I.
LE PRIX DE LA VÉRITÉ
IL FAUT LA RECHERCHER.
======
Ego sumvia, veritas et
vita. Je suis la voie, la vérité et la vie.
(Saint Jean, XIV, 6).
Nous considérons trois
choses :
I. Ce qu'est la Vérité.
II. Le prix de la Vérité.
III. Il faut rechercher
la Vérité.
I
CE QU’EST LA VÉRITÉ
*****
Qu'est-ce que la Vérité ?
Quid est Veritas ? Question de Pilate à Jésus. (Saint Jean, XVII, 38). Il
n'attendit pas la réponse. Il n'avait guère souci de connaître la vérité.
Justin le philosophe eut
faim et soif de connaître la vérité. Il la rechercha très, avidement. II
consulta successivement les principaux représentants des écoles de philosophie
de l'antiquité païenne ; il fut déçu. Son cœur demeurait inquiet ; il n'avait
pas trouvé ce qui procure la paix. Un jour, sur le bord de ta mer, il rencontra
un vénérable vieillard ; il s'entretint avec lui ; celui-ci comprit ses
tourments, lui parla du vrai Dieu, des prophètes, du Messie, de la doctrine de
Jésus-Christ. Justin avait enfin trouvé ce qu'il voulait: II se fit chrétien. À
l'école de Jésus il devint disciple de la Vérité. Plus tard il en fut
l'apologiste et le martyr.
- Qu'est-ce que la Vérité
?
1° Saint Denys répond : «
Est Deus. C'est Dieu ».
Saint Augustin dit à son
tour : « la Vérité, c'est Dieu lui-même, lui, la première Vie et la première
essence, comme il est la première Sagesse ».
Par nature, Dieu est pur
Esprit, Souveraine Intelligence, il est Lumière, Deus lux est. Il connaît parfaitement,
infailliblement :
1° La vie divine, la
sienne, dans toutes ses profondeurs. Omnia scrutatur, etiam profunda Dei. (I.
Cor. II, 10).
2° Toutes les créatures.
Il est la cause première de toutes, il les a tirées du néant. Son œil
clairvoyant et pénétrant voit toutes les profondeurs des espaces, celles des
abîmes de l'Océan, celles du cœur de l'homme. Rien ne lui est caché.
Il connaît la plénitude
de sa souveraineté, tous les droits qui en découlent, les devoirs qu'ont envers
lui les êtres doués par lui d'intelligence. C'est lui-même qui leur a dicté sa
loi. Il sait quels hommages lui doivent les hommes non seulement
individuellement, mais collectivement, les familles, les cités, les nations.
« Je suis le Seigneur, et
il n'y en a point d'autre ». Ego Dominus, et non est alter. (Isaïe, XLV, 6). Ce
qu'il est, il le sera toujours. « Je suis le Seigneur, et je ne change pas ».
Ego Dominus, et non mutor. (Mal. III, 6). Telle est la vérité immuable. Les
hommes passent, elle demeure. Les droits de Dieu sont les mêmes, toujours.
Heureux celui qui le croit !
- Qu'est-ce que la Vérité
?
2° C'est Jésus-Christ,
car il est le Fils de Dieu, consubstantiel au Père, Lumière de Lumière. Je
suis, dit-il, la voie, la Vérité et la vie. (Saint Jean, XIV, 6). Il est la
voie pour aller sûrement à Dieu, à la Béatitude, parce qu'il est la Vérité.
C'est aussi pourquoi il est la Vie parfaite, la vie éternelle.
- Qu'est-ce que la Vérité
?
3° La Vérité, c'est la
parole de Dieu. C'est la parole de Jésus, c'est son enseignement dont il a dit
: Ma doctrine n'est pas de moi, c'est-à-dire, n'a pas une origine humaine, mais
c'est la doctrine de celui qui m'a envoyé. (Saint Jean, VII, 16).
Aux Juifs qui s'obstinent
dans l'incrédulité il adresse , ce reproche : Si je vous dis la Vérité pourquoi
ne me croyez vous pas ? (Saint Jean, VIII, 46). Refuser de croire à sa parole,
c'est mépriser la Vérité.
II
LE PRIX DE LA VÉRITÉ
*****
- Qu'est-ce que la
vérité? Saint Basile répond : C'est le bien le plus excellent. Est
praestantissimum bonum.
Oui, assurément, puisque
la vérité, c'est Dieu, c'est Jésus-Christ, c'est la parole de Dieu. Elle est
donc pour l'homme d'un prix inestimable. Les considérations suivantes le
feront mieux saisir :
1° Apporter la vérité du
ciel sur la terre est l'objet premier de la mission du Fils de Dieu. A Pilate,
qui l'interroge, il; répond : Je suis né et je suis venu, au monde pour rendre
témoignage à la vérité. (Saint Jean, XVIII, 37):
Or la vérité que le Verbe
fait chair est venu annoncer consiste principalement : a) dans la connaissance
du vrai Dieu ; b) dans celle de sa mission pour le salut du monde ; c) dans la
connaissance de la véritable béatitude, que l'homme ne trouve pas dans les
honneurs, ni dans les richesses, ni dans les voluptés, ni dans les sciences humaines,
mais dans le royaume des cieux; qui commence ici-bas, au sein de l'Église, par
la foi, par la grâce, par l'espérance et la charité unissant l'homme à Dieu, et
qui se consomme dans la vision béatifique.
2° Jésus est condamné à
mort à cause du témoignage qu'il a rendu à la vérité.
Saint Jean, dans son
Évangile, décrit admirablement les diverses phases de la lutte des ténèbres
contre la vérité, c'est-à-dire de l'opposition toujours croissante des princes
des prêtres, des docteurs de la loi, des pharisiens, à la doctrine de Jésus. Il
est manifeste que son témoignage à la vérité est la principale cause de l'irritation
de ses adversaires. Vous cherchez, leur dit-il, à me faire mourir, parce que ma
parole n'entre point en vous. (Saint Jean, VIII, 37).
Saint Mathieu raconte
(XXVII, 57-65) la scène de la condamnation officielle par le sanhédrin. Jésus
est solennellement interrogé par le Grand Prêtre : Je t'adjure par le Dieu
vivant de nous dire si tu es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus répond par cette
affirmation qui déchaîne toutes les fureurs de la synagogue : Tu l'as dit, je
le suis. Après cet éclatant témoignage rendu à la vérité, Jésus est décidément
condamné à la mort.
« Quand Jésus, dit, Saint
Augustin, rend témoignage à la vérité, c'est à Lui-même qu'il rend témoignage, car c'est Lui-même qui est la vérité. »
Tout le procès qui se
déroule devant le gouverneur romain a pour objet et pour effet de lui arracher
la ratification officielle de la sentence portée par le sanhédrin. Il faut que
Jésus meure, qu'il soit crucifié, à cause du témoignage rendu par Lui à la
vérité, afin que, par la vérité, le monde soit sauvé !
3° C'est la Vérité, en
effet, qui délivre et qui sauve.
C'est elle qui donne à
l'homme la véritable liberté dont il use pour glorifier son Créateur, son
Sauveur, et parvenir au bonheur céleste. Sans elle, il demeure plongé dans les
ténèbres de l'erreur et du vice, esclave du péché. Car celui qui fait le péché
est esclave du péché. (Saint Jean, VIII, 34). Mais la vérité délivre : « la vérité,
dit le Seigneur, vous rendra libres ». (Ibid. 32).
