour
l’homme de changer son coeur pour être pardonné. C’est cette partie que les missionnaires ne
font pas assez ressortir. Ils parlent
toujours de ce que Dieu peut faire, pas assez de ce que l’homme doit faire pour
que Dieu lui pardonne ses péchés. Eh
bien, dans ces paraboles de la justice nous allons voir ce qui manque aux
pécheurs pour être pardonnés et donc ce qu’ils doivent faire pour être
sauvés. les invités au festin. «Le royaume des cieux est semblable à un roi
qui célébrait les noces de son fils. Il
envoya ses serviteurs convier aux noces les invités, mais ils ne voulurent pas
venir!» L’explication est claire: le roi, c’est Dieu, le Fils, c’est Jésus, les
noces, c’est l’union de Jésus avec les hommes par la grâce. La ville détruite est Jérusalem parce que les
Juifs, les premiers invités, ont refusé l’invitation de Dieu, puis les autres
sont les païens tous appelés au Royaume de Dieu. Tous ceux qui refusèrent sont punis, c’est là
que s’exerce la justice divine. Ceux qui
refusent l’invitation de Dieu à la sainteté seront punis sûrement. Les principales raisons que les hommes ont de
décliner l’offre de Dieu sont ou se résument aux suivantes:
Excuses
des invités. St Luc les détaille plus
que StMathieu. 1 – «J’ai acheté une
maison de campagne et il faut que j’aille la voir, je vous prie de m’excuser!»
Ce groupe représente des «sports» de toutes sortes. Ces gens ne sont pas capables d’être tout aux
choses de Dieu parce que leur coeur est déjà pris par les créatures. Les bons auteurs spirituels disent qu’on ne peut
pas avoir l’intelligence des choses de Dieu quand on cultive une attache quelconque. C’est ce que St-Paul enseigne quand il dit
que l’homme animal ne perçoit pas les choses de Dieu. D’après St-Jean de la Croix et d’autres,
l’homme animal est celui dont les sens sont remplis de satisfactions sensibles,
qui met son bonheur dans les plaisirs de la chair ou des choses même
permises. Comme la passion du jeu est
rendue loin chez nos chrétiens et chez les prêtres et les religieux! Comme ils aiment à assister aux parties! Comme ils en parlent avec intérêt! Comme ils lisent les journaux pour suivre
toutes les parties du pays, connaître tous les joueurs, les bons et les mauvais
points qu’ils font! Quelle honte que des
chrétiens faits pour les choses du ciel mettent tout leur coeur dans ces folies! Mais quelle abomination que des prêtres et
des religieux soient passionnés pour le sport!
Les journaux sont pleins de ce paganisme et des chrétiens consacrés à
Dieu se font prendre par cet appât du diable!
Mais le comble de la passion du sport est d’être assez bête pour suivre
ces parties à la radio! Comment un
animal pareil peut-il s’intéresser aux choses de Dieu? Jamais de la vie: Ces religieux et ces
prêtres accomplissent juste le strictement nécessaire sons peine de péché
mortel ou de perdre un honoraire; le reste est négligé…! Comment avec l’esprit et le coeur pleins de
leurs parties peuvent-ils avoir du goût pour les choses spirituelles? C’est impossible! Qu’on trouve un de ces prêtres ou de ces
religieux qui reviennent d’une partie et qui s’en vont faire une longue visite
à Jésus dans le Tabernacle? Est-ce qu’un
fidèle peut le faire? Comment
peuvent-ils aller voir des malades pour les consoler, ou des pauvres? ou étudier un auteur spirituel? ou préparer un sermon? On voit tous ces amateurs de sport faire à la
diable leurs exercices spirituels et leurs fonctions de prêtres ou de
religieux. Pas de préparation à la
messe, pas de méditation et pas d’action de grâces après la messe: du lit à
l’autel et de l’autel à la table… pour retourner au lit quand c’est
possible! Quelle pitié que ces excès
n’ouvrent pas les yeux de ces chrétiens!
