samedi 4 août 2018

Père Onésime Lacouture - 3-21 - Le discours après la Cène partie III



VINGTIÈME INSTRUCTION
LE DISCOURS DE JÉSUS APRÈS LA CÈNE.
(TROISIÈME PARTIE)

PLAN

« CE N’EST PAS VOUS QUI M’AVEZ CHOISI, MAIS C’EST MOI QUI VOUS AI CHOISIS, AFIN QUE VOUS MARCHIEZ, QUE VOUS RAPPORTIEZ DU FRUIT ET QUE VOTRE FRUIT DEMEURE ET QUE MON PÈRE VOUS DONNE TOUT CE QUE VOUS LUI DEMANDEREZ EN MON NOM».

« CE QUE JE VOUS DEMANDE, C’EST DE VOUS AIMER LES UNS LES AUTRES».

« SI LE MONDE VOUS HAIT, SACHEZ QU’IL M’A HAÏ AVANT VOUS. SI VOUS ÉTIEZ DU MONDE, LE MONDE AIMERAIT CE QUI EST À LUI, MAIS PARCE QUE VOUS N’ÊTES PAS DU MONDE ET QUE JE VOUS AI CHOISIS DU MILIEU DU MONDE, LE MONDE VOUS HAIT À CAUSE DE MOI. SOUVENEZ-VOUS DE LA PAROLE QUE JE VOUS AI DITE: LE SERVITEUR N’EST PAS PLUS GRAND QUE LE MAÎTRE; S’ILS M’ONT PERSÉCUTÉ, ILS VOUS PERSÉCUTERONT AUSSI; S’ILS ONT GARDÉ MES PAROLES, ILS GARDERONT AUSSI LES VÔTRES ».

« ILS VOUS CHASSERONT DES SYNAGOGUES; LE TEMPS VIENT OÙ QUICONQUE VOUS FERA MOURIR, CROIRA FAIRE UNE CHOSE AGRÉABLE À DIEU. ILS VOUS TRAITERONT AINSI PARCE QU’ILS NE CONNAISSENT NI MON PÈRE NI MOI ».

« PARCE QUE JE VOUS AI DIT CES CHOSES, VOTRE CŒUR EST REMPLI DE TRISTESSE. CEPENDANT JE VOUS LE DIS EN VÉRITÉ: IL VOUS EST UTILE QUE JE M’EN AILLE; CAR SI JE NE M’EN VAIS PAS, LE PARACLET NE VIENDRA PAS À VOUS, MAIS SI JE M’EN VAIS JE VOUS L’ENVERRAI ET IL VOUS ENSEIGNERA TOUTE VÉRITÉ, CAR IL NE PARLERA PAS DE LUI-MÊME, MAIS IL DIRA TOUT CE QU’IL AURA ENTENDU ET IL VOUS ANNONCERA LES CHOSES À VENIR. IL ME GLORIFIERA PARCE QU’IL RECEVRA DE CE QUI EST À MOI »…

« QUAND CET ESPRIT DE VÉRITÉ SERA VENU, IL VOUS ENSEIGNERA TOUTE VÉRITÉ; CAR IL NE PARLERA PAS DE LUI-MÊME, MAIS IL DIRA TOUT CE QU’IL AURA ENTENDU ET IL VOUS ANNONCERA LES CHOSES À VENIR; IL ME GLORIFIERA PARCE QU’IL RECEVRA DE CE QUI EST À MOI ET IL VOUS L’ANNONCERA. TOUT CE QU’A MON PÈRE EST À MOI, C’EST POURQUOI JE VOUS DIS: IL RECEVRA DE CE QUI EST À MOI ET IL VOUS L’ANNONCERA ».
« EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS: VOUS PLEUREREZ ET VOUS GÉMIREZ ET TOUT LE MONDE SE RÉJOUIRA; VOUS SEREZ DANS LA TRISTESSE, MAIS VOTRE TRISTESSE SE CHANGERA EN JOIE… QUAND JE VOUS VERRAI DE NOUVEAU, ET VOTRE CŒUR SE RÉJOUIRA ET PERSONNE NE VOUS RAVIRA VOTRE JOIE ».

« JUSQU’ICI, VOUS N’AVEZ RIEN DEMANDÉ EN MON NOM. DEMANDEZ ET VOUS RECEVREZ, AFIN QUE VOTRE JOIE SOIT PARFAITE ».

« CE N’EST PAS VOUS QUI M’AVEZ CHOISI, MAIS C’EST MOI QUI VOUS AI CHOISIS, AFIN QUE VOUS MARCHIEZ, QUE VOUS RAPPORTIEZ DU FRUIT ET QUE VOTRE FRUIT DEMEURE ET QUE MON PÈRE VOUS DONNE TOUT CE QUE VOUS LUI DEMANDEREZ EN MON NOM ».

C’est bien dit clairement que notre vocation à la foi est un pur don de Dieu. Est-ce qu’un ver de terre pourrait aspirer à devenir homme? C’est encore aussi impossible pour un homme de vouloir être enfant de Dieu. Personne ne peut donc mériter cette faveur; Dieu seul en est donc l’auteur.

