CINQUIÈME
INSTRUCTION
LA
PRÉPARATION À L’INCARNATION.
« Cieux,
répandez votre rosée, et que les nuées fassent pleuvoir le Juste; que la terre
s’ouvre, et enfante son sauveur »!
Isaïe
XLV, 8.
Si le Verbe vient en ce monde
s’incarner pour notre salut, son plan exige qu’il vienne aussi mystiquement
dans chacun de nous par sa grâce. Or,
comme Dieu est infiniment simple il fait les choses de la même manière en petit
qu’en grand. Une goutte de rosée reflète
le soleil comme l’océan; la plus petite plante sort d’un germe comme le
chêne. Eh bien, Dieu exigera les mêmes
conditions pour me préparer à recevoir Jésus dans mon âme qu’il a demandé au
monde pour se préparer à recevoir le Messie, tout sera en petit pour moi à
cause de la brièveté de ma vie, mais ce sera dans le même genre. Or, nous sommes trop bornés pour comprendre
les voies de Dieu dans notre courte existence: les données nous échappent pour
tirer les conclusions pratiques pour l’avenir.
Mais, dans le recul de l’histoire du peuple de Dieu telle qu’écrite dans
la Bible on peut voir clairement les conditions pour la préparation de la venue
du Messie. Nous n’avons qu’à les étudier
pour les connaître et ensuite les appliquer à notre propre vie pour comprendre
les voies de Dieu en chacun de nous.
Voyons d’abord: les caractères de cette préparation 1) Elle est
longue. Dieu fait attendre le monde
quatre mille ans! Pourquoi retarde-t-il
si longtemps la Venue du Messie dont le monde avait tant besoin? Comme nous serions tentés de crier
l’exagération si ce n’était pas Dieu qui en fut la cause! Le fait est là; Dieu infiniment sage et bon
doit avoir de bonnes raisons pour agir de la sorte. Essayons donc d’en connaître quelques-unes
indiquées par les Pères de l’Eglise.
Elles nous aideront à comprendre pourquoi Dieu retarde aussi de se
donner à nous quand nous le voulons!
1)
Dieu voulait montrer aux hommes ce qu’il pense du péché en les soumettant à des
siècles de misères et de souffrances de toutes sortes, et en les laissant s’engouffrer
de plus en plus dans une déchéance de mœurs épouvantable pour leur apprendre ce
qui les attend quand ils s’éloignent de Dieu.
Du fond de l’abîme où ils se sont précipités par leur faute, ils
sentiront mieux le besoin d’un Sauveur.
2) La dignité du Verbe exigeait une longue attente afin de se faire
désirer davantage et mieux apprécier quand il viendrait. Plus les faveurs sont grandes et plus on les
fait attendre. 3) Dieu voulait exécuter
tout un plan d’interventions divines, par des figures, des prophéties, des
miracles de toutes sortes afin que les hommes eussent là de bonnes preuves de
la divinité du Messie et de sa mission divine.
4)
Il n’y avait pas d’injustice pour Dieu de priver les générations du Messie
d’abord parce qu’il n’était pas tenu de l’envoyer et ensuite parce qu’elles
pouvaient être sauvées par l’espérance en ce même Messie. Pour nous la venue de Jésus par sa grâce sera
aussi très longue: pour ces mêmes raisons.
Dieu retarde de donner ses faveurs et tous les chrétiens devraient être
inities à cette façon de faire de Dieu.
Il faut prier longtemps, montrer qu’on le veut à tout prix et continuer
d’insister. C’est alors que Dieu voit
combien nous apprécions ces dons. Mais
que voit-on d’ordinaire? Les gens prient
un peu et souvent très mal et ils s’impatientent si Dieu ne les exauce pas tout
de suite. Souvent c’est parce qu’ils
demandent des choses temporelles dont ils veulent jouir tout de suite. Comme Dieu ne les exauce pas, ils se
découragent et abandonnent la prière.
Ces gens regardent Dieu comme un serviteur qui doit être à leur service
pour leur donner ce qu’ils veulent. Ce
sont ses dons qu’ils veulent et non pas lui.
La preuve est qu’ils se choquent s’il ne leur donne pas ce qu’ils
demandent. Dieu est aussi Dieu et aussi
aimable quand il nous refuse quelque chose que quand il le donne. Quand c’est Dieu qu’on aime pour lui-même, on
lui demande des choses qui vont nous conduire à lui et nous le faire posséder
davantage. Alors quand il refuse on sait
qu’il a de bonnes raisons et l’on aime mieux son jugement que le sien propre et
l’on est content qu’il ait refusé. Donc
ceux qui s’énervent de n’être pas exaucés montrent qu’ils s’aiment plus que
Dieu; c’est leur propre satisfaction qu’ils cherchent; ce n’est pas le bon plaisir
de Dieu.
