La foi nous oblige instamment à
croire et à tenir une seule sainte Église catholique et en même temps apostolique,
et nous la croyons fermement et la confessons simplement, elle hors de laquelle
il n'y a pas de péchés... ; elle représente l'unique corps mystique corps dont
le Christ est la tête, Dieu cependant étant celle du Christ. En elle il y a «
un seul Seigneur, une seule foi, et un seul baptême » Ép. 4,5. Unique en effet fut l'arche de Noé au
temps du déluge, qui préfigurait l'unique Église ; achevée à une coudée, elle
avait un seul pilote et chef, à savoir Noé, et hors d'elle, nous l'avons lu,
tout ce qui subsistait sur terre fut détruit.
Nous la vénérons également comme
l'unique, car le Seigneur dit dans le prophète : « Dieu, délivre mon âme
de l'épée, et des pattes du chien mon unique » Ps 22,2. Car il a prié à la
fois pour l'âme, c'est-à-dire pour lui-même, la tête, et pour le corps, puisque
le corps il l'a appelé l'unique, c'est-à-dire l'Église, à cause de l'unité de
l'époux, de la foi, des sacrements, et de la charité de l'Église.
Elle est cette « tunique
sans couture » Jn 19,23 du Seigneur qui n'a pas été déchirée, mais tirée
au sort.
C'est pourquoi cette Église une
et unique n'a qu'un seul corps, une seule tête, non pas deux têtes comme pour
un monstre, à savoir le Christ et le vicaire du Christ, Pierre, et le
successeur de Pierre, car le Seigneur dit à Pierre lui- même : « Pais mes
brebis » Jn 21,17. Il dit « mes » en général, et non telle ou
telle en particulier, d'où l'on comprend que toutes lui ont été confiées. Si
donc les Grecs ou d'autres disent qu'ils n'ont pas été confiés à Pierre et à
ses successeurs, il leur faut reconnaître qu'ils ne font pas partie des brebis
du Christ, car le Seigneur dit lui-même en Jean : « il y a un seul bercail,
un seul et unique pasteur » Jn 10,16.
Le pouvoir spirituel de l'Église.
Les paroles de l'Évangile nous
l'enseignent : en elle et en son pouvoir il y a deux glaives, le spirituel et
le temporel Lc 22,38 Mt 26,52 ... Les deux sont donc au pouvoir de l'Église, le
glaive spirituel et le glaive matériel. Cependant l'un doit être manié pour l'Église,
l'autre par l'Église. L'autre par la main du prêtre, l'un par la main du roi et
du soldat, mais au consentement et au gré du prêtre.
Or il convient que le glaive soit
sous le glaive, et que l'autorité temporelle soit soumise au pouvoir spirituel...Que
le pouvoir spirituel doive l'emporter en dignité et en noblesse sur toute
espèce de pouvoir terrestre, il nous faut le reconnaître d'autant plus
nettement que les réalités spirituelles ont le pas sur les temporelles... Comme
la Vérité l'atteste : il appartient au pouvoir spirituel d'établir le pouvoir
terrestre, et de le juger s'il n'a pas été bon...
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