Notre élection purement gratuite devrait donc nous remplir de reconnaissance et d’amour de Dieu tellement que nous ne vivions plus que pour lui. Puisqu’il nous a choisis du milieu du monde pour nous destiner à son bonheur du ciel, sortons donc corps et âme de ce monde, que toute notre mentalité libre, qui n’est pas encore surnaturalisée de fait par notre vocation surnaturelle, soit elle-même surnaturalisée par notre travail de chaque jour, par nos efforts et nos motifs en tout évidemment avec la grâce de Dieu aussi et surtout. Mais il faut notre coopération libre de notre volonté pour que notre mentalité suive notre élévation surnaturelle. C’est par ce travail que nous montrons notre reconnaissance à Dieu de nous avoir appelés à la vie divine.

« CE QUE JE VOUS DEMANDE, C’EST DE VOUS AIMER LES UNS LES AUTRES ».

C’est encore une façon pratique de montrer notre parfaite appréciation de notre élection au surnaturel, car ce n’est qu’au point de vue surnaturel qu’on peut s’aimer de la sorte. Il faut être bien avancé dans cette conviction que nous sommes divinisés par la grâce pour pratiquer cette charité fraternelle. Ce n’est pas une perfection de luxe, mais exigée pour tous les chrétiens sans exception. Ailleurs, il dit que c’est le signe que nous lui appartenons si nous nous aimons les uns les autres. Ce signe était frappant chez les premiers chrétiens; les païens en étaient étonnés et ils disaient: voyez comme ils s’aiment!

Or cette charité fait lamentablement défaut chez nos catholiques, qui sont si susceptibles, si rancuniers, si médisants et même si haineux quand ils sont insultés ou outragés. Mais c’est justement quand on est maltraité par les autres qu’on doit les aimer quand même. «Aimez vos ennemis» est le commandement de Jésus! Il faut garder sa parole si on veut l’aimer! Dieu le veut! Qu’on ne vienne pas s’excuser! Qu’on demande sa grâce et qu’on aime absolument tout notre prochain quelque malcommode qu’il soit. Dieu nous a aimés quand nous étions ses ennemis dans le péché, eh bien! aimons notre prochain, même méchant!

N’oublions pas que notre amour de Dieu ne vaut pas plus que le plus bas degré de notre amour pour le prochain. Saint Jean a une parole terrible (1 Jo. 4-20): «Si quelqu’un n’aime pas son frère qu’il voit, comment peut-il aimer Dieu qu’il ne voit pas?». Il confirme donc ce que nous venons de dire. On va crier à la difficulté de le faire, je réponds qu’il le faut et qu’on demande la grâce de Dieu pour aimer son ennemi comme Dieu le veut!

Dieu est amour et il faut tout juger selon cet amour, voilà tout! Que ce soit là tout le travail de tout chrétien durant toute sa vie!

« SI LE MONDE VOUS HAIT, SACHEZ QU’IL M’A HAÏ AVANT VOUS. SI VOUS ÉTIEZ DU MONDE, LE MONDE AIMERAIT CE QUI EST À LUI, MAIS PARCE QUE VOUS N’ÊTES PAS DU MONDE ET QUE JE VOUS AI CHOISIS DU MILIEU DU MONDE, LE MONDE VOUS HAIT À CAUSE DE MOI. SOUVENEZ-VOUS DE LA PAROLE QUE JE VOUS AI DITE: LE SERVITEUR N’EST PAS PLUS GRAND QUE LE MAÎTRE; S’ILS M’ONT PERSÉCUTÉ, IL VOUS PERSÉCUTERONT AUSSI; S’ILS ONT GARDÉ MES PAROLES, ILS GARDERONT AUSSI LES VÔTRES ».

Les prêtres philosophes et les fidèles qui les suivent n’éprouvent pas cette opposition du monde et des démons, car ils vivent avec la même mentalité qu’eux: tout au naturel. Ils sont satisfaits d’une justice païenne qui veut simplement éviter le péché exactement comme si nous étions sur le chemin des limbes. L’amour surnaturel de Dieu n’entre pas, ce n’est qu’un amour naturel qui ne froisse ni le monde ni le démon. Ces gens ne sont pas du tout aux choses de Dieu, mais au monde. On comprend que le monde et les démons les laissent bien tranquilles.

