dimanche 12 juillet 2015

Père Onésime Lacouture - 2-5 - L'imitation de Jésus


QUATRIÈME INSTRUCTION
L’IMITATION DE JÉSUS-CHRIST.

«Je ne prie pas pour eux seulement, mais encore pour ceux qui doivent croire en moi par leurs paroles afin qu’ils soient tous une seule chose comme vous, mon Père, vous êtes en moi et moi en vous, et qu’ils soient de même une seule chose en nous afin que le monde croie que vous m’avez envoyé».  Jo.  17.

Plan Remarque.  (De commençant.  Attitudes différents envers Jésus: (De savant.  (De jouisseur.  (D’enfants de Dieu.  Seule véritable attitude à prendre: (De savants de Jésus Crucifié.  (Des amants de Jésus.  (Son corps.  Le champ de cette imitation: (Son âme.  (Foi.  (Sa Divinité: …… (Espérance.  (Charité.

REMARQUE La conclusion de la méditation précédente sur le Règne de Jésus était de suivre notre Roi le plus fidèlement possible et avec la plus grande générosité.  Dans celle-ci nous allons voir dans le détail cette imitation de Jésus afin de ne pas faire fausse route dans un devoir de cette importance capitale.  Soyons certains que les démons ne manquent pas de semer leur ivraie pour empêcher les chrétiens de reproduire la vie de Jésus dans la leur.  Ils les aiguillent sur des points bons «en soi», mais insuffisants pour arriver au ciel, ou au moins nuisent grandement à l’imitation de Jésus-Christ.  Laissez-moi vous présenter trois attitudes mentales très générales et qui font un tort immense chez les fidèles parce qu’ils se croient avec Jésus quand ils en sont bien loin.  Surtout comme cette imitation est très imparfaite, ils sont privés d’une foule de grâces dont ils auraient besoin pour vaincre les grandes tentations de la vie.  Ils risquent donc leur salut avec cette imitation de surface.

ATTITUDES DIFFÉRENTES ENVERS JÉSUS

1) Attitude de Commençant.  Ces gens font leurs exercices spirituels et reçoivent les sacrements en vue de la récompense ultime au ciel après leur mort.  Il y a du bon dans cette façon d’agir, mais ces gens ne comprennent pas bien le plan de Dieu.  Ils pensent que le ciel est un endroit comme une espèce de théâtre où on s’achète des sièges réservés pour être de simples spectateurs des merveilles divines qui se déroulent sur la scène céleste.  Il y a quelque chose de cela, mais c’est très imparfait.  Ces chrétiens calculent constamment dans leur vie religieuse.  Ils comptent leurs bonnes actions pour en faire comme un rapport à Dieu; ils ont fait tant de chemins de croix, ils ont dit tant de chapelets, etc… ils sont en avant de leurs affaires d’après leur livre de banque céleste!  Ces gens affectionnent les neuvaines et le nombre de lampions qu’ils font brûler à leurs intentions.  Le bon Dieu doit être satisfait!  Mais, est-ce que ces gens sont patients?  résignés dans les épreuves et dans les contrariétés qui leur viennent de leur entourage?  Que de lacunes dans le portement de leur croix exigé par Jésus pour tous les chrétiens!

2) Attitude de Savant qui consiste à regarder Jésus comme un bon sujet d’étude spéculative seulement.  On apprend tout ce qui concerne Jésus de près et surtout de loin!  On étudie les langues orientales, l’histoire ancienne des pays des environs de Palestine, on visitera même les lieux saints pour discuter leur authenticité; on étudiera même les écrits des savants Juifs ou athées… pour mieux connaître ce qu’ils disent de Jésus.  Ces gens étudient les mystères de la vie de Jésus et sa doctrine «en soi» ou objectivement comme on étudie la vie de la doctrine de Socrate ou de Napoléon.  Ces prêtres se contentent de raconter des épisodes de la vie de Jésus, d’expliquer les mystères en eux-mêmes et donc spéculativement.  Comme je dis souvent, ce sont des Philosophes de la théologie de Jésus.  Ils peuvent avoir une grande science de Jésus et de tout ce qui le concerne, mais ils n’en vivent pas.  Ils discourent sur Jésus et ils parlent de sa doctrine exactement comme les savants païens parlent de leur philosophie.  Tout cela est vrai et savant, mais tant qu’ils restent dans le domaine spéculatif, ils ne nourrissent pas leur âme de la vie de Jésus.

