Vénérables frères
Salut et Bénédiction apostolique
La mission divine que Jésus-Christ a reçue du Père
et qu'Il a si bien remplie auprès du genre humain, a pour fin dernière la
béatitude des hommes au sein de la gloire éternelle et pour fin prochaine, dans
cette vie, la possession et la conservation de la grâce dont la vie du ciel
doit être le dernier épanouissement. Aussi le Rédempteur ne cesse-t-Il d'inviter
avec bienveillance les hommes de toute nation et de toute langue à se réunir
dans le sein de l'Eglise : Venez tous à Moi, Je suis la vie ; C'est Moi le
bon pasteur.
Toutefois, il n'a pas voulu, pour des motifs
insondables, achever Lui-même cette mission sur toute la terre, mais Il a
confié au Saint-Esprit le soin de couronner l'œuvre qu'Il avait reçue du Père.
Elles sont douces à rappeler les paroles que le Christ, sur le point de quitter
ce monde, prononçait au milieu de Ses disciples : Il est de votre intérêt
que Je m'en aille ; car si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas vers
vous ; si, au contraire, Je m'en vais, Je vous l'enverrai (1) Par cette
affirmation, le Christ donnait la meilleure raison possible de Son départ et de
Son retour vers Son Père : les avantages certains que Ses disciples devaient
retirer de la descente de l'Esprit-Saint. Il montrait en même temps que ce
dernier, envoyé par Lui, procédait de Lui comme du Père, et qu'Il devait
terminer, comme invocateur, consolateur, précepteur, l'ouvrage accompli par le
Fils durant Sa vie mortelle. C'est, en effet, à la vertu multiple de cet Esprit
qui, lors de la création, orna les cieux (2) et remplit la sphère du monde (3),
que l'achèvement de l'œuvre rédemptrice était providentiellement réservée. Nous
Nous sommes continuellement efforcé, avec le secours du Christ-Sauveur, prince
des pasteurs et gardien de nos âmes, d'imiter les exemples qu'Il nous a donnés,
en nous attachant religieusement à la fonction confiée par Lui aux apôtres, et
particulièrement à Pierre dont la dignité ne saurait défaillir, même dans un
héritier indigne (4). Dans ce but, Nous avons fait converger vers deux fins
principales tous les travaux entrepris et poursuivis durant Notre pontificat
déjà si long : en premier lieu, la restauration de la vie chrétienne dans la
société et dans la famille, chez les princes et chez les peuples, toute
véritable vie découlant du Christ ; en second lieu, la réconciliation de tous
ceux qu'un motif de foi ou d'obéissance sépare de l'Eglise catholique, puisque
le désir manifeste du Christ est de réunir tous les hommes en un seul bercail
sous un seul pasteur. Aujourd'hui, voyant approcher le terme de Notre vie, Nous
éprouvons plus vivement que jamais le désir de recommander à l'Esprit-Saint,
qui est amour vivifiant, l'œuvre de Notre apostolat, quels que soient les
résultats obtenus jusqu'ici, pour qu'Il la féconde et l'amène à pleine
maturité.
Afin que ces fruits soient meilleurs et plus
abondants, Nous avons résolu, à l'occasion des solennités de la Pentecôte, de
vous entretenir de la présence et de la vertu merveilleuse du Saint-Esprit,
c'est-à-dire de l'action et de l'influence qu'Il exerce dans toute l'Eglise et
dans chacune de nos âmes par l'admirable abondance des dons célestes. Notre
désir le plus ardent est de voir la foi au mystère de l'auguste Trinité se
ranimer à nouveau dans les esprits, et amener par là une augmentation et un
nouvel embrasement de piété à l'égard de cet Esprit divin, auquel
principalement doivent rendre grâces tous ceux qui suivent les voies de la
vérité et de la justice.
Car, comme l'a dit saint Basile : Qui niera que les dons faits à l'homme par
Dieu et par Notre Sauveur Jésus-Christ; selon la bonté de Dieu, soient un effet
de la grâce de l'Esprit ? (5)
Avant d'aborder Notre sujet, il nous plaît, et il
sera utile de dire quelques mots du mystère de la Très Sainte Trinité, appelé
par les Docteurs la substance du Nouveau Testament, c'est-à-dire le plus grand
de tous les mystères, la source et le fondement de tous les autres.
C'est pour Le connaître et Le contempler que les
anges ont été créés dans le ciel et les hommes sur la terre. Ce mystère était
voilé dans l'Ancien Testament, et c'est pour le manifester plus clairement que
Dieu Lui-même est descendu du séjour des anges vers les hommes Jamais personne
n'a vu Dieu ; le Fils unique de Dieu, qui est dans le sein du Père, l'a révélé
Lui-même (6). Donc quiconque écrit ou parle sur la Trinité, doit avoir devant
les yeux le sage conseil du Docteur angélique : Lorsque nous parlons de la
Trinité, il faut de la prudence et de la réserve, parce que, comme le dit saint
Augustin, il n'y a pas de sujet où l'erreur soit plus dangereuse, les
investigations plus laborieuses, ni les découvertes plus fructueuses (7). Le danger, dans la foi ou dans le culte, est
de confondre entre elles les personnes divines ou de diviser leur nature
unique; car la foi catholique vénère un seul Dieu dans la Trinité et la Trinité
dans l'unité. Aussi, Innocent XII, Notre prédécesseur, refusa-t-il absolument,
malgré de vives instances, d'autoriser une fête spéciale en l'honneur du Père.