Un Evêque disait récemment à un de mes amis qui prêche le mépris des créatures et la folie de la croix: «Vous avez une doctrine trop sévère, vous bouleverserez les consciences. Prêchez donc les commandements et les sacrements comme les autres prêtres qui ne troublent personne!». Comme il faut être ignorant et païen pour parler de la sorte! Jésus vient nous donner une nouvelle vie et il ne faudrait pas déranger les gens dans leur vieille vie païenne! Jésus dit qu’il est venu apporter la contradiction et un Pontife ne veut pas qu’on dérange le monde dans sa vie toute naturelle aux choses de la terre! Evidemment celui-ci ne vit que dans la loi toute naturelle des limbes où il n’y a qu’à prêcher contre le péché. Que Dieu ait pitié de son âme! Encore une fois le christianisme n’est pas une question de simplement éviter le péché et se contenter d’une justice naturelle. C’est une question d’amour!
Il nous met en présence de deux amours radicalement contraires: l’amour de Dieu et l’amour du monde soutenu par tous les démons. Autant le démon hait Dieu, autant il hait l’amour de Dieu, l’amour surnaturel de Dieu! Car il n’y a pas d’opposition entre l’amour naturel de Dieu qui consiste simplement dans une admiration toute de tête de Dieu considéré comme Créateur et ne devant jamais être possédé, comme ç’aurait été sur le chemin des limbes, et l’amour des créatures. Dans ce cas, on peut aimer Dieu et les créatures sans rendre Dieu jaloux parce que nous ne devons jamais les posséder au ciel. Que les philosophes se rappellent leur cher patron et modèle, le jeune homme riche, qui aimait ses richesses et qui dit qu’il aime Dieu. C’est sûr qu’il pouvait faire les deux sans opposition l’un à l’autre. Mais il était dans l’ordre naturel. Deux évangélistes disent qu’il lui manquait encore une chose pour entrer dans la vie! Avec ses deux amours naturels et l’observation des commandements de la loi naturelle, c’est le vrai portrait de nos prêtres philosophes en général. Mais il lui manquait encore une chose pour entrer dans la vie éternelle! Donc il n’était pas sauvé avec justement la vertu qui satisfait nos prêtres en général.

Quelle condamnation pour la mentalité de notre clergé qui a choisi ce jeune homme riche comme son patron et modèle! Quelle ignorance et aveuglement! Que Dieu donne la lumière à ces pauvres aveugles… et à la plupart des Evêques qui pensent comme eux!

Ces persécutions du monde et des démons sont un bon signe que nous appartenons à J.-C.

Donc il n’y a que l’amour surnaturel de Dieu qui est opposé à l’amour du monde, défendu par les démons. C’est pourquoi les démons ne suscitent aucun embarras à ceux qui ont un amour naturel, ce qui se fait aux dépens de l’amour du monde, les démons viennent au secours de leurs amis en faisant une lutte terrible contre ceux qui veulent sortir de cet amour naturel. Ils suscitent des persécuteurs contre ces gens trop «austères»! Ils font attaquer par leurs serviteurs, les philosophes dans tous les rangs du clergé, ces chrétiens qui veulent obtenir cet amour surnaturel de Dieu par le mépris des créatures, les instruments des démons pour nous garder dans l’amour naturel de Dieu qui ne vaut rien pour le ciel.

Comme c’est une question d’une lutte entre les deux amours les plus forts du monde, dès qu’on veut l’amour surnaturel de Dieu, on a tout le monde et les démons contre soi. Ni le monde ni les démons molestent ceux qui leur appartiennent. Tant pis pour tous les prêtres qui ne sont jamais persécutés! Je ne voudrais pas être à leur place dans l’éternité! Je ne veux pas dire qu’ils sont tous damnés, mais ils seront bien loin de Dieu, comme ils le sont dans le monde. Dieu est amour et son amour est exclusif en nous! D’après le premier commandement, il est évident qu’il ne tolère pas qu’on donne le moindre amour aux créatures pour elles-mêmes… ce que les philosophes permettent à tout le monde. Ils sont donc de travers avec l’amour surnaturel de Dieu.

Ces persécutions du monde et des démons sont un bon signe que nous appartenons à J.-C., comme il le dit lui-même, puisque ses ennemis nous haïssent, comme ils l’ont haï.

Quel changement dans l’Eglise! Jésus dit que tous ses amis seront haïs du monde et persécutés, donc c’est un signe qu’ils lui appartiennent. Eh bien! Maintenant la plupart des Evêques et des supérieurs prennent justement cette persécution comme un signe que nous sommes contre J.-C.! Quelle aberration de jugement! Ils nous diront donc: prêchez de façon à ne pas contrarier le monde! A ne pas bouleverser sa vie! Mettez du bon sens dans votre prédication: prêchez les parties qui ne froissent pas le monde! Comme ces pasteurs sont loin de Jésus et de sa doctrine!

Jésus ne parle pas seulement des grandes persécutions contre tout un pays, mais il parle aussi des persécutions individuelles que chacun de ses amis sincères et fervents aura à subir d’une façon ou d’une autre. N’est-ce pas justement la persécution de son entourage que chaque catholique craint en se donnant tout à Dieu d’une façon spéciale? Comme ils vont tout faire pour l’en dissuader! Ils vont lui dire qu’il se singularise, qu’il a une conduite étrange, surtout qu’il doit craindre la folie religieuse incurable! Il n’y en a pas beaucoup qui sont capables de supporter la moindre persécution. Ils sont habiles à se convaincre qu’ils ne sont pas tenus à une si grande perfection, que du moment qu’ils peuvent se trouver une petite place au ciel, ils seront contents. Au fond, ce raisonnement montre la peur des autres. On a plus peur du monde que de Dieu; c’est donc qu’on l’aime encore plus que Dieu. Quel affreux risque ces gens prennent!

