lundi 2 mars 2015

Adrien Arcand - Mon livre d'heures - Critiques du Chanoine G. Panneton


Voici un texte du chanoine Georges Panneton que l’on pourrait appeler une vraie bombe. Un texte qui sera très controversé. On a voulu l’ignorer. Il est la réfutation d’un livre qui aurait été dans une autre époque mis à l’Index. Nous ne nous ferons pas beaucoup d’amis en publiant ce texte, mais le devoir nous y force. La Vérité qui est Notre-Seigneur Jésus-Christ prime sur tout. Le chanoine a écrit une critique de l’ouvrage « Mon livre d’heures » d’Adrien Arcand. Ce livre a été écrit par monsieur Arcand entre 21 et 29 ans.



Le livre n’a jamais été publié du vivant d’Arcand. Il a été retrouvé dans les archives par ses fidèles. Ses derniers fier d’avoir un ouvrage exclusif dont on ne peut que comprendre leurs raisonnement se sont mis en tête de le publié. Ils ont voulu avoir le point de vue du chanoine. Cet ecclésiastique leur apporta effectivement sa critique qui déçu fortement. Malgré la sagesse du chanoine, ils ont tout de même publié le livre sans les modifications à apporter. Dans sa première publication vers 1968-69, il contenait toutes ses hérésies condamnées par l’Église. Une réédition a été faite en 2006, et malheureusement, nous pouvons constater qu’il n’y a pas eu de modification. Ces avec tristesse que nous notons que le chanoine Panneton a eue comme réponse des oreilles sourdes. Le chanoine des Trois-Rivières avait pourtant écrit à plusieurs fidèles d’Adrien Arcand, certains au début, semblaient entendre raison des lettres de celui-ci, par contre la figure mythique d’Arcand a passé au-dessus de la vérité de Notre-Seigneur Jésus-Christ et de son Église. Par conséquent, nous sommes dans l’obligeance de montrer cette critique du chanoine Georges Panneton. La critique ci-dessous est de la vieille version, celle de 2006 avec ses notes de bas de pages change la pagination.


MON LIVRE D'HEURES -
par M.Adrien Arcand - 1935 - 1936

Critique de cet ouvrage par M. le Chanoine G. Panneton. mai 1968.


Témoignage d'admiration - Je suis un admirateur de M. Adrien Arcand (décédé en 1967) que j’ai visité à Lanoraie, avec qui j'ai correspondu pendant quatre ans.


Je le considère comme un génie en son genre, un apôtre courageux qui a tout sacrifié pour combattre au service de l'Eglise et pour établir le règne du Christ.


--Mais M. Arcand n'était pas Dieu, seul infiniment parfait; il n'était pas infaillible comme le Pape... Dans son apostolat, il a pu faire des imprudences, étant violent par tempérament. Dans sa doctrine, il a fait des erreurs, surtout lorsqu'il s'aventurait dans le domaine théologique et lorsqu'il était aveuglé par son aversion pour les Juifs. Voilà pourquoi je crois utile de signaler des erreurs dans le présent ouvrage...


Il est regrettable que ces erreurs déparent son LIVRE D'HEURES qui comprend des pages magnifiques, surtout en l'honneur de la Très Sainte Vierge. Ce document est de 1935-36, i1 y a plus de 30ans. A la fin de sa vie, M. Arcand a corrigé plusieurs de ses écrits d’autrefois.



Erreurs ou ambiguïtés


Page 10 -"Mon âme a sa personnalité, mon corps ne l'a pas. « Erreur philosophique de l'auteur. La saine philosophie dit que l'âme raisonnable est la forme substantielle du corps humain, que l'âme seule n'est pas la personne. C'est le composé, âme et corps, qui forment la personne humaine. Voilà pourquoi les AM ES SEPAREES des défunts, attendant la résurrection finale, aspirent à être réunies au corps pour reformer leur personne en vue de l'éternité.


Page 15 -"Celui qui(Lucifer), avant la création, avait été le premier après Dieu et qui fut le premier à se révolter contre Sa Loi..."


L'auteur aurait dû dire: "...avant la création matérielle», car les démons ont aussi été créés.



(bas)-"(Marie) vous avez d'abord terrassé le déchu(Satan) en votre personne, en vous rendant digne d'échapper au péché originel."


La Ste Vierge ne s'est pas rendue digne...car le privilège de l'Immaculée Conception est une grâce gratuite de Dieu. L’auteur aurait dû écrire: «en devenant digne..."


Page 18 -(bas) "Tant est vraie la parole de la Montagne: Bienheureux les simples, car ils verront Dieu". --Fausse citation de l'Evangile qui dit:"Bx les purs, car ils verront Dieu" (Matt.,5,8)


Page 19 (haut):"L'âme humaine est au-dessus de la Nature. «Faut compléter: «Nature matérielle."


Page 21 (bas)-"Les Juifs sont dans le monde humain ce que Satan est dans le monde spirituel: les ennemis de Dieu et de leurs semblables...Jésus prononçant jugement sur cette race ...affirma que leur père c'est Satan, etc." (idem, page 28)


L'auteur écrit ensuite en Note: "Au chapitre VIII – S. Jean, Jésus précise qu’il parle des Juifs etc..."


--Généralisation injuste...Erreur fondamentale.... L'auteur applique ces paroles du Christ à tous les Juifs, ceux de son temps et ceux de l'avenir. Il est évident que Jésus n'a pas voulu dire que tous ses apôtres étaient des fils de Satan (il l'a dit de Judas seul); il y avait aussi, dans le peuple juif, des âmes bien disposées, comme les Saintes Femmes, la famille de Lazare, les 120 disciples (1) qui se réunirent au Cénacle après son Ascension (Actes,I,15)...Ceux que Jésus voulait condamner, comme fils de Satan, c’étaient les Chefs du peuple (Grand Prêtre, Sanhédrin, Pharisiens) et la masse qui se laissait conduire par eux pour réclamer sa condamnation à mort.


Dans son 1er chapitre S. Jean dit bien: "Il(Jésus) est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu(les chefs et la masse)...mais ceux qui l'ont reçu, il leur a donné de devenir enfants de Dieu". --Donc, "chez les siens"(les Juifs),S. Jean laisse entendre que plusieurs l'ont reçu et sont devenus enfants de Dieu (donc ils ne sont pas fils de Satan). D'ailleurs, le jour de la Pentecôte, plusieurs Juifs se convertirent à la prédication de saint Pierre (Actes, 2,11 et 36) et à celle de S. Paul, plus tard. Donc on n'a pas le droit de généraliser et dédire que toute la race juive est maudite et qu'elle ne comprend que des fils de Satan: antisémitisme condamné par l'Eglise.


Page 26 (milieu) -L'auteur défigure l'Histoire Sainte en écrivant : « Les plus grands héros et saints de l'Ancien Testament le sont devenus par des actes d'une affreuse immoralité.» --Puis l'auteur parle, comme exemple, de David, Esther, Judith...


Il dit que David a agi en traître en commettant un meurtre...Au contraire, la Bible montre qu'entre David et Goliath il y eut discussion et provocation.


Il dit qu'Esther a livré les attraits de son corps à l'appétit sexuel d’Assuérus... Au contraire, en lisant la Bible on est frappé de la dignité d'Esther, qui fut choisie par le roi. Assuérus (Xerxès) comme une épouse légitime, selon la coutume de ce pays qui admettait la polygamie. Rien dans le récit qui respire la sensualité.


L'auteur dit que Judith passa une nuit d'orgie avec le général Holopherne... Au contraire, lorsque l'héroïne fut de retour dans la ville de Béthulie assiégée, dans sa prière au Seigneur, elle rendit grâce d'avoir été préservée de toute souillure. --L'auteur se prétend donc plus sage que l'Eglise qui, fondée sur le texte du Livre Saint, présente ces personnages comme des Saints, dont elle nous fait lire l'histoire dans nos livres liturgiques...


Page 27 -L'auteur parle de l'oraison du Vendredi Saint « pro perfidis  Judaeis"... Il ne savait pas alors que le pape Jean 23 (2) enlèverait ce mot "perfidis".