Tandis
que ceux qui aiment sincèrement Dieu préfèrent sa volonté à la leur; qu’ils
soient exaucés ou non, c’est la même chose pour eux; ce qu’ils veulent avant
tout, c’est le bon plaisir de Dieu et ils l’ont dans les deux cas: ils sont donc
aussi heureux dans un refus que dans l’octroi de la faveur ou de la grâce: ils
savent que jamais leur prière est perdue; si Dieu ne leur donne pas ce qu’ils
ont demandé, il leur donnera quelque chose d’aussi bon ou même de meilleur. Que les commençants sachent que tous les
biens surnaturels qu’ils demandent à Dieu leur seront accordés dans le cours
des années comme à leur insu. Après un
certain temps, ils s’apercevront qu’ils ont ce qu’ils ont tant demandé. Que cela encourage les jeunes à demander beaucoup
et les plus grandes faveurs possibles; comme une haute sainteté, les dons du
Saint-Esprit, la grâce de faire un immense bien dans le monde et un bien
jusqu’à la fin des temps… et de donner une immense gloire à Dieu, etc! Voilà ce qu’il faut demander, quand on est
jeune… et encore plus quand on vieillit… et qu’on ne l’a pas fait plus tôt;
mieux vaut tard que jamais! Le temps
n’est rien pour Dieu; ce qu’il compte est l’amour! Pourquoi alors mettre des bornes à Dieu? Pourquoi fixer un terme à Dieu? Cela se fait dans le naturel; ceux qui
veulent être exaucés sur le champ montrent qu’ils sont aux choses de la
terre. Demandons des choses divines
comme les anciens demandaient le Messie avec le salut de leur âme. Dans les choses divines le temps n’entre pas
en ligne de compte, mais l’amour et la prière.
Défions-nous aussi de nous impatienter dans les épreuves; elles nous
apportent le divin sûrement, cela doit suffire à n’importe qui.
2)
Pénible. Il faut nous rappeler que le
péché est entré dans le monde et qu’il continue ses ravages. La race humaine est pécheresse: elle doit
satisfaire la justice divine: il y a quelque chose-là qui dépasse toute la
compréhension humaine. Nous connaissons
si peu Dieu qu’une offense faite à sa divine majesté ne nous dit pas
grand-chose. Nous devrions voir par tous
les maux qui fondent sur les hommes à cause des péchés, ce que Dieu pense du
péché. L’histoire du monde est
l’histoire se répétant toujours de toutes sortes d’affreuses calamités, de
souffrances atroces et de luttes fratricides dans tous les peuples et dans tous
les âges. Les hommes eux-mêmes sont
leurs propres bourreaux les uns aux autres.
St-Paul résume la perversion des hommes dans son premier chapitre aux
Romains: «Remplis de toutes sortes d’iniquités, de malice, de fornication,
d’avarice, de méchanceté; pleins d’envie, de meurtre, de l’esprit de
contention, de fraude, de malignité, semant de faux rapports, détracteurs, haïs
de Dieu, insolents, superbes, hautains, inventeurs de crimes, désobéissants à leurs
pères et à leurs mères, insensés, dissolus, sans fidélité, sans miséricorde,
etc.» C’est pour tous ces péchés que Dieu frappe les hommes de toutes sortes de
maux épouvantables. Que de guerres ont
ravagé l’humanité depuis son commencement!
Que de misères ces guerres ont apporté au genre humain! A part cela, toutes sortes de fléaux sur les
individus, des infirmités, des mauvais traitements les uns des autres, des
injustices de toutes sortes. A travers
cela quelle ignorance de Dieu et des voies de Dieu! Personne ne peut améliorer le sort des
peuples; un véritable échantillon de l’enfer sur la terre. Eh bien, chacun de nous est coupable de toute
une série de péchés plus ou moins graves et qui méritent tous les tourments de
la terre! Alors, en proportion que Dieu
veut nous donner Jésus et une belle demeure dans la maison de son Père, Il nous
fera expier ou essaiera de nous faire expier tous ces péchés. Je dis; il essaiera, parce que combien vont
offenser Dieu encore par d’autres péchés plutôt que de se soumettre aux
épreuves que Dieu envoie pour nous faire expier nos péchés. Très peu vont accepter les tribulations de la
vie en expiation de leurs péchés; les autres vont se révolter contre Dieu et
ses lois et les violer encore pour ne pas souffrir. Même ceux qui ne pèchent pas, comme ils sont
souvent impatients dans les épreuves!
Comme ils se plaignent devant Dieu d’être si dur pour des créatures
«innocentes» comme eux. On entend
souvent: Qu’ai-je fait à Dieu pour qu’Il soit si dur envers moi?… et que de
péchés de jeunesse que de péchés de l’âge mûr on a commis… et on n’y pense
plus. Parce qu’on les a confessés, on
pense que tout est fini. Eh bien les
châtiments que Dieu envoie devraient nous ouvrir les yeux que tout n’est pas
fini: qu’il reste une forte peine temporelle à expier même si tous les péchés
sont pardonnés. Avec la façon cavalière
de se confesser de nos jours, et formés à la philosophie comme nos chrétiens le
sont, combien s’accusent et disent leur pénitence tout de tête seulement: leur
coeur n’y a pratiquement pas de part comme on le voit par leur manque de
changement dans leur vie.