Que si on fête en particulier les mystères du Verbe incarné, il n'existe aucune
fête honorant uniquement la nature divine du Verbe, et les solennités de la
Pentecôte elles-mêmes ont été établies dès les premiers temps, non en vue
d'honorer exclusivement l'Esprit-Saint pour Lui-même, mais pour rappeler Sa
descente, c'est-à-dire Sa mission extérieure.
Tout cela a été sagement décidé, afin que la
distinction des personnes n'entraînât pas une distinction dans l'essence
divine. En outre, pour maintenir ses enfants dans l'intégrité de la foi,
l'Eglise a institué une fête de la Sainte Trinité, rendue ensuite obligataire
par Jean XXII ; elle permit de dédier à la Trinité des autels et des églises,
et après une manifestation de la volonté divine, elle approuva un Ordre
religieux fondé pour la délivrance des captifs; voué à la Trinité, dont il porte le nom. Les .preuves abondent à ce
sujet.
En effet; le culte rendu: aux habitants des cieux,
aux anges, à la Vierge-Mère, au Christ, rejaillit finalement sur la Trinité
elle-même.
Dans les prières adressées à l'une des trois personnes,
on fait mention des autres ; dans les litanies, une invocation commune
accompagne l'invocation adressée séparément à chacune des trois personnes. Dans
les psaumes et les hymnes, la même louange est adressée au Père et au Fils et
au Saint-Esprit; les bénédictions, les cérémonies rituelles, les sacrements,
sont accompagnés ou suivis d'une prière à la Sainte Trinité. Ces pratiques nous
avaient été déjà conseillées depuis longtemps par l'Apôtre : Car tout est de
lui, par Lui et en Lui ; gloire à Lui dans les siècles (8). Ces paroles
signifiaient d'une part la trinité des personnes, et d'autre part affirmaient
l'unité de nature.
Celle-ci étant la même pour chaque personne, on
doit également à chacun, comme à un seul et même Dieu, la gloire éternelle due
à la majesté divine. Saint Augustin, citant ce témoignage, ajoute : Il ne
faut pas prendre dans un sens vague ces mots de l'Apôtre De Lui-même, par
Lui-même et en Lui-même»; il dit «de Lui-même» à cause du Père, «par Lui-même»
à cause du Fils, «en Lui-même» à cause du Saint-Esprit (9). C'est avec beaucoup d'à-propos
qu'on attribue habituellement au Père les œuvres divines où éclate la
puissance, au Fils celles où brille la sagesse, au Saint-Esprit celles où domine
l'amour.
Non que toutes les perfections et toutes les œuvres
extérieures ne soient communes aux personnes divines ; en effet, les œuvres de
la Trinité sont indivisibles comme l'essence de la Trinité elle-même (10), parce
que l'action des trois personnes divines est aussi inséparable que leur essence
(11) ; mais parce que, en vertu d'une certaine comparaison, et, pour ainsi
dire, d'une affinité entre les œuvres et les propriétés des personnes, telle
œuvre est attribuée ou, comme on dit, appropriée, à telle personne plutôt qu'à
telle autre : les similitudes d'impressions et d'images fournies par les
créatures nous servent pour représenter les personnes divines, il en est de
même de leurs attributs essentiels ; cette manifestation des personnes par
leurs attributs essentiels s'appelle appropriation (12). Il s'en suit que le
Père, principe de toute divinité (13), est en même temps la cause créatrice de
l'université des êtres, de l'Incarnation du Verbe et de la sanctification des
âmes : De Lui sont toutes choses ; l'Apôtre dit de Lui, à cause du Père.
Le Fils, Verbe, image de Dieu, est en même temps la
cause exemplaire que reflètent toutes choses dans leur forme et leur beauté,
leur ordre et leur harmonie ; Il est pour nous la voie, la vérité, la vie, le
réconciliateur de l'homme avec Dieu : par Lui sont toutes choses; l'Apôtre dit
par Lui à cause du Fils. Le Saint-Esprit est la cause finale de tous les êtres,
parce que, de même que la volonté et généralement toute chose se repose en sa
fin, ainsi l'Esprit-Saint, qui est la bonté divine et l'amour naturel du Père
et du Fils, complète et achève par une impulsion forte et douce les opérations
secrètes qui ont pour résultat final le salut éternel de l'homme : En Lui
sont toutes choses ; l'Apôtre dit en Lui à cause du Saint-Esprit.
