mardi 8 septembre 2015

Nativité de la Sainte Vierge



Est-il bien vrai qu'à la naissance de Marie, cette grande lumière ait été autre chose qu'un nouvel astre placé au firmament ?

M. F., ouvrez les yeux de votre foi, élevez vos cœurs et comprenez ce grand mystère. La naissance de Marie, la naissance de Jésus et la naissance du chrétien sont une seule nativité: la nativité de l'homme nouveau. Or ce grand jour a ses trois articulations comme tous les autres jours; il a son aurore, son lever du soleil et son midi indéfectible.

Le midi, c'est la perpétuelle naissance de l'Eglise par le baptême. Le lever du soleil a eu lieu à Bethléem, et l'aurore c'est la Nativité de Marie. Voilà pourquoi, à propos de la naissance de Marie, l'Eglise chante: Votre nativité,

Vierge, Mère de Dieu, annonça la joie au monde universel, car de vous est né le soleil de justice, le Christ notre Dieu, qui, abolissant la malédiction, a donné la bénédiction, et confondant la mort, nous a donné la vie éternelle.

Ainsi donc la naissance de Marie est l'aurore du jour divin qui devait inonder l'univers de lumière et de vie. C'est donc l'aurore de notre jour à nous, le moment à jamais mémorable, où nous sommes sortis de l'abîme des ténèbres et de la mort; c'est le commencement de la résurrection universelle. Et alors, Marie est l'apparition anticipée de nous-mêmes. En la voyant et en l'admirant, nous voyons et nous admirons notre glorieux avenir. Telle elle est, tels nous serons; car non seulement notre âme, mais ce misérable corps lui-même sera réformé et prendra la glorieuse figure du corps brillant du Christ. Cette magnifique réformation de l'humanité a commencé en Marie qui est en même temps, la première opération du Christ, et la preuve que cette opération doit s'étendre à la multitude des enfants de Dieu.

En effet, quand nous voyons Marie, qui n'est qu'une pure créature, enrichie de tant de gloire et de beauté, nous savons que Dieu n'a pas limité ses libéralités à la seule humanité unie personnellement à son Fils. En voyant la tête et le cœur du grand Corps chrétien si brillamment ornés, nous en concluons que tous les autres membres de ce corps immense entreront, à leur tour, dans la puissance, la richesse, la beauté et la joie de Marie. Donc, loin de nous ces sentiments pervers qui sont de véritables excroissances de l'infernale inimitié. Au lieu de nous offusquer des gloires de Marie, nous les aimerons comme le fils aime la beauté de sa mère. Comme l'avare aime son trésor, comme le fils de famille aime la gloire de ses aïeux.

Oui, ô Marie, nous sommes vos fils et nous sommes fiers des splendeurs de notre mère. Marie, nous sommes vos enfants, et nous sommes joyeux de ce que vous êtes la plus riche, la plus belle et la plus gracieuse des créatures. Avec notre cœur, bien plus qu'avec nos lèvres, nous chanterons le brillant mystère de votre nativité. Oui, cordialement et vivement, nous chantons au Christ un cantique de félicitations.


Nous le félicitons d'avoir une mère si belle, si grande et si bonne. Et puis, avec une joie pleine de suavité, nous célébrons cette nativité de la bienheureux Vierge Marie, car c'est notre bien et notre béatitude que nous célébrons, puisque cette nativité merveilleuse a illustré toutes les sociétés du ciel et de la terre.

Abbé Picus - Nativité de la Sainte Vierge

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