Pour
ces raisons, ce n’est pas surprenant que la vie de chacun de nous soit
traversée par tant de contrariétés et de souffrances et de douleurs et de
peines de toutes sortes. Dieu exige
cette satisfaction avant de nous donner les lumières et les grâces qui nous
apporteront Jésus au fond du coeur pour le salut de notre âme. Qu’on ne soit pas étonné des croix qui
viennent dans la vie: elles sont toutes bien méritées.
3)
Obscure quand on juge chaque événement séparément ou chaque épreuve seule. C’est seulement dans l’ensemble qu’on peut
voir la façon d’agir de Dieu; voilà pourquoi il est bon pour nous de voir
l’ensemble de l’histoire du peuple de Dieu qu’il s’est choisi précisément pour
le préparer a recevoir le Messie. Les
juifs du temps ne voyaient rien à ce que Dieu voulait; les plus saints
pouvaient avoir des lumières spéciales pour mieux comprendre, mais les autres ne
comprenaient pas. Combien de nos jours
parmi les chrétiens ont même une idée vague du plan divin. Ceux qui ne se plaignent pas comprennent le
plan divin. Or, sont-ils nombreux ceux
qui acceptent avec résignation, en union avec Dieu, les croix qui leur
arrivent? C’est parce que nos gens ne sont
pas assez instruits par les prêtres sur les voies de Dieu si bien enseignées
dans l’Ancien Testament, du moment qu’on prend la clef, à savoir que Dieu nous
préparera pour recevoir Jésus dans la grâce comme il a préparé son peuple pour
recevoir Jésus dans le monde. Or, est-ce
que la plupart des chrétiens ne regardent pas comme ennemi justement ce que
Dieu fait pour leur donner le divin?
Nous savons maintenant qu’il faut enlever de l’humain pour mettre du
divin, alors pourquoi se plaindre quand Dieu envoie des croix qui crucifient
l’humain? C’est que toutes cette sagesse
de la folie de la croix n’est pas goûtée par la masse des prêtres. Ils savent bien le nom mais ils semblent
ignorer la chose. En tout cas, ils n’en
veulent pas ni dans leur vie ni dans leur prédication, ce n’est pas surprenant
que les fidèles l’ignorent. Dieu révèle
sa sagesse à ceux qui la cherchent. Que
les prêtres et les fidèles lisent les livres ascétiques et mystiques, qu’ils
étudient à fond les Evangiles et les Epîtres et ils finiront par trouver
comment Dieu agit pour nous sauver et pour nous sanctifier à travers et avec
toutes les tribulations qu’il nous envoie pendant la vie. Il faudrait aussi invoquer souvent, plusieurs
fois par jour même, le Saint-Esprit.
C’est lui qui ouvre l’intelligence aux choses divines à ceux qui le lui
demandent constamment. Ne manquons pas
d’invoquer aussi l’aide de la Sainte Vierge qui a donné la Sagesse Incarnée au
monde: elle peut encore nous donner à chacun la Sagesse mystique par la grâce
de Jésus-Christ, son divin Fils.
SON
HISTOIRE 1) Dans les Personnes. C’est en
examinant l’histoire des principaux personnages dans le peuple Juif et ensuite
l’histoire du peuple même que l’on découvre les exigences de Dieu pour se
donner aux hommes. Commençons par
quelques personnes d’abord. Nous
remarquons que c’est absolument par un libre choix de Dieu qu’ils deviennent
les amis de Dieu. Dieu les choisit à
l’improviste sans qu’un seul ait mérité cette faveur de Dieu. Prenons les grands prophètes. Dès leur jeunesse ils sont envoyés
prisonniers en pays étrangers; ils sont constamment persécutés par le peuple et
par les rois qui ne goûtaient pas les terribles châtiments dont ils les
menaçaient à cause de leur idolâtrie.
Tous souffrent horriblement. Jérémie
veut se mettre en grève contre Dieu; il boude et ne veut plus prophétiser; il
veut mourir tant il souffre. Dieu les
éprouve en proportion des lumières prophétiques qu’il leur donne et de la
sainteté qu’il leur destine. Tobie est
aussi envoyé en exil et là c’est une série continuelle de tous les maux et à
travers ces misères Dieu l’inonde de lumières divines pour comprendre les voies
de Dieu. Il saisit bien l’évangile de la
folie de la croix longtemps avant qu’il soit donné par Jésus. Après avoir été conduit à Ninive sous
Salmanasar il est dépouillé de tous ses biens par Sennachérib qui l’exila
encore. Puis il l’affligea de
cécité. Dans cet état il fut l’objet des
risées et des moqueries de ses propres amis.
