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DEUXIÈME
INSTRUCTION
JÉSUS,
DANS LE PLAN DIVIN.
«Béni
soit Dieu, le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis dans le
Christ, de toutes sortes de bénédictions
spirituelles dans les cieux. C’est en
lui qu’il nous a choisis dès avant la création du monde, pour que nous soyons
saints et irrépréhensibles devant lui, nous ayant dans son amour, prédestinés,
à être des fils adoptifs par Jésus-Christ».
Ephésiens
I.
Plan
Remarque. Rôle du Verbe dans la
Trinité. (Créatures pour l’homme. Rôle du Verbe dans le plan de la création:
(L’homme pour le Christ. (Le Christ pour
Dieu. (Glorifier Dieu. Rôle du Verbe incarné: (Nous racheter. (Nous diviniser.
REMARQUE
: Maintenant que nous sommes bien décidés d’étudier Jésus-Christ, il faut
commencer par son rôle essentiel ou sa destinée afin de le juger selon cette
fin propre qu’il a en lui-même. Pour
juger un instrument, il faut connaître ce à quoi on le destine: si j’ignore
pourquoi on a fabriqué une machine, je ne puis ni la juger ni la
connaître. Eh bien! Pour connaître Jésus, il faut connaître son
rôle essentiel, et comme il existait avant de venir sur la terre, il faut
connaître ce rôle qu’il avait dans son monde éternel. Puisqu’il est divin il faut aller dans le
ciel, l’étudier, avant de projeter ensuite ces lumières sur l’homme visible en
cette terre.
Evidemment,
ce n’est que par la Foi que nous pouvons connaître quelque chose de Lui avant
sa manifestation sur la terre. Dieu nous
en a révélé assez par les prophètes et par Jésus que nous pouvons savoir ce
qu’il faisait au moins en partie dans son éternité avant toute création. Nous n’aurons qu’à prêter tout cela à Jésus
sur terre, car le Verbe n’a rien changé ni rien perdu en s’incarnant. Voilà pourquoi il faut aller au sein de la
Trinité pour connaître son rôle essentiel qu’il avait là et qu’il a encore une
fois devenu homme. Nous pourrons mieux
apprécier sa vie et son œuvre en fonction de ce rôle essentiel. C’est d’autant plus important pour nous de
connaître ce rôle et d’en tenir compte pour le juger ou mieux l’apprécier que
nous devons prendre ce rôle comme membres du corps mystique de Jésus. Nous devons devenir une seule chose avec lui,
donc, dans toute notre activité, en autant que notre condition de simple
créature le permet avec la grâce de Dieu.
Nous devrons donc prendre ce rôle pour notre vie et juger la providence
divine selon ce rôle. Car il est certain
que Dieu a organisé sa providence pour nous faire remplir ce rôle qu’il nous
assigne en nous créant.
Nous
savons que le Verbe est venu sur la terre pour nous amener avec lui au ciel
afin de participer à sa vie éternelle et à son bonheur éternel et donc à
partager son rôle essentiel au sein de la Trinité. Nous devons donc le connaître afin de
commencer à l’accomplir tout de suite sur terre.
RÔLE
DU VERBE DANS LA TRINITÉ.
C’est
là qu’il faut du courage! Nous entrons
dans un monde qui dépasse non seulement les sens, mais aussi la raison. Elle ne connaît rien ni de la Trinité, ni de
son activité intérieure. Ce n’est que
sur le témoignage d’un autre qui est Dieu, il est vrai, mais enfin qui laisse
la raison aveugle parce que ces vérités ne viennent pas de son activité
intrinsèque, mais seulement par autorité.
Il est donc difficile pour elle de se maintenir dans ce monde révélé: il
faut de l’effort réel et une grâce spéciale de Dieu qu’il faut demander dans la
prière. Mais enfin! il le faut à tout prix! Nous nous en allons là-haut, il faut nous
familiariser un peu avec ce monde parce que notre bonheur éternel dépend de ce
que nous saisissons de ce monde pour en vivre.
Alors, qu’on soit bien averti: c’est extrêmement aride pour notre nature
humaine habituée à des jouissances plus ou moins sensibles et
rationnelles. L’idée que nous allons
vers Jésus doit nous soutenir: avec lui, nous avons tout à gagner pour ce
monde-ci et pour l’autre. Les gens du
monde ne se donnent-ils pas beaucoup de peine pour parvenir à quelques petits
plaisirs momentanés et insignifiants? Et
nous serions moins courageux pour arriver au bonheur éternel du ciel?
Accoutumons-nous
au monde de la foi pure où nous entrons seulement par deux actes bien simples:
Je sais et je veux! Je sais que Dieu l’a
dit; je le veux parce que Dieu l’a dit!