C’est la conséquence logique de leur philosophie de la religion. Elle permet tout cela sans aucun scrupule,
puisqu’il n’y a pas de mal «en soi» en aucune de ces choses ou actions. On voit bien que ces religieux, ces prêtres
et ces laïques qui les suivent, n’ont aucune idée du point de vue théologique
ou de l’amour de Dieu où l’on voit qu’il faut gagner le ciel par le sacrifice
des choses permises comme des autres qui sont défendues. Ils ne connaissent que les créaturesdessert
et pas du tout les créatures-fumier de St-Paul et des saints. Celui qui va voir sa maison de campagne ne
pèche pas, ce n’est pas défendu d’aller visiter cette maison, mais il manque les
noces! Il agit exactement comme une foule
de prêtres et de religieux qui s’absorbent dans des choses permises au point de
n’avoir plus de temps de s’occuper des choses de Dieu convenablement. Manquer des séries de grâces par son
affection aux choses créées c’est finalement le royaume de Dieu, dans la même
proportion que l’on perd ces grâces offertes par Dieu dans toutes sortes
d’actions de religion. 2 – «J’ai acheté
cinq paires de boeufs et je vais les essaye, je vous prie de m’excuser.»
C’est
un commerçant en gros! C’est un homme
lancé dans les affaires. Ce sont des
hommes de professions absorbés par leurs intérêts temporels: l’industrie, la
bourse, les procès, les malades, etc.
Rien de cela n’est défendu! Ces
actes individuels sont permis. Pourtant
Jésus dit que ces hommes peuvent manquer les noces éternelles en refusant le
royaume de Dieu ou les noces divines! On
devrait réfléchir sur ce fait que ce n’est pas par un seul acte isolé qu’on
mérite le ciel, mais par des séries d’actions et par toute une vie
d’activité. C’est ainsi que Dieu
présente sa grâce dans toutes les actions individuelles de notre vie. Ce n’est pas péché toujours de refuser une
grâce dans tel acte, mais si à force de refuser ces grâces individuelles on
montre son indifférence pour elles et son amour pour les choses du monde, on
finit par perdre son âme. C’est ce que
Jésus veut dire. Quand on perd une grâce
pour une chose humaine, on montre son peu d’amour pour Dieu et l’on répétera
bien cette préférence pour l’humain des milliers de fois… et l’on meurt comme
on a vécu!… Les hommes d’affaires devraient se surveiller pour ne pas trop
entreprendre et se donner tout entiers aux choses du monde. Alors ils négligent leurs prières, leurs
visites au S.S., leurs communions, la lecture spirituelle pour s’instruire dans
les choses de Dieu, et même la messe peut-être, les retraites, etc. Ces hommes peuvent bien ne pas commettre de
péché dans des actes isolés et cependant perdre leur âme en oubliant leurs
intérêts spirituels. C’est la doctrine
des deux Etendards de St-Ignace et des saints qui ont écrit sur ce sujet. L’homme est limité; s’il se donne tout aux
choses du monde même permises, il n’a plus le temps de s’occuper de son âme ni
le goût pour le faire. 3 – «J’ai épousé
une femme et ainsi je ne puis y aller, je vous prie de m’excuser.»
Ce
groupe représente ceux qui cherchent leur bonheur dans les plaisirs de la chair
même permis, comme chez les mariés. Cela
comprend les soucis qui découlent de la vie de famille. Il n’y a pas de péché là, mais on peut s’y
donner tellement qu’on oublie ses devoirs essentiels envers Dieu.
Voilà
donc trois groupes de gens qui refusent le royaume de Dieu et donc le salut de
leur âme pour des joies honnêtes et permises.
On ne peut pas mettre le doigt sur une seule action isolée qui soit défendue…
et cependant, d’après Jésus, ils représentent toute une foule de chrétiens qui
ne seront pas sauvés parce qu’ils refusent son invitation d’aller aux noces de
Jésus au ciel! Cela confirme bien la
doctrine donnée dans la parabole du semeur où il n’est pas du tout question de
péché et où pourtant la parole de Dieu est étouffée. Est-ce que ces paraboles ne suffisent pas
pour montrer que la masse des prêtres dans le monde entier sont de travers avec
le plan de Dieu. Ce n’est pas vrai que
ce plan soit de choisir entre les choses permises et les défendues! Ce n’est pas vrai! C’est faux!
et c’est à peu près la doctrine de tous les prêtres du monde. Ce n’est pas vrai! C’est faux!
que ce soit le plan de Dieu. Il
est évident qu’on doit éviter les choses défendues, mais ce n’est qu’une partie
infime du plan divin pour nous sauver.