Il resta fidèle à Dieu quand même et finalement reçut la visite de
l’archange Raphaël comme récompense de sa foi.
Judith est préparée par Dieu pour toutes sortes de privations. Devenue veuve, elle se donne toute à Dieu;
elle jeûne tous les jours excepté les jours de fête et elle passe son temps en
prière dans son oratoire qu’elle s’est construit sur le toit de sa maison. En plus elle se mortifiait en portant le
cilice et en fuyant les divertissements de son temps. Elle aurait pu jouir de tous les plaisirs
étant très riche mais son coeur n’était pas du tout dans sa fortune, mais en
Dieu seul. Aussi Dieu la choisit pour
sauver son peuple des mains d’Holopherne qu’elle décapita et sauva ainsi son
peuple de ses ennemis. Quelle sagesse
divine elle reçut de Dieu? Elle aussi
comprend la folie de la croix bien avant qu’elle fut donnée par Jésus. Son discours peut résumer tout ce que nous
pourrions dire des personnes choisies par Dieu.
«Maintenant, mes frères, puisque vous êtes les anciens du peuple de
Dieu, et que leur vie dépend de vous, relevez leurs coeurs par vos paroles pour
qu’ils se souviennent que nos pères ont été éprouvés afin qu’on connût s’ils
servaient véritablement leur Dieu. Ils
doivent se rappeler comment Abraham notre père a été tenté, et comment, éprouvé
par beaucoup de tribulations, il est devenu l’ami de Dieu. De même Jacob, de même Isaac, de même Moïse,
et tous ceux qui ont plu à Dieu ont passé par beaucoup de tribulations en
demeurant fidèles… et les autres qui ont murmuré, ont été tués par les
serpents.» Ainsi, on voit que l’exil, les persécutions, les jeûnes, l’isolement
ont préparé les amis de Dieu dans l’ancien testament à recevoir les lumières
divines.
Daniel
était dans la solitude sur le bord du Tigris et il jeûna trois semaines avant
de recevoir sa fameuse vision de la venue du Messie. Ezéchiel était à se promener seul sur les
bords du fleuve Chobar en exil en Babylonie quand Dieu le choisit pour être son
prophète. Après avoir vu quelques
individus traités tous de la même façon pour devenir les dépositaires des lumières
divines sur le Messie, voyons l’histoire d’Abraham et de tout le peuple Juif où
Dieu agit encore plus en grand et donc où ses voies apparaissent encore plus
clairement.
2)
Dans le peuple Juif. Le monde allait si
mal en se dépravant de plus en plus qu’il perdait toute notion de Dieu et du
futur Messie. Alors, Dieu résolut de se
choisir un peuple spécial qu’il cultiverait d’une façon spéciale et avec lequel
il resterait en continuel contact. Nous
allons voir Dieu se préparer ce peuple à son goût pour recevoir le Messie. Il va donc mettre là justement sa sagesse
qu’il veut voir en tous ceux qui veulent recevoir le divin. Nous avons donc une belle chance de découvrir
la manière d’agir de Dieu pour donner Jésus et donc sa manière ordinaire pour
donner à n’importe qui ce même Jésus par la grâce. Il choisit Abraham comme chef qui avait déjà
75 ans! C’est une leçon pour tous ces
jeunes apôtres qui croient remuer le monde dès le début de leur apostolat!… et
qui se découragent aux premiers échecs.
Dieu regarde les dispositions intérieures et l’esprit de foi. Ceux qui s’impatientent montrent qu’ils ne
comptent pas sur Dieu… et Dieu ne coopère pas avec eux. Dès qu’il choisit Abraham, il l’envoie en
exil afin qu’il laisse une foule d’attaches au pays natal. Il amène son neveu avec lui… et il se chicane
avec lui de sorte qu’il est obligé de s’en séparer. Dieu veut des cœurs libres de toute attache à
son service! Puis, il l’éprouve deux
fois dans la perte de sa femme. «Va-t-en
de ton pays, de ta famille et de ta maison… et après cela je te bénirai et
ferai de toi une grande nation»!
L’isolement des créatures est une première condition pour recevoir le
divin! Quand même, Dieu n’envoie pas
tous les chrétiens en exil, il sait faire l’exil autour d’eux. Le monde est tellement païen que dès qu’on se
donne tout aux choses de Dieu, on paraît excentrique, bizarre et même fou. Les gens deviennent hostiles et s’éloignent
de celui qui ne vit plus comme eux. Bien
plus, ils le persécuteront de toutes façons pour l’obliger à abandonner son
genre de vie étrange pour eux. Cette
épreuve est la première et elle est très dure et dangereuse parce qu’on n’est
pas encore fort dans la vertu.
Même
pour le clergé un prêtre qui cherche la perfection est un être étrange que les
autres surveillent pour voir s’il ne devrait pas être interné. Plusieurs essaieront de le sauver de sa
«mélancolie» par des conseils de païens: ils lui diront de se distraire plus
dans les amusements: d’aller aux vues, ou au théâtre, aux joutes de toutes
sortes pour se distraire, autrement il va perdre la tête. Surtout la folie religieuse est la plus
durable! Ils l’accusent d’orgueil, de
vouloir attirer l’attention du monde sur lui.