Gardant avec un soin jaloux le zèle religieux dû à
la Trinité entière, et qu'il importe d'inculquer de plus en plus au peuple
chrétien, abordons enfin l'exposé de la vertu de l'Esprit-Saint. Le premier
aspect sous lequel il nous faut considérer le Christ est celui de fondateur de
l'Eglise et de rédempteur du genre humain. Certes, parmi les œuvres extérieures
de Dieu, la plus remarquable est le mystère du Verbe incarné où la splendeur
des perfections divines brille d'un tel éclat qu'il est impossible d'imaginer
plus grande splendeur, ni rien de plus salutaire pour l'humanité. Cette œuvre
si grande, bien qu'appartenant à la Trinité entière, est attribuée spécialement
au Saint-Esprit; aussi les Evangiles parlent-ils de la Vierge en ces termes: Elle
fut trouvée ayant conçu du Saint-Esprit, et : Ce qu'elle a conçu est du
Saint-Esprit (14). C'est à bon droit qu'on attribue cette œuvre à celui qui
est l'Amour du Père et du Fils, puisque ce grand témoignage d'amour (15) vient
de l'affection infinie de Dieu pour les hommes, comme nous en avertit Saint
Jean: Dieu a aimé le monde au point de lui donner Son Fils unique (16). Ajoutez
que la nature humaine a été élevée par là à l'union personnelle avec le Verbe :
cette dignité ne lui a été nullement accordée à cause de ses mérites, mais par
un pur effet de la grâce et, par suite, c'est un bienfait propre du
Saint-Esprit.
Il faut citer sur ce sujet la judicieuse remarque
de saint Augustin : La manière dont le Christ a été conçu par l'opération de
l'Esprit-Saint nous fait voir quelle est la bonté de Dieu ; par elle, en effet,
la nature humaine, sans aucun mérite antérieur, fut unie, dès le premier
instant de son existence, au Verbe de Dieu dans une telle unité de personne que
le Fils de Dieu fut le même être que le Fils de l'homme et le Fils de l'homme
le même être que le Fils de Dieu (17). La vertu de l'Esprit-Saint a opéré
non seulement la conception du Christ, mais aussi la sanctification de son âme
appelée Onction par les Livres Saints (18) ; tous Ses actes, et en particulier
Son sacrifice, furent accomplis sous l'influence de l'Esprit-Saint (19). C'est
par l'Esprit-Saint qu'Il s'est offert Lui-même à Dieu victime immaculée (20).
Pour qui pèse ces choses, quoi d'étonnant que les dons du Saint-Esprit aient
afflué dans l'âme du Christ ? En Lui a résidé une telle abondance de grâce
qu'il ne peut y en avoir de plus grande ni de plus efficace ; en Lui se
trouvaient tous les trésors de la sagesse et de la science, les grâces
gratuites, les vertus, en un mot tous les dons prédits par les oracles d'Isaïe
(21), symbolisés par la colombe du Jourdain lorsque le Christ sanctifia ce
fleuve par Son baptême en vue de créer un nouveau sacrement. Cette thèse
s'appuie merveilleusement sur les paroles suivantes de saint Augustin : « Il est absurde de dire que le Christ reçut
l'Esprit-Saint à l'âge de trente ans, mais Il vint au baptême sans péché et
partant avec l'Esprit-Saint.
En cette circonstance, c'est-à-dire lors de Son baptême, Il daigna symboliser à
l'avance Son corps mystique, l'Eglise, dans laquelle les baptisés reçoivent le
Saint-Esprit d'une manière spéciale (22). Donc l'apparition visible du
Saint-Esprit au-dessus du Christ et Son influence invisible dans l'âme du
Sauveur représentent Sa double mission : l'une visible, dans l'Eglise ;
l'autre invisible, dans les âmes justes ».
L'Eglise, déjà conçue, et qui était sortie, pour
ainsi dire, des flancs du nouvel Adam dormant sur la croix, s'est manifestée
pour la première fois aux hommes d'une manière éclatante le jour célèbre de la
Pentecôte. En ce jour, le Saint-Esprit commença à répandre ses bienfaits dans
le corps mystique du Christ, par cette admirable effusion que le prophète Joël
avait vue longtemps à l'avance (23) ; car le Paraclet siège au-dessus des apôtres
afin de placer sur leurs têtes, sous forme de langues de feu, de nouvelles
couronnes spirituelles (24).
Alors, écrit saint Jean Chrysostome, les apôtres
descendirent de la montagne, portant en leurs mains, non des tables de pierre
comme Moïse, mais portant dans leur âme l'Esprit-Saint qui répandait comme un
trésor et un fleuve de vérités et de grâces (25). Ainsi se réalisait la
dernière promesse du Christ à Ses apôtres, relative à l'envoi de l'Esprit-Saint
qui devait compléter par Ses inspirations et sceller pour ainsi dire Son
enseignement : J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne
pouvez les porter en ce moment. Lorsque l'Esprit de vérité sera venu, Il vous
enseignera toute vérité (26).