Cela donne la vie éternelle, que peut-on désirer de plus? Si dans le monde des sens et de la raison,
nous croyons ce qu’ils nous donnent, pourquoi ne pas croire ce que Celui qui
les a créées nous affirme? Il vaut plus
que nos sens qu’il a créés. Il est plus
digne de croyance que ces sens si limités et pourtant que nous suivons si fidèlement. N’allons donc pas chercher des consolations
pour les sens et la raison dans un monde qui les dépasse infiniment. Alors, agissons autant que possible comme si
nous étions de purs esprits dans ces questions de foi pure. Que Dieu nous aide! Pour nous faire une idée de l’activité des
Trois Personnes en Dieu, il est bon d’examiner l’échantillon de la Trinité que
Dieu a mis en nous. Nous avons une âme
spirituelle et donc qui n’a pas de parties, mais qui a des actes différents,
qui se distinguent réellement et tout de même sont la même âme. Quand elle mène son existence, on dit qu’elle
vit; quand elle comprend, on l’appelle: l’intelligence; quand elle est attirée,
on dit qu’elle aime, et on l’appelle: la volonté. Vivre, savoir et aimer sont trois activités
de la même âme. En Dieu, ces trois actes
sont subsistants, et donc des personnes réellement distinctes, mais toutes
étant Dieu, et donc n’ayant qu’une seule et même nature, la nature divine.
Il
est bon de se rappeler qu’en Dieu, il n’y a aucune distinction entre la
substance et son activité: c’est la substance elle-même qui est activité; cela
aide à mieux comprendre que ces trois Personnes réellement distinctes aient la
même nature divine, ou la même substance ou la même activité.
Comme
Dieu est infiniment intelligent, il met toute son activité divine pour penser;
il passe donc toute sa substance ou il met toute son essence dans cette Pensée
qui se trouve infinie comme l’Intelligence divine qui la produit. C’est pour cela que nous disons que le Verbe
est consubstantiel au Père. Par analogie
avec l’acte d’un père qui communique sa nature à son enfant, on appelle ce
Verbe divin, le Fils et Celui qui l’a produit: le Père. Cette idée est dans l’Ecriture. Isaïe 66-9: «Est-ce que moi qui fais enfanter
les autres je n’enfanterais pas? dit le
Seigneur. Si je donne aux autres la
vertu d’engendrer, serais-je stérile, dit le Seigneur ton Dieu.» Ps. 109-3: «De mon sein, avant l’aurore, je t’ai
engendré.» Donc avant le commencement du jour de l’éternité, donc il est
éternel. Cette pensée du Père, ou son
Verbe intérieur, est subsistant et infiniment intelligent: c’est ce que nous
appelons une personne. Comme ces deux
Personnes se comprennent parfaitement et s’admirent infiniment, elles sont
attirées l’une vers l’autre: c’est cet amour divin que nous appelons le Saint
Esprit, qui est la troisième Personne divine.
Ces
Personnes sont donc des relations essentielles, qui existent entre la Vie,
l’Intelligence et l’Amour. Le Père donne
sa nature au Fils qui la reçoit. Donner
n’est pas la même chose que recevoir; ce sont deux relations différentes. Maintenant le Père et le Fils ne donnent rien
au Saint Esprit, mais ils l’exhalent comme un soupir d’Amour. On dit qu’il procède du Père et du Fils.
On
voit maintenant comment le Père se manifeste par son Fils, comme un homme
manifeste ce qu’il a dans l’esprit par sa parole. Pour ceux qui sont en dehors, ils ne peuvent
connaître ce qu’il y a dans l’esprit que par ses paroles. Eh bien!
nous aussi nous ne pouvons connaître ce qu’il y a en Dieu que par le Fils
qui seul peut le révéler. Ce Fils est
comme l’auréole du Père, ou son rayonnement et l’empreinte de sa
substance. Comme il est dit de la
Sagesse, Sag. 7-26: «Elle est le souffle
de la puissance de Dieu, une pure émanation de la gloire du Tout-Puissant. Aussi rien de souillé ne peut entrer en elle:
elle est le resplendissement de la lumière éternelle, le miroir sans tache de
l’activité de Dieu et l’image de sa bonté.» C’est donc à travers ce miroir que
nous pouvons connaître le Père et avoir accès à sa vie intime.
Le
rôle du Verbe est donc comme le trait-d’union entre les deux autres
Personnes. C’est Lui qui extériorise les
trésors infinis de science et de sagesse renfermés en Dieu. L’essence du Verbe est de manifester, de
faire connaître et de rayonner les merveilles de la divinité. Vivre, connaître et aimer constituent
l’activité de la Trinité à laquelle, nous sommes destinés. Comme ces trois actes essentiels constituent
le bonheur de la Trinité, ils constituent aussi notre seul véritable bonheur en
ce monde dans la foi et par la grâce de Dieu.
Vivre divinement, connaître divinement, et aimer divinement devrait
faire l’objet unique de toute notre vie ici-bas. Or, pour faire cela, il faut absolument connaître
le rôle du Verbe dans la Trinité pour essayer de le reproduire dans notre vie
comme membre du corps mystique de Jésus.