La vérité est donc
infiniment précieuse, puisque, la vérité, c'est Dieu, c'est Jésus-Christ, c'est
sa parole ; puisque, pour nous en faire part, le Fils de Dieu est descendu du
ciel ; puisqu'il est mort pour lui avoir rendu témoignage, et pour nous
procurer, par elle, le salut éternel.
Rien n'est plus
nécessaire que la vérité. Que sert à l'homme de gagner l'univers, s'il ne
possède pas la vérité, et s'il vient à perdre son âme ?
La vérité, c'est la perle
précieuse de l'Evangile. Pour l'acquérir, il est sage de renoncer à tout le
reste, à l'exemple du marchand de perles cité par le divin Maître : il a trouvé
une perle très précieuse : il vend tout ce qu'il a pour l'acheter : sa fortune
est faite.
Heureux celui qui possède
la vérité ! Qu'il ne cesse d'en rendre grâces au Seigneur ! Saint Vincent de
Paul aimait à remercier Dieu avec effusion de la lui avoir fait connaître et de
l'avoir préservé des erreurs alors répandues dans le monde, spécialement du
poison janséniste.
Quand viendra la
séduction universelle, avec de grands prodiges et des choses extraordinaires,
jusqu'à séduire, s'il se pouvait, les élus eux-mêmes (Saint Math. XXIV, 24),
C'est l'amour de la
vérité qui sauvera le petit nombre des élus (IL Thess. II. le), alors que
périra la multitude de ceux qui « n'auront pas ouvert leur cœur à l'amour, de
la vérité pour être sauvés ». (Ibid).
III.
IL FAUT RECHERCHER LA
VÉRITÉ
*****
Puisque la vérité est si
précieuse, il faut être avide de l'acquérir et de la posséder. «Quiconque est
de la vérité, dit le Seigneur, écoute ma voix». (Saint Jean XVIII. 37). Être de
la vérité, c'est avoir un extrême désir de la connaître, de la rechercher, de
l'embrasser, de s'y attacher par dessus tout, pour toujours, dans le temps et
dans l'éternité.
1° Il faut appliquer son
esprit à la connaître, avec ardeur et constance. Pour cela, il est nécessaire
de lire
a) les Saintes Écritures,
de les méditer, de s'en nourrir, de s'en assimiler la doctrine.
Elle est la lumière qui
éclaire l'intelligence, le sel qui sauve de la corruption, le lait très pur et
l'aliment très substantiel des enfants de Dieu, le banquet de l'âme conviée au
royaume des cieux ; elle fournit aux soldats de Jésus-Christ leur puissante
armure.
Voici en quels termes S.
S. Benoît XV invite les évêques à recommander à tous les fidèles l'étude de la
Sainte Écriture, surtout du Nouveau Testament :
« Pour nous, Vénérables
frères, à l'exemple de Saint Jérôme, nous ne cesserons jamais d'exhorter tous
les chrétiens à faire leur lecture quotidienne principalement des très Saints
Évangiles de Notre Seigneur, ainsi que des Actes des apôtres, et des Épîtres,
de façon à se les assimiler complètement ».
Il faut encore lire b) les principales
lettres apostoliques des Pontifes romains, de Pie VI à Pie XI, contre les
erreurs de notre temps.(1) Elle constituent un merveilleux arsenal pour la
défense de la Vérité contre les doctrines pestilentielles de la Révolution qui
propagent de toutes parts les ténèbres dans les esprits, la corruption dans les
cœurs et dans les mœurs.
Selon l'utilité de
chacun, il faut lire c) les auteurs anciens -
ou modernes qui sont connus pour n'être en opposition avec la doctrine
catholique dans aucune des branches des connaissances humaines. Sans doute,
celui qui a la charge d'instruire les autres, de réfuter les mensonges,
d'éclairer l'opinion publique, est souvent obligé de lire des publications
entachées d'erreurs, mais ; il faut que lui-même soit d'abord nourri de la
saine doctrine et fortement muni de l'armure de la Vérité.
2° Il faut vouloir
parvenir à la possession de la Vérité, le vouloir avec un grand cœur et une
volonté fermement résolue, corde magno et animo voienti, avec une ardeur
persévérante qui ne se laisse décourager par aucun obstacle, à l'exemple de
tous les vrais serviteurs de Dieu.
3° Il faut prier aussi,
prier sans cesse, car, sans la grâce divine, nous ne pourrons pas être les
disciples de la vérité. Mais le Seigneur a dit : Demandez, et vous recevrez ;
cherchez, et vous trouverez ; frappez et on vous ouvrira. Le Seigneur est
fidèle à ses promesses.
En terminant, disons avec
Saint Augustin : Seigneur, notre cœur demeure dans l'agitation tant qu'il n'a
pas trouvé en vous son repos !
En effet, c'est seulement
dans la vérité que notre cœur peut se reposer. Mais c'est vous, ô mon Dieu, qui
êtes la Vérité !
Déjà, ici-bas, vous
donnez la paix à notre cœur par la foi vive, par la ferme espérance, par la
charité parfaite et la vie d'oraison, en attendant qu'il repose avec plénitude
dans votre contemplation, ô éternelle vérité !
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II.
L'HOMMAGE A LA VÉRITÉ
IL FAUT LA METTRE EN
PRATIQUE
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Beati qui audiunt verbum
Dei et custodiunt illud, (Saint- Lue, XI, 28).
Bienheureux ceux qui
écoutent la parole de Dieu (la vérité), et qui la gardent !
********
Connaître la vérité, être
persuadé de sa valeur, l'admirer, la désirer, c'est bien, mais elle a droit à
d'autres hommages. L'homme se doit à elle tout entier, et elle fera son
bonheur. Bienheureux ceux qui écoutent la parole de Dieu, c'est-à-dire la
vérité apportée sur la terre par le Fils de Dieu, et qui la mettent en pratique
! Celui qui est la Vérité porte plainte contre ceux qui admirent la loi divine
et l'enseignent aux autres, mais la contredisent par leur vie. Ils disent, et
ne font pas. Dicunt, et non faciunt.
Pour rendre à la vérité
les hommages qui lui sont dûs, il faut :
I. Être un.
II. Être humble.
III. Veiller et prier.
I
IL FAUT ÊTRE UN
******
La participation, par une
même foi, à la même vérité enseignée par l'Église de Jésus.Christ qui est une,
c'est le premier principe de l'unité des enfants de Dieu.
Cette même foi doit être
le premier principe de l'unité de chaque chrétien dans toute sa vie.
Il doit être un.
Mais, observe Joseph de
Maistre, être un, et n'être qu'un, c'est ce qu'il a de plus difficile. Comment
donc réaliser cette unité ?
a) N'être qu'un, c'est
d'abord adhérer de tout son esprit et de tout son cœur à la vérité intégrale et
pure, sans diminution, sans altération. La vérité répugne à tout alliage de
mensonge. Elle est intransigeante par sa nature même. Sine dolo lac
concupiscite, dit Saint Pierre Convoitez le lait pur de la vérité évangélique,
exempt de toute erreur.