(bas)-L'auteur écrit : « L'Histoire des Juifs atteste que ce peuple fut toujours le plus bas, le plus avili, le plus immoral, le plus déchu, le plus en révolte contre les lois naturelles le plus primaires, etc..." --C'est une charge qui révèle une exagération manifeste et injuste.


Page 28 -"Les Juifs ne conçurent toujours qu'un Dieu fait pour les servir; ils ne le servirent jamais." --Fausseté manifeste: l'Histoire Sainte dit bien qu'il y eut des périodes de fidélité dans l'histoire du peuple hébreu.

De plus, nous savons que parmi les ancêtres du Christ il y eut de saints personnages que l'Eglise honore: les parents de S. Jean-Baptiste, S. Zacharie et Ste Elisabeth; les parents de la Ste Vierge, S. Joachim et Ste Anne; le vieillard Siméon et la prophétesse Anne, lors de la Présentation de Jésus au Temple; auparavant, Moïse, Aaron, les prophètes Samuel, Isaïe, Jérémie, etc... tous fidèles serviteurs de Dieu.


Page 29 L'auteur écrit; « La juiverie...est la race à qui fut donnée la Lumière; mais elle ne l'a jamais vue, n'y a jamais cru." - Encore exagération évidente.


Page 35 -L'auteur écrit:" Dieu n'est rien et n'a rien que l'homme, Son image et Sa ressemblance ne soit et n'aie." -- Erreur théologique: L'homme n'est pas infiniment parfait comme Dieu; l'homme n'a pas, comme Dieu, l'être infini subsistant per se...


L'auteur aurait dû dire; "Dieu met en l'homme son image (intelligence et volonté) et un reflet de ses perfections, de plus, par la grâce, Dieu lui communique une participation de sa Vie divine.


* * *


Page 11 --Principale erreur: LA RACE  DE  JESUS ET DE MARIE.


L'auteur écrit: "C'est venir en conflit avec le dogme catholique que d'affirmer avec les Juifs que Jésus et Marie étaient des Juifs." --On dirait que M. Arcand se prend pour un docteur de l'Eglise infaillible. Aveuglé par son fanatisme anti-juif. il est illusionné au point de contredire l'enseignement de l'Eglise basé sur les Evangiles et sur l'enseignement de S.THOMAS D'AQUIN, le Docteur commun recommandé par tous les derniers Souverains Pontifes.


Preuves: -ECRITURE SAINTE: -Evangile de S.Matthieu(1,1) qui commence ainsi: «Généalogie de Jésus-Christ, fils de David fils d'Abraham."


-Evangile de l'Annonciation. S. Luc écrit: "L'Ange Gabriel dit à Marie: Vous enfanterez un fils...Voue lui donnerez le nom de Jésus.I1 sera grand...le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père." (Luc,1,32)


-Epitre de S. Paul aux Romains. "Jésus-Christ...qui est né de la race de David: selon la chair." (Rom.1,3).


-M. Arcand prétend que Jésus (2e Adam) et Marie (2e Eve) ne sont d'aucune race, qu'ils auraient été créés par Dieu dans une humanité supérieure, comme Adam et Eve dans l'état de justice originelle (avant la faute)...-Pure imagination, dangereuse illusion, car elle peut conduire aux hérésies gnostiques ou ariennes qui niaient) la véritable nature humaine du Christ.              
           

Dans LA SOMME THEOLOGIQUE, SAINT THOMAS explique l'origine juive du Christ:


Dans Ia, IIae, q.98, art.IV, je lis: "Quelle était la promesse faite par Dieu aux patriarches, l'Apôtre S. Paul nous le montre dans l'Epitre aux Galates (3,16), lorsqu'il dit: ''Les promesses ont été faites à Abraham et à son descendant. Dieu ne dit pas "à ses descendants" comme s'il s'agissait de plusieurs, mais comme ne parlant que d'un seul il dit! "à son descendant qui est le Christ'.


Ainsi donc Dieu a donné sa Loi et les autres bienfaits spéciaux -à ce peuple, en raison de la promesse faite à leurs pères: que le Christ devait  naître d'eux. Il convenait en effet que ce peuple de qui le Christ devait naître brillât d'une sanctification spéciale... Ce ne fut pas, non plus, en raison du mérite d'Abraham que cette promesse lui fut faite, savoir que le Christ naîtrait de sa descendance, mais par une élection et une vocation gratuite."(Trad. PEGUES, vol. La Loi, p.176)


Cet article de S. Thomas pourrait expliquer l'article de la prédestination du peuple juif. Il fait apprécier tout ce qui a trait à ce peuple. Ce qui fait sa grandeur unique, c'est d'avoir été choisi par Dieu pour être comme .LE BERCEAU du Verbe fait  chair, pour préparer sa venue et sa mission rédemptrice.


C'est aussi pour cela que le Christ a été envoyé par son Père personnellement à ce peuple, et par ce peuple aux autres peuples de la terre...


On comprend aussi que ce peuple ait été châtié comme il l'a été, au lendemain de son déicide, et que, cependant, Dieu continue de le maintenir à travers les siècles comme le signe vivant de sa Justice, en attendant l'heure où, suivant l'enseignement de saint Paul, il doit lui faire miséricorde à la fin des temps, en considération du choix qu'il avait fait de lui dans la personne de ses pères. (PEGUES, p.178)

"La Loi ancienne, dit saint Thomas, a été donnée au peuple des Juifs, pour lui faire acquérir ure certaine prérogative de sainteté par égard pour le Christ qui devait naitre de ce peuple." (Cf.PEGUES,p.180)

On voit ainsi comme M. Arcand a tort de refuser de reconnaître les Saints du peuple juif dans l'Ancien Testament.

Dans une autre partie de LA SOMME, sur L'Incarnation (IIIa, q.IV, art.VI), S. Thomas dit: "Le Christ devait être le plus séparé des pécheurs quant à la coulpe; comme ayant le souverain degré d'innocence, il convenait qu'on parvint du premier péché au Christ par l'entremise de certains justes dans lesquels brilleraient déjà quelques indices de la sainteté future. C'est à cause de cela aussi, que Dieu institua, dans le peuple dont le Christ devait naitre, certains signes de sainteté, qui commencèrent en Abraham, lequel reçut la promesse du Christ à venir, etc... De là cette admirable lignée de justes et de saints personnages, qui portaient déjà en eux-mêmes des indices et des marques de la sainteté du futur Rédempteur." (PEGUES, Le Rédempteur, p.176)

Après ces témoignages du grand Docteur S.THOMAS, M. Arcand est mal venu de refuser la sainteté aux grands personnages de l'Ancien Testament, même s'ils ont eu certaines faiblesses (tout n'est pas saint dans les saints). Et surtout, M. Arcand n'avait pas le droit de nier que JESUS & MARIE étaient de race juive, descendants d'Abraham et de David, comme l'affirment les Evangiles et l'apôtre saint Paul.

* * *

M. Arcand s'attache au Nouveau Testament avec raison, mais pas au point de répudier l'Ancien Testament. Il écrit: Page 27(milieu) "L'Ancien Testament ne s'applique qu'à la race juive, race qui était nécessaire à la venue du Messie; et ce Testament n'a rien à faire avec le reste de l'humanité, ne servant simplement qu'à assurer la survie d'une race menacée d'extinction alors qu'elle portait la Promesse. Le Nouveau Testament est la Loi universelle, émanant, non de la Juiverie ni de l'Ancien Testament mais de la personne même du Christ, etc..." - Ce qui est inexact, voici pourquoi:


Dans sa liturgie (missel et bréviaire) l’Église catholique cous fait lire presque tous les jours des passages de l'Ancien Testament, en plus du Nouveau qui en est l'accomplissement, et elle nous fait prier avec LES PSAUMES, composés par des auteurs inspirés du peuple hébreu... D'ailleurs, N.S. Jésus lui-même a dit: "Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas venu les abolir, mais les accomplir." (Matt.5, 17)



Contrairement aux idées de M. Arcand, nous devons, appuyés sur l'Écriture Sainte, sur l'autorité du grand. Docteur Saint Thomas et sur la pratique de l'Eglise dans sa Liturgie I-- Nous devons condamner les Chefs du peuple juif (Grand prêtre, Princes des Prêtres, Pharisiens, Sanhedrin, sauf une couple d'exceptions: Gamaliel, Nicodème), qui ont refusé de reconnaître Jésus comme le Messie et le Fils de Dieu, et qui l'ont fait mettre à mort sur le Calvaire.