Un chrétien devrait donc vivre habituellement en état de grâce afin de
vivre la vie du Père, avoir la mentalité de Jésus afin de faire connaître le
Père par tous les moyens que Jésus a mis à notre disposition; enfin, vivre
d’amour de Dieu pour en être tellement saturé qu’il ne pense qu’à Dieu, qu’il
ne parle que de Dieu et des choses de Dieu, et qu’il n’agisse que comme
l’enfant de Dieu, divinement, par des motifs uniquement surnaturels. On ne peut pas le répéter trop: le ciel n’est
pas un endroit où l’on voit Dieu seulement, mais où l’on participe à sa vie
intime, où l’on vit comme les trois Personnes de la Trinité. Donc un chrétien doit savoir que son rôle
essentiel est de rayonner Dieu; toute sa vie jusque dans les moindres détails
doit suinter le divin comme le soleil, la lumière et la chaleur. Combien y pensent? Combien le savent? N’est-ce pas ce que Jésus nous recommande de
faire par le Notre Père: Que Votre Nom soit sanctifié! Que votre règne arrive! Que votre volonté soit faite sur la terre
comme au ciel! Voilà la gloire de Dieu,
que tout chrétien est tenu de procurer par son rôle essentiel qui lui vient de
ce qu’il est un membre du corps mystique de Jésus. Il faut être une seule chose avec Jésus et
cela dans son activité propre et divine en autant que notre condition le permet
avec la grâce de Dieu. Quelle sublime
destinée! Quel fameux stimulant pour la
sainteté! Quel fondement pour le zèle et
des prêtres et des fidèles.
RÔLE
DU VERBE DANS LA CRÉATION.
Je
dis indifféremment le Verbe et Jésus parce que le rôle du Verbe n’est
aucunement changé du fait qu’il est incarné.
Ici, je le considère surtout dans le plan de la création et donc ce
qu’Il est par rapport aux créatures, surtout raisonnables. St.
Paul nous l’indique dans sa première épître aux Corinthiens, 323: «Tout
est à vous, vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu.» Voyons le détail de
ce plan.
1) Les Créatures pour l’homme.
Les
Proverbes disent que Dieu a tout créé pour Lui-même ou pour sa gloire,
6-4. Or l’homme est le seul être sur
terre capable d’orienter toute la création à la gloire de Dieu. C’est en elle qu’il prend ce qui est
nécessaire à sa propre substance et les éléments de sa connaissance des
perfections divines afin de pouvoir glorifier et aimer Dieu. C’est donc l’homme qui doit faire servir
toute la création à Dieu, mais pour cela il faut qu’elle passe par lui, par ses
mains pour ainsi dire. C’est pourquoi
Dieu a mis en l’homme tout ce qu’il y a dans le monde créé: la matière de
l’esprit. Par ses sens matériels il
vient en contact avec les êtres matériels et par son esprit il peut s’élever
jusqu’à Dieu pour lui en faire hommage.
Les créatures sont donc des moyens pour que l’homme monte jusqu’à Dieu
sa fin dernière. Il ne doit jamais
s’attacher aux moyens comme à sa fin. Il
doit s’en servir selon son utilité et sa nécessité, puis filer vers Dieu avec
ce qu’elles lui ont fourni de divin comme on l’a expliqué dans la méditation
sur les échantillons. On ne s’arrête pas
aux échelons d’une échelle, mais on met le pied dessus pour monter plus
haut. Les créatures sont des échelons
vers Dieu à condition de les fouler aux pieds!
Les créatures sont donc pour l’homme simplement comme des moyens pour
arriver à Dieu. Là encore nous avons
l’exemple de Jésus qui a méprisé souverainement les créatures pour être tout au
Créateur. Nous devons être une seule
chose avec Jésus et donc agir comme Lui!
Connaître le rôle des créatures dans le plan divin empêcherait de nous
faire prendre par leur ensorcellement!
Elles ne sont pas des fins, mais uniquement des moyens. Quand on veut aller à tel port, on quitte le
bateau, une fois rendu là, quelque beau et quelque riche que soit ce
bateau. Eh bien! les créatures nous sont données pour nous
transporter dans le monde divin; nous devons donc les mépriser et les quitter
une fois qu’elles nous ont donné le divin que Dieu avait mis en elles. Elles ne sont pas notre fin! En ce monde notre fin c’est le Christ!
2) L’homme pour le Christ!
Dieu
n’accepte au ciel que son Fils. Comment pouvons-nous alors espérer arriver au ciel?
C’est en étant tellement unis à Jésus que le Père nous laisse passer
comme les membres du corps de son Fils.
Ce n’est qu’en Jésus et par Jésus que nous pouvons arriver au ciel. C’est lui qu’il nous faut reconnaître comme
notre Dieu et notre Sauveur et vivre sa vie si bien que nous soyons une seule
chose avec lui. C’est la doctrine bien
claire des Apôtres et surtout de St Paul.
Il a inventé tout un vocabulaire pour exprimer cette idée. Nous naissons avec lui, nous travaillons avec
lui, nous sommes configurés avec lui, nous souffrons avec lui, nous mourons
avec lui et nous ressuscitons avec lui.