D’un autre côté, ceux qui sont persécutés ne doivent pas se décourager; c’est normal pour eux de l’être du moment qu’ils sont avec J.C. Comme c’est le clergé juif, poussé par les démons, qui ont persécuté J.-C., nous pouvons nous attendre à ce que les philosophes avec les mêmes démons, à leur insu, nous persécutent avec les mêmes arguments et les mêmes moyens que les Pharisiens ont pris contre Jésus.

Combien de chrétiens sacrifient leur conscience pour éviter les critiques et les persécutions des autres! Les filles et les femmes subissent la mode même indécente de peur de faire rire d’elles! Pourquoi tant de jeunes se mettent-ils à fumer sinon pour faire comme les autres et éviter de se faire critiquer? Pourquoi tant de prêtres ne prêchent-ils pas le mépris du monde et la folie de la croix sinon parce qu’ils ont peur d’être critiqués et persécutés par leurs confrères et leurs supérieurs? Aussi chacun évite habilement tout ce qui peut contrarier les idées du monde pour avoir la paix… et ils l’ont comme le monde la donne!

Pourtant ceux qui veulent suivre Jésus doivent être prêts à souffrir toutes les persécutions comme leur maître! Un chrétien est né pour se battre contre le monde et les démons comme un poisson pour nager, comme un soldat qui va à la guerre pour se battre. C’est normal! Jésus nous en avertit de toutes les façons. Pourquoi en être renversé quand on rencontre de l’opposition? Qu’il affronte les moqueries, les insultes et même les coups comme son maître! Il faut porter sa croix tous les jours! La porter, pas simplement admettre qu’il faut la porter. C’est normal comme manger pour vivre. Il augmente sa vie surnaturelle en perdant sa vie naturelle. Le nouvel homme augmente à mesure que le vieil homme dépérit.

Voilà une doctrine bien authentique de J.-C. que peu de prêtres osent prêcher au peuple… parce qu’ils seraient vite dénoncés et persécutés par leurs confrères et leurs supérieurs, dont un si grand nombre sont philosophes comme les autres. Eh bien! La conclusion est que ceux qui évitent la persécution évitent J.-C. par le fait même. Comme il y en a peu pour suivre J.-C.! Nous devrions tous remercier Dieu de ces persécutions qui nous aident si bien à tuer notre païen qui doit mourir à tout prix pour que Jésus vive en nous. Celui qui perd sa vie la sauve et celui qui la garde la perd. Alors quel bienfait est la persécution qui nous aide à faire mourir notre païen, notre pire ennemi intérieur. C’est l’idéal d’être dénoncé, d’être calomnié, d’être exilé, d’être abandonné de tout le monde! Tout cela est nécessaire pour que Dieu entre et vienne vivre en nous. Soyons contents! Tous nos persécuteurs sont nos meilleurs amis, puisqu’ils nous aident à tuer notre pire ennemi: le païen en nous. Aimons-les et payons-les!

Ne soyons pas surpris que les gens remarquent si bien lorsque nous nous donnons tout à Dieu: ce sont les démons qui leur inspirent de la défiance, puis de la haine pour notre conduite.

Ils sont furieux parce que les démons le sont contre nous. Sans qu’on n’ait rien fait contre eux, ils nous détestent et nous critiquent pour des riens. Ils sont simplement les victimes des démons. On le voit pour Saint Paul: quand il arrivait dans une ville, elle était déjà bouleversée à son sujet quand il n’avait pas encore commencé à prêcher. Si un chrétien est tout à Dieu, assez pour mépriser les créatures, les démons lui suscitent des ennemis dans son entourage. Il y a des gens très bons, qui ne sont jamais persécutés. D’ordinaire, c’est qu’ils n’attaquent jamais nos deux amours naturels. Dans ce cas, les démons les laissent tranquilles.

« ILS VOUS CHASSERONT DES SYNAGOGUES; LE TEMPS VIENT OÙ QUICONQUE VOUS FERA MOURIR, CROIRA FAIRE UNE CHOSE AGRÉABLE À DIEU. ILS VOUS TRAITERONT AINSI PARCE QU’ILS NE CONNAISSENT NI MON PÈRE NI MOI ».

Cette parole ne s’applique pas seulement aux grandes persécutions des premiers siècles; elle est vraie pour tous les temps et toutes les conditions de vie et dans tous les rangs de la société, dans les temps calmes et dans les tempêtes politiques; elle est dite pour tout chrétien sans exception, dans le clergé comme dans les communautés religieuses, dans les campagnes comme dans les villes populeuses. Si nos mœurs ne permettent pas qu’on mette un homme à mort pour sa religion, elles permettent qu’on le persécute de toutes sortes d’autres façons, assez pénibles que personne n’en veut! Comme ils sont rares ceux qui souffrent persécution pour l’amour de Dieu!

D’abord on va objecter que ces persécutions sont bien rares. De fait, mais pourquoi? C’est parce que la plupart des catholiques le sont à moitié; ils sont surtout philosophes avec la religion naturelle du bon sens plutôt que de la foi.