Ils lui conseillent une sainteté qui n’attire pas les regards des gens,
une sainteté comme tout le monde! Après
l’éloignement des amis et du monde connu, Dieu envoie des épreuves
intérieures. Ainsi, Abraham avait 99 ans
quand Dieu lui annonce qu’il sera le père d’un enfant en qui Dieu continuera
les promesses qu’il a faites à Abraham.
C’était lui annoncer une impossibilité physique pour son âge. Abraham crut en la parole de Dieu. Dieu voulait nous montrer que ses voies ne
sont pas les nôtres et qu’il peut faire ce que les hommes ne peuvent pas faire
afin qu’on lui attribue toute la gloire.
Quelle leçon pour les excités et les affairés qui comptent toujours sur
le temps au lieu de compter sur Dieu.
Que ceux qui ont perdu leur temps dans leur jeunesse rachètent leur vie
par la ferveur dans l’amour de Dieu.
Mais
voici le grand sacrifice d’Abraham. Dieu
lui avait promis que par Isaac il serait l’ancêtre du Messie et du peuple de
Dieu. Or, voici que Dieu un jour lui
ordonne d’immoler Isaac. C’était insensé
au jugement d’Abraham et c’était cruel pour son cœur de père, car Dieu lui
disait d’immoler Isaac lui-même son propre père! Dieu brisait du coup et le jugement et le cœur
d’Abraham; donc toute sa personnalité morale.
C’était bien le renoncement à soi-même que Jésus demandera plus
tard. Les voies de Dieu exigent donc le
sacrifice de notre jugement et de tout notre amour humain, pour prendre la
sagesse divine et l’amour divin. Nous
devons préférer Dieu à notre propre vie comme le dit Jésus. Abraham aurait préféré mourir que d’immoler
Isaac. S. Paul dit qu’Abraham est notre père dans la
foi. C’est dire que Dieu fera pour ses
enfants ce qu’il a fait à Abraham dans la proportion qu’il veut leur donner
Jésus. Il nous demandera le sacrifice de
notre petit jugement plusieurs fois en petit pour nous habituer à le faire en
grand un jour dans une terrible épreuve qui montrera dans quel sens penche
notre coeur: vers les créatures ou vers le Créateur. Il nous laissera aimer une chose comme notre
Isaac et un jour Il nous demandera le sacrifice de cette affection particulière
très grande pour nous. C’est alors que
nous verrons si nous aimons Dieu plus que nous-mêmes comme il l’exige pour
aller au ciel. Qu’on s’y prépare par
tous les petits sacrifices que Dieu demande au jour le jour. Ce sera d’autant plus dur que Dieu se cachera
derrière un supérieur ou des supérieurs, hommes comme nous et que nous
trouverons très imparfaits à ce moment-là.
Mais la foi enseigne qu’il nous faut obéir en tout même ce qui nous
déplaît du moment que c’est dans l’ordre de notre obéissance. Parce qu’Abraham a obéi dans cette chose si
difficile, Dieu alors lui renouvelle toutes ses promesses et le confirme dans
sa grâce et le comble de ses bénédictions… et sa postérité aura la Terre
Promise un jour et le Messie sortira de sa race.
Ce
que Dieu avait fait pour Abraham, il le fait pour sa postérité, le peuple
juif. Par Joseph il envoya tout ce
peuple en Egypte où après la mort de Joseph, il les fit opprimer par les
Pharaons pendant 400 ans. «Les Egyptiens
firent travailler les enfants d’Israël, par force; ils leur rendaient la vie
amère par de rudes travaux, mortier, briques et toutes sortes de travaux des
champs, tout le travail qu’ils leur imposaient avec dureté.» Ex. I.
Pendant ce dur esclavage Dieu les bénissait et ils augmentaient au grand
déplaisir des Egyptiens. Ils priaient
Dieu et en parlaient constamment. Nous
verrons plus tard qu’au désert où ils n’avaient plus rien à faire et que Dieu
pourvoyait à tous leurs besoins, ils murmuraient toujours! Quand Dieu décida de les faire sortir d’Egypte,
il choisit Moïse élevé en exil et qui avait déjà 80 ans! On sait avec quels grands miracles il les fit
sortir d’Egypte, mais les juifs n’ont pas plus confiance en Dieu; à chaque
épreuve ils murmurent comme si Dieu n’avait jamais rien fait pour eux. Qu’il est difficile à l’homme de s’élever
au-dessus des sens! Il faut une grâce
bien spéciale. Après avoir affligé les
corps en Egypte par ces corvées Dieu va maintenant éprouver leur foi en leur
demandant de renoncer à leur propre personnalité morale. Il leur demande ce que Jésus nous demande de
renoncer à soimême; à son jugement et à sa volonté, à sa vie humaine pour faire
une vie toute divine. Il va donc leur
demander une foule de choses qui sont sottes pour l’intelligence humaine et
cruelles pour le coeur humain. C’est
justement pour cela qu’il les fait passer 40 ans dans le désert où c’est
impossible de trouver de quoi vivre. Or,
s’ils vivent, la gloire en sera sûrement à Dieu seul! Il veut leur faire pratiquer la doctrine
qu’il donnera plus tard sur la montagne des béatitudes: «Cessez d’agir comme
des hommes pour agir uniquement comme des enfants divinisés»! Il va donc attaquer leur jugement et leur
volonté constamment par toutes sortes de sottises pour eux et de choses
difficiles.