Dans son Encyclique sur
l'éducation de la jeunesse, Pie XI déplore une absence si complète, à notre
époque, de principes clairs et sains, même sur les problèmes les plus
fondamentaux. C'est pourquoi il veut rappeler « les premiers principes ».
Or la vérité la plus fondamentale
est celle-ci : Dieu est un pur Esprit, éternel, infiniment parfait, Créateur du
ciel et de la terre, et Souverain Seigneur de toutes choses.
S'il y a une vérité
primordiale, claire et saine, c'est bien celle de la Souveraineté de Dieu.
C'est d'elle que découlent toutes les obligations de l'homme, tous ses devoirs.
C'est la foi à cette vérité qui doit donner à toute la vie du chrétien son
harmonieuse unité.
Malheureusement cette
vérité essentielle est, diminuée, déformée, chez un grand nombre de ceux qui
ont reçu le saint baptême. Ils veulent, de nos jours, concilier avec la
souveraineté de l'homme proclamée par la Révolution la souveraineté de Dieu.
Dès lors l'incohérence des idées engendre la confusion dans les esprits.
Sacrifiée aux opinions en vogue, à l'orgueil du siècle, à l'idole de
l'Humanité, que devient la vérité ?
Avec un soin jaloux de la
gloire de Dieu, qui est la Vérité et qui ne change pas, le chrétien doit
s'appliquer constamment à conquérir, à conserver, à faire triompher en lui ce
que Saint Hilaire appelle la chaste virginité de la vérité, - castam veritatis
virginitatem.
b) N'être qu'un, c'est,
de plus, mettre un accord parfait entre la pratique de sa propre vie et la loi
de Jésus-Christ. Autrement l'unité est rompue. Il y a dualisme, contradiction.
Le chrétien est un, quand
le corps, les sens, sont soumis à l'esprit, et que l'esprit est soumis au Verbe
de Dieu.
Il est un quand il
conforme à la loi angélique seulement sa vie privée et domestique, mais encore
sa vie civile et sociale
Alors, par ses exemples,
il est lumière dans le Seigneur. Vos estis lux in Domino. (Epl. V.8). Il est la
bonne odeur du Christ (IL Cor. i5): Il attire à la vérité, il gagne à
Jésus-Christ les âmes de bonne volonté.
« Le Dieu de Cécile est
le vrai Dieu, disaient les soldats qui la gardaient, puisqu'il a une telle
servante ».
Et ils se convertirent.
Hélas ! combien de chrétiens
n'ont pas cette unité! « Ceux qui vivent mal et portent le nom de chrétiens,
dit Saint Augustin, font injure au Christ» Mais ceux qui s'appliquent à n'être
qu'un en observant sa loi, lui font honneur : ils rendent hommage à la vérité !
c) Il faut encore n'être
qu'un par la droiture et la pureté d'intention, qui, en toutes choses, cherche
Dieu seul, oriente et ordonne tout vers sa gloire. Là est l'unité parfaite,
sans déviation, sans dualité.
Il y a déviation,
dualité, quand on se recherche soi-même dans-la pratique des vertus, des bonnes
œuvres : alors l'amour-propre replie sur lui-même l'homme, le chrétien. Si
c'est pour être vu et admiré qu'il opère le bien, l'acte est sans valeur au
regard du Dieu de vérité qui sonde les cœurs. Si le motif est louable, mais si
l'amour-propre glisse, dans I' exercice du bien, des préoccupations de vaine
gloire d'acte est vicié plus ou moins.
L'unité fait défaut. La
droiture d'intention donne à l'œuvre sa complète unité. C'est la charité
parfaite. C'est la simplicité, excluant toute duplicité, tout levain
pharisaïque. Creusons davantage cette idée.
II.
IL FAUT ÊTRE HUMBLE
******
Dieu se détourne des
orgueilleux. « Il donne sa grâce aux humbles. Humiliez-vous donc sous la main
puissante de Dieu ! (I. Pet. V. 5. 6). »
Dieu a l'orgueil en
abomination.
Il l’a châtié dans l'ange
rebelle.
Jésus a dit de Lucifer :
Le diable n'est pas demeuré dans la vérité. In veritate non stetit.
Il a oublié son néant. Il
s'est cru, par lui-même, quelque chose de grand ; épris de sa propre beauté, il
a refusé l'hommage dû à son Créateur. Séduit par lui-même, il a séduit un tiers
des anges. Dieu, les a précipités dans l'enfer.
Dieu a châtié l'orgueil
dans l'homme. « Vous serez comme des Dieux », a dit le serpent. Ève séduite a
séduit à son tour le premier homme. La malédiction du Seigneur les a frappés.
« Maudit soit l'homme qui
se confie en l'homme…, et dont le cœur se retire du Seigneur : il est comme une
bruyère dans une lande, il ne verra point venir le bonheur, il occupera les
lieux brûlés du désert une terre salée et sans habitants ». Ainsi parle le
Seigneur par la bouche de Jérémie. (XVII, 5. 8).
L'histoire du monde est
pleine de chutes retentissantes qui ont suivi les grandes révoltes des hommes
contre la vérité, oubliant qu'ils sont poussière et qu'ils retourneront en
poussière.
Dans les temps modernes
l'homme a dit son non serviam. - Je ne servirai pas !
Faisant de la révolte une
doctrine et un code officiel par la proclamation de ses prétendus droits, il a
osé substituer sa propre Souveraineté à celle du Seigneur son Dieu !
Il n'est pas demeuré dans
la Vérité !
La Révolution est avant
tout une doctrine; celle de la révolte.
Albert de Mun, en ses
beaux jours, eut le courage de le dire à la tribune de la Chambre des Députés.
C'est pourquoi la
Révolution, comme l'a dit Joseph de Maistre, est essentiellement satanique.
Aussi le chrétien doit-il
absolument se refuser à pactiser avec elle, et toujours s'humilier sous la main
puissante de Dieu.
Le Cardinal Mercier, dans
sa superbe Pastorale «La Leçon des Événements » ne parle pas autrement.
Voici ce qu'il écrit
«Le Roi-Prophète avait
prédit la révolte des nations contre Dieu et contre son Christ. Il les avait
entendues s'écrier : Rompons leurs entraves, secouons leur joug. Mais Celui qui
habite dans les cieux, se rit d'elles... » (Ps. 2).
«-L'histoire moderne a
traduit en réalités la prophétie de David et l'annonce de l'Apocalypse. ;
En 1517, il y a, date
pour date, quatre siècles, le moine Luther s'insurgea contre l'Église du Christ
et détacha d'elle un gros tiers des nations européennes. Privée de la direction
et de la sauvegarde du magistère infaillible, la raison humaine tomba du
protestantisme, dans le rationalisme, à telle enseigne qu'il n'y a peut¬-être
plus un seul dogme de foi sur lequel les chefs religieux des Églises
protestantes demeurent d'accord, et que plus une seule Faculté de Théologie des
Universités allemandes ne professe la divinité de Jésus-Christ.
« La Révolution française
propagea le rationalisme dans le monde et l'inocula aux pouvoirs publics.
