Le
blogue encourage tous nos lecteurs à lire avec intérêt une des seules bonnes revues
vraiment catholiques existantes. Une revue réellement antilibérale, pour se
former et rester informer et de plus, connaître les bons auteurs.
Mgr
Williamson a procédé au sacre de l’abbé Faure en Argentine le 19 mars dernier.
Le 23 mars il l’a annoncé par email et présenté les justifications de ce sacre,
et il a envoyé le même jour un message destiné aux sedevacantistes, pour tenter
de les réfuter, intitulé Arguments émotionnels. Mgr Williamson y prétend que
les sedevacantistes agissent par manque de réflexion, plus avec leur cœur
qu’avec leur intelligence ! Il ne faut pas manquer de toupet pour affirmer
pareille chose. Lorsque l’on se penche une minute sur toutes les études
théologiques qui ont été écrites par tous les tenants du sedevacantisme, tout
esprit honnête y reconnaîtra plus le travail de l’intelligence éclairé par la
Foi que celui du cœur, qui ici n’a pas sa place.
Dans
son mot Mgr Williamson essaie de réfuter deux arguments des sedevacantistes.
Examinons sont argumentation et faisons en ressortir les conséquences
doctrinales, à la lumière des enseignements du Magistère infaillible de
l’Église. Soulignons tout de suite, qu’une fois de plus, aucune référence du
Magistère n’est donnée par Mgr Williamson, tout est dans son imagination
personnelle.
–
Premier argument : Mgr Williamson distingue l’être du pape de son agir. Il
prétend que son agir peut être faillible alors qu’il a reçu validement la
papauté ; qu’il peut ne pas confirmer ses frères dans la foi, alors qu’il est
vraiment pape par une élection valide ou convalidée par l’ensemble des fidèles.
Cette affirmation n’est rien d’autre que la négation de l’infaillibilité du
pape. Sur quel enseignement du Magistère s’appuie Mgr Williamson pour dire
pareille chose ? Aucun. Par contre l’enseignement du Magistère enseigne bel et
bien le contraire. Ne serait-ce que le simple catéchisme de Saint Pie X : « Le
Pape peut-il errer quand il enseigne, lui seul, les vérités révélées par Dieu ?
Le Pape ne peut pas errer quand il enseigne, lui seul, les vérités révélées par
Dieu ; il est infaillible comme l’Église, lorsque, comme Pasteur et Maître de
tous les chrétiens, il définit les doctrines touchant la foi ou les mœurs. »
Nous pourrions citer quantité d’autres textes, mais il s’agit là d’une vérité
élémentaire du catéchisme. D’autres auteurs contemporains et approuvés de Pie
IX (pape du dogme de l’infaillibilité), comme Mgr de Ségur, ont explicité cette
vérité du catéchisme : « Or, comme Chef de l’Église et Vicaire de Jésus-Christ,
le Pape a pour mission de garder pur et intact le dépôt de la foi, de maintenir
partout la pureté de la doctrine chrétienne et de la pratique de la religion,
de faire régner Jésus-Christ sur le monde, de sauver et de sanctifier les
hommes, de proclamer en toutes choses la vérité et la justice, de condamner
l’erreur, l’injustice et le péché. Voilà sa mission, sa mission sacrée ; il
n’en a pas d’autre. C’est la mission même de l’Église, la mission de Jésus-Christ,
Chef céleste de l’Église.