Voici pourquoi. Le démon hait seulement l’union du divin avec l’humain surtout dans la partie libre et intentionnelle de notre activité mentale. Or là quand est-ce qu’on est divinisé? C’est quand on rejette une affection naturelle ou des motifs naturels pour agir uniquement avec des motifs surnaturels. C’est là que le Saint-Esprit se donne à nous et donc forme Jésus en nous de plus en plus. Or c’est justement cette union du divin avec notre humain que le démon déteste. La persécution est donc seulement pour ceux qui attaquent le naturel des motifs ou le païen libre et qui veulent réellement se surnaturaliser, que les démons font persécuter. Tant qu’on ne touche pas aux motifs naturels, il n’y a pas un démon qui bouge. Mais dès qu’on les attaque, tout l’enfer vient à leur défense. Et comme la plupart des prêtres formés par les philosophes ne connaissent à peu près rien de la psychologie des motifs, ils ne s’en occupent guère. C’est pourquoi les démons les laissent bien tranquilles dans tout le reste qu’ils prêchent: cela ne peut faire grand tort aux démons ni grand bien à Dieu. La raison fondamentale est que lorsqu’on attaque les motifs naturels, on se trouve à attaquer les affections naturelles qui appartiennent aux démons. On attaque donc l’amour du monde qui est l’amour des démons, car le monde naturel libre leur appartient, ils en sont les princes, dit Jésus. Ce n’est donc que lorsqu’on attaque l’amour des créatures que les démons volent à la défense du fumier, selon l’expression de Saint Paul. Rien autre chose ne les inquiète. Qu’on prêche sur les sacrements et les commandements tant qu’on voudra, qu’on parle du S.C., de la Sainte Vierge, pas un démon ne fera persécuter un tel prédicateur. Mais s’il ose attaquer l’amour des créatures et de soi, tout de suite l’enfer bondit et possède une foule de philosophes dans tous les rangs de la hiérarchie pour réduire au silence cet audacieux qui veut détruire leur meilleur moyen pour perdre les âmes: l’amour du monde.
C’est pour cela que tout a l’air compliqué dès qu’on veut attaquer les motifs naturels. Les démons embrouillent les esprits et troublent les consciences, font un tapage du diable pour énerver tous les prêtres et les supérieurs qui prennent peur et bâillonnent vite des prédicateurs de l’amour de Dieu aux dépens de l’amour des créatures… ce que les philosophes n’ont jamais compris.

Il n’y a pas de doute qu’un vrai catholique est embarrassant pour les païens autour de lui. Ils sont tout aux choses du monde; ils n’y voient pas de mal et s’y livrent en toute sûreté de conscience avec le clergé en tête. Alors les voilà qui parlent avec enthousiasme de leurs amusements païens, mais bons en soi et qu’ils y vont tant qu’ils peuvent. Mais les vrais catholiques n’ont aucune affection pour ces plaisirs créés, ils ne les intéressent pas du tout. Les autres le voient vite; leur froideur refroidit leur ardeur et ils se sentent mal à l’aise en leur présence. Ils les fuient et ne les aiment pas, puisqu’ils ne pensent pas du tout comme eux. Quand ils parlent de leur sujet favori, la religion, ils sont aussi embêtés que quand eux parlent de sport; alors ce sont deux mentalités irréductibles et incompatibles, deux amours contraires qui ne pourront jamais faire la paix entre eux. C’est donc une guerre plus ou moins ouverte qu’ils se font les uns les autres. Un malaise continu règne entre eux et c’est inévitable. Comme chacun garde son amour, il n’y a pas d’union possible. Chacun finit par vivre dans son monde tout le contraire de celui des autres. Il faut un grand courage et une grande grâce de Dieu pour ne pas céder à l’esprit du monde si facile et si général. Voilà pourquoi les vrais amis de Jésus qui veulent vivre uniquement de motifs surnaturels seront persécutés… et eux seuls ordinairement, les autres ne font pas de tort aux démons, parce qu’ils en font aux fidèles même à leur insu en n’attaquant pas leurs deux amours naturels qui empêchent l’amour de Dieu d’entrer dans leur cœur.

Ces persécuteurs peuvent être très bons et consciencieux, comme sont beaucoup de nos philosophes. Ils ne connaissent pas mieux. Ils ignorent la théologie pratique de l’amour de Dieu, mais ils sont sincères et croient que ces prédicateurs sont exagérés et même hérétiques plus ou moins, car ils ne connaissent que la théologie spéculative des «in se».

Aussi les affirmations des prédicateurs de l’amour surnaturel de Dieu leur semblent erronées.

Alors pour la pureté de la doctrine catholique, ils sont capables de tout comme les pharisiens autrefois contre Jésus.