2- Nous devons nous mettre en garde contre les Chefs actuels de la Juiverie internationale, qui se proclament les successeurs des Pharisiens et du Sanhédrin, et qui continuent, en s'appuyant sur LE TALMUD de persécuter le Christ dans les membres de son Eglise. Nous devons          aussi nous défendre contre les Juifs qui nous exploitent ou qui répandent la corruption ou la subversion révolutionnaire.


3- Mais  un chrétien n’a pas le droit de condamner toute la race juive sans exception, cette condamnation rejaillissant sur le Christ lui-même, sur sa Très Sainte Mère, sur ses Saints Ancêtres, sur ses Apôtres et sur ses premiers disciples, sans compter les Juif nos contemporains oui sont dans la bonne foi, qui réprouvent le déicide et dont plusieurs se sont convertie au christianisme (par ex. les Pères Ratisbonne, Leman, Libermann, Hermann, etc.). --Agir autrement, hoir et vilipender les Juifs sans exception, ce serait pratiquer cet antisémitisme(3) que l'Eglise e réprouvé. JUSTICE & CHARITE...


CONCLUSION


Dans le LIVRE D'HEURES de M. Arcand, il faut faire les corrections que j'ai indiquées ci-dessus surtout, il faut enlever la page 11, qui est presque entièrement erronée, concernant LA RACE DE JESUS & DE MARIE. On peut conserver la page 12 "AVE MARIA", qui contient une très belle prière, Mais il faut en biffer deux phrases (p.13, milieu): "Vous ne fûtes d'aucune race, pas plus de la juive que d'aucune autre, parce que votre sang n'était pas du sang juif (faux), mais du sang de toute perfection, du sang de la quintessence humaine, comme l'était celui de la première Ève, qui n'était d'aucune race ou nation, mais dont sont toutes les races et nations. Il fallait qu'il en fût ainsi pour que le Sauveur fût, comme être humain, la perfection des hommes"(faux).


M. Arcand a oublié que Dieu est assez puissant pour purifier par sa grâce même un sang plus ou moins contaminé par les faiblesses de certains ancêtres du Christ.


Il faudra aussi enlever les pages  26 à 32, qui portent le titre: LE RACISME EXIGENCE DIVINE. Nous avons démontré la fausseté de cette doctrine.


Les Pharisiens, ennemis du Christ, ont refusé de reconnaître en lui un Messie humble, pauvre, souffrant (malgré les prophéties de David, Isaïe, Jérémie qui l'avaient annoncé ainsi).parce qu'ils attendaient un Messie glorieux et puissant, vainqueur des Romains pour délivrer son peuple, de manière à satisfaire leur orgueil racial... M. Arcand, sans n'en rendre compte, tombe dans un travers du même genre: Il refuse un Christ naissant (comme il dit) d'une race juive avilie, déchue, infidèle à son destin de peuple choisi de Dieu. Il voudrait adorer un Messie surhumain, dont le sang n'aurait eu aucune tare dans ses ancêtres ...Ainsi M. Arcand n'a pas compris miséricordieux du Seigneur, qui a voulu que son divin Fils, le Verbe de Dieu, jusqu'à appartenir à la race juive et jusqu'à se voir répudié par elle comme un imposteur et condamné à un supplice infâme. Mystère qui choque notre raison naturelle.


Nous devons donc AIMER CETTE JUIVE MARIE et CE JUIF JESUS (juif selon sa nature humaine): nous devons accepter cette humiliation pour abattre notre orgueil racial. Nous devons adorer et aimer le FILS DE DIEU dans ce JUIF JESUS, tout comme nous l'adorons et l'aimons dans l'humiliation de la Sainte Hostie, au Saint Sacrement, Mystère de foi...


Si je porte un jugement assez sévère sur quelques idées de M. Adrien Arcand que je crois erronées et qu'il a proposées de bonne foi, tout en conservant une foi et une piété chrétienne admirables, -je ne voudrais pas diminuer la confiance que lui portent ses amis et ses disciples, sur le plan politique, social, économique, patriotique.


Sur ces derniers plans, je reconnais le génie de M. Arcand et je lui garde toute mon admiration.


Je prie Dieu de récompenser, dans l'éternité bienheureuse, son fidèle serviteur qui a porté ce nom inoubliable: ADRIEN ARCAND.


Signe: CHANOINE GEORGES PANNETON.

Trois-Rivières

Le 8 mai 1968.


P.S. Danger de LIBRE EXAMEN. Théorie protestante: tout fidèle possède le S. Esprit et peut interpréter la Bible. Église catholique possède une autorité doctrinale.



(1) Dans le livre de l’abbé Maistre dont son titre assez évocateur nous parle plutôt de 72 disciples. Voir : Histoire de chacun des soixante-douze disciples de Notre-Seigneur Jésus-Christ.



(2) Ce Pape(?) très douteux a fait le jeu du juif à l’encontre de la tradition.


(3) Mot qui sert les intérêts de la synagogue de Satan.

dimanche 1 mars 2015

Préface de Mgr Daniel L. Dolan - Mystère d'iniquité


Père Onésime Lacouture - 1-28 - La reconnaissance

http://www.gloria.tv/media/5TfN9GBuv2c

VINGT-SIXIÈME INSTRUCTION : LA RECONNAISSANCE.

«En toutes choses, rendez grâces; car c’est la volonté de Dieu dans le Christ Jésus à l’égard de vous tous.» 1 Thes.  5-18.

Plan Remarque… Sa nature… (dans l’ancien Testament Son fondement…………… (dans le nouveau Testament (Le St Esprit dans l’Église (il est digne Ses motifs………………… (il est juste (il est salutaire (par pensée Manières de s’exprimer…… (par parole (par action Exemples.  

REMARQUE On peut résumer l’action divine en deux mouvements: l’un qui donne et l’autre qui reprend, les deux pour avoir sa gloire.  Quelle doit être notre attitude mentale dans chacun de ces mouvements de l’action divine?  Elle va donner lieu à quatre vertus extrêmement pratiques parce que c’est par elles que nous donnons à Dieu la gloire qu’il attend de nous dans ces deux mouvements de son action.  Dans les choses agréables qui le sont parce que Dieu nous donne, il faut pratiquer la reconnaissance, quand on les reçoit, et l’humilité pendant qu’on les garde; puis dans les choses désagréables, qui le sont parce que Dieu reprend ses bienfaits, on doit pratiquer la patience, quand on les perd et la confiance qu’on les recouvrera d’une façon ou l’autre.  Voilà les quatre vertus qui paient Dieu pour ce qu’il fait pour nous; qui lui donnent sa gloire à laquelle il tient tant et par conséquent qui nous attirent d’autres bienfaits.  Elles méritent bien chacune une instruction spéciale. sa nature La reconnaissance est un sentiment affectueux de l’âme qui s’incline devant son bienfaiteur pour lui exprimer sa joie pour un bienfait reçu.  Elle est un aveu de sa dépendance de son bienfaiteur au sujet du bien reçu de lui et elle exalte les deux: le bienfait et le bienfaiteur.  Comme l’adoration vient de l’esprit, la reconnaissance vient du coeur.  C’est ce qui lui donne tant de mérite aux yeux du bienfaiteur qui est d’autant plus touché qu’on aime plus ce qu’il a donné et qu’on l’estime en proportion.  Sa valeur lui vient donc de l’appréciation qu’on a et du don et du donateur.