Dans tous ces exemples que Jésus lui-même donne, il n’y a pas une seule
chose défendue… et pourtant ces gens sont damnés! Ils n’entrent pas au ciel! On peut éviter toutes les choses défendues
individuellement et se damner!… comme ces gens qui mettent leur amour dans les
échantillons plutôt qu’en Dieu. Encore
une fois c’est cette maudite philosophie qui pervertit le jugement du clergé. Dans ce monde absolument païen des «in se»,
même quand on considère la Trinité «in se», c’est du paganisme tout pur. Eh bien dans ce monde païen de cette
philosophie, il n’y a que ce plan d’éviter le défendu et l’on peut se donner de
bon coeur à ce qui est permis. Mais, en
théologie ou dans la religion surnaturelle de la foi, qui considère tout en
Dieu qui est amour, ce n’est plus vrai qu’il suffise d’éviter le défendu et
qu’on peut jouir tant qu’on veut du permis.
Ce n’est pas vrai! Car les choses
permises peuvent captiver le coeur de l’homme comme les défendues et quand le
coeur est captivé par les choses permises, il transgresse le premier
commandement et pour cela il sera damné… sans aucun péché peut-être dans un
acte isolé. Son péché s’étendra dans
toute sa vie. Un manque d’amour ne se
manifeste pas seulement par un coup de revolver, mais dans chaque mille petits
riens, qui sont aussi efficaces dans l’ensemble pour tuer l’amour que le coup
de revolver.
C’est
autant par le sacrifice des choses permises qu’on achète son ciel ou qu’on le
récolte que par les défendues. Les
philosophes mettent la division entre les choses permises et les créatures
défendues tandis que les vrais théologiens la mettent entre les créatures et le
Créateur. Toutes les créatures sans
exception sont des moyens pour arriver à Dieu.
Or on ne s’attache pas au moyen, mais à la fin. Devant Dieu c’est absolument bête de séparer
les créatures en deux comme plan total pour satisfaire Dieu. C’est faux!
St-Paul ne dit pas que seules les créatures défendues sont du fumier
pour gagner Jésus-Christ, mais il dit: Toutes choses. Les philosophesprêtres disent: Toutes choses
défendues! C’est là qu’ils dérapent de
la vraie doctrine de Jésus!… Jamais Jésus n’a fait cette distinction entre les
permises et les défendues, mais toujours il parle de la préférence de Dieu sur
toutes les créatures sans exception sur terre.
Les bonnes créatures encore une fois ensorcellent l’esprit et le coeur
de l’homme autant que les défendues, comme St-Ignace l’enseigne si clairement
dans les deux étendards et Jésus dans tant de paraboles. Que de bonnes gens n’ont jamais ou rarement
le temps de communier souvent, de lire de bons livres, de faire des retraites
de suivre les missions et ils ne se croient pas capables parce qu’ils sont pris
par leurs affaires et leurs amusements parfaitement légitimes. Mais graduellement les soucis des choses
humaines absorbent tellement leur esprit et leur coeur qu’ils négligent leurs
devoirs religieux de plus en plus jusqu’à perdre leur âme. Jésus dit: Que sert à l’homme de gagner
l’univers s’il vient à perdre son âme?
insinuant que c’est justement en accaparant les biens de ce monde avec
amour on vient à perdre l’amour de Dieu et à perdre son âme. Que de fois on entend dire par nos chrétiens
quand on les invite à un acte religieux: Je n’ai pas le temps. C’est la même réponse des invités dans les
paraboles de Jésus et il dit qu’ils sont rejetés des noces au ciel. Donc cela arrive et très souvent puisque
Jésus en parle si souvent et pour des choses permises. Est-ce qu’on trouve du temps pour visiter une
famille qu’on n’aime pas? Non. On trouve toujours des prétextes pour s’en
exempter. Eh bien, ceux qui ont toutes
sortes de prétextes pour s’exempter des choses de la religion montrent que leur
coeur n’est pas là du tout. On réserve
le meilleur de son temps à ce qu’on aime.
Quand donc le temps se passe aux choses du monde, c’est donc que le
coeur est là et pas en Dieu. Ces gens ne
seront pas sauvés même si on ne voit pas un péché mortel dans un acte individuel. Le mortel s’étend sur toute la vie. La conclusion de cette parabole est donc
celleci: On peut être exclus des noces de Jésus au ciel pour toute une série
d’actes bons et légitimes posés individuellement mais qui peuvent absorber le
coeur tellement que le péché mortel s’étende sur toute la série sans paraître,
sans être dans aucun en particulier! Que
les prêtres sortent donc de la morale païenne fournie par leur philosophie
naturelle ou [qu’ils acceptent] la seule règle de la vraie théologie qui veut que
tout notre coeur soit à Dieu et pas du tout aux créatures permises ou
défendues. Qu’on mette Dieu d’un côté et
absolument toutes les créatures visibles de l’autre. Voilà la séparation que l’amour de Dieu exige
pour nous donner le ciel. Toutes les créatures
sont du «fumier» pas seulement les défendues!