3) Attitude de Jouisseur.  Ces gens cultivent les sentiments.  Ils cherchent dans la religion leur propre contentement immédiat.  Ils recherchent des consolations, par conséquent ce n’est pas Jésus qu’ils aiment, mais c’est eux-mêmes.  Jésus est un moyen pour eux de goûter des satisfactions spirituelles.  Or, comme c’est le plan de Dieu de nous éprouver, ces gens reculent tout de suite pour éviter les sacrifices.  C’est Jésus avec des chocolats qu’ils veulent, non pas avec sa croix!  C’est Jésus seulement au Thabor qu’ils aiment, mais pas celui de Gethsémani!  Donc ils n’aiment pas Jésus ou très peu et très imparfaitement.  Ces gens sont extrêmement nombreux dans toute l’Eglise.  Une foule de prêtres montrent cette attitude quand ils choisissent dans les évangiles ce qui flatte le païen ou ce qui lui permet de jouir de ce monde sans se damner directement.  Ils affectionnent la bonté de Jésus et sa miséricorde qu’ils vantent constamment.  Mais, ils n’aiment pas sa justice et n’en parlent pas ou bien rarement.  Ils prêchent un Jésus moderne, qui est à l’aise dans les salons, aux joutes de toutes sortes et qui fume ses cigarettes pour la gloire de Dieu!  Enfin, un Jésus sport, américain, à la page!

Les fidèles font de même sans s’en rendre compte: ils prennent des instructions ou de l’Evangile ce qui permet de jouir des créatures en tenant en réserve leur amour pour le Créateur pour après la mort.  Au ciel ils aimeront le bon Dieu; ici ils n’ont pas trop de temps pour jouir de ses échantillons!  Chez les fervents, on trouve aussi de cette attitude.  Par exemple toutes celles qui gémissent de ce que Dieu leur enlève leurs consolations, leur facilité de prier, etc.  Ces âmes s’aiment encore beaucoup aux dépens de l’amour qu’elles doivent à Jésus.  D’ordinaire celles qui sont toujours à la recherche de quelques directeurs nouveaux, sont dans ce cas.  Dieu les éprouve et elles ne veulent pas de ces épreuves: alors elles cherchent quelqu’un qui les en délivrerait.  Elles ont toutes l’esprit tendu vers les chocolats du bon Dieu!  Elles ne l’aiment pas autant qu’elles le pensent.  Ces attitudes différentes montrent comme notre «païen» avec les démons embrouillent l’imitation de Jésus-Christ pour nous faire perdre une bonne partie, sinon toute, de notre sanctification.  C’est dommage parce que tous ces gens sont bien disposés et sincères.  Mais ils se font jouer par le démon avec son ivraie perfide qui paraît bon et qui n’est pas bon pour le ciel.

SEULE VÉRITABLE ATTITUDE À PRENDRE ENVERS JESUS.

Jésus est une vie qu’il nous faut vivre tout de suite sur terre!  Il vient en ce monde pour transformer en Lui- même!… Pour devenir une seule chose avec Lui.  L’imiter, c’est donc reproduire toute sa vie dans la nôtre: c’est devenir d’autres Christ selon l’Apôtre.  Cette doctrine est tellement importante que nous allons l’étudier dans quelques détails quoique dans le fond ce soit toute une même idée.  Mais, peut-être qu’en le morcelant nous pourrons mieux le digérer!  Voyons trois attitudes acceptables à Dieu et qui exigent la plus parfaite reproduction possible de la vie de Jésus dans la nôtre.  C’est d’abord celle:

1) D’enfants de Dieu que nous sommes tous par la grâce de Dieu.  I J.  3-1: «Voyez quelle charité le Père a eue pour nous, de vouloir que nous soyons appelés et que nous soyons réellement enfants de Dieu».  Or, des enfants veulent imiter leur père parfaitement; ils veulent vivre la vie de leur père.  Les Apôtres se servaient de cet argument pour exhorter les fidèles à vivre comme Jésus.  S.  Paul aux Eph.  5-1: «Soyez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés et marchez dans l’amour de la charité ainsi que Jésus-Christ nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous, en s’offrant à Dieu comme une victime d’agréable odeur.» I Pet.  1-14: «Comme des enfants obéissants, ne vous conformez plus aux convoitises que vous suiviez autrefois au temps de votre ignorance; mais à l’imitation du Saint qui vous a appelés, vous-même aussi soyez saints dans toute la conduite de votre vie car il est écrit: soyez saints parce que je suis saint.»

Dieu nous fait ses enfants précisément pour que nous ayons la même nature que lui afin d’agir comme lui.  Il ne nous veut pas comme de simples ornements dans le ciel, mais comme des participants à sa vie divine, comme des enfants qui mangent à la même table que leur père.  Ils pensent comme leur père, parlent comme lui, mangent comme lui et enfin agissent en tout comme lui.  Voilà ce que Dieu veut de nous tous.  Il veut que nous soyons aussi semblables à lui que possible; Or, Dieu est esprit et vie, donc ses enfants doivent être esprit et vie aussi.  Ils doivent tout entendre comme lui, tout vouloir comme lui et tout faire comme lui.  Cela exige une imitation très parfaite de Jésus.  Il faut reproduire sa vie en la nôtre; donc ses pensées, ses paroles et ses actions dans le concret et dans le détail de la vie.  Puisque nous sommes les enfants de Dieu nous devons vivre et agir comme Jésus.  Le Père a mis toutes ses complaisances en Jésus et en nul autre.  Si nous voulons qu’il trouve ses complaisances en nous, il nous faut être d’autres Jésus en réalité et en acte.

