Jesu, rex
patriarcharum,
Jesu,
magister apostolorum,
Jesu, doctor
evangelistarum,
Miserere
nobis.
Jésus, roi des patriarches,
Jésus, maître des apôtres,
Jésus, docteur des évangélistes,
Ayez pitié de nous.
L’apôtre saint Paul nous
représente les apôtres et les prophètes comme les fondements de l’Église, les
uns et les autres reposant sur la pierre fondamentale, sur la pierre angulaire
qui est Jésus-Christ. Annoncé dans le Testament ancien, révélé dans le nouveau,
le Verbe incarné est la clef de l’un et de l’autre.
Il est appelé le roi des
patriarches. La note de sa royauté est très saillante dans l’ancienne loi. Par
sa nature humaine, il descend des patriarches; par sa nature divine, il est
leur roi.
Les patriarches et les
prophètes, puis les apôtres, sont les sommets de l’humanité; les uns et les
autres se rattachent à cette cime unique et divine qui est Jésus. Elle domine
d’une incommensurable hauteur les deux versants qui constituent les annales
humaines.
Jésus est roi des deux
côtés : en lui se concentrent les dignités royale, sacerdotale et
prophétique, qui caractérisent les oints du Seigneur : son onction à lui
est incomparablement plus excellente. Il est LE CHRIST.
Roi partout, roi toujours, il
déploie, dans les temps de la nouvelle alliance, les splendeurs de sa
doctrine : il est le maître des apôtres, il est le docteur des
évangélistes.
«Vous n’avez qu’un maître,
dit-il lui-même à ses apôtres, et c’est le Christ (Mat. XXIII, 10).» Maître
issu du Père, maître infaillible, il parle, et dans le son de sa voix paraît
une assurance divine, une autorité que les pharisiens n’ont pas. Il dit :
« Je suis la Vérité… Je suis la Lumière. » Et personne n’ose lui dire :
Vous n’êtes pas la Vérité.
Il dépose en ses apôtres les
semences de toutes les vérités qu’il veut porter à la connaissance du monde;
puis, par le Saint-Esprit, il les fait entrer en la pleine intelligence de
toutes ces vérités sans lesquelles il n’y a pas de salut possible. Il se montre
ainsi le maître intérieur comme il est le maître extérieur. Des maîtres
extérieurs, il en prend et il en emploie pour semer sa doctrine; mais il reste
l’unique maître intérieur. Et c’est en ce sens qu’il dit à ses apôtres, ces
maîtres des nations : « Ne prenez pas le nom de maîtres, l’unique maître
pour vous c’est le Christ. »
Tout spécialement il s’empare
de l’esprit des évangélistes, et leur dicte l’expression exacte, impeccable,
qui rend la physionomie de ses divins enseignements. Il est leur docteur; et sa
doctrine est strictement une, bien que diversifiée en quatre sources qui ont
chacune leur caractère, bien que déversée en quatre fleuves qui prennent chacun
pour ainsi dire leur direction.
Ô Jésus, roi des patriarches,
gouvernez l’humanité; ô Jésus, maître des apôtres, enseignez-nous
intérieurement toutes les vérités qui découlent de la tradition apostolique par
les lèvres de votre Église; ô Jésus, docteur des évangélistes, donnez-nous
l’intelligence et l’amour des paroles de vie qui sont contenues dans les saints
évangiles.
Dom Bernard Maréchaux – Les Litanies
du Saint-Nom de Jésus, p. 100-102
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