« PARCE QUE JE VOUS AI DIT CES CHOSES, VOTRE CŒUR EST REMPLI DE TRISTESSE. CEPENDANT JE VOUS LE DIS EN VÉRITÉ: IL VOUS EST UTILE QUE JE M’EN AILLE; CAR SI JE NE M’EN VAIS PAS, LE PARACLET NE VIENDRA PAS À VOUS, MAIS SI JE M’EN VAIS JE VOUS L’ENVERRAI ET IL VOUS ENSEIGNERA TOUTE VÉRITÉ, CAR IL NE PARLERA PAS DE LUI-MÊME, MAIS IL DIRA TOUT CE QU’IL AURA ENTENDU ET IL VOUS ANNONCERA LES CHOSES À VENIR. IL ME GLORIFIERA PARCE QU’IL RECEVRA DE CE QUI EST À MOI »…

Jésus explique le rôle du Saint-Esprit dans la distribution de ses mérites. Jésus doit d’abord s’en aller au ciel, afin de faire accepter son sacrifice par son Père et de négocier notre rachat du péché et lorsque la justice du Père sera satisfaite, les hommes pourront en bénéficier. C’est alors que J.-C. pourra envoyer le Saint-Esprit pour qu’il applique les mérites de Jésus aux hommes. De la sorte, chacune des trois personnes a sa part à notre salut: Dieu le Père nous crée, Dieu le Fils nous rachète et le Saint-Esprit nous applique les mérites de Jésus et ainsi nous sanctifie. Chaque rôle est aussi nécessaire que les deux autres. Il faut les trois pour finir notre œuvre de sanctification.

On a un bon exemple dans le cas des Apôtres. Ils sont instruits par Jésus lui-même pendant trois ans, ils vivent dans sa compagnie intime, ils conversent avec lui souvent, ils sont témoins de sa passion et de sa mort, de sa résurrection et de son ascension… et ils n’ont absolument rien compris au royaume de Dieu! Pourtant Jésus devait savoir comment leur parler.

Mais parce qu’ils ont persévéré avec Jésus, il leur envoie le Saint-Esprit qui leur fait comprendre toute la doctrine de Jésus et le plan divin pour le salut du monde, y compris tout ce qu’il a de plus contraire à l’homme: le mépris du monde et la folie de la croix ou la condamnation de nos deux amours naturels.

Mais pourquoi donc le Saint-Esprit n’éclaire-t-il pas mieux les fidèles de nos jours? Il y en a si peu de changés comme les Apôtres pour être tout aux choses de Dieu comme eux? La réponse est bien simple! C’est que nos prêtres philosophes ne donnent qu’une doctrine spéculative uniquement pour la tête! Ils ne donnent rien pour le cœur. Or le Saint-Esprit ne travaille que dans le cœur, car il est l’amour divin. De plus, ces philosophes laissent subsister nos deux amours naturels dans le cœur des fidèles; alors l’amour divin ne peut entrer dans ce cœur déjà rempli d’amour naturel.

C’est à cause de cette doctrine sèche et spéculative que les prêtres philosophes donnent aux fidèles que le Saint-Esprit ne peut pas agir dans les cœurs. Alors les fidèles s’ennuient et le prédicateur le voit bien et il s’embête lui aussi. Comme la plupart n’aiment pas à prêcher! Ils écourtent leurs sermons, ils les suppriment tant qu’ils peuvent. Aux Etats-Unis les voilà à ne pas prêcher pour trois ou quatre mois sous prétexte qu’il fait chaud. C’est ridicule! Les gens s’assemblent dans les théâtres des heures de temps ou dans les champs pour les amusements en plein soleil ou sur les plages à se faire rôtir par le soleil.

Si les prêtres savaient qu’il faut l’action du Saint-Esprit après leurs sermons, ils en parleraient plus souvent et surtout ils donneraient une chance au Saint-Esprit d’agir dans les cœurs de leurs auditeurs. Ils devraient leur enseigner comment réfléchir sur le sermon et leur donner le temps pour cela… quand même ce n’est pas la coutume… Qu’on l’introduise!

Quand je prêchais des missions au peuple, j’exposais le S.S. après les sermons et là je leur donnais dix minutes de silence complet pour toute l’église. Nécessairement ils pensaient au sermon. Le Saint-Esprit évidemment prenait sa chance d’agir en eux d’après le grand recueillement qu’on observait dans l’église; on sentait que tous réfléchissaient et priaient.

La grande objection vient des curés qui ont peur que les gens s’en aillent. Une fois, un curé irlandais me dit, furieux, après le retour au presbytère: «La mission est finie, les gens ne reviendront plus, vous ne ferez pas méditer les Américains comme les Canadiens!». Heureusement je n’avais pas voulu lui parler de ces dix minutes de réflexion, car il m’aurait certainement défendu d’en parler. Je lui dis pour toute réponse: «M. le curé, pour votre pénitence, vous serez obligé de charrier plus de chaises à tous les soirs…», et à tous les soirs les fidèles augmentaient et le curé charriait des chaises!…

Les missionnaires philosophes manquaient leur coup. Car le Saint-Esprit remet dans l’esprit des fidèles ce que le prédicateur a dit pour faire aimer Jésus et pour le faire vivre dans les cœurs. Ces philosophes qui ne s’adressent qu’à la tête avec leurs «in se» ne donnent rien à faire au Saint-Esprit. C’est en proportion que le prédicateur fait la guerre à nos deux amours naturels qu’il aura le Saint-Esprit pour le seconder dans les cœurs. Mais si on n’attaque pas à fond de train ces deux amours rivaux de Dieu, comment le Saint-Esprit peut-il donner l’amour de Dieu? Il ne le fera pas! Quand même les gens méditeraient des heures de temps! C’est Jésus qui envoie le Saint-Esprit; or il dit que pour le suivre, Lui, il faut renoncer à soi-même et à l’amour du monde. Ceux qui ne font pas cela n’auront pas le Saint-Esprit. Est-ce que Saint Jean de la Croix ne dit pas que pour une seule attache à une créature, on n’aura pas l’intelligence des choses de Dieu?