La parole de Léon XIII
n'est pas moins formelle :
« Cette audace d'hommes
perfides, qui menace chaque jour de ruines plus graves la société civile, et
qui excite dans tous les esprits l'inquiétude et le trouble, tire sa cause et
son origine de ces doctrines empoisonnées qui, répandues en ces derniers temps
parmi les peuples comme des semences de vices, ont donné, en leur temps, des
fruits si pernicieux. En effet, vous savez très bien Vénérables Frères, que la
guerre cruelle qui, depuis le seizième siècle, a été déclarée contre la foi
catholique par des novateurs, visait à ce but, d'écarter toute révélation et de
renverser tout l'ordre surnaturel, afin que l'accès fût ouvert aux inventions
ou plutôt aux délires de la seule raison.
« Tirant hypocritement
son nom de la raison, cette erreur, qui flatte et excite la passion de grandir,
naturelle au cœur de l'homme, et qui lâche les rênes à tous les genres de
passions, a spontanément étendu ses ravages, non pas seulement dans les esprits
d'un grand nombre d'hommes, mais dans la société civile elle-même. « Alors, par
une impiété toute nouvelle et que les païens eux-mêmes n'ont pas connue, on a
vu se constituer des gouvernements, sans qu’on tînt nul compte de Dieu et de
l'ordre établi par Lui ; on a proclamé que l'autorité publique ne prenait pas
de Dieu le principe, la majesté, la force de commander, mais de la multitude du
peuple, laquelle, se croyant dégagée de toute sanction divine, n'a plus,
souffert d'être soumise à d'autres lois que celles qu'elle aurait portées
elle-même conformément à son caprice.
Puis, après qu'on eut
combattu et rejeté comme contraires à la raison les vérités surnaturelles de la
foi, l'Auteur même de la Rédemption du genre humain est contraint, par degrés
et peu à peu, de s'exiler des études, dans les universités, les lycées et les
collèges, ainsi que de toutes les habitudes publiques de la vie humaine. Enfin,
après avoir livré à l'oubli les récompenses et les peines éternelles de la vie
future; le désir ardent du bonheur a été renfermé dans l'espace du temps
présent. Avec la diffusion au loin et au large de ces doctrines, avec la grande
licence de penser et d'agir qui a été ainsi enfantée de toutes parts, faut-il
s'étonner que les hommes de condition inférieure, ceux qui habitent une pauvre
demeure ou un pauvre atelier, soient envieux de s'élever jusqu'aux palais et à
la fortune de ceux qui sont plus riches ? Faut-il s'étonner qu'il n'y ait plus
nulle tranquillité pour la vie publique ou privée et que le genre humain soit
presque arrivé à sa perte ? »
(Léon XIII, Quod
Apostolici)
L'humilité nous fait
trouver grâce devant le Seigneur, et demeurer dans la vérité.
Elle est le fondement de
la vie chrétienne et la mère de toutes les vertus.
« Ne cherche pas, dit
Saint Augustin, une autre voie pour trouver et posséder la Vérité que celle qui
a été préparée pour nous par Celui qui, étant Dieu, connaît la faiblesse de nos
pas. C'est d'abord l'humilité, c'est ensuite l'humilité, c'est en troisième
lieu l'humilité ; c'est ma réponse à toutes vos questions. D'autres choses sont
prescrites, mais si l'humilité ne précède, n'accompagne, ne suit tout ce que
nous faisons de bien, c'est-à-dire le bien que nous nous proposons, l'acte que
nous accomplissons, l'œuvre une fois accomplie, l'orgueil nous arrache des
mains le bien que nous avons fait et qui nous réjouit ».
Saint Léon le Grand n'est
pas moins formel : « Tout l'enseignement de la sagesse, chrétienne, dit-il,
consiste non dans l'abondance des paroles ni dans l'artifice de la discussion,
ni dans la convoitise de la louange et de la gloire, mais dans l'humilité vraie
et volontaire que Jésus¬-Christ a choisie et enseignée du sein de sa Mère
jusqu'au supplice de la Croix ».
Puisque la voie de
l'humilité est la seule qui puisse conduire à l'acquisition et à la possession
de la vérité, soyons fermement résolus à la suivre. Aimons à dire avec Saint
Augustin : « Seigneur, faites que je vous connaisse et que je me connaisse ;
que je vous connaisse pour vous aimer, et que je me connaisse pour me haïr !
III
IL VAUT VEILLER ET PRIER
******
«Veillez et priez ... car
l'esprit est prompt, mais la chair est faible ».
La chair, c'est ici
l'homme tout entier, avec sa fragilité de créature, accrue par la chute
originelle.
Il est faible contre les
séductions des sens et de l'esprit, surtout à cette époque où triomphe un
orgueil qui a bien osé proclamer la raison souveraine ! Oh ! que l'homme est
facilement charmé par cet opium intellectuel !
Il faut veiller toujours
!
Il faut prier toujours !
C'est la vérité que nous
ne pouvons nous sauver sans la prière ; que Dieu est l'auteur de tous les biens
; que, fidèle à ses promesses, il donne sa grâce' à ceux qui l'invoquent et que
la prière humble et confiante obtient tout et transporte les montagnes.
Le Seigneur est ma
lumière. Dominus illuminatio mea !
Le Seigneur est ma force.
Dominus fortitudo mea !
Rendons à la vérité cet
hommage que nous reconnaissons n'être rien de nous-mêmes, donc n'être capable
de rien, mais que nous espérons tout de la miséricordieuse bonté du Seigneur et
de ses magnifiques promesses !
Veillez et priez sans
cesse, dit le Seigneur en Saint Luc (XXI, 36), afin que vous soyez trouvés
dignes d'échapper à tous ces maux qui doivent arriver, et de paraître debout
devant le Fils de l'homme ! - debout, comme il convient à ceux qui, puisant
leur force dans la vérité, ont soutenu, pour elle, jusqu'à la fin, le bon
combat et se présentent pour être couronnés !
III
LE COMBAT POUR LA. VÉRITÉ
IL FAUT LA DÉFENDRE, LA
PROPAGER
******
Pugnate cum antiquo
serpente, et accipietis regnum œternum. - Combattez contre l'antique serpent,
et vous recevrez un royaume éternel. (Brev. rom. Office des apôtres).
Par sa doctrine et sa
liturgie, par toute son histoire et par les exemples de ses Saints, l'Église
nous enseigne la nécessite de la lutte, nous dresse au combat.
I
L'ENNEMI DE LA VÉRITÉ
Dans l'Encyclique Humanum
genus, Léon XIII nous découvre le champ de bataille où l'humanité, partagée en
deux camps, ne cesse de combattre ; l'un « pour la vérité et la vertu »,
l'autre « pour tout ce qui est contraire à la vérité et à la vertu ». Le
premier est le royaume de Dieu sur la terre ; le second est le royaume de
Satan.
Le principe constitutif
de chacun a été défini par Saint Augustin : « Deux amours ont donné naissance à
deux cités : la cité terrestre procède de l'amour de soi porté jusqu'au mépris
de Dieu ;la cité céleste procède de l'amour de Dieu porté jusqu'au mépris de
soi ».
« Dans la suite des
siècles, ces deux cités n'ont cessé d'être en lutte, avec des tactiques variées
et des armes diverses, avec plus ou moins d'impétuosité.