Est-ce clair?
Est-ce
compris une bonne fois! Va-t-on nous
laisser la paix avec ces expressions de païens: ce n’est pas défendu! c’est permis!
Cela ne règle absolument rien selon le plan de Dieu. Celui qui est dans le plan divin se dit:
est-ce que je veux acheter le ciel?
est-ce que je veux le récolter?
Eh bien! n’importe quelle créature
permise peut servir à cela. Et là cette
distinction entre permises ou défendues ne vaut rien. C’est pour cela que Jésus n’en parle
pas. C’est évident qu’il faut éviter les
choses défendues. St-Paul le dit
clairement que les adultères, les fornicateurs, les ivrognes, etc. n’entreront jamais dans le ciel. Mais cela ne veut pas dire que si on n’est
pas adultère etc. on entre immédiatement
dans le ciel; ce n’est pas vrai. Il faut
en plus préférer Dieu à toutes les choses du monde, donc un chrétien n’a pas le
droit de s’attacher à des choses permises, et il peut se damner en le
faisant. Voilà ce que Jésus enseigne
dans ces paraboles-ci et si souvent ailleurs.
les
dix vierges Voici encore une parabole qui confirme la doctrine donnée dans les
invités au festin. On va voir la justice
s’exercer sur cinq entre les dix, sur la moitié donc, et pas un seul péché dans
un acte isolé! Prenons tout de suite le
cas des cinq folles. Elles étaient
bonnes, étaient vierges, voulaient aller aux noces, suivaient les autres,
avaient fait beaucoup pour être prêtes; il leur manquait de l’huile
seulement. Comme tous les négligents,
elles se sont dit: nous en trouverons bien en temps et lieu! Il nous en faut, mais nous verrons plus tard…
Le signal donné, elles veulent allumer leurs lampes et s’aperçoivent qu’elles
n’ont plus d’huile. Elles essaient de
s’en procurer de leurs compagnes, qui leur disent d’aller s’en chercher. Pendant qu’elles y vont, l’époux arrive;
celles qui étaient prêtes entrent, les portes sont fermées. Quand les vierges folles arrivent, l’époux ne
veut pas leur ouvrir et leur dit: «Je ne vous connais pas. Veillez donc parce que vous ne savez ni le
jour ni l’heure…» Là évidemment est leur péché.
C’est dans ces dernières paroles qu’est la leçon de la parabole: Dieu
veut que nous préférions le ciel à absolument tout au monde, comme il le dit
dans la parabole de la perle précieuse… pas seulement les défendues! Les folles avaient été formées par des
philosophes du temps; elles se sont dit: ce n’est pas péché de ne pas avoir
d’huile dans sa lampe. Les sages avaient
été formées par de vrais théologiens. Il
faut préférer ces noces à tout! Il ne
faut rien risquer! A tout prix il faut
être là, donc voyons à tout, tout de suite!
L’insistance de Dieu à ce que nous soyons prêts quand il nous donnera le
signal de la mort est pour que nous montrions notre amour qui n’hésite jamais,
ne lambine pas et ne prend pas de risques!
Tandis que lorsqu’on n’aime pas une chose on ne se met pas bien en peine
pour se la procurer, on prend des risques parce qu’on n’y tient pas. Ceux donc qui prennent des risques pour le
ciel, montrent leur peu d’amour pour Dieu et donc risquent leur salut éternel.
L’époux
n’a pas voulu accepter toute cette préparation hâtive après le signal
donné. Pourtant elles étaient sincères,
elles voulaient vraiment aller aux noces, elles attendaient avec les autres
vierges, mais parce qu’elles avaient pris un risque sur un point essentiel pour
leurs lampes, elles ont été exclues des noces.
C’est
donc là le cas d’un grand nombre de chrétiens qui sont bons, qui sont sincères
et qui veulent aller au ciel et qui prennent certains moyens… et qui seront
exclus du ciel pour leur insouciance ou négligence sur quelque point
important.