On voit tout de suite qu’il faut avoir une grande âme pour être reconnaissant et être bien né comme on dit.  Il faut être généreux soi-même pour apprécier la générosité des autres; il faut être bien doué pour mesurer les qualités du bienfaiteur.  Voilà pourquoi la reconnaissance est une vertu si appréciée par tout le monde, mais dont peu sont capables… On voit tout de suite que de belles qualités et de grandes vertus il faut avoir pour être reconnaissant.  Or ceux qui les ont sont assez rares.  La plupart ont la vue de l’esprit bien courte; ils ne voient que leurs propres intérêts et leurs satisfactions personnelles.  Ils acceptent les bienfaits des autres, comme s’ils leur étaient dus; alors ils pensent plus à leur satisfaction dans ce bienfait qu’à faire plaisir au bienfaiteur, ce qui ne donne rien à leur égoïsme.  Ces gens n’ont jamais rien compris au commandement d’aimer son prochain comme soi-même.  Or Dieu veut que nous aimions tous les hommes d’un amour pur et surnaturel pour le même motif que nous devons aimer Dieu.  Comme cet amour est très rare, la reconnaissance aussi est très rare.  C’est une grande épreuve pour les bienfaiteurs en général, qui sont évidemment de grands coeurs, de voir cette étroitesse d’esprit chez leurs bénéficiaires, qui n’ont pas le coeur de les remercier… et ils sont si nombreux!  Mais qu’ils en tirent un sujet d’augmenter leur propre esprit de foi!  En donnant quand même à ces ingrats, ils sont sûrs d’avoir leur récompense de Dieu seul, puisque ces gens ne leur en donnent aucune, comme ils sont sûrs d’avoir des motifs uniquement surnaturels.  Par conséquent qu’ils ne se plaignent pas de l’ingratitude des autres, qui leur méritent une plus belle récompense de Dieu.  

Mais, n’empêche qu’on doit avertir ces ingrats qu’ils manquent sérieusement à leur devoir!

son fondement Le bon Dieu a pris la peine de nous instruire sur la nécessité des actions de grâces en nous exhortant souvent à lui en rendre et en punissant et en disputant ceux qui ne le faisaient pas.  C’est donc qu’il y tient beaucoup.  De fait sa gloire est là en grande partie.  Voyons donc cet enseignement à travers les âges.  Dans l’Ancien Testament.  Dans le Deut.  II, Dieu veut que les Juifs se rappellent toutes les merveilles qu’il a opérées pour eux dans leur marche vers la Terre sainte et il promet de les bénir s’ils reconnaissent tous ses bienfaits et de les punir s’ils les oublient.  Dans les livres sapientiaux et dans les Psaumes, il y a de fréquentes exhortations aux actions de grâces envers Dieu pour ses bienfaits.  Dieu lui-même inspire les beaux cantiques d’actions de grâces de ses amis: Moïse, David, Judith, Esther, etc.  Les prêtres devraient donc les donner comme modèles aux fidèles de leurs propres actions de grâces, que si peu savent composer.  Ainsi, après la traversée de la mer miraculeusement et l’engloutissement de l’armée égyptienne dans les flots, Moïse chante un cantique de reconnaissance en énumérant simplement par le menu tout ce que Dieu a fait pour les sauver.  Le bon Dieu savait tout cela, il est évident, mais Moïse lui fait plaisir en les lui répétant pour en montrer son appréciation et sa gratitude.  Imitons-les donc.  Le cantique de Judith chante sa reconnaissance de l’avoir aidée à délivrer son peuple par la mort d’Holopherne. «Célébrez le Seigneur au son des tambourins Chantez le Seigneur avec les cymbales, Modulez en son honneur un cantique nouveau; Exaltez et acclamez son nom… etc.» Dieu lui-même a donc inspiré ses saints à lui énumérer tout simplement ses bienfaits, pas parce qu’il a besoin de les connaître, mais parce que nous avons besoin de lui montrer notre reconnaissance pour tous ses bienfaits.  Imitons ces saints et redisons à Dieu ce qu’il a fait.  Parmi les Ps, il y en a 25 consacrés uniquement à l’action de grâces et parmi les autres on trouve encore plusieurs expressions de reconnaissance envers Dieu; c’est donc que Dieu tient à sa gloire!  Nous pensons tellement à nous-mêmes que nous oublions les droits de Dieu.  À mesure que nous serons transformés en lui, nous prendrons ses idées.  Commençons donc à faire tout de suite ce que nous voudrons faire dans la gloire divine: louer Dieu!  Voyons quelques échantillons de cette louange qu’il veut et qu’il a lui-même inspirée aux prophètes.  «Je veux bénir Yahveh en tout temps; Sa louange sera toujours dans ma bouche.  En Yahveh mon âme se glorifie; Que les humbles entendent et se réjouissent!  Exaltez avec moi Yahveh!» Ps.  65:

«Pousse vers Dieu des cris de joie, terre entière!  Chante la gloire de son nom; Célébrez magnifiquement ses louanges!  Dites à Dieu: Que tes oeuvres sont redoutables!  À cause de ta toute-puissance, tes ennemis te flattent.  Que toute la terre se prosterne devant toi, Qu’elle chante en ton honneur, qu’elle chante ton nom!»

Dieu veut donc que nous le louions pour ses différentes perfections.  Il est bon de les énumérer une par une et de le remercier pour les effets de chacune, comme les Psaumes le font; tantôt ils louent sa puissance, qu’il a montrée dans ses oeuvres admirables dans tout l’univers; tantôt sa bonté pour les secours qu’il donne aux pauvres, aux hommes; tantôt sa miséricorde de leur avoir pardonné leurs péchés; etc.  Que chacun le loue aussi pour ses bienfaits particuliers et il est bon encore là de les repasser dans le détail afin que l’esprit ait de quoi chanter sa reconnaissance envers Dieu.  Quand on songe que tous les sentiments de l’âme inspirés de Dieu dans les Psaumes et dans les prophètes sont ceux de l’humanité de J-C.  et ceux de l’humanité entière, tombée dans le péché et rachetée par lui; il faut les prendre pour nous tous en particulier.  Or comme il y en a tant qui expriment l’action de grâce, c’est donc que Dieu veut qu’une bonne partie de notre vie soit employée à remercier Dieu de tout ce qu’il a fait pour chacun de nous.  Prenons cette pratique tout de suite dans la vie concrète!  Ce n’est pas un bon sentiment qui doit s’évaporer aussitôt que goûté.  N’oublions pas que le ciel est un éternel cantique d’action de grâce qui doit commencer dans la foi sur terre pour se continuer dans la gloire au ciel.  Apprenez à le chanter au plus tôt!  Dans le Nouveau Testament, nous voyons la même préoccupation de J-C.  et des Apôtres à nous inculquer la nécessité et l’habitude des actions de grâces.  D’abord entendons la Ste Vierge ouvrir la liste des cantiques d’action de grâces       du N.T. dans son Magnificat sublime de reconnaissance, de joie et d’humilité.  Toutes les qualités pour une parfaite reconnaissance sont là.  D’abord le bienfaiteur: son âme glorifie le Seigneur.  Puis sa joie profonde en Dieu: elle déverse tout son coeur devant Dieu, son Sauveur.  Ce ne sont pas ses lèvres, mais son esprit, son intelligence et sa volonté, son âme entière.  Elle reconnaît la grandeur de Dieu et de son don: «Il a fait de grandes choses en moi», et son humilité: «Il a regardé la bassesse de sa servante».  Tout ce qui est grand vient de Dieu seul.  Aussi elle lui donne toute sa gloire pour ce bienfait.