« A notre époque, les
fauteurs du mal se sont coalisés puissamment sous l'impulsion d'une société
répandue dans le monde entier et fortement organisée, la secte des
francs-maçons. Ils rivalisent d'audace, contre l'auguste Majesté de Dieu »,
Léon XIII cite le psaume
82e : Seigneur, voici que vos ennemis s'agitent bruyamment, et que ceux qui
vous haïssent ont levé la tête ; ils ont ourdi contre votre peuple des complots
pleins de malice ! La haine qu'ils ont contre Dieu voudrait l'anéantir. Mais
Dieu ne meurt pas, disait Garcia Moreno en tombant sous le poignard d'un homme
de la secte. Si Dieu ne meurt pas, ils veulent le faire mourir dans son Église,
le tuer dans les âmes !
On distingue deux formes
principales de lutte contre l'Église. Elles ne s'excluent pas, mais l'une a la prédominance,
selon les circonstances, suivant les lois que s'est données la sagesse
diabolique : ce sont la violence et la séduction.
La violence a prévalu de
Néron à Dioclétien, la séduction, sous Julien l'Apostat. En ces derniers temps,
au Mexique, la violence a été préférée. La séduction prévaut dans l'Europe
Occidentale. Dans la Russie Soviétique, la violence et la séduction opèrent
simultanément avec la rage et l'astuce portées à leur paroxysme. La séduction a
la préférence des habiles de la secte, des dirigeants effectifs qui sont les
hommes du Pouvoir occulte ; c'est l'art infernal de ruiner la foi, fondement de
l'Église et premier principe de la vie chrétienne. Au lieu de faire des martyrs
par la violence, on fait, par la séduction lente et progressive, des apostats.
Le poison du naturalisme est infusé à tous ; il a pour effet de réduire à néant
la notion même de Dieu.
C'est ce que condamne encore
le Cardinal Mercier, dans « La Leçon des Événements».
« Les crimes publics
seront tôt ou tard punis...
« La violation du jour du
Seigneur, les abus du mariage offensent Dieu assurément, mes Frères, et n
justifient son courroux. Mais il n'en faut point douter, le principal crime que
le monde expie en ce moment c'est l'apostasie officielle des États et de
l'opinion publique.
« Au nom de l'Évangile, à
la lumière des encycliques des quatre derniers Papes : Grégoire XVI, Pie IX,
Léon XIII, Pie X, je n'hésite pas à déclarer que cette indifférence religieuse
qui met sur le même pied la religion d'origine divine et les religions
d'invention humaine, pour les envelopper toutes dans le même scepticisme, est
le blasphème qui, plus encore que les fautes des individus et des familles,
appelle sur la société le châtiment de Dieu. Qui pourrait résister à la logique
rigoureuse de l'Éminent Prince de l'Église. Avec tous les Papes des temps
modernes, il réprouve et fustige le naturalisme, d'ordre privé et d'ordre public.
Or, le naturalisme prend
sa forme la plus flatteuse dans la doctrine des droits de l'homme qui est celle
de la Révolution.
C'est bien au nom de la
Souveraineté du peuple que s’accomplit, de nos jours, l'œuvre de séduction,
sous le couvert du triangle maçonnique, image du Dieu-nature, et avec la devise
: Liberté, égalité, fraternité.
Pour exercer cette
séduction, la secte se sert de moyens nombreux et variés. Parmi les principaux,
il en est deux dont nous devons parler, ici l'enseignement d'Etat laïque et la
mauvaise presse. L'enseignement laïque apprend à l'enfant à se passer de Dieu,
à le mépriser, à violer ses commandements sans remords.
Saint Jean, dans son
Apocalypse, a la, vision d'une femme mystérieuse dont la beauté est céleste :
elle va mettre au monde un enfant mâle : un dragon roux se tient prêt à le
dévorer. Cet enfant représente la société chrétienne que l'Église doit
enfanter.
L'application est facile.
Quand un enfant vient au monde, quand il devient, par le baptême, enfant de
l'Église, le dragon est là, concrétisé dans la secte maîtresse de l'État sans
Dieu : il l'attend pour le saisir et perdre son âme. Tous doivent subir le
régime du poison par l'enseignement laïque obligatoire, afin que soit anéantie
la civilisation chrétienne, et que le dragon triomphe sur ses ruines
Saint Vincent de Paul vit
un mendiant en train de déformer les membres d'un petit enfant pour le rendre
apte à des exercices de saltimbanque. « Misérable s'écria-t-il avec
indignation, je vous avais pris pour un homme ! » Il arracha des bras de son
bourreau le pauvre petit et le porta à l'œuvre des Enfants trouvés.
Si le Saint vivait de nos
jours, témoin de la guerre d'extermination des âmes de millions de petits
français par l'école athée, quels frémissements d'horreur ne ressentirait-il
pas !
Tout a été dit sur la
mauvaise presse, puissant organisme de perversion et de séduction universelles.
Mais tous l'ont-ils compris ? La presse qui corrompt les esprits et les cœurs
est toujours pernicieuse, mais combien son action est plus désastreuse, quand
elle est inspirée et dirigée par une secte organisée avec une habileté
infernale en vue de propager partout le poison qui tue les âmes !
II.
Le COMBAT pour la VÉRITÉ
est NÉCESSAIRE
******
Témoins de l'œuvre
satanique accomplie par la Contre-Église, les serviteurs de Dieu, soldats de
Jésus-Christ, que doivent-ils penser ? que doivent-ils faire
1° Ils doivent être intimement persuadés de la
nécessité d'une croisade pour la vérité, opposée à la campagne de mensonge
entreprise pour la ruiner.
Jamais peut-être, sauf au
temps des anciennes croisades contre l'infidèle, l'appel des Pontifes romains
n'a retenti avec autant de force et d'insistance. Qu'on relise les principales
Lettres Apostoliques citées précédemment. Ce ne sont pas seulement les pasteurs
des âmes, ce sont aussi les laïques, comme auxiliaires du clergé, qui sont provoqués
à l'Action Catholique, à la défense et à la propagande de la vérité, à la
guerre sainte. Il faut redire le cri des anciens croisés : Dieu le veut!
Il faut être convaincu
aussi de la vérité de cette parole de Jésus : Celui qui n'est pas avec moi est
contre moi. (Saint Mathieu, XII, 30). Un chrétien ne peut pas se tenir en
dehors des deux camps, dans la neutralité.
2° Il faut vouloir, d'une
volonté ferme, efficace, celle qui prend les bons moyens.
Que veut-on dans le camp
de Satan ? Ruiner la vérité.
Que doit-on vouloir dans
le camp de Dieu ? Défendre la vérité, la propager, et ainsi étendre le royaume
de Dieu.
Le terrain propre du
combat est donc celui de la vraie doctrine, d'abord.
Les moyens à prendre sont
multiples, mais il faut en signaler deux très spécialement : l'enseignement, la
presse.
A. - A l'enseignement
sans Dieu et contre Dieu il faut opposer la vérité sur Dieu et sur ses Droits.
Les personnes vouées à
l'enseignement de la jeunesse s'efforceront constamment d'inculquer à fond le
principe primordial de la Souveraineté de Dieu. Maîtres et maîtresses feront
découler de ce principe toute la loi de Dieu, chacun de ses commandements. Là
est la source de toutes les obligations qui lient la conscience de l'homme ; là
est la lumière qui lui montre le pourquoi de tous ses devoirs.
