mercredi 17 avril 2013

François contre Saint François

Est-ce que François 1er prend vraiment comme modèle Saint François d’Assise ou s’est-il inventé un personnage pour réinventer l’Église ? Fait-il l’ « herméneutique de la continuité » de Benoît XVI?  
 



« Le rituel du «baciamano» (baisemain), le salut des prélats et des personnalités, n'est en revanche plus aussi long.
Lors de la traditionnelle catéchèse, le pape argentin a adopté un langage compréhensible par chacun, mais sur le fond très religieux.

Ainsi il a invité les fidèles à prier et appeler Dieu «papa, ce qu'il est pour nous». Une familiarité qui ne plaira pas aux traditionalistes catholiques, déjà offusqués par tous ses abandons de rites divers depuis son élection le 13 mars.

À part quelques exceptions en espagnol, Jorge Bergoglio s'exprime en italien, langue du Vatican, et comme s'il voulait aussi souligner l'origine italienne de sa famille.

François ne dit rien, contrairement à Benoît XVI, en français, anglais ou allemand, qu'il comprend, mais qu'il maîtrise peut-être mal à l'oral.

Lors du message pascal «urbi et orbi», il a carrément laissé de côté le salut en 65 langues. Il a abandonné en un mois divers habits, objets, rites symboliques que son prédécesseur, par attachement à la tradition millénaire de l'Église, avait réintroduits. » (1) SOURCE : http://www.lapresse.ca/international/dossiers/succession-de-benoit-xvi/201304/10/01-4639346-le-pape-francois-imprime-son-style-sans-devoiler-sa-politique.php
 
« Et, rapidement, une joie indicible nous a envahis à mesure que se manifestaient votre foi sûre, votre piété ardente, et votre tendre dévotion à la Sainte Vierge. C’est alors qu’un frère m’a rappelé qu’en février 2003, notre Père fondateur, l’abbé Georges de Nantes, rappelé à Dieu il y a trois ans, avait eu votre photographie entre les mains et l’avait longuement contemplée, nous disant : « C’est vraiment la photographie d’un saint, je ne me lasse pas de la regarder. » D’ailleurs, vous répondez précisément aux aspirations de ce bien-aimé Père dont l’une des maximes était que « la pauvreté sauvera le monde », pauvreté que vous avez pour ainsi dire épousée comme votre patron saint François. » (2)  Extrait de la lettre ouverte au Pape SOURCE : http://www.crc-resurrection.org/2305-lettre-ouverte-au-pape.html


Le Pape s’est ensuite tourné vers les rabbins : « Ce qui nous lie a un lien spirituel très spécial, puisque le concile Vatican II a dit que l’Église du Christ reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent déjà, selon le mystère divin du salut dans les patriarches, dans Moïse et les prophètes... » Mais alors, qu’attendez-vous pour vous convertir ? Le pape François s’est retenu de poser cette question, se contentant d’ajouter : « Je suis convaincu qu’avec l’aide du Tout-Puissant nous poursuivrons avec profit le dialogue fraternel que le Concile a voulu et qui, ces dernières décennies, a porté ses fruits. » Puis le Pape a salué les représentants des autres traditions religieuses, en premier lieu « les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et miséricordieux, et le prient ». Extrait de « Va, François, reconstruit mon Église « à moitié en ruine » ! » (3) Source : http://www.crc-resurrection.org/2304-va-francois-reconstruis-mon-eglise-a-moitie-en-ruine.html


 «Dans la lignée de Saint François d'Assise, François Ier est un homme qui a voué sa foi à la défense des plus pauvres, s'affirmant comme un pape plus proche de l'héritage de Jean-Paul II que de Benoît XVI. "La distribution injuste des biens persiste, entraînant une situation de péché social qui remonte jusqu'au ciel et qui freine les possibilités d'une vie accomplie pour tant de nos frères", avait-il déclaré en 2007. » (4) Source : http://www.huffingtonpost.fr/2013/03/16/pape-francois-souhaite-eglise-pauvre_n_2890035.html

« Après son élection, la chaleur du salut qu’il m’a adressé, le geste qu’il a eu à mon égard (par deux fois, il s’est incliné pour baiser l’anneau que je portais au doigt, une première fois, immédiatement après son élection, dans la soirée du mercredi 13 mars, une seconde fois, lors de l’audience accordée aux cardinaux, vendredi 15 mars) m’ont donné le sentiment que notre nouveau pontife était un homme au cœur sincère, modeste, plein de bonté et d’une grande largeur de vue », explique le cardinal vietnamien. (5) Source : http://www.zenit.org/fr/articles/le-geste-du-pape-pour-le-card-pham-minh-man