Remarquons qu’elle résume aussi les exploits de Dieu pour arriver à l’Incarnation de son Verbe: il a renversé les puissants de leurs trônes et il a élevé les humbles.  Il a rempli de biens les affamés.  Ce qui montre combien il faut désirer les dons de Dieu pour les recevoir en abondance et pour les mieux apprécier.  Voilà pourquoi seuls ceux qui sont tout aux choses de Dieu et qui les désirent de tout leur coeur sont vraiment reconnaissants.  En d’autres termes, il faut de l’amour de Dieu pour estimer ses dons et pour lui en exprimer toute notre reconnaissance.  Prenons l’habitude de réciter avec coeur le Magnificat.  N.S.  a eu peu d’occasions pour inculquer la reconnaissance parce que trop peu de ses auditeurs avaient encore assez de foi pour apprécier les choses divines.  Cependant il le fait clairement quand il le peut.  Par exemple quand il guérit les dix lépreux, un seul revient pour l’en remercier et Jésus prend cette occasion pour blâmer tous les ingrats.  «Où sont donc les neuf autres qui ont été guéris?  Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir et rendre gloire à Dieu?» J-C.  veut donc la reconnaissance de nous tous pour les dons qu’il nous fait autrement précieux que la santé corporelle.  Il a dû la prêcher souvent parce que les Apôtres exhortent souvent les fidèles à rendre grâces à Dieu, comme ils font eux-mêmes bien souvent.  St Pierre commence sa première épître par une belle action de grâce à Dieu pour le grand bienfait de tout le plan divin.  C’est un vrai modèle à imiter Qu’on l’apprenne par cœur et qu’on dise souvent tous les jours: «Béni soit Dieu le Père de N.S.J.C., qui selon sa grande miséricorde, nous a régénérés en une vive espérance, par la résurrection de J-C.  d’entre les morts, pour un héritage incorruptible, pur, immortel, qui vous est réservé dans les cieux…» Remercions Dieu de tout ce que N.S.  nous a apporté, car c’est en lui que nous sommes sauvés et donc c’est par lui que nous pouvons plaire à Dieu même dans nos actions de grâces.  St Paul commence son épître aux Éphésiens par une action de grâces merveilleuse qui résume en peu de lignes toutes les profondeurs du plan divin pour notre salut.  Les coeurs reconnaissants pourraient passer des méditations durant des semaines sur cette effusion du grand coeur de St Paul:

«Béni soit Dieu le Père de N.S.J.C., qui nous a bénis dans le Christ de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les cieux.  C’est en lui qu’il nous a élus dès avant la création du monde, pour que nous soyons saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant dans son amour, prédestinés à être ses fils adoptifs par J-C.  selon sa libre volonté en faisant ainsi éclater la gloire de sa grâce… c’est en lui que vous êtes marqués du sceau du St Esprit…» Parce qu’ils ont reçu le St Esprit et qu’ils voient loin dans la foi ils sont émerveillés de tout ce que Dieu a fait pour notre salut.  Ils voient notre triste sort sans ces bienfaits et ils sont remplis de reconnaissance envers Dieu.  Voilà ce que les prêtres devraient s’efforcer de faire comprendre aux fidèles.  S’ils pouvaient cesser de tant parler de péchés pour parler des vertus théologales et des sublimes exigences de notre destinée à la vision béatifique!  Nos gens ne savent que dire quand ils sont à l’église.  Qu’on leur enseigne comment faire des actions de grâces!  Qu’on leur indique les Psaumes à réciter sur ce sujet et surtout comment en composer dans leur coeur et dans leur esprit.  Évidemment il faudrait commencer par eux-mêmes!…

Le St Esprit dans l’Église.  Les premiers Pères de l’Église et les premiers chrétiens, sous l’inspiration du St Esprit, ont emboîté le pas avec les Apôtres pour pratiquer et inculquer à tous les chrétiens l’habitude des actions de grâces.  Ils composèrent des cantiques et des hymnes d’action de grâces que les fidèles chantaient dans les assemblées qui devinrent les églises des chrétiens; puis ils chantaient dans leurs maisons.  Ils avaient les psaumes comme modèles et ils les chantaient aussi ou les psalmodiaient.

Mais les Juifs étaient habitués à lire les sacrifices d’actions de grâces que leurs ancêtres avaient coutume d’offrir à Dieu depuis les enfants d’Adam: Caïn et Abel; Noé, après le déluge; Abraham après sa victoire et tous les autres qui marchèrent sur leurs traces.  Après la Pentecôte les Apôtres offrirent la messe en action de grâces surtout pour tous les bienfaits de la rédemption.  Puis on se mit à entourer la consécration des saintes espèces de beaucoup de prières dont les principales sont l’action de grâces.  Ce n’est pas surprenant qu’on ait appelé ce mystère l’Eucharistie, ou action de grâces.  Il y avait un grand courant de reconnaissance dans la primitive Église.  On y vivait littéralement les exhortations de St Paul si fréquentes.  Rendez grâces à Dieu en toutes choses!  Que vos prières montent à Dieu pleines d’action de grâces, etc… Ainsi on a introduit dans la messe le Gloria, qui est un hymne d’action de grâces, la préface et la communion.  L’Église a mis là toutes les façons pratiques de remercier Dieu en union avec J-C.

La messe est le plus bel acte de reconnaissance que nous pouvons offrir à Dieu puisque c’est J-C.  lui-même qui s’offre à son Père.  Son objet principal est justement le culte de l’action de grâce qui se consomme dans la sainte communion en recevant J-C.  lui-même dans nos coeurs.  Alors quel moment plus favorable à la reconnaissance que lorsqu’on a reçu son Sauveur et son Créateur dans son coeur avec l’humanité sainte de Jésus.  Voilà pourquoi on devrait y consacrer un temps convenable qui doit s’approcher de la demi-heure autant que possible.  Hélas!  comme nos chrétiens s’ennuient justement pendant qu’ils ont J-C., Dieu et Homme, comme lorsqu’il était sur la terre.  Il est là dans leur âme… et ils n’ont rien à lui dire!  Ils sont respectueux et c’est tout… C’est même un soulagement pour la plupart quand ils pensent qu’il est parti… et comme ils le croient vite parti puisqu’ils s’en vont eux-mêmes bien vite après la communion!… Qu’ils prennent donc le temps de remercier Dieu pour les grands bienfaits au moins de l’ordre surnaturel; qu’ils les énumèrent un par un, comme les grands saints l’ont fait, comme Moïse, David, Tobie, Judith, etc.  Qu’on lise leurs actions de grâces dans la Bible, qu’on se les rende familières et ensuite on les imitera.  On devrait sûrement passer autant de minutes à remercier Dieu des bienfaits reçus que pour lui en demander d’autres.  Sont-ils nombreux ceux qui le font?  

Commençons!  On voit là l’inconvénient d’avoir des attaches aux choses du monde.  Comment aimer celles du ciel quand on trouve sa satisfaction avec celles de la terre?  Ceux qui cherchent des jouissances sensibles ne sont guère capables de vouloir celles de l’ordre surnaturel.  Ils ont bien plus hâte d’aller voir dans le journal du matin si leur club favori a gagné sa partie, que de remercier J-C.  des bienfaits surnaturels qu’ils ont reçus de lui.  Comme on l’a dit, l’action de grâce est surtout faite d’amour de Dieu acheté aux dépens des sacrifices des échantillons.  Ceux donc qui ne sont pas mortifiés, qui cultivent quelque attache ne voient même pas ce qui leur manque devant Dieu ni ne peuvent apprécier ce qu’il a déjà fait pour eux d’une façon convenable.