C'est le moyen d'extirper
dans sa racine la monstrueuse doctrine de la Souveraineté de l'homme avec ses conséquences
subversives.
« Il faut, par tous les
moyens, a dit Pie X dans l'Encyclique E supremi apostolatus, et au prix de tous
les efforts, déraciner entièrement cette monstrueuse et détestable iniquité,
propre au temps où nous vivons, par laquelle l'homme se substitue à Dieu,
rétablir dans leur ancienne dignité les lois très saintes et les conseils de
l'Évangile, proclamer hautement les vérités enseignées par l'Église… »
C’est l'œuvre
fondamentale de la Vérité qui aujourd'hui s'impose à toute âme droite et loyale
; c'est l'œuvre qui, seule, peut accomplir la contre-révolution. Sans elle, le
monde est voué à l'anarchie et à la tyrannie effroyable des Soviets. Alors le
règne de l'Antéchrist est commencé, en; attendant son apparition triomphale.
On conçoit l'importance
d'une saine éducation de la jeunesse ; c'est l'œuvre des œuvres.
« La plus belle œuvre que
l'on puisse faire dans le siècle où nous vivons, disait le Curé 'd'Ars, c'est
l'éducation chrétienne de la jeunesse. »
Dom Bosco, dans ses
sermons, à Paris et partout, disait de même :
« La plus importante des
bonnes œuvres, c'est l'éducation chrétienne de la jeunesse. »
Mais la base
indispensable de l'éducation chrétienne, c'est la vérité.
B. - A la presse qui
insulte Dieu et calomnie l'Église il faut opposer la presse qui dit la vérité
sur Dieu, souverain Maître; sur l'Église - de Jésus-Christ; sur l'homme, sur le
monde, la presse qui dit la vérité et ne la contredit jamais ; qui, tout en gardant
les règles de la prudence chrétienne, soutient. courageusement le bon combat
pour la cause de Dieu, de Jésus-Christ, de l'Église ; celle qui ne cherche pas
d'abord à plaire au monde…
Sous des formes très
diverses, la mauvaise presse empoisonne la société.
La presse chrétienne sera
industrieuse pour propager, par tous les moyens convenables, la vérité, et pour
combattre le mensonge.
3° Dans la pratique de la
vie quotidienne, chacun doit tenir compte de sa condition, de ses devoirs
d'état, des circonstances providentielles ; chacun doit passer partout¬ en
faisant le bien, comme il est dit du Seigneur, selon son possible partout
donner le bon exemple ; chacun doit contribuer ainsi à la diffusion de la
vérité, dans toute sa vie privée, domestique, sociale.
Il n'est personne qui
n'ait souvent l'occasion d'exercer de diverses manières, les unes ou les autres
des œuvres de la miséricorde. Saint Thomas en énumère quatorze : sept œuvres
corporelles, sept spirituelles.
Les œuvres corporelles de
la miséricorde sont les suivantes :
Vêtir celui qui est nu,
donner l'hospitalité, visiter les malades, consoler et racheter les captifs,
ensevelir les morts.
Les aumônes spirituelles
sont celle-ci
Instruire un ignorant,
prier pour le prochain, consoler un affligé, reprendre un pécheur; supporter
celui qui est à charge, conseiller son prochain dans le doute.
Il y a là ample matière à
réflexions.
Quelle âme chrétienne ne
peut, en bien des cas, donner un bon conseil, consoler un affligé, instruire un
ignorant? Tous peuvent prier. A une œuvre de miséricorde corporelle, combien
de fois on pourra unir la bonne parole, la vérité salutaire !
Il faut être bien
convaincu de trois choses :
1°- La meilleure aumône
que l'on puisse faire est celle de la vérité; elle est la perle précieuse. Nous
l'avons vu dans le premier entretien.
Donner la vérité an
prochain, c'est donner Jésus-¬Christ à Jésus-Christ. C'est Lui que l'on donne,
car il est lui-même la Vérité. C'est à Lui que l'on fait l'aumône : « En
vérité, je vous le dis, toutes, les fois que vous avez fait cela à l'un de ces
plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait ».
L'aumône d'un verre d'eau
ne sera pas sans récompense. L'aumône de la vérité, à l'occasion du verre
d'eau, doublera la récompense.
2° Le fidèle propagateur
de la vérité occupera une place élevée dans la gloire, selon cette promesse de
la Sainte Ecriture : « Ceux qui auront été intelligents brilleront comme la
splendeur du firmament, et ceux qui en auront conduit beaucoup à la justice
seront comme les étoiles pendant l'éternité. » (Dan. XII, 3). Ce texte s'entend
de ceux qui ont la science de Dieu et vivent fidèles à sa loi, comme ses bons
serviteurs, qui sont ceux de la vérité. Ces promesses conviennent éminemment
aux docteurs, aux apôtres, aux hommes apostoliques tels que Saint François
d'Assise, Saint Vincent Ferrier, Saint François Xavier et tant d'autres. Mais
elles s'appliquent aussi, secondairement, à tous les chrétiens zélés qui auront
coopéré, par leurs paroles et par leurs exemples, à la propagation de la
vérité. Ils brilleront, dans la gloire du paradis, comme des astres splendides.
3° Tout labeur a son
fruit, disait Jean-Léon Le Prévost, fondateur d'un Institut voué à l'apostolat
en faveur des classes ouvrières. Tout combat pour la vérité, toute œuvre pour
sa diffusion procure la gloire de Dieu, la sanctification de celui qui
l'accomplit, même s'il n'en voit pas les résultats. Celui qui sème n'est pas
toujours appelé à faire la récolte. Qu'importe ! Ce que Dieu demande, c'est
l'effort.
Quiconque, dans le bon
combat pour la vérité, aura été courageux et persévérant jusqu'à la fin,
recevra du Seigneur une magnifique récompense.
« Combattez contre
l'antique serpent et vous recevrez un royaume éternel ! »
IV.
LES TRIOMPHES DE LA
VÉRITÉ
LES SECRETS DE LA
VICTOIRE
=====
I.
LES TRIOMPHES DE LA
MÉRITE
******
I. Dieu, la Vérité première, triomphe
toujours. Il est tout-puissant. En vain ses ennemis s'agitent, conspirent
contre Lui. Il les domine tous du haut de son trône, il se rit de leurs efforts
pour l'anéantir. Deus autem irridebit eos (ps. t y. 4). Il les voit tous
s'effondrer et disparaître les uns après les autres. Il demeure, éternel,
immuable, avec tous les droits de son inaliénable Souveraineté. En. Lui
triomphe la Vérité.
2. Jésus-Christ qui est
la Vérité, est un perpétuel triomphateur.
Dans tous les mystères de
son Incarnation, de sa vie cachée, de sa vie publique, de sa Passion et de sa
mort sur la Croix, il prépare, il commence, il mérite les grandes victoires sur
les puissances des ténèbres, les triomphes de la vérité sur le démon, père du
mensonge et sur son royaume de perdition.
Quand Jésus rend
témoignage à la vérité devant le Sanhédrin en affirmant qu'il est le Fils de
Dieu ; quand il attire sur lui, par sa déclaration solennelle, les malédictions
de la synagogue et la condamnation à mort, c'est la vérité qui triomphe en Lui
!