(1)(2) Dépouillement de lui-même, de l’Église…

«  Arrivé dans la ville éternelle, il alla se prosterner sur le pavé de Saint-Pierre, devant l’autel sacré où repose le corps du pêcheur de Galilée. Ayant prié avec beaucoup de ferveur et de larmes, il se releva et vit avec peine que les pèlerins ne laissaient que de légères aumônes pour l’achèvement et l’embellissement du sanctuaire. « Eh quoi! » s’écria-t-il, « la dévotion est-elle ainsi refroidie? Comment les hommes n’offrent-ils pas tout ce qu’ils ont et ne s’offrent-ils pas eux-mêmes, dans un lieu où reposent les précieux restes du Prince des Apôtres? Comment ne décorent-ils pas avec toute la magnificence possible cette pierre sur laquelle Jésus-Christ a fondé son Église? » En disant ces mots, il prit tout l’argent qu’il avait sur lui et le jeta à pleines mains sur le marbre du saint tombeau. Extrais de « Les petits bollandistes » de Mgr Paul Guérin 1888 Tome 12 sur Saint François d’Assise.

(3) Suite au dialogue avec les musulmans (et les autres sectes) Saint François ne dialoguait pas, il convertissait!

« A peine eut-il repris un peu de forces, qu’il se mit en chemin pour aller en Espagne et de là au Maroc, travaillé à la conversion du Miramolin¹, qui était Mahomet le Vert. » Extrais de « Les petits bollandistes » de Mgr Paul Guérin 1888 Tome 12 sur Saint François d’Assise.

¹Le Miramolin  est le calife ou autres souverains musulmans
 
(4) Pour « la distribution injuste des biens » nous lisons dans « Saint François d’Assise » du Père Frédéric Jansoone p.27 :

« Et dans cet amour de la pauvreté, rien de chagrin. François ne veut pas que l’on condamne ceux qui agissent autrement. Sa maxime était que chacun garde sa vocation et vive selon ce qu’il aura décidé devant Dieu, humblement. Rien non plus qui rappelle le communisme. François ne s’en prend point au droit de propriété, comme certaines sectes vaudoises, condamnées dès 1208. S’il se dépouille de tout bien, il se défend de dépouiller les autres, il veut « que ses frères n’estiment pas l’argent plus que les cailloux. C’est aveuglement du diable d’en faire plus de cas que des pierres. Et si nous en trouvons en quelque lieu, il n’en faut pas prendre plus de souci que de la poussière que nous foulons aux pieds ».

À lire aussi dans « La doctrine catholique expliquée, tome VIII » de l’abbé Clairin 1864 p.123 (aucunement en lien avec Saint François mais qui apporte une réponse à François…) : « David appelle le Seigneur un juge juste, puissant et patient, et par là il rend l’hommage qui est dû à sa justice, à sa puissance et à sa clémence; et le blasphémateur attaque sa justice en blâmant la conduite du Seigneur dans la distribution des biens, des honneurs, de la santé. Où est la justice de Dieu? dit-il dans ses emportements. La reconnaît-on dans ce partage inégal des biens d’ici-bas? Pourquoi les uns sont-ils dans l’abondance et les autres dans l’indigence? Pourquoi les uns ont-ils un superflu qui les damne, et les autres n’ont-ils pas le nécessaire pour se soutenir? Est-il juste aussi de nous donner une loi si sévère, si céleste, en nous connaissant un si grand fonds de corruption et tant de faiblesse, et de nous perdre éternellement pour des péchés passagers? »
 

(5) Le baisement de l’anneau de l’évêque de la part du pape.

« Il est d’usage que les catholiques fassent une génuflexion devant le pape et baisent son anneau en signe de respect et de soumission, tout comme ils baisent l’anneau cardinalice. » Extrait de l'ouvrage Protocole & Cérémonial " L'ordre de la République" de Jean-Paul Pancracio et Pierre Henri Guignard (Ce n’est pas le meilleur ouvrage sur la question, à titre explicatif cette phrase explique bien que baiser l’anneau du pape est un signe de respect et de soumission, dans notre cas c’est le pape qui baise l’anneau de l’évêque, inversion des rôles!)


Nous nous demandons bien jusqu’à où cela peut aller. Va-t-il supprimer les Zouaves pontificaux et vendre toutes les œuvres d’art que contient le Vatican pour faire une Église encore « plus pauvre » comme l’abbé Ortiz se posait la question.


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