ses motifs Pour ne pas trop multiplier et fatiguer l’esprit nous allons nous contenter de donner ceux que l’Église a mis dans sa préface de la messe.  Il est digne de rendre grâce à Dieu partout et toujours.  En effet il est digne pour l’homme de donner à Dieu une chose qu’il n’a pas sans l’homme et à laquelle il tient beaucoup.  Or, cela est la gloire extrinsèque que l’homme donne à Dieu par les louanges de sa reconnaissance.  La preuve que Dieu y tient est qu’il se plaint quand les hommes ne la lui donnent pas.  Parce que les Juifs offraient des sacrifices d’animaux sans esprit de foi ni louange sincère à Dieu, il les dispute et leur fait dire: «Est-ce que je mange la chair des animaux?  Est-ce que je bois le sang des boucs?  Offrez à Dieu un sacrifice d’action de grâces!» Ps.  40 «Chantez à Yahveh un cantique d’action de grâces; célébrez votre Dieu sur la harpe; il couvre les cieux de nuages et prépare la pluie pour la terre.» Ps.  146-7.  Éph.  5-10: «Vous entretenant ensemble de psaumes, d’hymnes et de cantiques spirituels, chantant et psalmodiant du fond de vos coeurs à la gloire du Seigneur.  Rendant grâces en tout temps et pour toutes choses à Dieu le Père, au nom de N.S.J.C.» Dieu nous demande donc des louanges et des actions de grâces.  Il est par conséquent bien digne pour l’homme de lui en donner.  L’Être infini qui demande des faveurs à sa créature pécheresse… et c’est le tout petit nombre qui lui en donnent!  Il est digne pour l’homme de commencer à faire sur terre ce qu’il fera dans la gloire du ciel.  Or, il est sûr que là-haut les actions de grâces seront continuelles.  St Jean nous le dit dans l’Apoc.  19-5: Et il sortit du trône une voix qui disait: Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, et vous qui le craignez, petits et grands, et j’entendis comme la voix d’un grand tonnerre, qui disait: Alléluia!  parce qu’il a régné, le Seigneur notre Dieu, le Toutpuissant.  Réjouissons-nous, tressaillons d’allégresse et rendons lui gloire, parce que les noces de l’Agneau sont venues et que son épouse s’y est préparée.» Les anges aussi passent leur ciel à louer Dieu et à le remercier pour ce qu’il a fait pour eux.  De la vision béatifique sort un immense concert d’action de grâces à la Trinité par J-C.  le Roi du ciel.  Si les pauvres habitants de la terre, au lieu de se pâmer d’admiration devant les échantillons éphémères des perfections divines, levaient les yeux de la foi vers le ciel et ce que Dieu leur réserve, s’ils veulent le préférer au fumier des choses créées, comme ils verraient leur folie d’être si bornés!  Au lieu de tant parler des vues animées qui passionnent tout le monde jusqu’aux religieux et aux prêtres, comme les païens, s’ils pensaient un peu aux vues animées célestes où Dieu déroulera sur un écran éternel ses infinies perfections, comme ils auraient honte de leur aveuglement!  Tant qu’ils auront ces niaiseries dans le coeur, ils ne peuvent pas louer les perfections divines ni montrer leur reconnaissance pour des choses qu’ils n’estiment pas ou bien peu, puisqu’ils ont le coeur au fumier des choses terrestres.  C’est au clergé à prêcher le mépris pratique des échantillons, à montrer aux fidèles que c’est avec des échantillons comme monnaie qu’ils achèteront les jouissances éternelles du ciel.  Alors en proportion que leur amour sera transféré des échantillons sur les perfections infinies de Dieu, dans la même proportion leurs louanges iront à Dieu avec leurs remerciements dans la mesure qu’ils ont compris les choses célestes.

Il est juste de rétablir l’équilibre dans nos relations avec nos bienfaiteurs en leur donnant quelque chose en retour pour leurs dons.  Mais que pouvons-nous donner à Dieu?  Il n’y a que la gloire que nous pouvons lui procurer par des louanges et des actions de grâces en retour de ses bienfaits.

L’amour tend à égaliser les conditions des amants.  Or quand on aime Dieu, on songe aux immenses bienfaits de l’ordre naturel et surnaturel de Dieu.  Or qu’avons-nous qui puisse être comparé à ces bienfaits?  Là encore c’est Dieu qui vient suppléer à notre indigence.  Il aime tellement sa gloire et par suite il aime tellement nos louanges qu’il se trouve luimême bien payé si nous les lui donnons.  Mais comme notre intelligence ne peut jamais arriver à se faire une véritable idée de tout ce que Dieu a fait pour nous, il faut conclure que jamais nous ne pourrons dépasser la mesure dans les louanges.  Nous resterons toujours ses débiteurs.  Raison de plus de nous y mettre avec toutes les puissances de notre âme et avec tout l’ardeur possible avec la grâce de Dieu.  Que ce devoir entre dans tous les détails de notre vie.  Les Apôtres le demandaient aux chrétiens: «Quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.»

Il est salutaire ou avantageux de faire plaisir à ses bienfaiteurs.  Eh bien!  la reconnaissance fait immensément plaisir à Dieu.  Il dit que nous recevrons dans la même mesure que nous lui donnons.  Eh bien!  si nous lui donnons tout ce qu’il veut dans cette chose qu’il aime tant, il nous donnera aussi tout ce que nous voudrons de lui.  En d’autres termes, la gloire que nous lui donnons est comme sa paye pour le travail qu’il fait pour nous; plus nous le paierons, plus il travaillera pour nous.

St Bernard dit que si à chaque bienfait on remonte à Dieu qui est la source de toutes grâces, on appelle de nouveaux bienfaits sur sa tête.  Ailleurs aussi: Rendez grâces à Dieu et vous en recevrez des faveurs toujours plus abondantes.  St Laurent Justinien dit: «Montrez seulement à Dieu que vous êtes reconnaissants de ce qu’il vous a accordé et il répandra sur vous des dons plus nombreux et plus excellents.» Tous les saints ont expérimenté cette vérité.  Ils étaient eux-mêmes extrêmement reconnaissants et savaient que par là ils s’attireraient les faveurs du ciel.  Il est bon de remercier Dieu même avant de recevoir ses faveurs, comme Jésus le fit avant la multiplication des pains, de l’institution de l’Eucharistie et de la résurrection de Lazare.  Cette confiance le touche et il ne veut pas se laisser vaincre en générosité.  Il est sûr, en tout cas, que c’est très parfait et que c’est un moyen de s’attirer des grâces.  Ne soyons donc plus de ces ingrats qui demandent constamment sans jamais remercier.  Nous faisons des milliers de demandes de toutes sortes et combien d’actions de grâces à travers toutes ces demandes égoïstes?  Nous refuserions vite de donner à un pauvre souvent s’il n’avait pas le coeur de nous remercier souvent… et nous n’avons pas le coeur de remercier Dieu de ses bienfaits d’ordre surnaturel qui devraient nous assurer notre bonheur éternel au ciel?  N’est-ce pas là la principale cause de notre peu d’avancement dans la vie spirituelle?  Dieu serait encore plus généreux si nous étions plus reconnaissants envers lui… Manières de s’exprimer Par pensée.

Dieu scrute les coeurs et il veut des adorateurs en esprit et en vérité; là est la liberté qui nous donne notre mérite et à lui sa gloire.  À l’exemple de la Ste Vierge il faut dire: «Mon âme glorifie le Seigneur et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon salut.» C’est à force de méditer sur notre destinée surnaturelle en la vision béatifique que nous apprécierons mieux les bienfaits de Dieu qui nous rendent dignes de cette vision.  Or cela exige beaucoup de réflexion et de prière soutenue par des sacrifices pour arriver à s’en faire une bonne idée.  pensons donc souvent à ce devoir de la reconnaissance pour nous en remplir le coeur d’où elle passera dans la vie d’abord… Par nos paroles.  Comme Jésus dit: la bouche parle de l’abondance du coeur, quand il sera plein de reconnaissance, nous trouverons bien des paroles pour l’exprimer.  Car il faut que le don de la parole serve à la gloire de Dieu, soit en parlant des bienfaits de Dieu, soit en les chantant, comme St Paul le recommandait aux fidèles.  Les prêtres devraient faire une vigoureuse campagne pour répandre le chant des cantiques dans les écoles et dans les familles.  Quelle manie regrettable ont plusieurs maîtres de chapelle de changer souvent les cantiques de sorte que les gens n’ont pas le temps de les apprendre par coeur.  Puis, un autre malheur, c’est d’avoir rejeté tous les vieux cantiques, qui disaient quelque chose au coeur, quoiqu’en pensent les «techniciens» du chant!  Ils ont rejeté les vieux cantiques que tout le monde aimait à chanter pour les remplacer par des airs «à dormir debout»!  Qui peut aimer à chanter les cantiques modernes?  La preuve est que personne ne les chante… pas même les maîtres de chapelle!  On a voulu réformer et on a déformé!  Les prêtres devraient revenir aux Vêpres où l’on chante les louanges de Dieu et où l’on adore le T.S.S.  à la bénédiction qui suit.  Ils devraient faire de vigoureuses campagnes pour les remettre en honneur.  Personne n’en parle: surtout de nos jours, elles arrivent en conflit avec les parties de sport que même les prêtres ne veulent pas manquer.  Les gens ne sont plus intéressés parce que les prêtres ne montrent pas de zèle pour cette façon si importante de glorifier Dieu en chantant ses louanges et en sanctifiant le dimanche.  Un jour, un prêtre me dit qu’après sa retraite il a fait un appel ardent pour une meilleure assistance aux Vêpres, avec le résultat très consolant que l’église était pleine de monde.  Et maintenant?  Il m’avoua que l’assistance était diminuée comme avant.  Je lui demande: En avez-vous parlé encore depuis la retraite?  Il m’avoua qu’il n’en avait plus parlé.  Revenez à la charge, lui dis-je!  Le pasteur est là pour rassembler ses brebis quand elles s’éparpillent!  Après un si beau succès le pauvre homme n’y pensait plus!  Une sottise de bien des prêtres est de raccourcir cet office le plus possible; c’est le meilleur moyen d’éloigner les gens.  Ils ne viendront pas de bien loin pour une petite cérémonie insignifiante.  Qu’on leur donne pour leur «argent» et ils viendront bien!  Le St Esprit les fera venir si cela vaut la peine!…