C’est toute l’idée donnée par Jésus en parlant de la Vigne. Il est le cep et nous sommes les
branches. Or une vigne n’a qu’une vie
dans le tronc et dans ses branches. Eh
bien! c’est la même vie qui doit
circuler dans les chrétiens et dans Jésus, pas seulement la même vie divine,
mais les mêmes actes divins, la même mentalité; ce n’est donc pas seulement par
la grâce sanctifiante, mais dans toute l’activité libre de la mentalité. Jésus l’affirme clairement: «Personne ne
vient au Père que par Moi.»
Il
s’ensuit que Jésus doit être le but de tous nos actes et de tous nos efforts:
toute notre activité doit converger là: nos actions sans aucune exception
doivent nous faire progresser vers Jésus, nous aider à reproduire Jésus dans
notre vie. Il doit être notre ambition,
notre idéal et notre stimulant pour toutes nos pensées, toutes nos paroles et
toutes nos actions. Il ne suffit pas de
connaître son rôle dans la création, il faut faire revivre en nous Jésus dans
toute la force du mot. Voyons les
mondains comme nos modèles dans la poursuite de leur amour: les plaisirs du
monde. Comme ils sont tout entiers aux
jouissances de toutes sortes! Comme ils
en parlent du matin au soir et avec n’importe qui: amis ou étrangers! Dans les trains, en voiture, dans les
magasins, dans les usines, partout où ils se rencontrent, ils parlent de
jouissances. Ils se démènent
fiévreusement, ils sont à la course en tout: pourquoi? pour venir en contact de leur idole.
Eh
bien! c’est justement ce que devraient
faire les chrétiens pour arriver à s’unir à Jésus. Comme ils sont loin de leur but, de leur fin
dernière! Comme ils sont peu intéressés
à leur modèle selon le plan divin! Au
contraire, tout le monde le fuit, personne ne veut parler même de lui: tous
sont ennuyés de ce sujet qui est à cent lieues de leur coeur puisque la bouche
n’en parle jamais ou à peu près. Devant
cette constatation, ce n’est pas moi qui essaierais de prouver le grand nombre
des élus comme plusieurs essaient contre Jésus qui dit clairement que le nombre
des élus est petit. Est-ce que ce n’est
pas un tout petit nombre qui s’intéressent aux choses de Dieu et donc qui les
aiment? Or c’est l’amour de Dieu qui
donne le ciel… et comme peu de chrétiens même l’ont! Jésus condamne tout de suite la masse quand
il dit que la bouche parle de l’abondance du coeur. Ceux qui ne parlent pas des choses de Dieu
avec amour ne l’ont donc pas dans le coeur… et donc ils ne seront pas avec les
élus qui ont aimé Dieu sur la terre. Si
le voile des affections pour les créatures obscurcit leur vue des choses
divines maintenant, ce même voile continuera de le faire dans l’éternité,
puisque la mort ne fait qu’immortaliser ce qu’elle trouve dans l’âme. Que tous se réveillent pendant qu’il en est
encore temps! Videz votre coeur de l’amour
des créatures ou des échantillons, pour transporter votre amour sur Jésus,
votre Dieu et votre fin dernière, que vous devez aimer comme l’exige le premier
commandement: de toutes les capacités de votre être.
3) Le Christ pour Dieu!
Comme
Dieu est la fin de tout, étant la source infinie de tout, il faut que tout ce
qui vient de lui retourne à lui d’une façon ou d’une autre. Or, Jésus vient du Père, il faut donc qu’Il
retourne au Père. Jo. 13-3: «Jésus qui savait que son Père lui
avait remis toutes choses entre les mains, qu’il est sorti de Dieu et qu’il
retourne à Dieu.» Mais il ne retourne pas seul: «Que votre coeur ne se trouble
pas; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi.
Dans la maison de mon Père il y a de nombreuses demeures. Si cela n’était, je vous l’aurais dit, car je
vais vous préparer une place; et après que je m’en serai allé et que je vous
aurai préparé une place, je reviendrai et je vous retirerai à moi afin que là
où je suis, vous soyez aussi.» Jo. 141.
Comme
la pensée appartient à l’intelligence qui l’a produite, comme le rayonnement
appartient à la source qui le produit, comme toute gloire appartient à Dieu,
ainsi le Sauveur qui est tout cela appartient à Dieu et il travaille pour Dieu
comme il existe pour Dieu. Comme on a
dit que la création doit passer par l’homme pour glorifier Dieu, ainsi la
création et l’homme doivent passer par Jésus pour être agréables à Dieu et donc
les créatures sont pour l’homme et l’homme pour le Christ, le Christ est pour
Dieu, qui est la fin dernière de tout ce qui existe. Notre seule planche de salut est donc en
Jésus; en proportion que nous devenons une seule chose avec lui, nous avons des
chances d’être sauvés. Tous ceux qui
espèrent arriver au ciel selon leur destinée surnaturelle doivent s’efforcer de
tout leur être de reproduire la vie de Jésus dans le détail et dans le concret
de la vie. Il ne suffit pas du tout de
le savoir, il faut le faire. Comme Jésus
était tout aux choses de son Père, nous devons être tout aux choses de Dieu. Or, par nature, notre coeur est déjà avec les
créatures; pour le transférer sur Dieu, il faut donc se divorcer des créatures;
ce divorce est non seulement permis, mais obligatoire pour tout chrétien qui
veut arriver à Dieu. Ces deux amours
sont contraires l’un à l’autre; chacun peut donc tout de suite savoir quel
sorte d’amour de Dieu il a. Il n’a qu’à
surveiller ses conversations; de quoi parle-t-il habituellement? De quoi aime-t-il à entendre parler? Les conversations sont les émanations de
l’amour humain, ou des manifestations de ce qu’on a dans le coeur. Ceux qui ne sont pas épris des choses de
Jésus ne s’en vont donc pas vers Jésus, ni par conséquent vers le ciel.