Celui qui, procédant à la fois du Père, vérité
éternelle, et du Fils, vérité substantielle, est Lui-même Esprit de vérité, et
tire de l'un et de l'autre l'essence et en même temps toute vérité, donne à
l'Eglise cette même vérité, veillant, par une présence et un appui continus, à
ce qu'elle ne soit jamais exposée à l'erreur, et qu'elle puisse de jour en jour
féconder plus abondamment les germes destinés à porter des fruits de salut pour
les peuples. Et comme l'Eglise, moyen de salut pour les peuples, doit
poursuivre sa tache jusqu'à la fin des temps, l'Esprit-Saint lui donne, pour
l'accroître et la conserver, une vie et une force éternelles : Je prierai
Mon Père et Il vous donnera un autre Paraclet, l'Esprit de vérité, pour qu'Il
demeure toujours avec vous (27). C'est par Lui que sont .constitués les
évêques, dont le ministère engendre non seulement des fils, mais encore des
pères, c'est-à-dire les prêtres, pour gouverner l'Eglise et la nourrir de ce
sang du Christ qui l'a rachetée : l'Esprit-Saint a établi les évêques pour
gouverner I'Eglise de Dieu qu'Il a acquise de Son sang (28). Les uns et les
autres, évêques et prêtres, par une grâce insigne du Saint-Esprit, ont le
pouvoir d'effacer les péchés, selon cette parole du Christ aux apôtres : Recevez
le Saint-Esprit ; les péchés seront remis à ceux à qui vous les remettrez et
retenus à ceux à qui vous les retiendrez (29). Aucune preuve ne démontre
plus clairement la divinité de l'Eglise que la gloire dont le Saint-Esprit l'a
revêtue. Qu'il nous suffise d'affirmer que, si le Christ est la tête de
l'Eglise, l'Esprit-Saint en est l'âme : l'Esprit-Saint est dans l'Eglise,
corps mystique du Christ, ce que l'âme est dans notre corps (30).
Cela étant, on ne saurait attendre une plus grande
et plus féconde manifestation de l'Esprit divin ; celle qui a lieu maintenant
dans l'Eglise est parfaite et elle durera jusqu'à ce que l'Eglise, après avoir
achevé la période de luttes, jouisse dans le ciel de la joie du triomphe.
Comment et dans quelle mesure le Saint-Esprit agit
dans les âmes, cela n'est pas moins admirable, bien que plus difficile à
comprendre par cela même que nos yeux ne le peuvent saisir. Cette effusion de
l’Esprit divin est si abondante que le Christ Lui-même, dont elle découle, l'a
comparée à un fleuve très abondant, comme on le voit dans saint Jean: Celui
qui croit en Moi, dit l'Ecriture, verra des fleuves d'eau vive couler de
son sein ; l'Evangéliste explique ce témoignage : Il dit cela de
l'Esprit-Saint que devaient recevoir tous ceux qui croiraient en Lui (31).
Il est hors de doute que l'Esprit-Saint a habité
par la grâce dans les justes qui précédèrent le Christ, comme cela est écrit
des prophètes, de Zacharie, de Jean-Baptiste, de Siméon et d'Anne ;
l'Esprit-Saint, en effet, est venu le jour de la Pentecôte, non pour commencer
à habiter l'âme des saints, mais pour la pénétrer davantage ; non pour
commencer à leur accorder Ses dons, mais pour les en combler; non pour faire
œuvre nouvelle, mais pour augmenter la générosité de ses largesses (32).
Cependant, si ces hommes étaient comptés parmi les fils de Dieu, ils n'en
demeuraient pas moins semblables, par leur condition, à des esclaves, car le
fils ne diffère en rien de l'esclave tant qu'il est dans la main des tuteurs
et des maîtres (33) ; outre qu'il n'y avait pas en eux la justice, si ce n'est
celle qui provenait des mérites du Christ à venir, la communication de
l'Esprit-Saint après la venue du Christ fut incomparablement plus abondante et
surpassa les précédentes, un peu comme la somme convenue l'emporte en valeur
sur les arrhes, comme la réalité l'emporte sur la figure. Saint Jean a donc pu
dire : L'Esprit-Saint n'avait pas encore été donné parce que Jésus n'avait
pas été glorifié (34). Aussitôt que le Christ, montant au ciel, eût pris
possession de la gloire de Son royaume qu'Il avait si laborieusement acquise,
Il répandit généreusement les richesses de l'Esprit-Saint et fit part de Ses
dons aux hommes (35). Ce don, cet envoi du Saint-Esprit après la
glorification du Christ était tel qu'il n'y en avait jamais eu auparavant, non
qu'auparavant Il n'eût jamais été envoyé, mais Il n'avait jamais été envoyé de
cette façon (36).
En effet, la nature humaine est nécessairement
servante de Dieu : la créature est servante et nous sommes les serviteurs
de Dieu par nature (37).
En outre, à cause de la faute commune, notre nature
est tombée dans un tel abîme de vice et de honte que nous étions devenus, les
ennemis de Dieu : Nous étions par nature fils de colère (38).