Ce que nous venons de dire des Vêpres il faut le dire des autres cérémonies du culte; plus on abrège et moins les gens viennent… à condition évidemment qu’on n’allonge pas indéfiniment!  Il y a une limite partout, comme on dit.  Mais que les prêtres d’abord commencent à montrer leur appréciation des cérémonies où l’on chante la gloire de Dieu et de beaux cantiques et les fidèles prendront leurs idées.  En actions.

Comment exprimer sa reconnaissance en action?  Voyez un enfant qui vient de recevoir une boîte de bonbons de sa mère; il est tout radieux de joie et montre sa bonne humeur à tout le monde autour de lui.  Un enfant bien élevé est toujours content de ce que sa mère lui donne.  Celui qui rechigne souvent n’est aimé de personne.  Eh bien!  les bons chrétiens doivent agir envers Dieu comme des enfants bien élevés.  Puisque nous savons maintenant que tout ce qui nous arrive, agréable ou non, nous vient de Dieu et est un effet de sa bonté, nous devons toujours être de bonne humeur, la joie doit suinter de toutes nos actions et de notre manière de nous comporter.  Nous montrons alors en acte que Dieu nous fait du bien constamment.  Défions-nous d’une spiritualité grincheuse sous prétexte d’humilité, mécontente de Dieu.  On se plaint de n’être pas assez bon, pas assez humble, etc.  Ce n’est pas de la vertu, mais un effet de l’amour-propre blessé.  Ne développons pas ce genre de spiritualité mal élevée!  Un autre moyen est de prendre part aux fêtes liturgiques que l’Église a établies pour commémorer les principaux bienfaits de Dieu envers nous.  Dans l’ancienne Loi Dieu lui-même a fait établir pour cette même raison, celle de Pâques pour célébrer le bienfait de la délivrance de la servitude d’Égypte; celle de la Pentecôte en souvenir de la Loi donnée au Sinaï; celle des Tabernacles en souvenir de la manne tombée du ciel pendant 40 ans au désert.  Or, tous ces bienfaits n’étaient que des figures des bienfaits de la nouvelle Loi; à plus forte raison faut-il célébrer nos fêtes chrétiennes.  Les prêtres feraient bien d’expliquer aux fidèles tout le cycle des fêtes chrétiennes de l’année liturgique pour leur faire mieux comprendre le plan divin pour notre rédemption et notre sanctification et les rendre plus reconnaissants pour tous ces bienfaits.  Quel meilleur moyen de faire servir sa mémoire à la gloire de Dieu?  Dieu nous l’a donnée afin que nous les sortions pour les admirer et en remercier Dieu souvent.  Ne manquons pas de remercier Dieu pour tout ce qu’il a donné à J-C., puisque nous devons en jouir nous-mêmes un jour au ciel et déjà sur terre par ses mérites qu’il nous communique en proportion que nous sommes unis à lui.

Exemples : En voici un bien simple mais combien consolant, combien éloquent!  Notre Frère Napoléon Laflamme était mourant au Noviciat, en déc.  1917 où j’étais Ministre.  Voyant qu’il ne mangeait plus, je lui dis que je voulais savoir s’il aimerait quelque chose en particulier.  Puisque vous insistez, me dit-il, j’aimerais un bouillon de lièvre ou de perdrix.  Je demande à notre acheteur, le Frère Veilleux, d’essayer d’en trouver sur le marché à Montréal.  Il n’en trouva pas.  Le lendemain matin, pendant une grosse tempête de neige voilà qu’une perdrix se jette dans la fenêtre d’une chambre de retraitant, casse la vitre extérieure et se fait prendre entre les deux châssis.  Le Frère Houde, portier, entend le bruit des ailes contre les vitres, entre dans la chambre et attrape facilement la perdrix qu’il va montrer au cuisinier, le Frère Souligny, qui dit tout de suite: Je vais la faire cuire pour le Fr.  Laflamme!  J’avais averti déjà le Fr.  Laflamme qu’on n’avait pas pu en trouver en ville.  J’étais là quand on l’apporta au Frère et je lui dis comment on l’avait trouvée.  Il leva les yeux au ciel avec les bras en disant: Mon Dieu, que vous êtes bon!  Voilà la paie du bon Dieu!  Quelle merveille de bonté d’avoir écouté un simple caprice d’un vieux mourant qui pourrait à peine en prendre une bouchée!  Pour ce cri de reconnaissance Dieu a fait ce miracle de bonté.  Comme la reconnaissance le touche!  C’est encore ce bon vieux qui me demanda à ses derniers instants une question sotte apparemment, si elle ne montrait pas son immense désir de remercier Dieu.  «Mon Père, pensez-vous que l’éternité va être assez longue pour que j’aie le temps de remercier Dieu pour tout ce qu’il a fait pour moi?» Il expira peu après.  En voilà un qui ne sera pas en peine dans l’éternité!  Et de son éternité!  Quelle leçon pour nous tous, même Prêtres!  Sont-ils nombreux ceux qui avec toute leur science théologique ont su apprécier les bienfaits divins comme ce Frère coadjuteur?

Thérèse de l’Enfant Jésus demande au bon Dieu de la neige pour sa prise d’habit, le 10 janvier.  Or, la veille une température très douce ne lui donnait aucune espérance d’en avoir.  Cependant, elle eut sa neige!  La terre s’était couverte d’un beau manteau blanc comme le sien.  C’était un caprice d’enfant, mais Dieu l’exauça pour ce cri de reconnaissance vers Dieu quand elle vit la neige.