Suivons
donc le plan indiqué ici par S. Paul:
que les créatures soient pour nous, dans ce sens, de nous conduire à Jésus
parce que nous sommes pour Jésus; il faut donc que nous usions des créatures de
manière à ce qu’elles nous poussent vers Jésus, et cela se fait en les
méprisant, en mettant le pied dessus afin de monter vers Jésus. Ce n’est que selon ce plan que nous pouvons
espérer arriver à la participation de la vie intime de la Trinité. Ce ne sera que par Jésus ou à travers Jésus
que nous arriverons aux Trois Personnes divines au ciel. Donc c’est aussi à travers Jésus ou par Jésus
et en Jésus dans ce monde de la foi par la grâce de Dieu que nous pouvons
espérer ce bonheur éternel. Que Jésus
donc devienne tout de suite le centre de toute notre vie terrestre: nous devons
en être pleins et saturés de lui et de sa doctrine. Les deux nous sont donnés pour commencer
notre vie céleste même en ce monde d’une certaine façon et donc pour notre
bonheur en ce monde. Tous les maux de la
terre seraient guéris par Jésus et par sa doctrine. Que de réformateurs même dans le clergé
cherchent des remèdes aux misères humaines dans la sociologie, dans la
philosophie et dans les sciences humaines!
Sans la doctrine de Jésus diffusée dans tous les rangs de la société,
ils perdent leur temps. Tous ces maux
viennent de ce que les hommes ne pratiquent pas cette doctrine céleste que
Jésus a pris la peine de nous apporter en ce monde. Que tous donc se mettent à l’étude et à
l’amour de Jésus et de sa doctrine afin de finir par reproduire toute sa vie
dans la leur! Le ciel commencera tout de
suite sur terre pour se continuer dans l’éternité!
RÔLE
DU VERBE INCARNÉ
Maintenant
que nous avons vu le rôle du Verbe avant sa venue sur terre, voyons son rôle en
ce monde où il s’est fait semblable à nous afin de nous rendre semblables à
lui. Puisque le Verbe ne change en rien
lorsqu’il s’unit à notre humanité, on peut être sûr de trouver en Jésus sur
terre le même rôle essentiel que dans la Trinité. Là il glorifiait le Père en le manifestant;
eh bien, en ce monde, dans la chair, il va…
1) Glorifier Dieu.
Le
Verbe vient s’incarner pour nous apporter la vie du Père avec les moyens de la
mériter. Comme c’est une vie qui nous
dépasse infiniment, il faut bien aussi que les moyens aussi nous
dépassent. Ces moyens sont contenus dans
sa doctrine selon son plan avant tout péché; elle suffit pour transformer notre
vie naturelle en vie surnaturelle avec la grâce de Dieu et notre vie humaine en
vie divine. Il vient nous enseigner à
cesser d’agir comme des hommes pour agir comme des enfants de Dieu que nous
sommes.
«Personne
ne connaît le Père si ce n’est le Fils et ceux à qui il le révèle.» Donc ni les
anges ni les hommes ne peuvent connaître le Père sans le Verbe qui est obligé
de descendre à notre niveau pour nous instruire. Comme Jésus, ou le Verbe plutôt, est sorti de
l’Intelligence divine par essence pour manifester le Père et donc pour le
glorifier, il faut que cette fin essentielle du Verbe soit aussi la fin
essentielle de sa venue en ce monde. Il
est donc venu avant tout pour faire connaître le Père aux humains en faisant
connaître les perfections infinies de Dieu.
La réparation du péché ne peut être qu’une mission accidentelle, comme
le péché lui-même a été un accident dans le plan divin. C’est impossible que tout ce plan Divin de
réunir les hommes au Christ pour le bonheur éternel du ciel avec toutes ses
conséquences pour la gloire de Dieu ait dépendu d’un péché mortel. Puisque l’Eglise autorise la croyance en la
venue du Verbe en ce monde pour s’incarner même sans le péché, nous pouvons
donc nous en servir pour notre bien spirituel.
Autrement tout pivote autour de ce péché mortel, ce qui répugne en
Dieu. Tandis qu’en faisant reposer tout
ce magnifique plan sur la gloire de Dieu on prend le point de vue divin et
céleste tout de suite, et l’on n’est pas attristé ni assombri par le spectre du
péché.