Nulle puissance n'était capable de nous arracher à
cette ruine et de nous sauver de la perte éternelle. Cette tâche, Dieu,
créateur de l'homme, l'a accomplie dans Sa souveraine miséricorde par Son Fils
unique, grâce auquel nous avons été rétablis avec une plus grande abondance de
dons dans la dignité et la noblesse que nous avions perdues. Dire quelle a été
cette œuvre accomplie par la grâce divine dans l'âme humaine est chose
impossible ; aussi les Livres Saints et les Pères de l'Eglise nous
appellent-ils heureusement régénérés, créatures nouvelles, participant de la
nature divine, fils de Dieu, déifiés et autres titres analogues. Ce n'est pas
saris raison que de si grands bienfaits sont attribués spécialement au
Saint-Esprit. Il est l'Esprit d'adoption des fils par lequel nous crions :
Abba, Père ; c'est Lui qui répand dans les cœurs la suavité de l'amour
paternel : ce même Esprit nous fait comprendre que nous sommes les fils de
Dieu (39). Pour l'expliquer, la similitude constatée par l'Ange de l'école
entre les deux œuvres de l'Esprit-Saint vient fort à propos ; par Lui, le
Christ a été conçu dans la sainteté pour être le Fils naturel de Dieu et les
autres sont sanctifiés pour devenir fils adoptifs de Dieu (40) ; ainsi,
l'amour, mais l'amour incréé, produit une régénération spirituelle bien
supérieure à ce qui pourrait se faire dans la nature.
Cette régénération et rénovation commence pour
l'homme au baptême : en ce sacrement, l'âme se dépouille de l'esprit impur,
est pénétrée pour la première fois de l'Esprit-Saint qui la rend semblable à
Lui : Ce qui est né de l'Esprit est esprit (41).
Ce même Esprit se donne dans la
Confirmation d'une façon plus abondante pour assurer la fermeté ; et la vigueur
de la vie chrétienne ; c'est à lui que les martyrs et les
vierges ont dû leurs triomphes sur les attraits de la corruption.
L'Esprit-Saint, disons-nous, se donne Lui-même : L'amour de: Dieu a été
répandu en nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné (42). Non
seulement Il nous apporte les grâces divines, mais Il en est l'auteur et Il est
Lui-même le don suprême ; procédant du mutuel amour du Père et du Fils, Il est
et on L'appelle à juste titre le don du Dieu Très-Haut. Pour mettre plus en
lumière la nature et la force de ce don, il importe de rappeler les
explications données par les Docteurs d'après les enseignements des Saintes
Lettres : Dieu est présent en toutes choses par Sa puissance, en tant que tout
Lui est soumis ; par Sa présence; en tant que tout est à découvert devant Ses
yeux ; par Son essence, en tant qu'Il est pour tous les êtres la cause de leur
existence (43). Mais Dieu n'est pas seulement, dans l'homme comme il est dans
les choses ; Il est, de plus, connu et aimé de lui, puisque notre nature nous
fait elle-même aimer, désirer et poursuivre le bien. Enfin Dieu, par Sa grâce,
réside dans l'âme juste ainsi qu'en un temple, d'une façon très intime et
spéciale. De là ce lien d'amour qui unit étroitement l'âme à Dieu plus qu'un
ami ne peut l'être à son meilleur ami, et la fait jouir de lui avec une pleine
suavité.
Cette admirable union, appelée inhabitation, dont
l'état bienheureux des habitants du ciel ne diffère que par la condition, est
cependant produite très réellement par la présence de toute la Trinité : Nous
viendrons en lui et Nous ferons en lui Notre demeure (44). Elle est
attribuée néanmoins d'une façon spéciale au Saint-Esprit. En effet, des traces
de la puissance et de la sagesse divines se manifestent même chez un homme
pervers ; mais le juste seul participe à L'amour, qui est la caractéristique du
Saint-Esprit. Ce qui le confirme, c'est que cet Esprit est appelé Saint parce
qu'étant le premier et le suprême amour, Il conduit les âmes à la sainteté,
qui, en dernière analyse, consiste dans l'amour de Dieu. C'est pourquoi
l'Apôtre, appelant les justes temples de. Dieu, ne les appelle pas expressément
temples du Père ou du Fils, mais du Saint-Esprit : Ne savez-vous pas que vos
membres sont les temples du Saint-Esprit qui est en vous, que vous avez reçu de
Dieu (45) ? L'abondance des biens célestes: qui résultent de la présence du
Saint-Esprit dans les âmes pieuses se manifeste de beaucoup de manières. Telle
est, en effet, la doctrine de saint Thomas d'Aquin : Puisque l'Esprit-Saint
procède comme amour, Il procède en qualité de premier don ; c'est pourquoi
saint Augustin dit que, par le don qui est l'Esprit-Saint, beaucoup de dons
particuliers sont distribués aux membres du Christ (46). Parmi ces dons se trouvent ces secrets avertissements, ces
mystérieuses invitations qui, par une impulsion de l'Esprit-Saint, sont faits
aux âmes et sans lesquels on ne peut ni s'engager dans la voie de la vertu, ni
progresser, ni parvenir au terme du salut éternel. Puisque ces paroles et ces
influences se produisent secrètement dans les âmes, c'est avec à propos que les
Saintes Lettres les comparent quelquefois au souffle de la brise ; et le
Docteur Angélique les assimile avec raison aux mouvements du cœur dont toute la
force est cachée dans l'être qu'il anime : Le cœur a une certaine influence
secrète, c'est pourquoi on lui compare l'Esprit-Saint qui vivifie et unit
l'Eglise d'une façon invisible (47).