L’Hospice de St Jos.  Cottolengo à Turin, en Italie est sûrement le meilleur exemple de ce que la reconnaissance peut obtenir de Dieu.  Sans revenus fixes, sans comptabilité, depuis plus d’un siècle.  Je l’ai visité deux fois, en 1919 et en 1938.  Elles ne veulent même pas savoir combien de malades et d’infirmes de toutes sortes on peut héberger.  Il doit y avoir autour de 15,000 infirmes et près de 3,000 religieuses et religieux pour en prendre soin.  En 20 ans, elles ont fait de grandes améliorations bien modernes.  On voit que tout se fait sans calcul aucun.  J’ai passé quelque temps à la cuisine pour voir tout ce qui peut passer là chaque jour.  C’est inconcevable!  Il fallait les voir servir les gens à pleines assiettes… comme Dieu seul peut servir ses pauvres infirmes!  L’église centrale est toujours pleine de monde qui prient constamment et qui remercient Dieu pour tout ce qu’il fait pour l’hospice.  Tous les autres prient partout et toujours: à la cuisine, au lavoir ou buanderie, à la cordonnerie, aux champs, etc.  Quelle leçon pour nos chrétiens païens qui comptent sur leurs fameux procureurs ou économes!  Chez Cottolengo, on refuse seulement ceux qui sont capables de payer!  Nos païens ne refusent que ceux qui ne peuvent pas payer.  On calcule du matin au soir tous les sous qui rentrent et qui sortent; on balance ses livres tous les soirs; tout le fondement des Communautés est à la Procure!  Mais ces chargés d’affaires et leurs protégés aussi païens qu’eux, n’ont à peu près jamais le temps de tenir compagnie à N.S.  à la chapelle ou à l’église; on ne remercie jamais ou très peu; on charge les lampions de faire ce devoir personnel… et encore!… Les membres sont habitués de se fier aux procureurs et très peu prennent sur eux de remercier Dieu personnellement pour tout ce qu’il leur accorde.  On a beau faire la cour aux riches, les courir, les encenser, augmenter les prix… les dettes aussi augmentent…!  Et les gens critiquent contre tous ces quêteurs et quêteuses… Il est notoire que ce sont les procureurs qui avaient la plus grande réputation, qui ont mis les communautés en dette.  Dieu veut montrer qu’il ne faut compter que sur lui.  Quand même que chaque membre n’a rien à faire à la procure, il doit savoir que c’est pour lui ou pour elle que Dieu donne à la Communauté; alors c’est un devoir individuel de chaque membre de remercier Dieu constamment pour tout ce qu’il fait pour la Communauté.  C’est la même vérité pour les familles.  Messes d’action de grâces sont un moyen merveilleux de remercier Dieu puisque nous nous associons à J-C.  lui-même s’offrant à son Père en action de grâces.  Il est bon même de les faire dire avant de recevoir les bienfaits.  Dieu aime cette confiance qu’on met en lui.  Voici des faits dont j’ai été témoin.  Je missionnais à Winooski, dans le Vermont, en mars 1930.  Sur 8 moulins, il n’y en avait qu’un en fonction, en activité.  En parlant de la reconnaissance, je conseillai aux femmes à qui je prêchais cette semaine-là de former un petit comité parmi elles pour aller quêter des messes d’action de grâces pour l’ouvrage que Dieu leur avait déjà donné et pour celui qu’il leur donnerait dans l’avenir.  Je suggérai au moins 50 messes pour le passé et 50 pour l’avenir.  Il y avait autour de 800 familles dans la paroisse.  Elles commencèrent un mardi matin à quêter.  À onze heures, le Gérant de N.Y.  téléphone de fermer le seul moulin qui marchait, parce qu’il n’avait plus de commande!… et moi qui avais promis en pleine chaire qu’ils auraient de l’ouvrage!  Les femmes arrivent au presbytère pour m’annoncer la nouvelle et me dire que les gens riaient d’elles et de moi!  qu’elles ne pouvaient plus continuer de quêter dans ces circonstances.

Souvent c’est un truc de Dieu de faire tout le contraire de ce qu’on veut pour exciter plus de foi en nous.  Après leur avoir donné une bonne injection de surnaturel je leur demande de retourner et d’offrir à Dieu leur humiliation et les moqueries des autres pour le succès de leur quête.  Les braves femmes retournent et le samedi matin, elles reviennent au presbytère avec $100.00 comme je l’avais demandé, qu’elles donnèrent au Curé.

À onze heures ce jour-là le Gérant téléphone de N.Y.  d’ouvrir les 8 moulins à cause des grosses commandes qu’il venait de recevoir!… Deux ans après je rencontre le Curé qui me félicite sur le bon moyen que j’avais pris pour leur faire avoir de l’ouvrage: les moulins avaient fonctionné nuit et jour pendant un an.  Et maintenant, combien?  Un seul, dit-il.  Je lui demande s’il avait fait quêter encore pour des messes d’action de grâces.  Il me dit que non!  Le païen!  Pourquoi n’a-t-il pas fait la même chose?  Et ceux qui liront ces pages feront-ils mieux que lui?  Comme les gens sont païens d’un travers à l’autre!  Comme ils ont la tête dure pour les choses surnaturelles!  L’année suivante toute cette affaire se répète à Kénogami.  Les moulins fonctionnèrent pendant un an nuit et jour.  Je rencontre le Curé très content de ce que j’avais obtenu de Dieu tant d’ouvrage pour sa paroisse.  Puis maintenant?  Un seul moulin marchait.  Avez-vous demandé des messes d’action de grâces pour la 2ème année?  Non!  Encore un païen!  Est-ce que les cultivateurs ne sèment pas à tous les ans afin de récolter tous les ans… et quel dommage que les prêtres ne le sachent pas!  Qu’ils ne le disent pas aux fidèles!  Comme Dieu les bénirait tous s’ils savaient comment le remercier régulièrement comme Dieu leur donne ses biens régulièrement.  Si les pauvres faisaient dire leurs messes d’action de grâces, comme ils sortiraient vite de leur misère!  Que d’épreuves on s’épargnerait si on payait celui qui travaille pour nous constamment!  Où est celui qui travaille sans salaire?  Eh bien!  Dieu n’est pas plus imbécile que les hommes; il cesse de travailler pour nous quand nous ne le payons plus!… Voici encore un bel exemple de donner de la gloire à Dieu seul.  Sur le Mont Cariathiarim, en Palestine, où l’arche d’alliance est restée quelques années, une religieuse française, Sr Joséphine, si je me rappelle bien son nom, décide de bâtir une église à cet endroit.  Or, les Musulmans ne voulaient rien lui vendre.  Elle déposa des médailles miraculeuses aux pieds des arbres et les acheta un par un pratiquement et finalement elle eut son terrain.  Il lui restait deux mille francs pour une église d’un million… Pour qu’il ne soit pas dit qu’elle ait contribué un franc à cette église et pour laisser toute la gloire à Dieu, elle donna aux pauvres ses 2,000 francs.  Sa reconnaissance irait nécessairement à Dieu seul si elle parvenait à bâtir son église.  Eh bien!  Le Curé me disait qu’il recevait des aumônes par milliers de frs et toute l’église fut payée en la finissant.  Quelle foi il fallait pour agir de la sorte!  Combien de nos procureurs prendraient ce moyen de vider leurs caisses dans les mains des pauvres avant de construire un édifice quelconque?  On voit là le souci de donner à Dieu toute sa reconnaissance et sa gloire.

On voit que s’il y avait plus de surnaturel dans le clergé et dans les communautés, il y aurait moins de dettes chez tous!  Ce n’est que lorsqu’on cherche le royaume de Dieu et sa sainteté qu’il donne le reste.  Comme il ne donne pas toujours le reste, c’est donc que peu recherchent la sainteté de Dieu.  Quand les communautés sont ferventes, les biens nécessaires arrivent abondamment; à mesure que le surnaturel s’en va les dettes s’en viennent!

Que tous les prêtres se mettent à prêcher la reconnaissance à tous les fidèles et qu’ils leur montrent comment la pratiquer dans le concret de la vie ou par des actes.  Tous les parents devraient ensuite l’enseigner dans la famille pour que chaque enfant sache comment la pratiquer.  Qu’on leur enseigne comment faire des actes de reconnaissance et qu’ils économisent sur leur argent de poche pour faire dire quelques messes au lieu de gaspiller en bonbons et en vues animées.  Voilà une bonne formation qui assurerait l’avenir des enfants.  Quand on visite les pauvres, qu’on les sonde sur la reconnaissance envers Dieu, qu’on leur demande s’ils font dire des messes d’action de grâces et combien souvent?  Quand de grands enfants vont mal, qu’on demande aux parents s’ils ont fait dire des messes d’action de grâces et s’ils ont demandé à leurs enfants de le faire?  Jamais ils n’ont pensé à cela.  Ils n’ont jamais payé Dieu, il cesse de travailler pour eux et tout va mal dans la famille… pratiquons et enseignons la reconnaissance à tout le monde!…