2) De Savants de Jésus Crucifié.  Voilà un point que nous aimons autant ne pas approfondir!  Plusieurs consentent à imiter Jésus dans sa vie ordinaire, mais ne trouvent pas de temps d’aller jusqu’à sa passion.  C’est surtout là que nous devons lui ressembler le plus.  C’est nous qui sommes les vrais coupables pour lesquels il va mourir; c’est donc nous qui devons l’imiter dans sa passion.  Comme dit Saint-Paul, il nous faut compléter ce qui manque à la passion de Jésus.

Voilà une science la plus profitable au monde: savoir Jésus crucifié.  S.  Paul ne veut pas connaître autre chose que Jésus crucifié.  Lui qui a été ravi au troisième ciel se contente de cette science-là. Elle devait satisfaire n’importe quel chrétien au monde; c’est la plus utile et 1a plus parfaite au monde.  Que chacun la cultive le plus possible.  Au lieu de perdre son temps dans cette science toute théorique au sujet de Jésus, les prêtres devraient cultiver cette science de la folie de la croix et du mépris des créatures que Jésus montre dans sa vie et surtout dans sa passion et dans sa mort.  C’est cette science vécue des souffrances de Jésus qui fait le plus défaut dans le clergé et chez les religieux.  C’est un sujet qu’on relègue facilement au vendredi saint et encore là, que de fois on ne fait que parler des souffrances de Jésus, sans dire au peuple qu’il doit les reproduire dans sa vie d’une façon ou d’une autre.  On raconte la passion, au lieu de la donner comme vie au peuple.  Pour aimer cette science il faut la vivre un peu soi-même et là est la difficulté!  Comme on n’en veut pas dans sa vie, c’est difficile de donner cette vie aux autres.  Mais quelque dure que soit cette science vécue il faut la donner quand même.  C’est une condition essentielle pour recevoir Jésus.  S.  Paul dit que le nouvel homme qui est Jésus n’entre en nous qu’en proportion que le vieil homme meurt et donc qu’il est crucifié.  Il dit aussi que c’est Jésus qui vit en lui parce qu’il est mort à lui-même.  La mort du «païen» est la vie du chrétien ou de Jésus dans le chrétien.

Par conséquent, au lieu de fuir cette partie de l’imitation de Jésus nous devons tous la cultiver davantage comme la plus importante de toutes.  On voit que lorsque Dieu veut se donner davantage à une âme, il la pousse à imiter les souffrances de Jésus.  Quand les saints sont assez avancés ils s’établissent pour ainsi dire dans la passion de Jésus comme à la source de toutes les grâces et ils avouent qu’ils trouvent là tout ce qu’ils veulent savoir de pratique pour le ciel.  Dieu leur découvre les merveilles de son amour dans les plaies de Notre-Seigneur et ils sont parfaitement heureux d’y passer leur vie en essayant de se rendre de plus en plus semblables à Jésus crucifié.  Voici une belle parole de S.  Jean, I.  J.  2-6: «Celui qui dit demeurer en lui, doit lui aussi, marcher comme il a marché lui-même.  Or, marcher avec Jésus c’est se comporter comme lui et agir comme lui».  Or, cela comprend aussi sa passion!  Ce que Jésus dit au lavement des pieds, le soir qu’il va à sa passion, s’applique à toute sa vie: Je vous ai donné l’exemple afin que vous fassiez ce que vous m’avez vu faire.  Donc surveillons bien notre imitation de la passion de Jésus en supportant les humiliations, les opprobres, les contrariétés et les souffrances que Dieu nous envoie précisément pour nous faire ressembler à son Fils crucifié.  Voilà donc une science que tous les prêtres et les religieux devraient posséder à la perfection afin de la passer aux fidèles.

3) D’Amants de Jésus.