De plus, le juste qui vit déjà de la vie de la
grâce, et chez lequel les vertus jouent le rôle des facultés dans l'âme, a absolument
besoin des sept dons qu'on appelle plus particulièrement dons du Saint-Esprit.
Par ces dons, l'esprit se fortifie et devient apte à obéir plus facilement et
plus promptement aux paroles et aux impulsions du Saint-Esprit ; aussi ces dons
sont d'une telle efficacité qu'ils conduisent l'homme au plus haut degré de la
sainteté, ils sont si excellents qu'ils demeureront les mêmes dans le royaume
des cieux, quoique dans un degré plus parfait. Grâce à eux, l'âme est amenée et
excitée à acquérir les béatitudes évangéliques, ces fleurs que le printemps
voit éclore, signes précurseurs de la béatitude éternelle. Enfin, quelle
suavité dans ces fruits énumérés par l'Apôtre (48), apportés par l'Esprit-Saint
aux âmes justes même en cette vie périssable, pleins de douceur et
d'allégresse, tels qu'il convient à l'Esprit de les produire, Lui qui est,
dans la Trinité, la suavité du Père et du Fils, et qui répand sur toutes les
créatures Ses généreuses et fécondes largesses (49). L'Esprit divin
procédant du Père et du Verbe dans l'éternelle lumière de la sainteté, en temps
qu'amour et don, après s'être montré dans l'Ancien Testament sous les voiles
des figures, s'est répandu Lui-même avec abondance dans le Christ et dans
l'Eglise Son corps mystique. Par Sa présence et Sa grâce, Il a transformé les
hommes plongés dans la corruption et le vice d'une façon si complète que,
n'étant plus terrestres tout en restant sur la terre, ils deviennent semblables
à des habitants du ciel.
Puisque ces dons sont si grands et qu'ils montrent
si nettement l'immense bonté de l'Esprit-Saint à notre égard, ils nous obligent
à Lui témoigner la plus grande piété et soumission. Nous y parviendrons
aisément en nous appliquant chaque jour davantage à Le connaître, L'aimer,
L'invoquer : puisse cette exhortation, sortie de Notre cœur paternel, provoquer
cet amour. - Peut-être y a-t-il encore aujourd'hui des chrétiens qui,
interrogés comme ceux auxquels l'Apôtre demandait jadis s'ils avaient reçu le
Saint-Esprit, répondraient comme eux : Mais nous n'avons même pas entendu
dire qu'il y eût un Saint-Esprit (50). Du moins beaucoup ne connaissent pas
cet Esprit ; ils Le nomment souvent dans leurs exercices de piété, mais avec
une foi très peu éclairée. En conséquence, que les prédicateurs et tous ceux
qui ont charge d'âmes se souviennent qu'il leur incombe le devoir de
transmettre avec zèle et en détail tout ce qui concerne le Saint-Esprit, en
écartant toutefois les controverses ardues et subtiles, afin d'éviter les
vaines témérités de ceux qui voudraient imprudemment scruter tous les mystères
divins. Il importe plutôt de rappeler clairement les bienfaits sans nombre qui
ne cessent de découler sur nous de cette source divine ; ainsi, ils dissiperont
entièrement l'erreur et l'ignorance indignes des fils de lumière. Nous
insistons sur ce point, non seulement parce qu'il s'agit d'un mystère qui nous
conduit directement à la vie éternelle, et que, par conséquent, nous devons
croire fermement, mais encore parce que le bien est d'autant plus aimé qu'il
est plus connu. On doit aimer l'Esprit-Saint, - et c'est le second sujet que
Nous avions annoncé - parce qu'Il est Dieu : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur, de toute ton âme et de toutes tes forces (51). On doit
aussi L'aimer parce qu'Il est l'Amour premier, substantiel, éternel, et rien
n'est plus aimable que l'amour ; on doit L'aimer d'autant plus qu'Il nous a
comblés de plus grands bienfaits qui témoignent de Sa munificence et appellent
notre gratitude. Cet amour a une double utilité fort appréciable. Il nous
excitera à acquérir chaque jour une connaissance plus complète de l'Esprit-Saint
: Celui qui aime, dit le Docteur angélique, ne se contente pas d'un aperçu
superficiel de l'objet aimé ; mais il s'efforce d'en rechercher tous les
détails intimes, et il pénètre tellement dans son intimité, qu'on dit de l'Esprit-Saint,
Amour de Dieu, qu'Il scrute même les profondeurs divines (52), et Il nous
accordera Ses dons célestes en abondance, d'autant plus que, si l'ingratitude
ferme la main du bienfaiteur, par contre, la reconnaissance la fait rouvrir. Il
faut veiller à ce que cet amour ne se borne pas à une aride connaissance ni à
un hommage purement extérieur; qu'il soit, au contraire, prompt à agir, et
surtout qu'il évite le péché, qui offense particulièrement le Saint-Esprit. En
effet, tout ce que nous sommes, nous le sommes par la bonté divine, qui est
attribuée spécialement au Saint-Esprit. Il offense donc son Bienfaiteur celui
qui pèche et qui, abusant de Ses dons et de Sa bonté, devient chaque jour plus
audacieux.