Tout
en venant pour faire connaître aux hommes la Trinité, le Verbe les trouve
blessés par le péché; il panse leurs plaies par son sacrifice sanglant, qui
lui, vient du péché ou est fait pour expier le péché. Alors Jésus se fait rédempteur au lieu
d’instructeur des hommes. Au lieu de
simplement croire à la divinité du Messie en pratiquant sa doctrine pour
mériter le ciel, il nous faut souffrir avec lui en plus de croire et de
pratiquer sa doctrine céleste. N’est-ce
pas le même triste esprit qui oriente encore la masse du clergé toujours à
aller chercher leurs arguments pour le salut des hommes dans le péché? Tout pivote sur le péché, tout est comparé au
péché, on ne parle que de péché en général; c’est le péché qui fournit le thème
principal à la prédication. Tout cela
est pauvre, vide et aride, pour le coeur.
En proportion que les prêtres s’éloignent de l’amour de Dieu ils parlent
de péché. Moins ils ont de foi et plus
toute leur prédication roule sur le péché ou pour éviter le péché. C’est justement toute cette théologie
concernant le péché qui fait laisser de côté les merveilles de l’amour de Dieu
et de la gloire de Dieu. On ne trouve
pas toute la théologie de la Trinité dans cette pourriture: la foi, l’espérance
et la charité ne jaillissent pas de cette offense à Dieu. Ces prêtres ne voient plus la gloire de Dieu
telle que Jésus nous l’apporte dans sa doctrine du renoncement à soi-même, qui
serait nécessaire même sans le péché originel, et dans le mépris des créatures,
également nécessaire sans le péché originel.
Eh bien, il nous faut revenir au rôle essentiel du Messie qui est la
gloire de Dieu, la manifestation de Dieu aux hommes indépendamment de tout
péché. Il ne faut pas que cette laideur
vienne obscurcir notre vision du Messie nous apportant les trésors de science
et de sagesse divines et la splendeur des perfections divines. Quelle différence alors dans l’idéal de tout
chrétien! Il ne s’agit pas d’éviter le
péché comme fin dernière de la vie, ni comme but essentiel de la vie, ainsi que
tant de chrétiens le pensent, quoiqu’il faille l’éviter, mais il lui faut comme
son divin modèle, Jésus, être tout aux choses de son Père pour le faire
connaître au monde, pour le faire rayonner, le faire aimer et le faire
servir. Voilà un idéal autrement élevé,
autrement noble et efficace que de simplement ne pas se souiller dans le péché,
de ne pas tuer Dieu dans l’âme, de ne pas l’insulter, de ne pas aller brûler en
enfer, etc., sujet ordinaire de prédication, et seule préoccupation des
fidèles. Aussi, quelle insouciance dans
la vie de nos chrétiens! C’est l’effet
normal de cette idée que le Messie n’est venu que pour effacer le péché et
qu’il nous aide encore que pour que nous ne tombions pas dans le péché. Triste idée!
Prenons donc à l’avenir le rôle de faire connaître Dieu le plus
possible, enfin de le faire aimer pour mieux le faire servir et la vie sera
embellie énormément, sera incomparablement
plus efficace et pour soi et pour les autres, d’autant plus que l’autre effet
s’en suivra automatiquement: nous éviterons le péché facilement et spontanément. Tous ceux qui prennent pour rôle de
simplement éviter le péché ne réussissent pas et de plus ne glorifient pas
Dieu, n’ont aucune ambition de le faire; ils sont enténébrés pour les choses
spirituelles et comme insouciants. Ce
qui prouve que leur système spirituel est bon à rien; que leur théologie,
pivotant sur le péché, est bien pauvre.
Jésus n’avait pas du tout comme but de sa vie d’éviter le péché,
quoiqu’il l’évitait nécessairement. On
voit que toute sa préoccupation est de faire connaître Dieu et de le faire
aimer. Eh bien! quoique nous soyons sujets à pécher, prenons
donc sa mentalité par rapport à cette gloire de son Père avec toute la
théologie des perfections divines et non pas celle du péché, et nous arriverons
à l’éviter bien plus sûrement. Il nous
dit que notre victoire sur le monde viendra
de
la foi. Eh bien! la foi ne nous apporte pas le péché, mais les
perfections divines. Prenons donc le
même rôle que notre Sauveur dans notre vie et nous glorifierons Dieu d’une
manière merveilleuse tout en évitant le péché.
La vue des perfections divines est autrement plus efficace pour le
travail de la perfection que la vue de la pourriture du péché. Est-ce que l’amour d’un mari pour sa femme
n’est pas plus efficace pour le bonheur de la famille que s’il passait son
temps à penser de ne pas la tuer? de ne
pas la blesser? Pas un homme de coeur va
chercher dans le meurtre de sa femme la source de sa vie de famille. Est-ce que les enfants bien élevés prennent
comme but de leur vie en famille de ne pas battre leur père, de na pas le
blesser? de ne pas l’offenser? Ils évitent cela, mais ils ont dans le coeur
et dans l’esprit de lui faire plaisir et de l’aimer le plus possible. Le premier commandement si positif est bien
plus sanctifiant que de vouloir simplement éviter les péchés défendus par les
commandements négatifs. J’insiste sur ce
point qu’il faut aller chercher non pas chez le diable, mais chez Dieu les
motifs de nous sanctifier et de le glorifier.