On sait que l’amour tend à rendre semblables ceux qui s’aiment.  L’amour veut devenir une seule chose avec son objet.  Eh bien, on voit tout de suite les conséquences de l’amour pour Jésus.  En proportion qu’il existe dans un coeur, on veut imiter Jésus non pas en paroles seulement, mais en actes surtout.  Personne qui aime est satisfait d’entendre parler de son amour; il veut s’unir à cet objet et le posséder pour devenir une seule chose avec lui.  L’Ecriture ne dit pas: écoutez parler de Jésus, mais goûtez le Seigneur et voyez comme il est doux.  On goûte Jésus en le vivant, en devenant une seule chose avec lui.  C’est cette union intime dans l’identité de vie qui satisfait l’amour.  Ce sont des actes qu’il veut et non pas des paroles en l’air.  C’est une communauté de vie de tous les jours et non pas un acte passager de ressemblance que l’amour veut.  Eh bien Jésus n’est pas satisfait d’une petite épreuve subie par amour pour lui en passant.  Il veut une vie comme la sienne, donc semblable à la sienne du commencement à la fin… qui est sa passion!  C’est là qu’un chrétien est configuré au Christ quand il est attaché à la croix avec Jésus, ou qu’il souffre pour l’amour de Jésus.  La raison seule ne peut pas vouloir souffrir simplement pour ressembler à un ami; il faut l’amour et l’amour de Dieu seul peut produire ce résultat.  Jésus dit clairement qu’on le suit en proportion qu’on se renonce et qu’on porte sa croix.  L’imiter dans sa passion est donc le thermomètre de l’amour de Dieu.  Qu’on ne se fasse donc pas illusion: celui qui ne veut pas imiter Jésus dans sa passion n’aime pas Jésus assez pour être sauvé.  «Nous régnerons avec lui pourvu que nous souffrions avec lui!» dit S.  Paul.

Un des caractères de l’amour est la spontanéité pour s’imposer des sacrifices en faveur de l’aimé ou pour lui être agréable.  Ainsi, les saints n’attendaient pas seulement les épreuves qui viennent de la providence, mais ils s’en imposaient librement comme on peut le voir dans leur vie.  Tous se sont imposés des mortifications volontaires pour mieux ressembler à Jésus qui s’est offert librement pour l’amour de nous.  Les fidèles devraient suivre cet exemple pour mieux reproduire la vie de Jésus dans la leur.  C’est en se mortifiant qu’on apprend à accepter les épreuves qui viennent de la providence.

LE CHAMP DE CETTE IMITATION EST

1) Son corps d’abord parce que plus à notre portée même si nous ne l’avons jamais vu.  Nous savons qu’il avait un corps comme le nôtre et soumis à toutes nos misères moins le péché: il avait faim et soif, il se fatiguait, il travaillait, etc.  Mais, comme c’était le corps d’un Dieu, la divinité se manifestait d’une certaine façon.  Chez les hommes on voit ceux qui ont une belle âme et bien domptée dans leur manière de se comporter; on peut bien conclure qu’il en était ainsi et à plus forte raison pour Jésus.  Son âme parfaite dominait son corps parfait aussi.  Tous ce que les saints ont essayé de reproduire devait être en lui d’une façon éminente.

Essayons de marcher posément et calmement, comme Jésus; pas de brusqueries ni d’impatiences, pas de précipitations, quand on vit de foi, on participe au calme de l’éternité d’une certaine mesure et l’on fait tout avec une grande maîtrise de soi-même.  En essayant de se composer ainsi un extérieur comme celui de Jésus, ce sera en même temps un bon exercice pour l’âme qui seule peut dominer le corps.  Qu’on évite des gestes excentriques, indiquant une légèreté d’esprit.  De même évitons les cris, les paroles malsaines, irréfléchies et oiseuses.  Montrons que nous sommes au-dessus des sentiments naturels qui varient comme vent.  Allons dans la foi chercher nos motifs dans tout notre maintien extérieur pour l’édification du prochain.  Quand un prêtre porte le S.  Sacrement, il marche d’une façon révérencielle, ayant conscience de son Dieu qu’il porte en ses mains.  Eh bien, tout chrétien est un porte-Dieu continuel et il doit le montrer dans toutes ses actions par la gravité et le sérieux de son maintien.  Voilà ce que nous devrions reproduire du corps de Jésus quant à sa démarche.  En plus S.  Paul dit que nous devons porter les stigmates de Jésus dans nos corps; c’est dire que nous devons le mortifier dans la chair.  Il ne faut pas le dorloter par la bonne chère, par de douces liqueurs ou liqueurs enivrantes, ni par les parfums, les poudres, des soins excessifs, du linge trop fin ou trop doux, etc… et faisons la guerre aux coussins… à moins qu’on ait des infirmités!  En un mot il faut que le corps prêche la doctrine sévère pour des pécheurs que nous sommes: il faut que la pénitence paraisse extérieurement d’une certaine façon.  Tout l’homme a péché et doit faire pénitence toute sa vie pour ses fautes… et le corps doit porter sa peine aussi.

2) Son âme.  Nous avons déjà parlé de la perfection de son âme en elle-même; maintenant il s’agit de nous modeler sur elle dans toutes nos façons d’agir.  Voyons quelques points en particulier pour notre propre sanctification.  D’abord, nous savons que cette âme n’était pas une personne.  Dès le premier moment de sa création, la Personne du Verbe se l’est assumée sous le contrôle de sa propre Personne, de sorte qu’elle ne fut jamais subsistante et donc ne fut pas une personne.  Mais, elle gardait sa liberté quand même.  Ce qui frappe d’abord de cette condition unique au monde c’est la soumission parfaite de l’âme de Jésus à la Personne du Verbe.  Il en faisait ce qu’il voulait comme si elle n’avait pas eu de volonté, parce que sa volonté était parfaitement unie à celle du Verbe.  On voit les conséquences pratiques pour l’humanité de Jésus.  Elle lui était si bien soumise qu’elle n’était pas du tout un obstacle à la divinisation de cette humanité: elle n’était aucunement attachée à ses vues et à ses jugements.