Comme II est Esprit de vérité, si quelqu'un tombe
par faiblesse ou ignorance, il aura peut-être une excuse aux yeux de Dieu, mais
celui qui, par malice, combat la vérité et s'en détourne, pèche gravement
contre le Saint-Esprit. Cette faute s'est tellement multipliée de nos jours, qu'il semble que nous soyons arrivés à cette
époque perverse prédite par saint Paul, où les hommes, aveuglés par un juste
jugement de Dieu, regarderont comme vrai ce qui est faux et croiront au Prince
de ce monde, qui est menteur et père du mensonge, comme s'il était le docteur
de la vérité. Dieu leur enverra l'esprit d'erreur, afin qu'ils croient au
mensonge (53) ; dans les
derniers temps, certains abandonneront la foi, s'attachant à l'esprit d'erreur
et aux doctrines diaboliques (54). Mais puisque l'Esprit-Saint, comme
Nous l'avons dit, habite en nous ainsi qu'en un temple, il faut rappeler le
précepte de l'Apôtre : Ne contristez pas l'Esprit de Dieu dont vous portez
le signe (55). Il ne suffit pas d'éviter le mal, mais le chrétien doit
briller de l'éclat de toutes les vertus, afin de plaire à un hôte si grand et
si bienfaisant ; au premier rang, doivent se trouver la pureté et la sainteté,
qualités qui conviennent à un temple.
C'est pourquoi le même Apôtre dit : Ignorez-vous
que vous êtes le temple de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? Si
quelqu'un profane le temple de Dieu, Dieu le perdra ; car le temple que vous
êtes est saint (56) menace terrible, il est vrai, mais combien juste ! -
Enfin, il faut prier l'Esprit-Saint, car il n'est personne qui n'ait le plus
grand besoin de Son aide et de Son secours. Comme nous sommes tous dépourvus de
sagesse et de force, accablés par les épreuves, portés au mal, nous devons tous
chercher un refuge auprès de Celui qui est la source éternelle de la lumière,
de la force, de la consolation, de la sainteté. C'est à Lui surtout qu'il faut
demander ce bien indispensable aux hommes, la rémission des péchés : le
propre de l'Esprit-Saint est d'être le don du Père et du Fils; la rémission des
péchés se fait par l'Esprit-Saint, en tant que don de Dieu (57). C'est de cet Esprit que la
liturgie dit expressément : Il est la rémission de tous les péchés (58).
Comment faut-il le prier ? L'Église nous l'enseigne très clairement, elle qui
Le supplie et L'adjure par les noms les plus doux : Venez, Père des pauvres
; venez, distributeur des grâces ; venez, lumière des cœurs ; consolateur
excellent, doux hôte de l'âme, agréable rafraîchissement ; elle Le conjure
de laver, de purifier, de baigner nos esprits et nos cœurs, de donner à ceux
qui ont confiance en Lui le mérite de la vertu, une heureuse mort et la joie
éternelle. Et l'on ne peut douter qu'Il n'écoute ces prières, Celui qui a
écrit de Lui-même : l'Esprit Lui-même supplie pour nous avec des gémissements
inénarrables (59). Enfin, il faut Lui demander assidûment et avec confiance de
nous éclairer de plus en plus, de nous brûler des feux de Son amour, afin
qu'appuyés sur la foi et la charité, nous marchions avec ardeur vers les
récompenses éternelles, car Il est le gage de notre héritage (60).
Vous connaissez maintenant, vénérables Frères, les
avis et les exhortations qu'il Nous a plu de publier pour accentuer le culte de
l'Esprit-Saint. Ces conseils, Nous n'en doutons pas, porteront, avec le secours
de votre zèle, des fruits excellents parmi le peuple chrétien. Pour y arriver,
Nous ne négligerons aucun effort et Nous travaillerons à nourrir encore cette
piété par tous les moyens favorables. II y a deux ans, dans Notre Lettre Provida
matris, Nous recommandions pour la Pentecôte des prières destinées à hâter
l'unité du peuple chrétien ; aujourd'hui, il Nous plaît de prendre à ce sujet
des décisions plus étendues. Nous décrétons donc et Nous ordonnons que dans
tout le monde catholique, cette année et les suivantes, une neuvaine soit faite
avant la Pentecôte dans toutes les églises paroissiales, et, si l'Ordinaire le
juge bon, dans toutes les églises. A tous ceux qui auront pris part à cette
neuvaine et prié à Nos intentions, Nous accordons une indulgence de sept ans et
sept quarantaines pour chaque jour; Nous accordons une indulgence plénière pour
l'un de ces jours, soit le jour même de la Pentecôte, soit un jour de l'octave,
à tous ceux qui, s'étant confessés, auront communié et prié à Nos intentions.