Laissons donc une bonne fois le péché de côté pour nous appliquer
uniquement à manifester Dieu partout et toujours. Nous glorifierons ainsi Dieu tout en évitant
les péchés bien plus efficacement.
Ainsi
dans le ministère, ne parlons donc pas aux gens d’éviter le péché seulement,
puis une fois cela fait, les laisser tranquilles. Poussons-les à entrer tout de suite dans le
même rôle que Jésus pour vivre le plus possible de l’activité de la
Trinité. Nous leur ferions un bien
immense. Voilà les idées qui viennent en
feuilletant les évangiles souvent, en cherchant l’amour divin qui s’y
cache. Jésus condamne dans Le sermon sur
la montagne toute la théologie des Pharisiens sur les péchés mortels à
éviter. C’est tout ce que ces docteurs
en Israël prêchaient au peuple: éviter le péché mortel! Comme il y en a de ces Pharisiens dans notre
clergé! Comme ils se contentent d’éviter
et de faire éviter le péché mortel! Or,
ils n’y arrivent pas. Ils devraient voir
qu’ils sont de travers avec Jésus. Lui
prêche: «Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait!
Soyez
saints parce que je suis saint.
Suivez-moi en vous renonçant, etc… Cherchez d’abord le royaume de Dieu
et sa sainteté!» Quelle perfection sublime il met toujours devant nos yeux. Il veut que nous agissions comme des dieux,
comme notre Père dans le ciel. Voilà ce
qui est glorifier le Père, le manifester au monde! Quand les prêtres vont-ils prendre ce rôle au
sérieux et revenir à la théologie de l’amour de Dieu et sortir de celle du
péché comme pivot de leur vie spirituelle?
Qu’ils se saturent de l’esprit de Jésus et ils viseront plus souvent la
vision béatifique pour organiser leur propre vie et leur enseignement.
2) Nous racheter.
Quoique
ce que nous avons dit sur l’importance de mettre dans notre intention d’abord
la nécessité de glorifier Dieu, il faut tout de même tenir compte du caractère
de Rédempteur que Jésus possède. Dans
l’ordre de l’exécution, il faut qu’il satisfasse la justice divine par ses
souffrances et qu’ainsi il expie le péché pour que Dieu donne ses faveurs aux
hommes et qu’il accepte la gloire que Jésus et les hommes vont lui donner après
cette satisfaction et par elle. Il y a
donc dans la vie de Jésus ce coté pénible d’expiation qui pénètre absolument
toutes ses actions dans le concret.
Toute sa vie est pénible d’une façon ou d’une autre. Dieu exerce sa justice sur lui pour nous
montrer ce qui nous attend aussi dès que nous voulons Jésus au ciel. «Nous régnerons avec lui, pourvu que nous
souffrions avec lui.» Ne l’oublions pas un instant quand nous étudions la vie
de Jésus. Ne nous détournons pas de
cette expiation de peur de nous détourner du divin que Jésus nous apporte
malgré ce côté pénible à la nature, et l’on peut dire aussi à cause de lui. Le divin est maintenant voilé derrière la
croix, ou derrière Jésus en croix. Pour
nous pécheurs, comme pour Jésus, qui prend sur lui nos péchés, c’est la justice
divine qui se montre la première.
Si
nous la fuyons, nous n’aurons pas les faveurs divines qui suivent
l’expiation. Que de chrétiens se
détournent avec horreur des souffrances de Jésus! Pourtant nous sommes les vrais pécheurs qui
méritons tous ces tourments, toutes ces humiliations. Il faut en prendre sa part sous peine de ne
jamais participer aux délices du ciel.
L’homme n’a pas voulu se soumettre au magnifique plan divin qui nous
donnait le ciel à bon marché; eh bien, maintenant il faut l’acheter au prix de
notre sang d’une façon ou d’une autre, et cela en union avec l’expiation de
Jésus. Jésus nous rachète donc au prix
de son sang
et de sa vie; lui, notre Maître souverain et Seigneur, il daigne mourir pour
des pécheurs qui sont absolument insouciants de lui. Comment pouvons-nous lui marchander nos aises
et notre misérable vie pour avoir son bonheur éternel? Comme nous devrions être contents qu’il
accepte ce vil prix pour nous rendre participants de sa vie divine au sein des
trois Personnes de la Trinité! C’est à
force de réfléchir sur ce qu’est Jésus pour nous que nous arriverons à
comprendre son infinie miséricorde envers nous pour, enfin nous montrer plus
généreux envers lui. Jésus travaille
encore à la gloire de son Père en mourant pour nous, parce que toute la gloire
que Dieu voulait de nous en nous créant était perdue à tout jamais par le péché
originel. Alors en nous rachetant, il rend
cette gloire encore possible si les hommes veulent bien coopérer avec Jésus en
souffrant comme ses membres mystiques.