Le
Pape est infaillible en tout cela ; mais, en dehors de cela, il n’est nullement
infaillible. En d’autres termes, il est infaillible quand il parle comme Pape,
mais non pas quand il parle comme homme. Et il parle comme Pape, lorsqu’il
enseigne publiquement et officiellement des vérités qui intéressent toute
l’Église, au moyen de ce qu’on appelle une Bulle, ou une Encyclique, ou quelque
autre acte de ce genre.(1) »
Mgr Williamson devrait s’examiner aussi sur les
paroles de Mgr de Ségur qui nous dit : « Le Pape est le Chef suprême de la
religion chrétienne. Il est le successeur de saint Pierre, premier Évêque de
Rome et premier Souverain-Pontife de l’Église de Jésus-Christ ; et c’est parce
qu’il est Évêque de Rome et successeur de saint Pierre que le Pape est le Chef
spirituel de l’Église entière. C’est à ce titre qu’il hérite des promesses
divines faites à saint Pierre, à qui Jésus-Christ a déclaré qu’il ferait
reposer sur lui, et sur lui seul, tout l’édifice de son Église ; qu’il lui
donnerait les clefs du royaume des cieux ; que sa foi ne pourrait jamais défaillir,
afin qu’à son tour il pût confirmer ses frères ; enfin, qu’il l’établissait, en
son lieu et place, Pasteur de ses brebis et de ses agneaux.
Le Pape est donc
l’héritier de ces divines et magnifiques promesses. Il est le Chef, la tête,
le centre de toute l’Église ; il est le grand intendant de la maison de Dieu,
le lieutenant-général du royaume de Dieu, c’est-à-dire de l’Église de Dieu. Il
est le. Vicaire, le représentant visible, le lieutenant-général de
Jésus-Christ Notre-Seigneur ; et parce que Jésus-Christ le confirme dans
l’infaillibilité de la foi, il est à son tour le confirmateur de ses frères,
c’est-à-dire le Docteur infaillible de tous les Évêques, de tous les prêtres,
de tous les baptisés. »
C’est donc parce qu’il EST pape que son agir est
infaillible en matière d’enseignement de la foi et de la morale. Prétendre que
l’agir du pape puisse faillir en matière de foi dans son enseignement public à
toute l’Église, comme le fait Mgr Williamson, c’est s’opposer au Magistère et
aux promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.
–
Deuxième argument : Mgr Williamson prétend que le pape est infaillible
uniquement dans son magistère extraordinaire, pas dans son magistère ordinaire.
Ainsi dit-il : « le Pape n’est pas nécessairement le Magistère infaillible de
l’Église. S’il n’engage pas toutes les quatre conditions strictes du Magistère
Extraordinaire, ni n’enseigne en accord avec le Magistère Ordinaire de
l’Église, alors il est faillible. » Mais la encore, il ne donne pas de texte du
Magistère en appui de ses affirmations, alors qu’au contraire on trouve des
textes qui affirment l’infaillibilité du pape dans son magistère ordinaire. Le
catéchisme de Saint Pie-X que nous avons cité plus haut ne fait pas cette
distinction. Il dit bien que le pape est infaillible comme l’Église ; or
l’Église est infaillible dans son Magistère extraordinaire et ordinaire, et
ceci Mgr Williamson le reconnaît ; donc pourquoi vouloir enlever au pape son
infaillibilité dans son magistère ordinaire ? C’est un non-sens, d’autant plus que
l’infaillibilité de l’Église découle de l’infaillibilité du pape et de ses
successeurs et non l’inverse. Nous avons déjà répondu à cette erreur de Mgr
Williamson dans le n°34 de LVDF, en rappelant que le Pontife Romain « possède
cette infaillibilité par laquelle le divin Rédempteur a voulu que l’Église soit
instruite. » Denz. 1839. Nous y donnions d’autres textes du Magistère le
prouvant, mais rien y fait, Mgr Williamson répète ses sophismes sans tenir
compte des arguments du Magistère que nous lui opposons.
Il est donc clair
maintenant que Mgr Williamson développe une théologie qui s’écarte de la
doctrine catholique sur la question de l’infaillibilité pontificale, doctrine
suspecte d’hérésie.