Voilà ce qui manque à la prédication de nos prêtres philosophes dans le monde entier: ils ne font pas la guerre à nos deux amours naturels, les pires ennemis de l’amour de Dieu, en nous; voilà pourquoi le Saint-Esprit ne se donne pas aux catholiques! Nos vieux parents qui étaient pauvres d’esprit et qui savaient se renoncer étaient plus surnaturels que la plupart des prêtres de nos jours, tout aux choses de la terre. Le Saint-Esprit agissait dans leur âme parce qu’ils étaient détachés des folies de la terre. Sans ce détachement, toute la science de nos savants docteurs philosophes ne dérange pas le Saint-Esprit.

Or, pour le salut, ce n’est que la connaissance que le Saint-Esprit produit dans le cœur qui est utile. C’est elle seule qui passe dans la pratique de la vie. Les prêtres devraient le savoir et donc instruire les fidèles bien plus sur cette nécessité de constamment prier le Saint-Esprit pour ses lumières divines. Nos prêtres manquent donc de deux choses essentielles à l’action du Saint-Esprit. Leur doctrine n’est que spéculative quand ils devraient donner la théologie pratique de l’amour surnaturel de Dieu, puis ils ne font pas assez prier le Saint-Esprit à l’année! Que tous nos savants docteurs en théologie n’oublient pas que toute leur science ne vaut absolument rien pour le salut du monde si le Saint-Esprit ne produit pas la science du cœur. Ce qu’il fera d’autant plus que ces docteurs ne comptent pas du tout sur leur science spéculative. Où sont-ils ces humbles parmi eux? Espérons qu’il y en a!…

Ainsi les meilleurs prédicateurs sont ceux qui passent leur vie à vouloir se sanctifier dans l’amour surnaturel de Dieu et du mépris du monde. Ce sont ceux-là que le Saint-Esprit éclaire le mieux et leur donne des trouvailles qui vont droit au cœur des fidèles. Ils font un grand bien surnaturel, parce que le Saint-Esprit coopère avec eux.

Dans les séminaires et dans les maisons de formation des religieux, le principal souci est d’acquérir la seule science de tête et les candidats sont choisis selon leur capacité de passer des examens au point de vue spéculatif. On ne voit pas de rivalité au point de vue ascétique et mystique: la sainteté n’est guère appréciée et on n’en parle pas. On n’entend jamais dire: c’est un saint! Mais souvent: c’est un premier de classe! C’est un génie! Alors comme on ne cherche pas d’abord le royaume de Dieu et sa justice, on n’a ni le succès dans les choses de la terre ni la sainteté.

Parce qu’ils n’ont pas le culte du Saint-Esprit à la hauteur de leur estime de la science pure, ils font un beau fiasco dans leurs efforts pour amender le monde. Après des années dans le ministère, la plupart reculent dans la perfection au lieu d’avancer; ils ne sont donc pas capables de sanctifier les autres avec leur doctrine qui ne les sanctifie pas eux-mêmes. Comme ils ne sont pas pris dans le monde de l’amour divin, ils n’ont pas eu la coopération de l’Esprit de l’amour divin… Voilà pourquoi rien n’est changé dans la vie des fidèles tout aux choses de la terre en général.

« QUAND CET ESPRIT DE VÉRITÉ SERA VENU, IL VOUS ENSEIGNERA TOUTE VÉRITÉ; CAR IL NE PARLERA PAS DE LUI-MÊME, MAIS IL DIRA TOUT CE QU’IL AURA ENTENDU ET IL VOUS ANNONCERA LES CHOSES À VENIR; IL ME GLORIFIERA PARCE QU’IL RECEVRA DE CE QUI EST À MOI ET IL VOUS L’ANNONCERA. TOUT CE QU’A MON PÈRE EST À MOI, C’EST POURQUOI JE VOUS DIS: IL RECEVRA DE CE QUI EST À MOI ET IL VOUS L’ANNONCERA ».