Du
moment que par leur vie ils montrent qu’ils ne préfèrent pas Dieu à toutes les
choses du monde, ils prennent des risques et sont aussi fous que les vierges
folles. D’après les Pères, l’huile est
la foi. Or combien de chrétiens suivent
les autres à la messe, dans les missions communient et prient et qui ne seront
pas sauvés, parce qu’ils ne vivent pas de foi, ne se laissent pas guider par le
St-Esprit, mais par leur bon sens humain.
D’après Jésus, il y a donc des chrétiens qui font comme les autres
extérieurement, mais qui ne le font pas: «par esprit de foi», mais pour faire
comme les autres et pour des motifs humains; ces gens n’ont pas d’huile dans
leur lampe! Ils attendent à leur
dernière maladie pour tout régler. Ils
prennent un risque, donc ils n’aiment pas Dieu par-dessus toutes choses, donc
risquent leur salut. Tous ceux qui
pèchent mortellement, même rarement, doivent craindre, car Jésus dit que
puisque leur maison tombe c’est donc qu’elle est bâtie sur le sable, or le
sable c’est le naturel dans les motifs.
Ces gens mènent une vie païenne dans leurs motifs; ils n’ont donc pas
d’huile dans leurs lampes; ils risquent leur salut et seront avec les vierges
folles… ce sont des fous!
Quel
dommage que les missionnaires et les prédicateurs ne méditent pas plus sur ces
paraboles de la justice divine! Combien
laissent entendre que c’est facile et évidemment commun qu’on soit sauvé à la
dernière minute. Ils l’ont tellement
prêché que les chrétiens en grand nombre attendent l’heure de la mort pour
gagner le ciel. A les entendre, un signe
de croix, une bonne pensée, une absolution, une Extrême Onction, la visite du
prêtre… et notre homme est sauvé!
Tout
ce qu’on peut dire, c’est possible à Dieu de faire cela. Mais de quel droit dit-on que c’est facile et
fréquent? Ce sont des philosophes qui
parlent de la sorte. «En soi», tout
cela, est possible, Mais dans les hommes en chair et en os, ce n’est pas vrai
qu’on change son coeur ainsi en un instant.
Que ces missionnaires essaient donc leur recette facile tout de
suite. Qu’ils abordent un adultère sur
la rue et qu’ils lui disent qu’il suffit d’abandonner sa maîtresse pour aimer
Dieu et il est sauvé à l’instant! Qu’ils
disent donc aux ivrognes qu’il suffit d’une bonne pensée pour abandonner la
boisson! Qu’il suffit d’un acte de
volonté pour faire ses Pâques! Qu’ils
disent à un habitudinaire qu’il suffit de dire un Ave et qu’il est converti! Allez-y donc avec vos recettes magiques et le
bon Dieu qui peut tout. Il faut être
nigaud pour croire que changer sa fin dernière est chose facile. Ce n’est pas plus facile à l’heure de la mort
que pendant la vie. On peut crier:
Seigneur, Seigneur! On peut être
sincère, mais rien de cela n’est l’amour de Dieu qui sauve. Judas était sincère, il a regretté amèrement
son crime… et il n’a pas été sauvé.
Evidemment,
rendu au chevet d’un mourant, faisons tout pour essayer de le sauver. Mais c’est ridicule de prêcher ces recettes
magiques comme tant de prédicateurs le font.
Ces paraboles de Jésus que nous étudions ici donnent le démenti à ces
recettes fameuses comme étant faciles et fréquentes. Encore une fois que ces philosophes essaient
donc tout de suite leur recette sur les pécheurs. Essayez votre acte de contrition qu’il suffit
de dire pour être transformé en ange, de démon qu’on était. Est-ce que ces prédicateurs de la dernière
heure veulent faire mentir Jésus qui prêche sur tous les tons de ne pas
attendre à la dernière heure, mais de toujours être prêt. Voilà ce que des prédicateurs théologiens
prêchent. Ils considèrent les choses non
pas dans l’abstrait où tout peut être facile, mais ils les considèrent dans le
coeur de l’homme et avec les exigences de l’amour de Dieu… et l’homme n’est pas
une masse de chair et de passions faciles à changer en ange céleste.