Une fois seulement Jésus lui laissa exprimer ses répugnances naturelles à la passion dans son agonie, mais dans le domaine de sa liberté, son âme lui était absolument soumise comme il le dit à son Père, que votre volonté soit faite et non la mienne!  Il voulait nous montrer comment subir les épreuves de la vie: nous pouvons ressentir les souffrances et les douleurs, nous pouvons gémir et pleurer; Dieu ne s’en offense pas pourvu que notre volonté libre dise à Dieu comme Jésus: que votre Volonté soit faite et non la mienne!

Comme c’est la volonté qui est notre condition du mérite, on voit l’importance d’imiter la volonté humaine de Jésus parfaitement soumise au Verbe: pour nous ce doit être l’idéal de la sainteté par rapport à notre part subjective.  Comme nous tenons à notre propre volonté!  Comme Dieu a de la misère à nous la casser par toutes sortes de contrariétés!… et nous résistons encore!  Il est bon de comprendre le fond de cette résistance à la volonté de Dieu.  C’est que nous sommes une personne, et donc, nous sommes comme de petits rois qui veulent mener dans leur propre domaine, qui voulons bien accepter Jésus, mais simplement comme bon compagnon qui nous laissera faire ce que nous voudrons sans nous déranger.  Ce n’est pas là notre sanctification: d’avoir Jésus à côté de soi!  Mais se sanctifier veut dire se laisser pénétrer par la vie intime de Jésus: c’est le laisser nous envahir corps et âme et se substituer à notre personnalité jusqu’à détruire la nôtre au point de vue moral.  Or, la volonté défend la personnalité où elle en est l’expression.  Si nous pouvons arriver à comprendre que notre union avec Jésus est telle que Lui seul doit conduire, lui seul doit actionner toute notre activité humaine libre.  Dans le ciel, ce n’est pas nous qui mènerons, mais Jésus.  Eh bien, il nous faut commencer tout de suite à le laisser nous conduire en tout comme au ciel.

La conséquence est que n’ayant plus d’intérêts personnels à sauver nous n’aurons plus de volonté que pour les choses de Dieu selon ce que veut Jésus en nous.  On voit combien est sérieux ce que Jésus veut de nous quand il dit: «si quelqu’un veut venir après moi, qu’il se renonce lui-même et qu’il porte sa croix tous les jours!  Immoler ainsi sa volonté et donc ses intérêts propres est un immense sacrifice qui nous mérite des grâces de choix et donne une grande gloire à Dieu.  La perfection de ce renoncement à sa propre personnalité est ce que les saints appellent: anéantissement et S.  Paul: la mort mystique.  C’est qu’on aiguille sur les intérêts de Jésus toute son activité personnelle que l’on dépensait pour soi-même.  On ne pense plus qu’aux choses de Jésus, on ne parle que de Jésus et l’on agit en tout pour et dans Jésus.  Il devient le centre de notre vie au lieu de l’être soi-même avec ses petits intérêts terrestres et temporels.  C’est curieux de voir comme ce renoncement à sa personnalité est ignoré après dix-neuf siècles que Jésus dit si clairement que si on veut le suivre il faut renoncer à soi-même!  Des prêtres se contentent de demander aux fidèles de renoncer aux choses défendues en dehors d’eux-mêmes, puis tout finit là.  Ce n’est qu’un très petit point de la loi de Jésus.  En plus il faut renoncer aux plaisirs permis comme aux autres parce qu’ils passionnent le coeur autant que les défendus.  En plus il faut renoncer à sa personnalité morale ou à soi-même comme dit Jésus.  On voit comme les prêtres sont loin de Jésus!  Ils regardent comme du luxe de prêcher le renoncement à soi-même.  C’est une grande erreur!  Jésus dit carrément: «Si quelqu’un veut me suivre!» Est-ce du luxe que de suivre Jésus?  Tous sont absolument tenus de le faire.  Eh bien!  que les prêtres le prêchent donc à tout le monde sans distinction.  Si on divise l’âme en ses deux principales facultés: l’intelligence et la volonté, la même vérité apparaît encore plus clairement.  Comme l’intelligence humaine de Jésus était tout absorbée dans la compréhension des choses divines que l’intelligence divine du Verbe lui montrait, et que sa volonté humaine était parfaitement fusionnée dans celle du Verbe, ainsi devons-nous faire avec nos deux facultés en proportion que nous voulons être avec Jésus.