Parlons
maintenant non plus de l’infaillibilité du pape mais de son autorité. Il est de
foi que tout catholique doit être soumis à l’autorité du Souverain Pontife. (Cf
Bulle Unam Sanctam de Boniface VIII). Peut-on sacrer contre l’autorité du
Souverain Pontife que l’on reconnaît comme légitime ? Bien sûr que non ! Cela
constituerait proprement un schisme. La seule situation qui autorise un sacre
sans mandat explicite du pape, c’est justement la situation de non
communication possible avec le Souverain Pontife et de danger pour la foi(2) ;
c’est le cas d’une situation où le siège est occupé par des imposteurs qui
usurpent le trône de Saint Pierre. Par conséquent il est totalement incohérent
de reconnaître les occupants actuels du Vatican comme légitime et de sacrer
contre leur volonté. Cela détruit le principe d’autorité dans l’Église, et
introduit une intention schismatique(3).
A quoi bon tenir de telles positions
bancales, qui ne diffèrent essentiellement en rien de celles de Mgr Fellay. Les
mêmes causes produisent les mêmes effets ; la nouvelle fraternité bis de Mgrs
Williamson et Faure aboutira aux mêmes divisions que la FSSPX. Tant que la foi
catholique ne sera pas défendue intégralement, par le rejet de l’hérésie
moderniste, la dénonciation de cette église conciliaire comme secte n’ayant
plus rien de catholique (y compris et surtout les nouveaux rituels des
sacrements modifiés devenus invalides), alors il ne faut pas compter sur une
future victoire de la résistance, mais sur une future énième division.
Remarquons
qu’il est curieux qu’à l’annonce de ce sacre, Mgr Williamson se sente obligé
d’y joindre un bulletin Kyrie Eleison encore contre le sedevacantisme. Curieux
aussi son choix du candidat au sacre, l’abbé Faure déjà âgé de 73 ans, et
farouchement anti-sedevacantiste — comme nous le savons par des personnes qui
l’ont approché sur cette question. Tout donne l’impression que Mgr Williamson
agirait selon cette mission d’empêcher coûte que coûte les fidèles de la
tradition d’embrasser les vraies bonnes positions doctrinales capables de
contrer l’œuvre de destruction de l’Église. Cela ne fait que conforter les
soupçons que nous avons déjà exprimés à ce sujet. Nous souhaiterions nous tromper,
mais les faits sont têtus.
Ce
numéro vous propose un texte de Mgr Delassus du début XXe, tout à fait
surprenant par son actualité en ce qui concerne l’établissement d’une
République universelle par les dirigeants mondialistes juifs.
Ernest Larisse
nous expose à son tour un aspect méconnu du grand public : la contre-église
luciférienne d’Asie, dénommée Agartha. Ce travail fouillé fait appel à beaucoup
d’érudition et a nécessité de nombreuses recherches.
La
maison Saint-Ignace s’embelli de jour en jour grâce au dévouement d’âmes
généreuses. Elle commencera a accueillir les retraitants à la mi-mai. A l’heure
actuelle il y a déjà 71 inscrits. Il reste des places, sur les 10 retraites
prévues cette année. Vous pouvez consulter le bulletin inscription page 7.
Ne resistez pas à l’appel de la grâce. Si nous voulons être de vrai
contre-révolutionnaire, rien de de mieux que de suivre les exercices de
Saint-Ignace. L’abbé Lafitte qui les prêche, a une très grande expérience en la
matière.
Nous souhaitons à tous les lecteurs de La Voix de Francs Catholiques une sainte fête de Pâques. Que la méditation de la glorieuse résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ nous affermisse dans la Foi.
Brune Saglio,
directeur de la revue
(1) Le Pape est infaillible, Mgr de Ségur, p.10, ESR
(2) Voir les n°9, 14 et 25 de LVDF où nous avons argumenté abondamment en ce sens
(3) Précisons que nous ne critiquons pas en soi la légitimité de procéder à un sacre dans la situation actuelle, bien au contraire; ce que nous critiquons dans la démarche de Mgr Williamson, c'est son incohérence pratique qui persiste à reconnaître les occupants de Rome comme légitimes, et à sacre contre leur autorité.
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