Le
péché n’est pas seulement une désobéissance, c’est un amour de préférence de la
créature sur Dieu. Pour se convertir il
faut préférer Dieu aux créatures. Or, ce
n’est pas vrai qu’il soit facile de changer son amour dans le concret et
pratique de la vie. S’il est si facile
d’aimer Dieu à la mort, que ces prédicateurs le fassent donc aimer tout de
suite! Ça a tant de bon sens de préférer
Dieu aux créatures! Il suffit de le
vouloir… eh bien, faites-le donc vouloir par tous les mondains et par tous les
pécheurs! La seule recette sûre c’est de
se tenir prêt à paraître devant Dieu… et c’est celle-là que tout prêtre devrait
prêcher au peuple. Dans les deux
paraboles que nous venons de voir, la justice divine s’exerce autant que la
miséricorde… et c’est ce qu’il faut mettre dans la tête des prêtres: que Dieu
est aussi juste qu’il est bon. Que si la
miséricorde est infinie en elle-même, elle peut être limitée en nous à cause de
nos mauvaises dispositions et que le cas arrive fréquemment, assez fréquent
pour que les prêtres aient le devoir d’avertir les fidèles des châtiments qui
les attend s’ils ne sont pas prêts au signal donné à la fin de la vie… et que
leur préparation hâtive peut bien ne pas être acceptée comme celle des vierges
folles.
les
talents. Encore une parabole où Dieu,
non seulement récompense,
mais punit et très sévèrement.
«Serviteur méchant et paresseux, vous saviez que je moissonne où je n’ai
pas semé et que je recueille où je n’ai rien mis, vous deviez donc placer mon
argent entre les mains des banquiers et à mon retour j’aurais reçu avec usure
ce qui est à moi. Ôtez-lui donc le
talent qu’il a et donnez-le à celui qui en a dix, car on donnera à celui qui a
et il sera dans l’abondance, mais pour celui qui n’a point on lui ôtera même ce
qu’il semble avoir. Jetez ce serviteur
dans les ténèbres extérieures, c’est là qu’il y aura des pleurs et des
grincements de dents.» Encore une cause de damnation qui n’apparaît pas dans un
acte isolé. Ce serviteur n’a fait aucun
mal, aucun péché mortel dans un acte individuel et il est jeté dans les
ténèbres extérieures où il y a des pleurs et des grincements de dents! Cette doctrine est sûrement vraie dans
l’ordre surnaturel. Ceux qui ne font pas
fructifier les lumières reçues et les grâces peuvent être châtiés bien
sévèrement par Dieu. Ces paresseux spirituels
peuvent être damnés d’après cette parabole.
Et Jésus ne la donne pas pour quelques cas isolés. C’est donc que cela arrive assez souvent, les
prêtres doivent donc donner cette doctrine aux fidèles. Ces paresseux spirituels peuvent être
affairés au point de vue temporel. Peu
importe comment ils perdent leur temps, s’ils ne travaillent pas pour leur vie
spirituelle, ils risquent leur salut.
Par exemple, la grâce sanctifiante est un fameux talent que Dieu nous
confie pour nous permettre d’agir divinement par des motifs surnaturels. Ceux qui se contentent d’essayer de la garder
comme simple ornement ou comme billet pour le ciel, seront sévèrement punis
pour ne pas s’en être mieux servis.
Ceux
qui ont une Bible et ne la lisent pas ou qui négligent de s’en procurer, ou
n’étudient pas la vie spirituelle dans les auteurs et dans la vie des saints
quand ils pourraient le faire, rendront un compte à Dieu de leur
négligence. Combien profitent du don de
l’Eucharistie, des autres sacrements?
Combien agissent selon la foi que Dieu leur a donnée? Une foule de négligences de cette sorte
peuvent attirer de grands châtiments sur ces coupables. Le serviteur paresseux et appelé méchant
serviteur, pourtant quel mal a-t-il fait?
Aucun en acte individuel. Jésus
nous avertit qu’on demandera beaucoup à qui on aura donné beaucoup. Les prêtres et les religieux ont besoin de
surveiller les lumières que Dieu leur a données et les grâces pour faire le
plus de bien possible autour d’eux et en euxmêmes! Cela est vrai aussi dans l’ordre temporel. Par amour pour Dieu que chacun essaie de
développer le ou les talents que Dieu lui a donnés. Que les cultivateurs, par exemple, fassent
tout ce qu’ils peuvent pour améliorer leur culture et leur ferme, leur moisson
et leurs troupeaux, etc. pas pour
s’enrichir ou par orgueil, mais par respect pour l’intelligence que Dieu leur a
donnée et ainsi par respect pour Dieu.