Ceux qui, pour un motif légitime, ne pourront prendre part à ces prières
publiques, ou dans l'église desquels elles ne pourront être faites d'après le
jugement de l'Ordinaire, participeront à ces mêmes faveurs spirituelles pourvu
qu'après avoir fait la neuvaine en particulier, ils remplissent les conditions
prescrites. Nous accordons en outre à perpétuité du trésor de l'Eglise, à ceux
qui réciteront chaque jour, en public ou en particulier, des prières au
Saint-Esprit depuis l'octave de la Pentecôte jusqu'à la fête de la Sainte
Trinité tout en remplissant les conditions indiquées plus haut, la faculté de
gagner les deux indulgences. Enfin, Nous permettons d'appliquer toutes ces
indulgences aux âmes du Purgatoire.
Notre esprit et Notre attention se reportent
maintenant aux vœux que nous émettions au début ; Nous demandons et demanderons
encore leur réalisation à l'Esprit-Saint par d'ardentes prières. Unissez-vous à
Nous, vénérables Frères, et que toutes les nations catholiques joignent leur
voix à la Nôtre et s'adressent à la puissante et bienheureuse Vierge. Vous
savez quels liens intimes et admirables l'unissent à cet Esprit dont elle est
appelée l'Epouse immaculée. Sa prière contribua au mystère de l'Incarnation et
à la descente du Saint-Esprit sur les apôtres. Qu'elle fortifie nos communes
prières par son bienveillant suffrage afin que l'Esprit renouvelle en faveur
des malheureux de cette vie les merveilles chantées par David : Vous
enverrez Votre Esprit-Saint et tout sera créé, et Vous renouvellerez la face de
la terre (61). Comme gage des faveurs célestes et en témoignage de Notre bienveillance,
recevez, vénérables Frères, pour vous, pour votre clergé et pour votre peuple,
la bénédiction apostolique que Nous vous accordons très affectueusement dans le
Seigneur.
Donné à Rome, près de Saint-Pierre, le 9 mai 1897,
la vingtième année de notre pontificat.
LÉON XIII, PAPE
(1) S. Jean, XVI, 7
(2) Job, XXVI, 13.
(3) Sag., I, 7.
(4) S. Léon le Grand, Serm. II, pour l’anniversaire
de son élévation au Pontificat.
(5) Du Saint-Esprit, ch. XVI, n°39.
(6) S. Jean, I, 18.
(7) Somme théol., I, q. XXXI, art. 2. – De la Trinité,
I, 3.
(8) Rom., XI, 36.
(9) De la Trinité, I, VI, 10 : T. I, 6.
(10) S. Aug., De la Trinité, I, ch. IV et V.
(11) S. Aug., ibid.
(12) S. Thom., I., Part. q. XXXIX, art. VII.
(13) S. Thom., De la Trinité, I, IV. Ch. XX.
(14) S. Matth., I, 18,20.
(15) I Timoth., III, 16.
(16) III, 16.
(17) Enchir. XL. – S. Thom. III Part. Q. XXXII,
art. 1.
(18) Act. X, 38.
(19) S. Basile. De l’Esp. S. XVI.
(20) Héb. IX, 14.
(21) IV, 1; XI, 2,3.
(22) De la Trinité, 1. XV, ch.XXVI.
(23) II, 28,29.
(24) Cyrille de Jérusalem, Catéchèse, 17.
(25) I Hom. Sur S. Mat. – II Cor., III, 3.
(26) S. Jean, XVI, 12,13.
(27) S. Jean, XIV, 16,17.
(28) Actes, XX, 28.
(29) S. Jean, XX, 22,23.
(30) S. Aug. Serm. CLXXXVII sur le temps.
(31) VII, 38,39.
(32) S. Léon le G., Hom. III. De la Pentecôte.
(33) Gal., IV, 1,2.
(34) VII, 39.
(35) Ephés., IV, 8.
(36) S. Aug. De la Trinité. IV, 20.
(37) S. Cyrille d’Alex. Thesaur. V,5.
(38) Ephés., II, 3.
(39) Rom., VIII, 15,16.
(40) S. Th. III Part. Q. XXXII, a 1.
(41) S. Jean, III, 7.
(42) Rom., V, 5.
(43) S. Thomas, I, q. VIII, art. 3.
(44) S. Jean, XIV, 23.
(45) Cor., VI, 19.
(46) Som. Th. I, q. XXXVIII, art. 2. – S. Aug. De la Trinité, 1, XV, ch. 19.
(47) Som. Th. III, q. VIII, art. 1er ad 3.
(48) Galat., V, 22.
(49) S. Aug. De la Trinité, VI, 9.
(50) Actes, XIX, 2.
(51) Deutér. VI, 5.
(52) I Cor. II, 10. – Som. Th. Ia IIae, q. XXVIII, a.2.
(53) II Thessal., II, 10.
(54) I Tim. IV, 1.
(55) Ephés., IV, 30.
(56) I Cotinth. III, 16, 17.
(57) Som. Th. III, q. III, a. 8 ad. 3.
(58) Missel Rom. Mardi ap. Pent.
(59) Rom., VIII, 26.
(60) Ephés. I, 14.
(61) Ps. CIII, 30.
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