Quand, sur la Croix où il
expire, il semble décidément vaincu ; quand, de son Cœur ouvert par la lance, jaillissent
du sang et de l'eau, figures des sacrements, spécialement du Baptême et de
l'Eucharistie, Jésus enfante son Église à la vie de la grâce, à la vérité :
c'est le peuple saint, celui qui gardera la vérité, en qui elle triomphera !
Gens sancta, Gustodiens veritatem. (Isaïe XXVI - 2).
Quand Jésus sort du
tombeau, glorieux ; quand il monte au ciel où il va préparer des places à ses
élus quand il siège à la droite de Dieu le Père, plein de force et de majesté,
ses victoires sont celles de la vérité !
Quand, conjointement avec
le Père, il envoie le Saint-Esprit à ses apôtres réunis dans le cénacle, c'est
avant tout pour prêcher la vérité, selon la mission qu'ils ont reçue de lui :
Allez, enseignez toutes les nations, leur apprenant à garder tout ce que je
vous ai annoncé, et voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des
siècles. Cette promesse signifie d'abord qu'il les assistera par son
Esprit-Saint dans leur enseignement, de telle sorte qu'ils auront le privilège
de l'infaillibilité, et que l'Église le possédera jusqu'à la fin des siècles.
Quel continuel triomphe pour la Vérité !
Depuis l'heure de son
Ascension jusqu'au dernier jour du monde, Jésus exerce son pouvoir de Souverain
Juge, selon la parole dite par son Père : Asseyez-vous à ma droite, jusqu'à ce
que je fasse de vos ennemis l'escabeau de vos pieds (ps. 189 - v. i). Chacun de
ses adversaires, au cours des siècles, vient tour à tour se briser contre Lui,
Pierre Angulaire, et se trouve foulé sous ses pieds vainqueurs. Aux assises
formidables du dernier juge¬ment, tous les impies seront à la fois l'escabeau
de ses pieds, broyés sous son sceptre de fer. Quel triomphe pour la Vérité !
3. La Vérité remporte une
victoire en chaque chrétien qui la garde fidèlement.
C'est la parole de
Jésus-Christ. Elle a sa vertu propre, elle, est invincible.
« Toute chair est comme
l'herbe, et tonte sa grâce, comme la fleur des champs. L'herbe se dessèche, la
fleur se flétrit, mais la parole de Dieu demeure éternellement. Verbum Domini
manet in œternum (Isaïe XL 6. 8., et 1ère ep. de Saint Pierre, I., 24, 25) ».
Oui, tout homme, par
lui-même, est fragile ; mais voyez ce martyr au milieu des supplices : aux yeux
d'un monde aveugle et stupide, c'est un vaincu. Devant Dieu et ses millions
d'anges, devant l'Église militante et triomphante, c'est un vainqueur dont les
lauriers sont immortels. Il rend à la Vérité le plus éclatant des témoignages ;
il le signe de son sang. En lui la Vérité triomphe. C'est de sa force qu'il est
revêtu.
Tous les chrétiens ne
sont pas appelés à l'honneur du martyre. Mais écoutons Saint Paul : Omnes qui
pie volunt vivere in Christo Jesu, persecutionem patientur. (2e ép. à Tim. III.
12). Tous ceux qui, par une vie franchement chrétienne vivent dans le
Christ-Jésus, souffriront persécution. Ne le voyons-nous pas tous les jours ?
Les vrais chrétiens, soldats de Jésus-Christ, militants contre l'esprit d'erreur,
étrangers aux mœurs relâchées du monde, ne sont-ils pas partout en butte aux
critiques, aux reproches, aux tracasseries de ceux qui aiment à composer avec
le siècle, et qui, sans rompre avec la religion, sont toujours prêts à faire
aux enfants de ténèbres, de périlleuses concessions ?
Pour être le témoin
fidèle de la vérité et demeurer tel au milieu d'une société esclave du
mensonge, il faut du courage, il en faut beaucoup. Heureux celui qui persévère
jusqu'à la fin sans rendre les armes, sans rougir de l'Évangile ! En lui aussi
la Vérité est victorieuse !
II.
LES SECRETS DE LA
VICTOIRE
=====
1° La foi. - Hœc est
victoria quœ vincit mundum, fides nostra (1ère ep. de Saint Jean v. 4). La foi
est le premier secret des victoires apostoliques, des triomphes de l'Église sur
les ténèbres sorties des portes de l'enfer ; c'est en elle d'abord que tous les
fidèles disciples de Jésus-Christ ont puisé leur force invincible.
C'est la foi, mais revêtue
des qualités que voici :
A. - La foi pure et
intégrale dans la vérité révélée de Dieu, enseignée par son Église, sans
diminution, sans altération.
Altérée ou diminuée, la
vérité perd sa force, elle ne soutient plus le chrétien ; il chancelle, il est
hors de combat. Dans une allocution à l'occasion de la Béatification de Jeanne
d'Arc; Pie X s'exprimait ainsi : « De nos jours plus que jamais, la force
principale des mauvais, c'est la lâcheté et la faiblesse des bons, et tout le
nerf du règne de Satan réside dans la mollesse des chrétiens ».
D'où vient cette
faiblesse ?
«Il y aura du courage,
ajoute le Saint Père, quand la foi sera vive dans les cœurs... Le courage n'a
de raison d'être que s'il a pour basé une conviction ».
Ce qui manque le plus,
c'est en effet cette conviction qui est fondée sur la parole de Dieu, sur la
Vérité.
« Si la génération
actuelle a toutes les incertitudes et toutes les hésitations de l'homme qui
marche à tâtons, c'est le signe évident qu'elle ne tient plus compte de la
parole de Dieu, flambeau qui guide nos pas et lumière qui éclaire nos sentiers
: lucerna pedibus meis verbum tuum et lumen semitis meis (ps. 118) ».
Aujourd'hui, les erreurs libérales, si répandues, font perdre au chrétien la
vraie notion de la Souveraineté de Dieu, elles obscurcissent son esprit,
énervent sa volonté : elles ne sont aptes qu'à dissoudre ses forces morales.
B. La foi qui opère par
la charité. Fides quœ per caritatem
operatur. Les œuvres de la charité sont celles que prescrit ou
conseille la loi de Jésus-Christ, dont la charité est la plénitude.
Sans la charité, les
œuvres de la bienfaisance elles-mêmes n'ont aucune valeur pour la gloire de
Dieu, aucun prix pour l'éternité. « Quand j'aurais une foi à transporter les
montagnes, quand je donnerais tous mes biens aux pauvres, quand je livrerais
mon corps au feu, si je n'ai la charité, tout cela ne me sert de rien. » (1ère
Ép, aux Cor. XIII 4).
C. - La foi militante
contre le mensonge. Quand l'ennemi prétend s'introduire partout et imposer à
tous sa dictature, il est nécessaire de résister, il faut combattre. Or la
Révolution, qui, avant tout, est une doctrine de mensonge, aspire à cette
domination. Elle s'applique à faire pénétrer dans tous les esprits ses Droits
de l'Homme, et elle y établit son règne à la faveur des ténèbres. La foi
vigilante ne dépose pas les armes de la lumière, c'est-à-dire de la vérité,
dont elle a été pourvue ; elle ne saurait oublier que les chrétiens sont nés
pour le combat. (Léon XIII).