Mais que de nigauds et de paresseux dans toutes les branches de
l’activité humaine! Combien n’améliorent
rien autour d’eux! Pour cacher leur
paresse et leur peu d’esprit, ils se font les champions des traditions; cela
les dispense de rien changer et donc de tout effort. Ils occupent simplement la place et ne
produisent rien ni pour les autres ni pour Dieu. Que de routines dans les deux clergés sur la
manière de faire le ministère ou d’enseigner ou de prêcher. Que chacun prenne donc quelques minutes
chaque soir pour faire un examen sur ce qu’il pourrait améliorer pour le bien
des âmes et la gloire de Dieu. Qu’il prie
surtout le StEsprit afin d’être éclairé sur ce qu’il pourrait faire pour donner
un meilleur rendement dans tous les domaines où s’exerce son activité. le mauvais riche. «Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre
et de fin lin, qui festoyait tous les jours.
Il y avait aussi un pauvre, nommé Lazare, couvert d’ulcères, couché à sa
porte, désireux de se rassasier des miettes qui tombaient de la table du riche;
même les chiens venaient lui lécher les ulcères. Or il advient que le pauvre mourut et fut
transporté par les anges au sein d’Abraham.
Le riche aussi mourut et fut enseveli dans l’enfer. Et dans l’enfer, ayant levé les yeux tandis
qu’il était dans les tourments, il aperçut de loin Abraham et Lazare dans son
sein; il s’écria en disant: Père Abraham, ayez pitié de moi, et envoyez Lazare
afin qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue,
car je suis tourmenté dans cette flamme…» Voilà toujours bien un autre cas où
la justice divine s’est exercée et personne ne peut mettre le doigt sur une
seule de ses actions individuelles qui soit mortelle. Les philosophes verraient là un beau cas pour
la miséricorde! Mais Jésus dit que c’est
la justice divine qui le condamne à l’enfer.
Tous les prédicateurs de la seule miséricorde, venez examiner ce cas qui
contredit votre prédication de la miséricorde divine! S’il avait été adultère ou assassin, Abraham
le lui reprocherait. Mais tout ce qu’il
lui dit est ceci: «Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu des biens pendant ta
vie et pareillement Lazare des maux, et maintenant il est consolé tandis que
toi tu es dans les tourments.»
Ce
que nos prêtres-philosophes considèrent comme une bénédiction, la richesse,
Abraham dit que c’est pour cela que le riche est damné! Ils sont donc de travers dans toute leur
formation avec Abraham au ciel… et les pauvres qu’ils fuient en général ou
qu’ils négligent sont au ciel! Qu’on
demande à nos philosophes: est-ce un péché mortel de festoyer aujourd’hui? de s’habiller de fin lin? demain, est-ce un péché mortel de festoyer
encore? Pas un prêtre-philosophe ne
blâmerait un chrétien qui vivrait comme cela; au contraire, il le féliciterait,
il le cultiverait le plus possible pour être invité à ses banquets, fumer ses
bons gros cigares et boire ses vins exquis et jouer aux cartes toute la nuit…
et si je lui montrais mon étonnement, il me dirait tout de suite: Il n’y a pas
de mal à cela, mon Père. Que de
chrétiens vont donc se damner avec la majorité des prêtres qui les approuvent,
qui les imitent! Que de prêtres vivent
exactement comme le riche! Quand les
prêtres vont-ils comprendre cette doctrine du péché mortel s’étendant sur toute
une vie et pas du tout dans un acte individuel?
StThomas définit le péché mortel: se détourner de Dieu et donner son
amour aux créatures. Il n’y a pas de
doute que cela peut se faire dans un acte isolé, par exemple, délibérément je
tue un homme ou j’apostasie aujourd’hui par un acte formel de ma volonté. Mais il y a aussi des péchés mortels d’état
où l’on entre là graduellement. Est-ce
qu’il n’arrive pas souvent qu’un mari s’amourache d’une fille au point de ne
plus aimer sa femme et sans avoir péché avec cette personne? On peut faire de même pour Dieu. A force de fréquenter le monde ou de prendre
part à ses plaisirs permis, on peut être captivé assez qu’on n’aime plus Dieu
et qu’on néglige ses devoirs envers Dieu.