C’est donc bien vrai que le Saint-Esprit nous éclairera seulement sur ce qui vient de Jésus, que nous aurons entendu de Jésus. Il ne révélera pas une nouvelle religion. Il nous mettra dans le cœur ce que Jésus ou les évangiles pour nous ont mis dans notre tête. Nous devons donc essayer d’acquérir une connaissance spéculative de Jésus, c’est nécessaire! Mais il faut ensuite prier le Saint-Esprit, insister pour avoir ses lumières et ses grâces pour produire dans notre cœur cette nouvelle science du cœur ou de l’amour qui diffère de la première comme le ciel de la terre, Dieu de l’homme! Il y a donc un abîme infranchissable à toute créature entre la science spéculative et la science du cœur. Le Saint-Esprit seul peut franchir cet espace par sa grâce. Demandons-la donc à deux genoux tous les jours de notre vie. Donner la science spéculative de la religion et rester là, comme la masse des prêtres font, est une ignorance crasse et une sottise! C’est comme dire à des affamés: mangez donc, quand ils n’ont rien à manger; ou à ceux qui ont froid: chauffez-vous donc! Eux qui n’ont pas de feu! Que de prêtres disent aux gens d’être purs, d’être saints, etc. et ils ne leur indiquent pas les moyens pratiques pour cette fin. La théologie spéculative n’est pas plus faite pour sanctifier que l’air pour nourrir. Est-ce surprenant que les catholiques soient si mal nourris devant la foi? Qu’ils tombent si fréquemment dans le péché, faute de nourriture solide et divine?

Il glorifie J.-C. parce qu’il parle au cœur et qu’il forme en nous J.-C. pour remplacer notre païen. C’est par cette action du Saint-Esprit qu’on s’enflamme de Jésus, qu’on veut le vivre, le faire connaître et le faire aimer. Les prédicateurs qui n’arrivent pas à amouracher les âmes de Jésus montrent qu’ils n’ont pas rempli les conditions données plus haut pour que le Saint-Esprit agisse en eux. Ils n’en vivent pas, ils ne peuvent donc pas le donner aux autres. Tout chrétien et tout prêtre surtout devrait dire avec tout son cœur le Veni Creator ou toute autre prière au Saint-Esprit au moins sept fois par jour pour s’enflammer d’amour.

« EN VÉRITÉ, JE VOUS LE DIS: VOUS PLEUREREZ ET VOUS GÉMIREZ ET TOUT LE MONDE SE RÉJOUIRA; VOUS SEREZ DANS LA TRISTESSE, MAIS VOTRE TRISTESSE SE CHANGERA EN JOIE… QUAND JE VOUS VERRAI DE NOUVEAU, ET VOTRE CŒUR SE RÉJOUIRA ET PERSONNE NE VOUS RAVIRA VOTRE JOIE ».

Tous ceux qui veulent les joies de la vie spirituelle en J.-C., doivent donc se résigner à souffrir, à pleurer dans leur tristesse. La joie céleste est la récolte des joies terrestres qu’il faut semer sur la terre. Il faut donc être triste pendant un temps sur la terre pour se réjouir avec Jésus dans le ciel. C’est donc normal et c’est nécessaire de passer par toutes sortes de tristesses et d’ennuis pour arriver au bonheur de J.-C. dans la gloire. Qu’on cesse donc de tout faire pour éviter les sacrifices et les tristesses de la vie! La quantité du calice de Jésus que nous boirons sur terre sera la quantité de gloire dans le ciel. Alors si l’on veut le dernier, il faut vouloir le premier.

Les joies de la terre passent bien vite, mais la joie surnaturelle d’être avec Jésus demeure éternellement. Pour laquelle allons-nous travailler à l’avenir?

« JUSQU’ICI, VOUS N’AVEZ RIEN DEMANDÉ EN MON NOM. DEMANDEZ ET VOUS RECEVREZ, AFIN QUE VOTRE JOIE SOIT PARFAITE ».

Puisque la joie dont il parle leur viendra de sa nouvelle vie après la résurrection et par la venue du Saint-Esprit, il est évident qu’il veut que nous demandions les choses surnaturelles du ciel. Ailleurs il le dit formellement: cherchez le royaume de Dieu et sa justice… Il est venu pour nous apporter les biens surnaturels du ciel, ce sont ceux-là qu’il veut que nous demandions.

Combien ne demandent que des biens temporels: une bonne position, une guérison, être débarrassé d’un malcommode, etc. Ne perdons plus notre temps à demander ces choses insignifiantes quand le bon Dieu nous offre les biens éternels du ciel!

Voyons ce à quoi Dieu nous destine et demandons en conséquence! Il nous destine à participer à son activité trinitaire, d’abord dans la foi puis ensuite dans la gloire. Eh bien! Voilà ce qu’il faut demander avec le plus d’insistance. Demandons une plus grande participation à la vie divine du Père, ce qui est une augmentation de la grâce sanctifiante; elle est le fond de toute notre vie surnaturelle. Puis demandons une augmentation de l’activité du Fils, qui est la Sagesse divine. Demandons de penser, de parler, et de juger toutes choses et d’agir comme J.-C. Enfin demandons une augmentation d’amour du Saint-Esprit qui complète le cycle de l’activité trinitaire.

Enfin demandons une augmentation de foi, d’espérance et de charité. Puis la grâce insigne de vivre la vie intérieure de la Sainte Vierge et de l’Humanité de Jésus. Qu’on fasse des prières au moins tous les jours… et Jésus ne nous dira plus que «jusqu’ici vous n’avez rien demandé!». Il est certain que le reste sera ajouté par surcroît.

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