Il
les mène à la mer et les fait poursuivre par les Egyptiens! Ils sont pris entre deux morts
certaines! Les voilà qui murmurent. Dieu dit à Moïse de frapper les eaux avec son
bâton et les eaux s’entrouvrent et leur laissent un bon passage où ils peuvent
s’échapper. Leurs ennemis arrivent par
le même passage, mais Moïse touche les eaux et elles se referment sur les
Egyptiens qui se noient. Leurs
provisions épuisées, les voilà sans nourriture dans ce désert. Tous les miracles sont oubliés et les voilà
encore qui murmurent contre Dieu: «Va-t-il nous mettre la table dans ce
désert?» Eh bien, Dieu fait mieux que cela: il leur fait tomber du ciel toutes
les nuits la manne pour les nourrir pendant leur séjour au désert. Il fait jaillir l’eau des rochers! Il les dirige constamment par une colonne de
feu la nuit et un nuage le jour. Toutes
ces interventions miraculeuses et beaucoup d’autres ne leur ouvrent pas du tout
les yeux sur Dieu. De plus il punit de
toutes sortes de façons les plaignards, mais rien n’y fait; les juifs
n’apprennent pas leur leçon de confiance en Dieu seul. Le surnaturel n’entre pas du tout dans leur
tête. Aussi il n’y a que deux hommes,
Josué et Caleb, qui entreront dans la Terre Promise après être sortis
d’Egypte. Même Moïse, à cause de son doute,
expire en face de la Terre Promise.
L’intention
de Dieu en faisant passer ce peuple à travers le désert pendant 40 ans était de
lui faire pratiquer le «Qu’il se renonce lui-même!» Pour être divinisé il faut
sacrifier sa personnalité morale et donc renoncer à son jugement et à sa
volonté, ou à sa sagesse humaine et à son amour de soi-même. Il veut la mort du païen, ou du vieil homme,
afin que le nouvel homme surnaturel soit le seul à vivre en nous.
Eh
bien, dans l’ordre mystique ou de la grâce, c’est exactement ce que Dieu veut
faire de chacun de nous. C’est pourquoi,
en proportion qu’on en vaut la peine et qu’il veut nous sanctifier, il nous
fera passer par ces mêmes épreuves d’une façon ou d’une autre. Il nous demandera toutes sortes de sottises
et de choses pénibles à la nature afin de nous faire perdre notre confiance en
nous-mêmes pour ne la mettre qu’en Dieu comme des êtres divinisés doivent
faire. Chaque chrétien rencontrera sur
sa route quelque «Pharaon» qui lui imposera des corvées dures et qui l’embêtera
de toutes façons. Il aura beau gémir,
disputer, son esclavage durera longtemps… tant qu’il murmurera! Plus tard, Dieu s’acharnera à détruire sa
mentalité païenne ou son amour-propre en lui demandant des choses absurdes et
impossibles… et il ne pourra pas les éviter sans péché. Combien vont se jeter dans les bras de Dieu
comme les juifs à la mer pour ne pas offenser Dieu? Combien vont avoir confiance en Dieu même
après la rédemption et après tous les miracles que Dieu a faits pour nous prouver
son amour et le soin qu’il prend de chacun de nous? Nous avons tous deux amours naturels qui
empêchent absolument l’amour de Dieu.
C’est l’amour des créatures en dehors de nous, et l’amour de soi
au-dedans de nous. Pour détruire le
premier Dieu afflige le corps par tout ce qui peut le faire souffrir afin qu’il
n’ait pas le temps ni la capacité de s’amuser aux choses extérieures: pauvreté,
rudes travaux, infirmités, persécutions, mauvais traitements, maladies, etc. Il obtient toutes ces choses merveilleusement
par les guerres que Dieu Lui-même suscite pour punir les hommes précisément
pour cet amour des créatures ou de leur idolâtrie. Ensuite il fait souffrir l’âme par toutes
sortes d’épreuves pour le jugement et pour la volonté ou l’amour-propre ou de
soi-même. Il le fait par toutes sortes
de sottises et d’injustices ou de cruautés, au point de vue humain.
Par
exemple, il met dans la tête d’un homme un idéal quelconque, une espèce de
terre promise pour lui dans laquelle il met tout son bonheur d’avance et vers
lequel il fait converger tous ses efforts.