Prenons l’intelligence d’abord.  Que faire pour la perdre dans celle de Jésus?  Faire ce que Jésus a fait pendant qu’il était visible sur la terre.  Est-ce qu’il l’a appliquée à rechercher le plus possible les créatures du monde?  Pas du tout.  Il a voulu vivre dans le pays le plus insignifiant au monde et exercer le métier le plus insignifiant dans les circonstances; il se fait menuisier dans un pays où il y a très peu de choses en bois.  Il aurait bien pu élire domicile à Rome où toutes les richesses du monde et les savants du monde affluaient.  Il pratique ce qu’il prêchera plus tard: il méprise les échantillons!  Son intelligence ne perd pas de temps à les étudier, à les cataloguer, et à les analyser: il n’en veut pas du tout!  Dès l’âge de douze ans il dit officiellement dans le temple et devant les docteurs de la Loi et à sa Mère: Ne saviez-vous pas que je devais être tout aux choses de mon Père?  Il exerce son intelligence dans les choses de son Père.  Voilà ce qu’il veut que nous fassions comme lui.  Or, nous aimons à connaître toutes les créatures et les sciences humaines: retirons notre intelligence de ces bagatelles pour l’appliquer tout aux choses de Dieu et de notre salut.  Quand c’est nécessaire d’apprendre quelque chose de profane qu’on le fasse, mais sans préjudice pour nos études de la religion.  Que de temps perdu dans les journaux, dans les revues, les vues etc.!  Qu’on retranche le plus possible de ces vanités afin d’avoir plus de temps pour les choses de Dieu.  Les laïques devraient étudier les choses de la religion comme les prêtres en autant qu’ils le peuvent.  Il ne s’agit pas seulement d’étude, il faut habituellement y penser par une méditation assidue: «Heureux l’homme qui médite la Loi de Yahveh jour et nuit!» Ps.  1.  Jour et nuit il faut chercher les choses de Dieu et le côté divin dans les choses profanes.  En un mot il faut vivre des choses de Dieu.  Quand une mère me dit que la musique est la vie de sa fille, je comprends tout de suite qu’elle est passionnée pour la musique, que si on veut lui faire plaisir c’est de lui parler de musique, de lui faire faire de la musique et d’en faire avec elle.  Eh bien, la vie d’un chrétien doit être Dieu: si on veut lui faire plaisir c’est de lui parler des choses de Dieu: de lui donner l’occasion de faire des actes religieux, de l’accompagner aux vêpres, à une retraite, à un sermon, à lui prêter des livres pieux etc.  Eh bien sont-ils nombreux nos chrétiens qui vivent des choses de Dieu?  C’est grand temps de prendre nous-mêmes cette attitude mentale et de la donner aux autres autant que possible.

La volonté de Jésus était parfaitement soumise à la volonté divine de Jésus dans tous les événements et dans tout ce que Dieu voulait pour Jésus.  Or, on sait comme sa vie humaine a été pénible, contraire à la nature et au respect humain.  «Jésus s’est fait obéissant jusqu’à la mort et à la mort de la croix.» Eh bien, un chrétien doit se faire obéissant dans toutes les contrariétés, dans toutes les épreuves que Dieu lui envoie.  C’est là surtout qu’on doit se surveiller.  Il ne faut jamais s’impatienter, se mettre en colère, et murmurer.  On peut trouver cela pénible et même le dire comme Jésus dans son agonie, mais toujours comme lui en ajoutant: que la volonté de Dieu se fasse et non la mienne.  On ne fait pas une seule chose avec Jésus tant qu’on regimbe contre ce que la providence nous envoie.

Que de chrétiens n’ont pas même l’idée de voir Dieu dans toutes ces traverses de la vie: aussi il faut les entendre disputer du matin au soir.  Les enfants d’école contre leurs devoirs de classes et leurs maîtres; les journaliers contre leurs contremaîtres et leurs patrons; les fonctionnaires contre le gouvernement… et ainsi dans tous les rangs de la société on se plaint d’avoir à souffrir quelque chose.  Eh bien, tous ces gens sont à cent lieues du ciel.  S.  Paul et S.  Jacques disent que c’est du païen tout pur et du diabolique!  Jésus en tant qu’homme n’a pas passé son temps à disputer contre les imbéciles et les méchants du monde!  Eh bien!  que les chrétiens l’imitent parfaitement en souffrant les travers et les sottises des autres en union de Jésus, «de la bouche duquel nulle parole trompeuse n’est jamais sortie; quand on le maudissait, il ne répondait pas par des injures, quand on le maltraitait, il s’abandonnait à celui qui le jugeait injustement!» C’est notre vocation, dit S.  Pierre, d’être traité de la même façon.  Il faut donc s’y attendre et se préparer à agir exactement comme Jésus dans sa passion, puisque ce sont des échantillons de sa passion qu’il nous prépare afin de pouvoir lui ressembler davantage dans ses souffrances pour participer dans la même mesure à sa gloire au ciel.  Voilà un point fort oublié dans l’imitation de Jésus.  Qu’on y revienne vite!