C’est le cas du riche de l’Evangile et il y en a par milliers dans le
monde. Voyons comment un homme vient à
être passionné pour une joute ou un sport quelconque. Les premières fois il reste bien calme, mais
à mesure qu’il comprend mieux le jeu, il s’enthousiasme, se passionne et le
voilà tout pris au jeu. Lui-même ne
pourrait pas dire à quelle partie il est devenu passionné; mais il est certain
qu’il l’est actuellement. On peut
raisonner de même pour tous les plaisirs permis au monde et donc qui peuvent
damner un homme à la longue. Si on dit
que c’est parce qu’il refusait de donner à Lazare, je réponds que ce n’était
pas nécessaire qu’il se dise un jour: jamais je ne donnerai à ce pauvre, pour que
ce soit mortel. Il l’a refusé comme on
le fait ordinairement. Un pauvre demande
à manger et on lui refuse une beurrée, qui dira que c’est mortel? Puis on refuse une deuxième beurrée, une
troisième, etc. Personne ne peut dire
exactement à quelle beurrée refusée est le péché mortel… et le riche est damné
pour ces refus successifs.
Ce
riche ne s’est pas servi des créatures pour acheter le créateur ni pour le
récolter selon le plan divin donné par Jésus plusieurs fois, ce qui montre que
son amour était dans les échantillons et non pas en Dieu, voilà pourquoi il est
damné… et cela n’apparaît pas nécessairement dans un seul acte mais dans toute
sa vie. Au dernier jugement Jésus dira
aux damnés: «Chaque fois que vous avez refusé un verre d’eau, c’est à moi que
vous l’avez refusé.» Cela ne veut pas dire qu’un refus de ce genre soit mortel,
mais c’est à cause de tous ces refus qu’ils sont damnés et pourtant pas un
n’est mortel. Les prêtresphilosophes
peuvent-ils dire le contraire? Devant
ces faits donnés par Jésus lui-même. Pas
un acte isolé signalé par Jésus n’est mortel et ils sont condamnés quand
même. Et dans le jugement dernier tel
que donné par Jésus, il n’y a pas un seul péché mortel dans un acte individuel,
qui est mentionné, mais seulement ce qui damne dans l’ensemble. S’il n’y avait que l’adultère ou le meurtre
et des péchés de ce genre qui damnaient, c’était le temps de le dire. Mais non, C’est comme si Jésus disait: Vous
savez que ces crimes damnent, mais il y en a une foule d’autres que vous ne
savez pas et que vous devriez savoir et ce sont ceux qu’il donne là et qui
s’étendent sur toute la
vie et pas dans un acte isolé nécessairement.
Encore une fois ces sortes de péchés n’existent que contre l’amour
ordinairement et leur philosophie ne s’étend pas jusque là avec leur «in se» abstrait. C’est pour cela que tant de prêtres formés à
l’esprit philosophique de la religion ont de la peine à admettre ces péchés qui
n’apparaissent pas dans un seul acte isolé, mais dans l’ensemble d’une
mentalité et donc d’un amour. Peu
importe comment on y est arrivé, du moment qu’on préfère les échantillons à
Dieu, notre salut éternel est réglé! On
est damné même si on n’est pas adultère ou assassin ou ivrogne, etc…
Que
de chrétiens sont à plaindre avec ce que leur disent les prêtres-philosophes
qui approuvent toutes ces vies condamnées par Jésus dans ces paraboles de la
justice. Que de prêtres aussi seront
navrés au jugement d’avoir été de travers avec la mentalité de Jésus et avec
l’amour de Jésus… et qui ont passé leur vie à fendre les cheveux en quatre, et
à ergoter sur ce qui est permis ou ce qui est défendu, jusqu’où on peut aller
sans péché mortel, etc., en un mot qui auront fait les pharisiens et auront tué
l’amour incarné comme les pharisiens ont tué Jésus. Ces quatre paraboles de la justice divine
avec la même doctrine donnée à plusieurs endroits par Jésus devraient ouvrir
les yeux des philosophes sur les actes in se, qui ne constituent pas la seule
morale des chrétiens, mais que les péchés de mentalité damnent autant que les
actes individuels et ils devraient en parler au peuple. Combien imitent exactement la vie du riche
qui est condamné à l’enfer! Combien de
prêtres et de religieux font de même!
Quelle déception quand ils arriveront au jugement! Espérons aussi que les prédicateurs de la
seule miséricorde vont changer leur doctrine!
Il faut parler autant de la justice divine et menacer tous ceux qui
pêchent encore de la justice et quand ils reviennent à Dieu alors seulement on
leur parle de miséricorde. Voilà une
doctrine dont tous les prêtres ont besoin, en général.
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