Nous ne pouvons pas assez insister sur ce point absolument nécessaire;
il faut que nous expiions nos péchés d’abord pour que Jésus se donne à nous; il
faut satisfaire la justice divine pour être les objets de la miséricorde
divine. Dans la mesure que nous
accomplissons la première partie, dans la même mesure nous éprouverons les
effets de la bonté divine par toutes sortes de faveurs spirituelles pour nous
sanctifier. Mais cette expiation est
tellement contraire à notre nature que nous nous en détournons avec horreur et
cependant nous voudrions jouir des faveurs divines; c’est aussi impossible que
d’avoir le ciel sans la rédemption. Nous
voudrions Jésus après sa résurrection, mais pas le Jésus de Gethsémani. C’est impossible! Allons à Jésus crucifié d’abord pour le
suivre dans le portement de sa croix et dans ses humiliations, et dans la même
proportion nous entrerons dans sa divinité avec toutes les heureuses
conséquences pour nous en ce monde et en l’autre. Soyons courageux et obéissants à Jésus qui
nous dit carrément qu’il nous faut porter notre croix afin de le suivre. Le suivre vient après la croix!
3) Nous diviniser en nous communiquant sa
propre vie, par la grâce sanctifiante et par les grâces actuelles de toutes
sortes. Si l’expiation dont on vient de
parler semble pénible, qu’on songe à ce qu’elle nous procure dans notre
divinisation en Jésus. Nous devrions
nous remplir l’esprit et le coeur de cette merveilleuse destinée à la
participation à la vie intime de la Trinité.
St. Paul, au début de son épître
aux Ephésiens, nous en fait une magnifique description que nous devrions
méditer souvent. «Béni soit le Dieu et
Père de Notre Seigneur Jésus Christ qui nous a comblés en Jésus Christ de
toutes sortes de bénédictions spirituelles et de biens célestes. De même qu’en lui il nous a choisis avant la
création du monde afin que nous soyons saints et sans tache en sa présence par la
charité, et qui nous a prédestinés à l’adoption de ses enfants par
Jésus-Christ, en union avec lui, selon le dessein de sa volonté, pour faire
éclater la gloire de sa grâce, par laquelle il nous a comblés de faveurs en son
Fils bien-aimé, dans lequel nous avons la rédemption par son sang et la
rémission de nos péchés, selon les richesses de sa grâce, qu’il a répandue sur
nous avec abondance, en nous remplissant d’intelligence et de sagesse, pour
nous découvrir le mystère de sa volonté selon la bienveillance, par laquelle il
avait résolu en lui-même, lorsque les temps seraient accomplis, de tout
restaurer en Jésus-Christ, tant ce qui est dans le ciel que ce qui est sur la
terre.» Tout cela est pour nous à condition que nous vivions la vie de Jésus! Il ne suffit pas de l’avoir pour garder comme
un objet précieux dans une armoire, mais pour nous en servir. Il nous communique sa nature divine par la
grâce sanctifiante afin de nous permettre d’agir comme des dieux. C’est l’usage que nous en faisons qui le glorifie,
non pas le fait de l’avoir. Des parents
sont contents de leurs enfants quand ils se servent habilement de la nature
humaine que les parents leur ont donnée.
Des idiots ont la nature humaine, mais ils font le malheur des parents
parce qu’ils ne s’en servent pas. Jésus
surveille donc l’usage que nous faisons de notre grâce sanctifiante, non pas le
fait que nous la gardons, sans nous en servir comme des idiots spirituels. Nous devons nous laisser diviniser non
seulement dans notre être, mais dans nos facultés spirituelles: dans
l’intelligence et dans la volonté. Cela
se fait par la pratique des vertus et théologales et cardinales. C’est quand on vit de Foi, d’Espérance et de
Charité que nous glorifions Jésus et que nous méritons le ciel dans la même
mesure. Comment le faire? C’est en suivant la doctrine de Jésus telle
qu’on la trouve dans les Evangiles et les Epîtres des Apôtres. Il indique suffisamment un peu partout
comment aller chercher en Dieu tous nos motifs d’agir divinement et toute la science
et la sagesse dont nous avons besoin pour vivre divinement.
C’est
surtout la théologie de St. Paul qu’il
nous faut approfondir pour entrer dans ce merveilleux plan de notre
divinisation. C’est lui qui insiste le
plus et qui nous montre comment le faire d’une façon pratique en attaquant
partout nos motifs naturels pour n’admettre que des motifs surnaturels. «Si vous êtes ressuscités avec le Christ,
recherchez les choses du ciel, où Jésus-Christ est assis à la droite de Dieu,
n’ayez de goûts que pour les choses du ciel, et non pour celles de la terre,
car vous êtes morts et votre vie est cachée en Dieu avec Jésus-Christ… Tout ce
que vous faites, faites-le de bon coeur comme le faisant pour le Seigneur, et
non pour les hommes.» Col. 3. Ce n’est pas lui qui fait pivoter toute sa
théologie sur le péché, mais toujours sur la vision béatifique avec toutes ses
exigences pour nous en ce monde où nous devons commencer notre vie du ciel dans
la foi et par la grâce. Voilà l’esprit
que tout chrétien et tout prêtre devraient avoir pour le salut de son âme et
pour la gloire de Dieu!
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