Mais toute cette parfaite conformité d’âme avec l’âme de Jésus n’est qu’un moyen pour mieux se conformer à sa divinité, car il nous faut revêtir Jésus en tant que Dieu aussi bien qu’en tant qu’homme.  Donc il nous faut imiter:

Sa Divinité.  Ici je ne parle pas de la grâce sanctifiante ni des sacrements qui l’alimentent.  C’est une affaire entendue.  Mais cela est trop «in se», notre liberté ne fait pas l’efficacité de ces choses.  Je parle donc de l’activité où notre liberté peut s’exercer et donc je parle du travail qui dépend de notre volonté libre et de la grâce de Dieu évidemment.  Que faire pour pénétrer jusque dans le monde vraiment divin de Jésus et pour agir selon ce mode purement divin?  Au point de vue de nos facultés spirituelles, elles entrent dans le monde divin par la pratique des vertus théologales.  Ce point complète l’imitation de l’âme humaine de Jésus et la facilite davantage.  Car ce n’est que par la vue des exigences divines que je puis soumettre mes facultés à celles de Jésus en tant qu’Homme.  L’une aide l’autre et réciproquement.  Plus mes facultés seront identifiées à celles de Jésus, moins le divin trouvera d’obstacles pour se manifester à moi, et d’un autre côté plus je recevrai de lumières divines dans mes facultés et plus je pourrai les fusionner avec celles de Jésus.

Mais dans tout cela Jésus exige un effort de notre part.  Il veut du renoncement effectif.  Ainsi mon supérieur me demande une chose sotte pour moi; Jésus s’attend et il me donnera la grâce actuelle pour le faire, que je vais renoncer à mon jugement par amour pour lui.  Tout de suite il me donne plus de lumière pour me renoncer encore mieux une autre fois et ainsi de suite.

La foi veut que je juge toute chose selon la lumière divine que Jésus nous apporte et que j’agisse en conséquence.  Dès qu’on fait cela on vit de foi ou de la lumière divine de Jésus.  Il a pris la peine de descendre du ciel précisément pour nous apporter le point de vue céleste en tout avec la lumière pour juger d’après ce point de vue et le prendre dans le concret.  Par exemple Jésus dit d’aimer nos ennemis et de leur faire du bien.  La plupart des prêtres et des chrétiens se contentent de savoir cette parole de Jésus; ils la citent comme une curiosité de la parole de Jésus… et c’est tout!  Comme les prêtres sont chatouilleux, susceptibles!  Allez donc leur faire une injustice ou quelque mauvais coup, la plupart n’agiront pas selon cette parole de Jésus.  Comme plusieurs se fâchent vite, sont impatients!  Comme un grand nombre de prêtres et de religieux ne peuvent pas endurer les autres; que de cliques parmi eux d’où sont exclus les autres.  C’est donc le point de vue humain qui domine en général.  Ces gens vivent dans la foi, mais ils ne vivent pas de foi.  Comme il faut du renoncement à l’humain pour agir toujours selon l’enseignement de Jésus en toutes choses!  Il nous dit de ne pas aimer le monde ni les choses qui sont dans le monde, eh bien, tout chrétien devrait se soumettre à cette lumière de Jésus et cesser d’avoir des attaches pour les choses qui sont dans le monde, par exemple le tabac, les vues, les sports, les toilettes, la richesse et la bonne chère, etc.  Jésus ne veut pas que nous les aimions; n’aimons-les donc pas!  Mettons-les de côté pour suivre la lumière divine de Jésus.  Au ciel, nous ne serons pas passionnés pour aucune créature pour elle-même; eh bien, c’est justement cette lumière que Jésus nous apporte quand il dit de ne rien aimer en ce monde, évidemment pour elles-mêmes.

Quand Jésus nous fait dire par son Apôtre: «Si vous êtes ressuscités avec Jésus recherchez les choses d’en haut, et non pas celles de la terre, il manifeste sa divinité là; il nous l’apporte dans cette façon d’agir.  Quand je méprise les plaisirs de la terre et que toute mon âme s’affectionne aux choses de Dieu, que je m’intéresse seulement aux choses du ciel, je pénètre dans la divinité de Jésus, j’entre dans son monde divin et j’agis comme lui, et je mets mon bonheur comme lui dans les choses de Dieu.