D. - La foi qui
transporte les montagnes, parce qu'elle obtient tout du Dieu tout-puissant.
C'est elle qui nous fait crier sans cesse vers Lui comme ses mendiants :
mendici - Dei sumus ; dit Saint Augustin - mendiants qui sont nés enfants d'un
Père infiniment bon, toujours disposé à les entendre favorablement ; foi qui a
reçu de Jésus-Christ les plus magnifiques promesses !
Par cette foi doit être
combattu et chassé des esprits le démon de la Révolution. C'est une œuvre plus
salutaire, donc plus nécessaire encore que la délivrance du corps des possédés.
A ce démon convient très bien ce que dit Saint Bède le Vénérable commentant la
parole de Jésus relative à la foi qui transporte les montagnes et les jette
dans la mer (S. Math. XXI. 21) : « Par ce nom de montagne on entend quelquefois
le diable, à cause de son orgueil qui l'a mis en révolte contre Dieu. »
E. - Enfin la foi qui
triomphe du monde est celle qui est le principe de toute la vie du chrétien, et
dont on peut dire : Ex fade vivit : il vit de sa foi.
En toutes ses pensées, en
tout son langage, en toute sa conduite, sa foi lui donne cette belle unité, si
rare, mais si heureuse et si féconde, parce que c'est la Vérité qui la produit.
A sa lumière, le chrétien ordonne toute sa vie privée, toute sa vie domestique,
toute sa vie publique.
C'est la foi revêtue de
ces divers caractères qui est louée si magnifiquement dans le XIe chapitre de
l'épître aux Hébreux. On ne saurait trop le relire et le méditer.
C'est cette foi qui donne
aux soldats de Dieu leur belle assurance : tel David marchant contre Goliath ;
tels Ananie, Azarie, Misaël, devant les fureurs du roi Nabuchodonosor ; tels,
les apôtres ; tels, les martyrs.
C'est elle qui est le
fondement de toutes les saintes espérances, et dont il est écrit : les saints
qui espèrent dans le Seigneur seront pleins de courage ; ils élèveront leur vol
comme les aigles et n'auront jamais de défaillance, (Isaïe XL, 31 et Office des
martyrs).
2° La patience est un autre
secret de la victoire. Elle-même a son fondement dans la foi. La patience vous
est nécessaire, dit Saint Paul (Ép. aux Héb. X. 36).
Le Seigneur en fait la
huitième des béatitudes, qui est le complément et le couronnement de toutes les
autres.
Quel exemple lui-même en
a donné dans toute sa vie cachée, dans toute sa vie publique, dans toute sa
passion !
Gloire à votre patience,
Seigneur! (Liturgie de l'Église grecque pour la Semaine Sainte). Les apôtres,
les Saints, ne cessent d'enseigner la patience par leurs exemples, par leurs
paroles, par leurs écrits.
« Parce que tu as gardé
ma parole sur la patience, dit le Seigneur dans l'Apocalypse, je te garderai de
l'épreuve qui va venir sur le monde entier pour éprouver les habitants de la
terre, voici que je viens bientôt. Tiens ferme ce que tu as, afin que personne
ne te ravisse ta couronne ! » Au chapitre XIIIe de l'Apocalypse, Saint Jean
montre la séduction exerçant une telle puissance de fascination que la
multitude des habitants de la terre en subit les charmes. Saint Jean ajoute :
c'est ici que doivent, se manifester la patience et la foi des saints.
3e Un des grands secrets
de la victoire, essentiel aussi dans son ordre, c'est une dévotion vraie à la
Bienheureuse Vierge Marie Immaculée.
Dans le plan de la
Rédemption, la Sainte Vierge, après le Sauveur et avec Lui, occupe la première
place ; elle est sa Mère, elle est Mère de Dieu !
Par la vertu de son Fils
et avec Lui, elle a toujours triomphé de l'antique ennemi; père du mensonge,
séducteur de la première Ève, par elle, du premier Adam ; par celui-ci, du
genre humain.
Toujours victorieuse de
l'erreur et du péché, elle donne la victoire aux enfants de Dieu devenus les
siens, soldats de la milice du Christ Jésus. Par elles leur viennent toutes les
grâces, donc celle de la foi, celle de l'amour de la vérité, celle de la
charité parfaite, celle de la patience, et, s'il faut mourir, celle du martyre.
Elle est la Vierge
puissante, la Tour de David, où sont suspendus mille boucliers, armure des forts
d'Israël. Elle est la Reine du Très Saint Rosaire, la Triomphatrice immortelle,
celle qui a vaincu seule toutes les hérésies, et qui donnera seule à l'Église la
victoire sur la Révolution !
Gaude, Maria Virgo,
cunctas hœreses sola interemisti in universo mundo !
Dignare me laudare te,
Virgo sacrata, da mihi virtutem contra hostes tuos !
Méditez ces leçons, et
persuadez-vous bien :
1° que c'est une grande
chose et une grâce inestimable de connaître et de posséder la vérité.
2° que c’est, en conséquence,
une seconde chose très importante, une faveur inappréciable, d'être appelé à la
communiquer au prochain, ne fût-ce qu'à une âme, pour son bonheur et pour la
gloire de Dieu !
3° que, conséquemment,
c'est encore une troisième chose très grande et une grâce de choix d'être
appelé à souffrir pour la vérité, à l'exemple de Jésus-Christ.
Le disciple n'est pas
plus grand que, le Maître. (Saint Mathieu, X, 24). Mais la conformité avec le
divin modèle lui donne une incomparable grandeur.
Le bon soldat de la vérité
est traité par le monde moderne comme la balayure du monde. (I. Cor. IV, 13).
Mais au tribunal du juge
suprême, qui est celui de la vérité, quelle revanche lui est préparée par la
divine Sagesse ! Quelle récompense, s'il est fidèle, lui est assurée ! Aux
jours obscurs de l'épreuve, sous les mépris, sous les reproches, sous les
huées, il avait l'apparence d'un vaincu.
Mais déjà la vérité
triomphait en lui.
Maintenant la vérité le
couronne.
Avant de mourir avec
sérénité dans la paix des élus, il a pu dire avec Saint Paul :
J'ai combattu le bon
combat, j'ai consommé ma course, j'ai gardé la foi ! (2.Tim. IV, 7).
Au paradis, quelle
réception, quelles acclamations, quel triomphe !
C'est le triomphe éternel
de la vérité ! Alleluia !
(1) Notamment les Encycliques suivantes: Mirari vos, de Grégoire XVI; Quanta Cura de Pie IX, avec le Syllabus qui y est annexé; celles de Léon XIII sur l'origine du pouvoir civil, Diutarnum; sur la constitution chrétienne des États, Immortale dei; sur la Liberté humaine, Libertes; sur la consécration du genre humain au Sacré-Coeur, Annum Sacrum; sur la condition des ouvriers, Rerum Novarum; sur l'action populaire chrétienne Graves de communi; La lettre de Pie X sur le Sillon; son Motu Proprio sur l'action populaire chrétienne; l'encyclique Pascendi de Pie X sur le modernisme; les encycliques de Pie XI sur l'action catholique et sur l'éducation de la jeunesse.
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