L’un voudra devenir un grand médecin, un autre un célèbre avocat, un
musicien, un missionnaire, un grand prédicateur, un financier, un millionnaire,
etc. S’il n’a qu’un but humain Dieu le
laissera peut-être parvenir à son idéal par des moyens humains. Mais pour ceux qui ont un but surnaturel dans
leur idéal, Dieu alors exigera uniquement des moyens surnaturels ou des moyens
naturels sur lesquels on ne compte pas comme causes, mais simplement comme
conditions; dans ce dernier cas ils ne sont pas contre la gloire de Dieu, alors
il ne les opposera pas. Mais,
d’ordinaire, combien comptent de fait sur des moyens humains comme causes même
à leur insu. Que de motifs naturels dans
l’activité humaine même des meilleurs!
C’est pour détruire tout ce paganisme mental que Dieu va leur envoyer
toutes sortes d’épreuves contre leur jugement et contre leur volonté, pour les
obliger à ne compter que sur Dieu.
On
voit des gens passer leur vie à se débattre pour arriver à un but qu’ils
atteignent seulement à la fin de leur vie et ils meurent! Ce n’est pas atteindre son idéal que Dieu
regarde, mais c’est l’exercice quotidien de renoncement à soi-même, à ses
motifs naturels, pour se diviniser de plus en plus chaque jour. Car notre mérite est dans cette lutte
continuelle contre nous-mêmes et là aussi se trouve la gloire de Dieu. Voilà pourquoi Dieu fait durer la lutte si
longtemps. La jouissance d’un idéal
n’est pas le mérite tandis que pour faire la lutte il nous faut nous dépouiller
de nous-mêmes et revêtir Dieu; c’est donc dans les épreuves que nous montrons
notre mentalité et notre amour. C’est là
que nous repoussons l’humain et appelons le divin. C’est là que nous renonçons à notre
personnalité morale ou à notre amour-propre pour mettre Dieu à la place de
notre «païen». Que de fois Dieu nous met
dans des impasses absurdes et pourtant il faut marcher contrairement à notre
bon sens et notre volonté. Nous ne
voyons pas comment avancer, mais si nous mettons notre confiance en Dieu, un
jour nous avons franchi la difficulté évidemment par Dieu seul. Nous avons la tête aussi dure que les Juifs
l’avaient. A chaque épreuve nous sommes
tentés de nous décourager, de murmurer contre Dieu, si dur pour nous… de pauvres
innocents!! et comme c’est toujours à
recommencer! Ceux qui dirigent les
bonnes âmes savent combien souvent elles se plaignent de leurs épreuves…
pourtant si normales dans toute vie chrétienne!
Que les prêtres insistent donc sur nos quarante ans dans le désert avant
d’entrer dans la Terre Promise du ciel!
et qu’ils descendent dans tous les détails de cette marche pénible à
travers le désert, c’est l’image de notre pèlerinage sur terre pour arriver au
ciel.
3)
Dans S. Jean-Baptiste. A mesure qu’on approche de la venue du Messie
l’action divine nous concrétise pour ainsi dire les conditions pour recevoir
Jésus-Christ. Ainsi, Jean-Baptiste va
incarner ces conditions dans sa propre vie.
Dieu a rassemblé en lui toute la préparation qu’il veut des humains pour
recevoir le divin. N’oublions pas les
deux principales choses que Dieu veut de tout homme qui veut arriver au ciel:
le mépris des créatures et ensuite le renoncement à soi-même, à son amour-propre
et à sa personnalité morale. Voilà
pourquoi le Saint-Esprit conduit de bonne heure Jean dans le désert loin des
plaisirs du monde. Ce n’est pas facile
de trouver une solitude plus austère et plus pénible que celle que l’on voit
autour de Jéricho sur les bords du Jourdain.
On voit des collines de pierres blanches comme de la chaux à peine
recouvertes d’arbrisseaux tordus et brûlés au soleil avec des rochers escarpés
aux arrêtes brisées et dénudées où il plane une atmosphère de désolation
terrible qui fait frémir seulement à voir ces régions désertes. On brûle au soleil ardent et l’on gèle à
l’ombre. De là on voit la Mer Morte du
rivage maudit dans Sodome et Gomorrhe et qui n’ont pas été reconstruits. Endroit idéal pour faire pénitence. C’est là que Jésus ira plus tard jeûner
pendant quarante jours. Là, le coeur
libre de toute attache aux créatures, Jean se donne tout à Dieu. Il résume toute la longue série des prophètes
et sans doute il passe son temps à prier pour tout ce qu’ils ont demandé
eux-mêmes: que le peuple se prépare à recevoir le Messie dans l’isolement, la
pénitence et la prière. Quelle pénible
existence il a dû mener dans cet horrible désert pendant une trentaine
d’années, mangeant seulement des sauterelles et du miel sauvage! et couchant dans quelque caverne dans les
rochers.