C’est donc la foi qui nous met en contact avec Dieu, qui nous fait juger comme lui et agir comme lui.  Or que voit-on!  La masse des fidèles à la suite du clergé est satisfaite de croire en Jésus-Christ.  Cela ne suffit pas si on agit ensuite comme des païens selon la raison.  La foi exige que nous sacrifions notre raison pour suivre ce qu’elle-même enseigne comme venant de Dieu.  Ceux qui suivent la foi sont tout aux choses de Dieu et rien autre ne les intéresse.  Sont-ils nombreux?  Vous les connaîtrez à leur conversation ordinaire.  Sont-ils nombreux qui aiment à parler des choses de Dieu?  Non, non, non!  Ils sont très rares.  Donc la masse ne vit pas de foi… et donc ne vise pas au Divin.  Hâtons-nous de prendre le point de vue divin en tout!  Envoyez votre Esprit et la face de la terre sera changée!  Ce point de vue de la foi fait descendre le ciel sur la terre!  On commence à jouir des avantages de la vie divine dans la paix, avec soi, avec le prochain et avec Dieu; dans le bonheur anticipé du ciel.  Quand allons-nous entendre dire les uns des autres quand on s’informera d’un tel ou d’une telle: Ah!  mon Père, ils sont tout en Dieu, leur vie c’est la religion!  Leur amour c’est Dieu!  Ils ne sont intéressés qu’aux choses de Dieu!  Voilà ce que tout chrétien devrait pouvoir dire de tous ceux qui l’entourent!… et de lui-même d’abord.

L’Espérance est une conséquence de la foi.  C’est une confiance ferme de pouvoir un jour posséder les biens célestes que la foi nous montre.  Elle nous fait prendre les moyens pour jouir au ciel du bonheur de Jésus dans les perfections divines.  Voyez comme les gens du monde se démènent pour acquérir la richesse en laquelle ils ont mis leur espérance de bonheur terrestre.  Eh bien, les chrétiens qui vivent de foi mettent tous leurs efforts pour s’assurer ces biens divins.  Ils veulent à tout prix les posséder.  Ils sont si sincères qu’ils prennent les moyens indiqués par Jésus peu importe qu’ils contrarient la nature; ils sont prêts à tous les sacrifices pour arriver au ciel.

La fièvre qu’ils ont déjà mise au service des échantillons, ils la mettent maintenant au service de Jésus.  Jésus s’est livré aux tourments de la passion pour assurer à son humanité le ciel et pour nous l’assurer aussi en lui et par lui.  Eh bien, il faut imiter Jésus dans cette détermination à gagner le ciel pour nous.  Nous devons mépriser les échantillons de la terre pour rechercher les choses d’en haut où Jésus-Christ est assis à la droite du Père.  Cette espérance croît en proportion qu’on prend des moyens sûrs pour arriver au ciel.  Espérer y arriver ou ne rien faire ou peu, c’est une espérance vaine.  C’est par des actes qu’on mérite le ciel, pas par des paroles ou de simples désirs.  «Ce ne sont pas ceux qui disent: Seigneur, Seigneur, qui entreront au ciel, mais ceux qui font la volonté de mon Père.»


La Charité procède de la foi et de l’espérance comme le Saint-Esprit procède du Père et du Fils.  Elle dépend donc de la foi et de l’espérance.  Mais d’un autre côté, ce n’est que la Charité qui donne la vie aux deux autres qui sans la charité seraient vaines et stériles.  Ces trois vertus se tiennent comme les Trois Personnes divines d’où elles procèdent.  Cette charité doit être toute surnaturelle et donc selon la foi et l’espérance.  Qu’on ne s’attende pas à des sentiments ou à de l’attrait sensible comme dans les choses du monde.  Voilà un point difficile pour des gens habitués aux sentiments.  Cet amour qui se termine à Dieu qu’on n’a jamais vu ni connu face à face sur la terre doit être de volonté réfléchie d’après les lumières fournies par la foi.  Supposons qu’on vous annonce que vous devenez propriétaire d’un beau château en Europe qui vaut des millions.  Quand même vous ne l’avez jamais vu vous le voudriez sûrement parce que vous savez un peu ce que valent des millions.  Eh bien, c’est quelque chose de semblable pour le ciel.  Jésus nous dit qu’en lui sont renfermés tous les trésors de science et de sagesse et qu’il donne un bonheur éternel; cela doit suffire pour que nous l’aimions et que nous le voulions de tout notre coeur.  Nous savons suffisamment qu’il vaut plus que tous les biens de ce monde.  Alors, il nous faut transférer sur lui l’amour que nous donnions sottement à ses simples échantillons, ou à son catalogue.  Voilà le travail que tout chrétien doit faire en méditant la vie de Jésus; il faut qu’il arrive à le préférer à tout au monde et même à sa propre vie.  Faisons donc comme nous dit St.  Paul: «Nous considérerons non ce qui se voit, mais ce qui ne se voit pas.  Car ce qui se voit est temporel, mais ce qui ne se voit pas est éternel.» 2 Cor.  418.  Le chrétien doit vivre tout de suite pour les choses qui ne se voient pas.  Alors on voit que l’imitation de Jésus ne doit pas pousser seulement à des actes extérieurs comme d’avoir pitié des pauvres ou aller communier; il faut reproduire en nous et tout de suite la vie intime de son âme humaine pour arriver au plus tôt à reproduire sa vie divine que l’on fait par la pratique dans la vie de la foi, de l’espérance et de la charité.

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