Dans
sa solitude il vit de divin et d’éternité; voilà pourquoi il n’y a rien pour
l’ébranler. Jésus lui-même fait sa
louange publiquement: «Qu’êtes-vous allés voir dans le désert? Un roseau agité par les vents…»
L’Ecclésiastique 5-11, dit: «Ne nous laissons pas aller à tout vent; mais
soyons fermes dans la voie du Seigneur et dans la vérité de nos sentiments.» Il
vit de foi et participe aux qualités de cette lumière éternelle: il n’y a rien
pour le faire broncher dans son devoir.
L’Archange Gabriel avait dit à Zacharie son père: «Il sera grand devant
le Seigneur; il ne boira ni vin ni rien qui enivre; car il sera rempli de
l’Esprit-Saint dès le sein de sa mère.
Il convertira beaucoup d’enfants d’Israël au Seigneur leur Dieu, et
lui-même marchera devant lui dans l’esprit et la puissance d’Elie, pour ramener
les coeurs des pères vers les enfants et les indociles à la sagesse des justes
afin de préparer au Seigneur un peuple parfait.» Voilà le modèle de tous ceux
qui veulent donner Jésus au monde!
Qu’ils aient son humilité, sachant qu’ils ne sont que des voix qui
crient dans le désert: préparez les voies du Seigneur! Qu’ils soient mortifiés, qu’ils méprisent les
choses du monde, qu’ils renoncent à leur propre personnalité morale en se
renonçant parfaitement. Alors le divin
viendra en eux pour bénir leurs travaux et pour les sanctifier eux-mêmes dans
la sainteté divine de Dieu même. Sa
venue mystique Elle exige les mêmes dispositions que Dieu a exigées pour la
venue du Messie dans le monde. C’est
tellement important qu’elles valent la peine d’être résumées encore une fois
pour être mieux gardées. Dieu exige…
1)
L’Isolement. D’une façon ou d’une autre,
il sépare ses instruments ou ses élus de l’ensorcellement des créatures en les
envoyant dans quelque solitude ou désert, librement ou de force, ou en faisant
la solitude autour d’eux en éloignant les personnes d’eux: elles seront
hostiles à sa façon de vivre ou de penser; elles le fuiront et l’éloigneront de
leurs assemblées. En pleine ville il se
trouvera comme exilé. Il sentira un
ennui profond. S’il est instruit des
voies de Dieu, il remerciera Dieu de faire ce désert autour de lui et il se
livrera aux exercices spirituels en se tournant vers les choses de Dieu. Cette épreuve est très grande parce que c’est
ordinairement la première et on n’est pas encore fort dans la vie
surnaturelle. Plusieurs prennent peur et
retournent aux amusements d’Egypte ou de la vie païenne.
Dieu
isole ses amis par la pauvreté, la maladie ou les calomnies. Comme les amis, qui affluaient au temps de la
prospérité, disparaissent vite devant ces privations des plaisirs
terrestres! Comme ces âmes souffrent
longtemps avant de comprendre que Dieu leur fait une grande faveur en les
isolant du monde! Que les prêtres
enseignent donc a tout le monde ces voies de Dieu!
2)
Les Epreuves après l’isolement seront de nature à tuer en nous le païen ou la
personnalité morale: c’est le «Qu’il se renonce lui-même». Dieu enverra toutes sortes de sottises,
d’injustices et de cruautés comme il a fait pour les Juifs au désert. Ce sera pour nous arracher à la vie naturelle
et humaine selon notre jugement et notre volonté; pour nous obliger à vivre
uniquement du divin en nous abandonnant totalement à Dieu. Que chacun surveille comment Dieu va lui
envoyer ces choses d’abord à petites doses puis plus fortement à mesure qu’il
doit avancer en perfection.
3)
La Prière jaillit spontanément du coeur libre des créatures et de son
amour-propre. Il se tourne facilement
vers Dieu pour ne chercher que les choses divines que la foi lui montre, que
l’espérance lui assure et que la charité lui fait aimer de tout son coeur. Voilà ce que Dieu veut de nous tous. Un bon moyen est d’essayer de reproduire dans
notre vie les notes caractéristiques des prophètes et des saints personnages
que Dieu a créés pour préparer la venue du Messie. Soyons comme Abraham pour vivre de Foi
jusqu’au sacrifice de tout ce que nous aimons le plus au monde; comme David
pour pleurer nos péchés et avoir confiance en Dieu malgré tout; comme Daniel
pour désirer ardemment la venue de Jésus en nos coeurs; comme Isaïe pour
contempler la passion de notre Sauveur et pleurer nos péchés; comme Jérémie
pour pleurer nos péchés et ceux des autres; surtout comme S. Jean-Baptiste pour vivre loin du monde dans
la pénitence volontaire et dans la prière continuelle afin d’indiquer Jésus aux
foules qui ne le connaissent pas faute de prêtres mortifiés et unis à Dieu.
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